The Good Fight : après The Good Wife, vous reprendrez bien une dose de féminisme blanc libéral ?
3 mars 2017 | Posté par Arroway sous Brèves, Séries, Tous les articles |
On ne comprend toujours pas pourquoi les actrices sont photographiées dans des poses érotiques sur les affiches de la série
Note: cet article traite des trois premiers épisodes de The Good Fight, actuellement en cours de diffusion.
Après la série The Good Wife qui aura duré sept saisons pour atteindre un final contestable et contesté l’année dernière, The Good Fight prend la relève en suivant le personnage de Diane Lockart dans son nouveau cabinet d’avocats à Chicago. The Good Fight reprend des codes scénaristiques très similaire à The Good Wife, aussi bien sur le ton, les sujets abordés que sur le discours politique. Sous un vernis progressiste de féminisme libéral bienpensant incarné par l’avocate Diane Lockart, la série The Good Fight reproduit un même point de vue situé : celui de femmes blanches, riches et éduquées.
L’épisode pilote suit deux héroïnes. Diane Lockart, brillante avocate en fin de carrière et supportrice d’Hillary Clinton dont elle garde une photo sur son bureau, décide de partir des Etats-Unis après l’élection de Trump pour s’acheter une villa dans le sud de la France. La série introduit par ailleurs un nouveau personnage principal qui concentre une grande partie de l’attention, Maia Rindell, la fille d’un riche consultant financier ami de Diane qui vient de réussir le concours du barreau et a été engagée dans le cabinet de Diane. On recroise également Lucca Quinn, qui s’était distinguée comme partenaire d’Alicia Floricks dans The Good Wife. Ces trois femmes sont présentées comme les personnages principaux de la nouvelle série, qui a pour ambition de mettre les femmes en avant en tant qu’héroïnes, et en tant qu’héroïnes qui s’entraident. Malheureusement, la série tombe dans les mêmes écueils que sa prédécesseuse, et à de multiples niveaux que je vais détailler.
Diane Lockart, ou l’archétype de la féministe blanche libérale
L’épisode pilote de The Good Fight consiste à montrer le changement de cap de Diane, qui rejoint le camp de celleux qui mènent la lutte pour la bonne cause (“the good fight”). Mais Diane Lockart est l’emblème par excellence d’un féminisme blanc et libéral, très privilégié, symbolisé par son idole Hillary Clinton. Au-delà des discours féministes, des bonnes intentions antiracistes et des valeurs progressistes qu’elle défend, le personnage de Diane a multiplié pendant les sept saison de the Good Wife des décisions allant à l’encontre de ses convictions affichées, sans que la série n’en pointe le caractère problématique. Au contraire même, elle les justifie. Au compteur de ses actions contradictoires, on peut par exemple citer le fait qu’elle ait accepté de travailler “contre son camp” pour un républicain anti-avortement et contre les droits LGBT pour l’aider à mieux préparer ses actions en justice. La justification ? Essayer d’influencer les opinions de son client pour l’empêcher d’intenter des procès qu’il lui sera difficile de gagner. ais surtout, rapporter des millions de dollars au cabinet.
On peut aussi citer la réaction outrée de Diane face à la vidéo mise en ligne par Monica, une candidate à un poste dans le cabinet, qui démontrait le racisme et les discriminations à son encontre pendant le processus de recrutement. Or Diane s’était battue, en vain, auprès de ses collègues pour que l’on embauche Monica, une figure “de la diversité” plutôt que des jeunes hommes blancs sortis des meilleurs universités de droit. Dans cet épisode, la série délivrait une fois de plus un discours profondément ambigü sur les questions de racisme, typique de The Good Wife. En effet, le discours de Diane était montré comme problématique lorsqu’elle déclarait en entretien à Monica que “cela avait dû être dur” de grandir là où elle avait grandi (reproduisant ainsi des stéréotypes à l’égard de Monica au même titre que ses collègues). Mais par la suite, Diane en était absoute, puisqu’elle s’était démenée pour embaucher Monica. Si la vidéo de la candidate la remet à sa place, en révélant qu’elle ne vaut pas mieux que ses collègues qui disent des choses racistes en entretien de recrutement, cela est montré comme une injustice vis-à-vis de Diane qui, contrairement à ses collègues, n’a pas été “volontairement raciste” puisqu’elle a essayé de l’embaucher. Enfin, et surtout, cette vidéo met en péril le cabinet qui peut être poursuivi pour discrimination, et ceci est une menace directe pour Diane qui dépasse toute autre considération morale. Là s’arrête donc sa bienveillance, et celle de la série, à l’encontre des “candidats de la diversité”.
Finalement, Diane Lockart est avant tout une cheffe d’entreprise qui fait de l’argent, même si cela signifie défendre des personnes contre ses convictions politiques. L’argument habituel consistant à dire que tout le monde mérite une défense – et qui est tout à fait valable par ailleurs-, ne suffit pas à expliquer les décisions stratégiques qui mènent son cabinet à accepter certains clients plutôt que d’autres. Par exemple, comme il est rappelé dans l’épisode pilote, le cabinet de Boseman représente un grand nombre de victimes de violences policières, tandis que le cabinet de Lockart a une grande expérience dans la défense de la police et de l’état en la matière. On ne peut donc que pointer du doigt les incohérences qui sous-tendent l’image positive de féministe progressiste que la série dresse de Diane.
Enfin, les raisons qui mènent Diane à rejoindre le “bon camp” de la lutte dans le cabinet Boseman sont d’avantage des raisons matérielles et financières qu’un choix de conscience. Initialement, devant l’élection de Trump face à Clinton, Diane avait décidé de prendre sa retraite et de partir des Etats-Unis : elle jetait l’éponge et arrêtait de se battre devant l’échec politique que représentait pour elle l’élection de Trump.
Diane bouche bée devant le diffusion télévisée de l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis
Finalement, l’ère Trump quand on a les moyens de partir s’acheter une villa en Provence pour sa retraite, ce n’est pas si mal.
Mais ruinée par la perte de ses économies dans le scandale financier Rindell, contrainte de continuer à travailler et lâchée par ses “ami-e-s” qui ne veulent plus collaborer avec elle, Diane rejoint le cabinet de Boseman contre lequel elle défendait son dernier dossier avant sa retraite prévue. L’équipe du cabinet de Diane composée d’avocat-e-s blanc-hes y représentait l’Etat et la police. Elle faisait face à l’équipe du cabinet d’Adrian Boseman composée d’avocat-e-s noir-e-s qui représentait la victime, un jeune homme noir qui avait été agressé sans raison par la police. En lui proposant de l’employer, Boseman offre donc l’opportunité à Diane de rejoindre “la lutte pour la bonne cause”. Mais si Diane accepte, c’est d’avantage par obligation que par choix, vu qu’elle n’a plus aucune autre option. Sa réaction à la proposition de Boseman est d’ailleurs significative : son premier réflexe est de demander si elle obtiendra un statut de patrenaire au sein du cabinet. Autant pour l’âme d’activiste désintéressée… La série défend le point de vue son héroïne et le présente comme allant de soi. Diane est une femme ambitieuse, qui a réussi, et par elle la série célèbre un idéal féministe libéral.
Adrian Boseman propose à Diane de se joindre à son cabinet pour les aider à gagner des cas contre les violences policières.
Première réaction de Diane à la proposition :”je serais associée?” Bel exemple d’idéalisme activiste antiraciste…
Par ailleurs, ce premier épisode de The Good Fight est complètement aveugle aux privilèges de Diane : certes ses économies sont perdues suite au scandale financier, mais il lui reste un grand appartement qu’elle refuse de vendre (et certainement quelques objets de valeur dans ce grand appartement). On la montre abandonnée par ses pairs, mais elle a des relations et retrouve un travail très rapidement. Au pire, si elle avait du travailler pour survivre, elle pouvait continuer à pratiquer le droit, ou se faire aider financièrement par son mari. Diane est montrée comme désespérée, comme si elle avait tout perdu, mais cela est loin d’être le cas : ce qu’elle a perdu, c’est sa villa en Provence… On la voit se battre non pas pour sa survie, mais pour qu’elle garde son standard de vie élevé, sa réputation et son statut social de cheffe d’entreprise (ou au moins d’associée d’un grand cabinet).
“On est tous un peu raciste”
La série The Good Wife a été amplement analysée sur ses défauts en terme de mise en scène des personnages racisés et des questions raciales.
“La perspective de la série a toujours mis en avant la blanchité, et un type spécifique de blanchité, au-dessus des autres identités. C’est une sorte de blanchité qui est caractérisée par la richesse, l’accès à l’éducation, et une politique libérale. Dans l’univers de The Good Wife, les personnages qui rentrent dans ce moule sont ceux qui sont récompensés par un développement riche, des arcs narratifs avec de la profondeur, et du temps à l’écran. Les personnages qui dévient de ce status quo finissent comme simples adjuvants, qui servent à construire l’intrigue qui mène Alicia à l’une de ces révélations bien pensantes.”
The Good Wife’s bad diversity problem, Rohin Guha
Si le casting de The Good Fight compte d’avantage de personnages racisés récurrents, on retrouve les mêmes ressorts scénaristiques et idéologiques qui font grincer des dents.
Tout d’abord, le temps et l’attention accordés aux personnages racisées : si on peut comprendre pourquoi le personnage de Diane est au centre de l’attention pendant l’épisode pilote, car elle fait le lien entre l’univers de The Good Wife et celui de cette nouvelle série, on se demande pourquoi Maia concentre autant d’attention, et pas Lucca Quinn, personnage déjà connu et sur lesquels les critiques s’accordent pour saluer son potentiel d’héroïne. Dans le pilote et les deux épisodes qui suivent, Lucca est un adjuvant au recrutement de Diane dans son cabinet. Elle mentore Maia pour qu’elle surmonte les difficultés et le harcèlement qu’elle subit suite au scandale financier dont son père est accusé. Puis elle la chaperonne dans l’épisode suivant pour ses premiers pas au tribunal. En dehors de cela, l’arc narratif autour de Lucca est particulièrement pauvre et se cantonne au domaine du professionnel, alors que Diane et Maia sont mises en scène dans leur vie privée. Il faut attendre la fin de l’épisode 3 pour que quelques courtes scènes esquissent un semblant de vie privée en introduisant Colin Morrello, un avocat blanc, comme son intérêt amoureux. Les autres personnages racisés, Barbara et Adrian qui sont à la tête du cabinet, n’ont jusqu’à présent été filmé qu’en milieu professionnel.
Par ailleurs, la série met en scène un renversement de situation problématique : Diane est recrutée dans un cabinet où les avocat-e-s semblent être tou-te-s noir-e-s. Boseman fait la plaisanterie que Diane sera leur “caution diversité” (« diversity hire »). Cette remarque, dans le contexte de la série, n’est pas innocente. Elle est typique du discours politique que l’on trouvait également dans The Good Wife, et qui présente comme équivalentes les situations d’un cabinet avec que des avocat-e-s blanc-he-s et d’un cabinet avec que des avocat-e-s noir-e-s. Ceci contribue à rendre acceptable une situation de domination (à savoir, les blanc-hes n’employent pas de personnes racisées) en disant “les entreprises des noir-e-s sont aussi peu “diversifiées” que celles des blanc-he-s”, donc finalement “tout le monde est un petit peu raciste”. Semblable à l’argument du pseudo “racisme antiblanc”, cette rhétorique nie totalement les différences structurelles de pouvoir entre les blanc-he-s et les racisé-e-s. Elle souligne aussi comment la notion de “diversité” pris dans son sens libéral peut servir à cacher les inégalités de pouvoir pour se concentrer sur de simples “différences”, que l’on peut quantifier chez ses employé-e-s sans interroger les rapports de domination qui structurent la société. Enfin, elle occulte le fait qu’un cabinet géré par et embauchant des avocat-e-s noir-e-s est une prise d’autonomie et de pouvoir et une source d’empowerment dans une société qui les discrimine sur le marché du travail. On remarquera aussi la dichotomie blanc/noir respectée à l’extrême : dans le cabinet de Boseman, il n’y a pas de personnes d’origine hispanique, asiatique, native, philipine, etc. Ceci participe à la mise en parallèle des deux situations “sans diversité” qui invisibilise le fait que les inégalités de pouvoir sur l’axe de la race s’organisent autour de la blanchité.
La réunions des associé-e-s : Diane est la seule blanche parmi les associé-e-s.
La blanchité de Diane et de Maia est rendue visible, au lieu d’être considérée comme la norme que l’on ne remarque pas habituellement. Mais le référentiel dominant ne change pas : Diane et Maia sont aussi les héroïnes principales, celles dont le regard et l’histoire prévalent, et à ce titre on est amené à adopter leur point de vue en priorité.
L’un des points les plus problématiques de la série réside peut-être dans le traitement du personnage de Barbara Kolstad, une femme noire partenaire associée de Boseman, posée dès le début comme antagoniste et rivale de Diane Lockart. Dans la lutte de pouvoir engagée par Barbara, Boseman prend la défense de Diane et adopte un ton particulèrement paternaliste avec son associée : “Sois gentille avec Diane”. L’un des dialogues dans l’épisode trois est particulièrement parlant, lorsqu’ Adrian Boseman critique le comportement de Barbara vis-à-vis de Diane :
Barbara: Est-ce que je remets en question ton leadership?
Adrian: Tout le temps.
Barbara (incline la tête en souriant) : ok, je vais bien me comporter.
Et Adrian s’en va en répétant “Sois gentille avec Diane”.
Adrian gagne le débat en arguant qu’il remet en cause les décisions de Barbara au même titre qu’elle questionne les siennes. Le problème, c’est que les deux personnages sont loin d’être mis sur un pied d’égalité en terme de pouvoir : Adrian est le décisionnaire, l’arbitre dans les débats, celui qui a les idées et prend des initiatives pour l’avenir du cabinet sans forcément consulter sa partenaire avant de les appliquer.
Le personnage de Barbara est donc verrouillé en terme d’autonomie, et placé dans la position de “la méchante” puisqu’elle s’oppose à l’héroïne qu’est Diane. De même, le personnage de Lucca Quinn manque d’envergure : soit elle sert de mentor pour permettre à Maia de faire ses premiers pas en tant qu’avocate, soit elle seconde Diane sur un dossier en utilisant le fait qu’elle peut déstabiliser l’avocat de la partie adverse qui a le béguin pour elle.
On peut aussi remarquer qu’à deux reprises, la représentation du racisme envers les noirs dans la série est utilisé à l’avantage des personnages blancs. Il s’agit d’un levier scénaristique pour rendre les personnages blancs utiles, voire indispensables, et qu’il sera intéressant de surveiller dans les prochains épisodes pour voir si la tendance se confirme :
- dans le second épisode, pendant la séance de travail pro bono (c’est-à-dire à titre gracieux pour la communauté), une longue queue de personnes blanches se constitue devant le bureau de Maia, au lieu de se répartir équitablement devant les bureaux de ses autres collègues noir-e-s (iels préfèrent attendre plus longtemps, mais être en face d’une avocate blanche). Ceci permet indirectement à Maia de rencontrer un client qui va lui permettre de décrocher son premier cas devant le tribunal, chapeauté par Lucca, et rendre visible son travail auprès de ses chef-fes.
- dans le troisième épisode, l’enquêteur du cabinet réprimande Marissa pour avoir empiété sur son travail en réalisant du travail d’investigation. Mais il revient quelques temps plus tard pour lui demander de l’aide pour un dossier : la mère de Tariq Aboulafia ne veut pas lui parler parce qu’il est noir. A noter que Marissa est juive, mais différents éléments du scénario la placent du côté “non-racisé”, et de celleux qui ne subissent pas de racisme : sa mise en concurrence avec d’autres candidates noires pour le poste d’assistante et le fait que Barbara remarque que Diane n’en a recrutée aucune au profit de Marissa ; l’absence de référence à sa judéité (que l’on connait par la série The Good Wife, mais qui n’est pas mentionnée dans The Good Fight) ; et cet épisode où l’enquêteur vient lui demander de l’aide parce qu’on acceptera d’avantage de lui parler à elle qu’à lui.
La méritocratie, la vraie…
Lorsqu’elle arrive dans le cabinet de Diane, Maia est mentorée par sa marraine, qui connait bien son père et sa famille car celui-ci gérait ses investissements. Le début de l’épisode pilote montre les privilèges que cette relation lui confère : Diane lui offre un cadeau de mentor et la met sur un dossier plus intéressant que les autres premières années, ce qui lui donne la chance de se démarquer contrairement à ses autres collègues fraichement employé-e-s consignées à de la lecture de dossiers. Il s’agit d’un parfait exemple pour illustrer comment le principe de méritocratie – qui implique l’acquisition de promotions et la reconnaissance du travail selon le mérite – peut être biaisé dès le départ. Mais la série ne considère pas ses privilèges comme déplacés : ils sont au contraire justifiées par le fait qu’il s’agisse d’une femme mentorant et aidant une autre femme.
Maia est montrée comme étant très mal à l’aise en tant que bénéficiaire de ces privilèges : ses parents appellent ses employeurs pour savoir comme elle va, sa patronne est sa marraine et lui propose un bureau à elle toute seule, etc. Si elle refuse les avantages en nature, elle saisit l’opportunité de montrer ses compétences en travaillant sur des dossiers particuliers. Et qui lui en voudrait ? Le ressort scénaristique est subtil : parce qu’elle démontre ses compétences, Maia recueille des félicitations que l’on peut juger comme méritées en raison de son travail. Les apparences de la méritocratie sont donc sauves. Mais ceci fait passer au second plan le fait qu’en réalité, elle a capitalisé sur les privilèges dont elle profite. On peut constater la différence de situation avec celle de Marissa la débrouillarde qui, pour devenir assistante de Diane, prend les initiatives et va véritablement chercher son poste à la seule force de son poignet. Mais les deux cas ne sont pas comparés de manière critique dans la série : il s’agit, de manière équivalente, de femmes qui réussissent grâce à leur travail.
Premier jour au travail : “Tes parents ont appelé, ils ont peur que tu sois rejetée”
S’il y a un aspect positif à montrer une femme en mentorer une autre, le fait qu’un s’agisse d’une femme blanche et riche mentorer une autre femme blanche et issue d’une famille riche souligne les coutours très limités du progressisme de la série. Pourquoi, par exemple, ne voit-on pas Barbara, qui occupe une position similaire à celle de Diane, mentorer de la même manière Lucca Quinn ou une autre avocate ?
Enfin, dernier point : Maia est en couple avec une femme, Amy, elle aussi avocate. Il est positif de voir représentée un couple lesbien à l’écran, dans une relation qui se passe bien, sans que cela ne soit présentée comme étant problématique, surprenant ou inattendu. Mais dans le contexte de la série, on ne peut que faire le lien avec une certaine vision “gay-friendly” très limitée : il s’agit d’un couple de lesbiennes blanches, riches, éduquées, minces, conformes aux standards de beauté féminine.
Blanches. Eduquées. Avocates. Minces. Le couple de l’année.
***
Après trois épisodes, difficile de croire que The Good Fight va véritablement changer la donne par rapport aux discours problématiques de The Good Wife. Si quelques progrès sont faits en terme de représentation par rapports au nombre de personnages principaux racisés, on peut d’ores et déjà en voir les limites, typiques d’une vision libérale blanche qui constituait le défaut primordial de la série The Good Wife. The Good Fight se donne comme ambition de traiter de sujets politiques sous l’ère Trump. Mais elle ne semble pour l’instant pas prendre le chemin d’une analyse féministe et antiraciste plus précise et plus radicale, nécessaire pour répondre aux enjeux d’actualité dans la société états-unienne (et la nôtre).
Arroway
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excellent article!
je crois que ça peut se résumer à un mélange de suprématie et fragilité blanche.
refus d’assumer son statut d’oppresseur et volonté de garder les premières places valorisantes et misogynoir.
J’avais lu un témoignage désillusionné expliquant que la rareté des scénaristes racisés dans l’écriture des séries étatsuniennes maintenait l’obsolescence et l’inadéquation de la représentation et des trajectoires vécues par les persos racisés,surtout les femmes,entre autres.
cela doit concerner toute la chaine de commandement,du racisme institutionnalisé à tous les étages, notamment chez les décideurs…
sur certains forums afro américains,certains sont très critiques: les séries avec des roles principaux non blancs ont quasi disparu des principales chaines tv durant les 2000, jusqu’à scandal(2012).
la créatrice de la série insecure d’hbo a expliqué devoir lutter pour imposer des actrices de peau sombre ( le colorisme imposé aux femmes noires qui a fait également de gros dégâts dans l’industrie musicale US est une stigmatisation des peaux sombres)alors que les protagonistes sont issus de la communauté afro américaine de los angeles.
Par ailleurs,j’espère que vous pourrez un jour analyser fences,hidden figures (que beaucoup de céremonies de récompenses du ciné ont confondus,suscitant un sacré malaise sur l’inter changeabilité des films noirs pour hollywood),ou encore moonlight.
Il y a des voix qui s’élèvent pour protester sur l’acceptation de films noirs aux oscars uniquement si les héros sont hors normes, ou misérabilistes ou négatifs.(hidden figures chronique l’histoire de 3 femmes extraordinaires dont un génie mathématique,comprend des moments inventés de white saviorisme et de patriotisme américain béat quasi comiques au vu du contexte historique et social.fences et moonlight se passent dans des milieux défavorisés, le second avec le poncif de la toxicomanie et du milieu des dealeurs noirs)
Je suis tout à fait d’accord avec ce commentaire à un point près je ne peux pas voir Moonlight résumé comme un film traitant de toxicomanie ou de deal effectivement le sujet est évoqué dans le film mais le plus important c’est l’évolution de personnage principal , a passage à l’âge adulte (d’où la séparation en trois temps ) en fait c’est limite juste un décors pour faire évoluer le personnage. Le rôle jouer par Mahershala Ali est l’opposé de rôle cliché du dealer noir a la get rich or die tryin’. Il est dealer parce que concrètement il y’a rien d’autre à faire dans sa situation mais le film interroge ses contradictions il est vraiment plus qu’un personnage de dealer. Je me demande si l’engouement ne vient pas plutôt de côté arty du film qui casse un peu les codes de ce genre de film (musique classique etc ) je pense que ça plu à un certain public blanc . Je m’étends pas plus car ce n’est pas le sujet de l’article.
A propos du féminisme blanc, j’ai trouvé cet article:
http://equalityforher.com/editorials/the-virtuous-white-woman-trope
Qu’est-ce que vous en penser ?
Et vous ?
je vous cite: « pseudo “racisme antiblanc” ».
Un jour, il va falloir m’expliquer pourquoi il ne peut pas y avoir de racisme anti-blanc. Nous sommes trop géniaux pour que d’autres personnes puissent avoir d’idées préconçues sur nous??
Je travail en collège, et alors qu’un élève s’amusait à traiter tout le monde de raciste (oui, c’est très fin comme humour) j’ai fini par lui dire « c’est toi le raciste! », pour lui montrer que c’était idiot. Il m’a répondu « je ne peux pas être raciste: je suis arabe! ».
Cette anecdote va dans le même sens que ma question: pourquoi encourager ce type de pensée complètement stérile? On se croirait dans un Disney: d’un côté il y a les gentils, de l’autre les méchants, mais les gentils ne peuvent pas être méchants avec les méchants puisqu’ils sont gentils!
Sur le « racisme anti-blanc », j’aime bien cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=ojJxGRgU0KE
Paul, comme le dit un intervenant sous la vidéo youtube de ce très triste personnage: »Donc il justifie le racisme des noirs et des musulmans envers les blancs par « ils ont vécus dans la pauvreté, l’esclavagisme,… » ? » Bref le blanc est le méchant universel, tous les coups sont permis contre lui, même le racisme, parce que c’est bien connu il n’y a que les blancs qui ont opprimés, colonisés et mis en esclavage, hein? Vous n’encouragez pas l’apaisement et le dépassement des tensions et des injustices passées, mais l’entretien de la rancœur, de l’esprit de revanche et de haine, le tout basé sur des postulats idéologiques faux et racistes, ah bravo les « antiracistes »!
Vous êtes sûr d’avoir regardé cette vidéo?
En fait non, le propos même de la vidéo est de dire qu’il n’est pas possible de faire preuve de racisme anti-blanc. Vous n’aviez pas compris ça? Du coup je répète ma question, avez-vous bien regardé la vidéo au sujet de laquelle vous prétendez réagir?
Mais c’est ça qui est le plus extraordinaire! Il tient des propos ouvertement racistes à coups de généralisations méprisantes contre les blancs, tous mis dans le même sac sans distinction, mais comme il décrète dans le même temps que le racisme anti-blanc n’existe pas, logiquement il ne peut donc pas tenir de propos racistes contre les blancs, quoiqu’il dise à leur sujet. Imparable! Oh c’est sûr que c’est avec ce genre de rhétorique que l’on va en finir avec le racisme, le ressentiment, le communautarisme et obtenir la paix sociale. Quelque part les racistes qui s’assument sont plus respectables que ce pauvre type qui cache sa haine derrière le masque hypocrite et lâche d’un pseudo humour et doit a priori avoir l’immense culot de se prétendre anti-raciste.
Julien on essaye de vous expliquer que le racisme ce n’est pas une « généralisations méprisantes contre un groupe, tous mis dans le même sac sans distinction ».
Ca ne veux pas dire qu’il ne peut pas y avoir de violences ou haine anti-blanc·he·s mais ca veux dire que ce type de violence et de haine ne peut pas s’appeler racisme.
Meg, je ne vois pas trop où l’on a essayé de m’expliquer quoique ce soit, ah je vois plus bas qu’en gros « un dominant ne peut pas être victime de racisme », c’est ça que je n’aurai pas compris? Ah donc si je vais au Cameroun où donc pour reprendre votre façon de parler, les noirs sont les dominants, si je tape un noir parce que sa couleur de peau me déplait, ce ne sera donc pas du racisme? Par ailleurs pour revenir en France, un sdf blanc hétéro c’est un dominant? Personnellement j’utilise le mot selon son acception courante (qui n’est d’ailleurs pas réellement rigoureuse, mais au final déjà plus que celle que vous donnez), après si chacun a sa propre définition de chaque mot pour le faire correspondre à ses conceptions idéologiques on ne va pas s’en sortir. Sinon au final vous en pensez quoi des propos de cet « humoriste »?
« un sdf blanc hétéro c’est un dominant »
Pas par rapport à toi puisque tu semble être un homme blanc hétéro pas SDF mais par rapport à une femme SDF noir et lesbienne par exemple oui il sera dominant. Par rapport aux migrant·e·s à qui les flics confisquait leurs couverture par -5°C cet hivers, ton SDF blanc hétéro était privilégié. Et même par rapport à moi qui suis une femme mais pas SDF il pourrait me harceler sexuellement dans le rue et profiter de son privilège masculin dans cet espace pour m’humilier en raison de mon sexe. D’un autre point de vue n’étant pas SDF je suis économiquement dominante vis à vis de ce SDF blanc hétéro auquel tu semble t’identifier.
Les discriminations se croisent, c’est très rare qu’on soit dominant sur tous les systèmes. Et justement ton expression de « racisme anti-blanc » elle est grossière et ne permet aucune reflection. Tout ce que ton expression apporte c’est l’intention de prendre sa revance. Parceque si il y a du racisme anti-blanc alors tu va faire quoi, une fraternité aryenne ?
« si je vais au Cameroun où donc pour reprendre votre façon de parler, les noirs sont les dominants »
Je ne connais pas l’histoire et le contexte camerounais, mais ca depend de quel blanc tu es au Cameroune. Si tu es le propriétaire de la mine de diamant ou de Bauxite on va pas dire que tu es dominé au Cameroune simplement par le fait que les noirs sont plus nombreux que toi dans se pays. Si tu es un touriste et que tu te compare au président du pays effectivement tu ne sera pas dominant. Ca dépend du contexte et du croisement des dominations. Et même au Cameroune ou tu pourrai te prendre de la « violence en retour » comme on dit plus bas dans la discution, tu bénéfice quant meme de privilège liée à ta blancheur, ta masculinité, ton hétérosexualité ect… Par exemple tu aurai tout de même pas mal de facilitées à te loger, trouver du travail, intéressé les femmes camerounaises qui pensent que tu peu leur apporter du prestige sociale ou la nationalité française, prendre un crédit à la banque et cela même au Cameroune alors que tu es en minorité numérique tu reste dominant. Etre en minorité numérique ne suffit pas pour dire qu’on est dominé. Par exemple les hommes sur cette terre sont en minorité numérique par rapport aux femmes, et pourtant ce sont bien les hommes qui dominent touts les aspects de la société encore aujourd’hui et partout dans le monde. En français même si un homme est en minorité numérique par rapport à un groupe de femmes, la règle grammatical veux que le masculin l’emporte, alors c’est vraiment que les discriminations ne sont pas liées à un problème numérique. Il y a plus de personnes noirs aux Cameroune que de blanc et pourtant les grandes richesses restent toujours aux mains de blancs minoritaires en nombre.
« Personnellement j’utilise le mot selon son acception courante (qui n’est d’ailleurs pas réellement rigoureuse, mais au final déjà plus que celle que vous donnez), après si chacun a sa propre définition de chaque mot pour le faire correspondre à ses conceptions idéologiques on ne va pas s’en sortir. »
L’acceptation courante est raciste, sexiste, homophobe, transphobe, validiste et j’en passe.
Les mots ont été construit pour un monde qui fonctionne sur un mode raciste, sexiste, homophobe, transphobe, validiste… Un monde qui pratiquait l’esclavage des noirs et une fois cette pratique abolie a inventer le racisme avec la science moderne. Nos mots nous viennent d’esclavagistes et de savants abjectes adeptes de phrénologie, il serait temps de changer ces mots. Si on veux faire reculer le racisme, le sexisme, l’homophobie… on a besoin de nouveaux mots puisqu’ils faut qu’ils nomment de nouvelles idées, de nouveaux concepts. Qui ne sont justement pas ceux de « l’acception courante ». Parceque l’acceptation courante fait que le racisme est toujours vivace. « Racisme anti-blanc » c’est un mot qui exprime une certaine manière de définir le racisme, une manière qui fait croire à une symétrie entre ces violences (racisme anti-blanc = racisme anti-noir = racisme anti-arabe = racisme anti=asiatique). Par ici on pense que le racisme anti-blanc n’est pas ce que nous entendons par le mot racisme et du coup on refuse ce mot et on explique pourquoi, avec des arguments.
Il n’y a pas de racisme anti-blanc parceque le racisme est un systhème qui favorise les blancs. C’est pas juste de la méchanceté individuel. Certes il y a des blancs SDF et des noirs chefs d’état, au niveau individuel les systèmes se superposent et se croisent, mais d’un point de vue structurel, global, le racisme est construit et tourné à l’avantage des blancs. Le racisme c’est pas qu’une histoire d’individus comme on veux le faire croire, c’est une histoire collective, construite par l’histoire et qui se manifeste par les discriminations à l’emploi, au logement, des contrôles de polices incessants et brutaux…
Enfin dire « violence en retour » au lieu de « racisme anti-blanc » ca ne veux pas dire qu’on trouve normal ces violences ou qu’on les nie ni qu’on refuse d’en parler. « Violence en retour » C’est une manière de nommer ces violences que je trouve plus efficace pour lutter contre. Et ca a le gros avantage de ne pas pouvoir servir à des neo-nazis, alors que « racisme anti-blanc » c’est du pain béni pour les KKK & co. Et c’est pas une bonne idée de donner des armes théoriques à des nazillons alors que c’est si simple de ne pas le faire en ajustant son vocabulaire.
@Julien: Par rapport à votre exemple de la position d’une personne française blanche au Cameroun, je voudrais ajouter à tout ce qu’a dit Meg qu’il s’agit d’un bon exemple de ce que le comédien Aamer Rahman décrit dans la vidéo: le racisme est le produit d’une longue histoire et notamment de la colonisation de l’Afrique.
Le Cameroun se trouve être une ancienne colonie française, le pouvoir français y a commis de nombreuses atrocités et discriminations et réprimé dans le sang les mouvements de libération (l’assassinat de Ruben Um Nyobe pour ne citer que cet exemple), et ses ressources naturelles sont aujourd’hui encore pillées par un régime économique néocolonial.
Ainsi votre séjour au Cameroun serait inévitablement connoté, chargé de cette histoire somme toute récente de la colonisation, et de la situation contemporaine d’inégalité de richesses et de privilèges. La colonisation a été soutenue par une idéologie raciste. Cette injustice idéologique a mené à de graves injustices et fortes inégalités, dont le monde tel qu’il existe aujourd’hui est le résultat.
Du coup il serait compréhensible que les habitant.es de ce pays en gardent de la rancoeur et vous le fassent comprendre. Comme le dit Meg: on peut constater et comprendre ça (comme une violence en retour) sans pour autant trouver que c’est une bonne chose ou que vous personnellement le méritez. Il se trouve que oui, une personne blanche française bénéficie de la domination historique et encore existante sur les population noires des ex-colonies françaises. Comprenez ça, et vous deviendrez bien plus compréhensif, je crois, envers les discours parfois virulents de l’antiracisme. Il s’agit d’une réaction à une injustice énorme et qui cause encore des souffrance immenses et des morts innombrables.
Vous parlez « d’apaisement » et de « dépassement des tensions et des injustices passées »: mais d’une, elles ne sont pas QUE passées (cf néocolonialisme, racisme d’état envers les ex-colonisé.es en métropole, répression violente de l’immigration) et de deux, face à l’injustice (si on reconnaît cette injustice) on ne demande pas « l’apaisement ou le dépassement (qui doit dépasser quoi au juste?) »: la seule chose à réclamer c’est, bien sûr… la justice! Vous n’êtes pas d’accord?
Au-delà du fait que vous ne le trouvez pas drôle, avez-vous des choses en particulier à reprocher à Aamer Rahman? C’est une vraie question, je ne connais de lui que ce sketch qui est assez populaire (et que j’aime bien perso), mais si vous avez connaissance d’autres propos ou attitudes problématiques qui selon vous font de lui un « triste personnage » ou une personne qui cacherait une « haine » intolérante et injustifiée, ce serait chouette d’en faire part.
PS sur l’histoire du Cameroun, j’ai trouvé ce podcast très instructif et bien fait…
Pour comprendre pourquoi « le racisme anti-blanc » n’existe pas :
https://www.youtube.com/watch?v=b89Z1BtZyNw
https://www.tumblr.com/search/+dear+white+people
Très bien faite cette vidéo Kesak’oh, très bien expliqué, thx !
En version courte : parce qu’on ne subit pas de discriminations au niveau structurel parce qu’on est blanc-he.
Le racisme, ce ne sont pas que des idées préconçues. C’est un mécanisme beaucoup plus complexe, dont voici une très bonne explication en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=MIi8QDyZZak
Et en version texte, sur pourquoi il faut en finir avec la notion de racisme anti-blanc : http://lmsi.net/De-l-urgence-d-en-finir-avec-le
Bien sûr le racisme anti-blanc est moins nuisible que les autres dans notre société. Toutefois il ne doit pas être ignoré pour deux raisons.
Tout d’abord il est instrumentalisé par des groupes d’extrême-droite comme le GUD avec la rhétorique : « eux » aussi sont racistes, donc nous aussi on a le droit.
Ensuite il y a des gens qui déforme la lutte contre l’oppression en une lutte contre la société blanche occidentale avec certains effets pervers. Par exemple des gens en Afrique défendent l’excision car ce serait une tradition que les occidentaux méprisant voudrait détruire. Toujours dans cette optique ils poussent au communautarisme et font passer les principes démocratiques et égalitaires (comme le féminisme) comme « un truc de blanc ».
Bender, est-ce que vous avez regardé et écouté les vidéos mises en lien (je vous recommande celle de Anonyme : https://www.youtube.com/watch?v=b89Z1BtZyNw, à la fois pas trop longue et très complète), ou lu les textes ?
Parce que continuer à dire que le racisme anti-blanc est « moins nuisible » dans notre société, c’est suggérer qu’il a effectivement des effets, qu’il existe vraiment. Or les arguments que vous avanez n’ont rien à avoir avec du racisme. Le premier touche un effet de rhétorique toxique et fallacieux de la part du FN. « Eux » justement, ne sont pas racistes, ne peuvent pas l’être vis à vis des dominants dans notre société, parce que les dominants ne *sont* pas, par définition, discriminés au niveau structurel et institutionnel. Regardez les vidéos pour le comprendre.
Ensuite, le racisme est fortement lié au passé colonialiste des pays occidentaux. Donc il ne s’agit pas de regarder uniquement les effets du racisme et du (post-)colonialisme dans notre société française. Quand votre pays, votre culture, votre société a été envahie, pillée, colonisée par un autre état/culture/pays, il est absolument logique que la lutte contre les oppressions qui ont servi à justifier cette colonisation s’accompagne d’une lutte contre un certain nombre des aspects de cette culture qui vous a été imposée.
Et non, ne venez pas instrumentaliser le féminisme dans votre argumentaire. Vouloir maintenir l’excision n’a rien d’une pratique « raciste anti-blanche », donc c’est hors propos.
Le racisme sous sa forme individuel est accessible à tous. Bien entendu un noir qui se fait agresser par un blanc à cause de sa couleur de peau, obtiendra bien plus difficilement gain de cause auprès de la justice que dans le cas inverse. Je ne suis pas (autant) de mauvaise foi.
C’est pourquoi je dis que le racisme anti-blanc est (beaucoup) moins nuisible mais réel.
Et ce n’est pas moi qui instrumentalise. Ce sont des gens comme Tarik Ramadan par exemple qui justifie l’homophobie au sein des communautés arabes (musulmanes pour lui) sous le prétexte de la différence culturelle.
Pour être plus clair il existe des traditions patriarcale dans toutes les cultures (hélas). Or certains vont protéger ses traditions malsaines sous le bouclier de la préservation de la culture en question.
Évidemment cela touche tout le monde y compris les occidentaux qui sortent la carte de l’héritage chrétien pour justifier le sexisme, l’homophobie…..
P.S : j’ai bel et bien regardé la vidéo de Anonyme
Le soit-disant « racisme individuel anti-blanc » n’est pas un racisme s’il n’est pas supporté, relayé, justifié, reproduit au niveau structurel, culturel, institutionnel. Notez que j’ai surligné le terme système hiérarchique, c’est le nerf de la guerre.
Je pense qu’on peut tout de même trouver préoccupant quand des militant-e-s antiracistes et/ou anticolonialistes justifient leur misogynie, virilisme, antiféminisme, homophobie ou encore leur antisémitisme par le rejet et la critique de l’hégémonie blanche ( »le féminisme, l’homosexualité… tout ça ce sont des trucs de blancs qui nous détournent de la lutte antiraciste » à très gros traits).
Quand on voit des gens penser que le rehaussement de la dignité de l’homme racisé (parce que bon c’est souvent des hommes qu’il est question, ici comme partout ailleurs) passe par la mise à l’écart et la soumission des femmes racisées ( »il faut qu’elles laissent la place aux hommes qui sont ceux qui souffrent le plus du racisme » – »leur devoir moral est de supporter les hommes avant tout »), de l’invisibilisation des homosexuel-le-s racisé-e-s (qui ne peuvent exister parce que tout cela c’est un »truc de blancs ») et globalement du virilisme à plein tuyaux (l’affirmation des racisés passent nécessairement par une glorification d’une masculinité spécifiquement racisée – qui peine à ne pas être machiste comme toutes les autres et qui n’est pas rarement basée elle-même sur des stéréotypes racistes provenant de la pensée blanche).
Le virilisme (et par là le sexisme et l’homophobie) des hommes racisés ne vaut pas mieux que le virilisme blanc et il y a autant d’exemples de son existence que de la possibilité de sa subversion. Il s’agit moins de »racisme inversé » que d’un rejet de certaines luttes par soupçons de collusions blanches (ce qui fleure bon la pensée stal par ailleurs).
@Antrenteau, on peu très bien dénoncé cet opportunisme sexiste, homophobe… présent chez certain·e·s millitant·e·s anti-racistes dont tu parle sans utilisé le mot « racisme anti-blanc » et sans alimenté cette confusion autour du mot « racisme ». On peut être bien être racisé·e et homophobe, sexiste, transphobe, validiste etc. Tout comme on peu être féministe et raciste et instrumentalisé le féminisme à des fins raciste, on appel ca le « fémonationalisme ». Les féministes ont fabriqué un mot pour mettre en évidence cette instrumentalisation du féminisme à des fins racistes et xenophobes.
Ici ce que tu décrit ce sont des personnes racisées qui instrumentalisent les luttes anti-raciste et anti-colonial à des fins sexistes, homophobes, transphobes… C’est un détournement d’une lutte à des fins discriminatoires ou/et stigmatisantes. Il faut un mot qui mette ce détournement en valeur et « racisme anti-blanc » ne met pas du tout ce détournement en valeur, « violence en retour » non plus d’ailleurs. Peut être que « racio-nationalisme » pourrait faire l’affaire dans ce contexte, en reférence au « fémo-nationalisme » et à l' »homo-nationalisme » qui existe deja. A mon avis on peu trouvé mieux et si ca se trouve il y a deja un mot trouvé par les militant·e·s intersectionnel·le·s mais je ne le connais pas.
Les féministes racistes, on les appellent les « féministes blanches ». Cette expression ne veux pas dire que toutes les féministes blanches sont racistes, il indique que les féministes racistes ont une pensée de dominants sur les questions raciales et les dominants du point de vue racial c’est les blancs. Comme les féministes sont très très majoritairement des femmes, on dit « féministes blanches ».
Pour les militant·e·s sexistes racisé·e·s ont peu dire « les anti-raciste sexistes ».
Pour les militant·e·s homophobes racisé·e·s ont peu dire « les anti-raciste homophobes ».
Pour les militant·e·s transphobes racisé·e·s ont peu dire « les anti-raciste transphobes ».
Pour les militant·e·s validistes racisé·e·s ont peu dire « les anti-raciste validistes ».
Dire que ces militant·e·s seraient simplement « racistes anti-blanc » ne produit rien d’intéressant d’un point de vue collectif. D’une part ca invisibilise l’objet réel de ces violences qui sont réellement sexistes, homophobes, transphobes aussi bien vis à vis de personnes blanches que racisées du coup c’est anti-blanc, c’est anti-femmes, anti-homo, anti-trans… D’autre part ca perpétue une vision du racisme individualiste et non structurelle à la « touche pas à mon pote » qui ne permet pas de faire bouger les mentalités.
Je ne partage pas ce point de vue.
Le racisme individuel peut aussi être nuisible.
En guise d’exemple un type sur un forum avait écrit :
« Ce que j’adore chez les blancs c’est qu’on peut baiser leur fille avec le père dans la pièce à coté. Quelle race de lâche. »
C’est clairement raciste. Évidement c’est moins terrible qu’un patron (blanc)appelant un employé de race noire Banania. Mais cela reste du racisme.
Voici moins point de vue (qui est forcément le meilleur)
Très bien, partons de l’exemple que vous citez :
En guise d’exemple un type sur un forum avait écrit :
« Ce que j’adore chez les blancs c’est qu’on peut baiser leur fille avec le père dans la pièce à coté. Quelle race de lâche. »
Quelle hiérarchie est mise en place ici ? Est-ce reflétée dans la réalité des faits ? Cette phrase est-elle le reflet de discriminations à votre encontre, et si oui lesquelles ?
Cette phrase cible clairement un groupe, celui des hommes blancs, en utilisant le thème de l’appropriation sexuelle du corps de « leurs » femmes. Selon vous pourquoi ?
Laissons la misogynie à part dans cet exemple. Car ce n’est pas le sujet.
Discriminé, peut-être pas. Mais insulté injustement oui.
Qu’on me dise que je suis privilégié d’accord (je suis blanc). Comme me dise que je suis lâche sans même me connaitre là c’est non.
Et puis blanc=lâche, c’est comme noir=fainéant, arabe=voleur, juif=radin, gay=dégénéré
C’est cataloguer les gens sur des critères absurdes et injustes. Même si l’injustice est nettement moins grande dans mon cas bien sûr.
Discriminé, peut-être pas. Mais insulté injustement oui.
Qu’on me dise que je suis privilégié d’accord (je suis blanc). Comme me dise que je suis lâche sans même me connaitre là c’est non.
Voilà, je pense qu’on vient de toucher quelque chose de fondamental : il s’agit d’une insulte. Est-elle l’instrument, la manifestation d’une discrimination plus généralisée, c’est là la question pour différencier ce qui prend part à un racisme et ce qui n’en est pas.
Je peux traiter quelqu’un de « sale riche » et dire qu’ils sont tous fainéants parce qu’il récupère l’argent de son papa, mais cela va être difficile de prouver que la société les discriminent de manière générale parce qu’il est riche.
Et puis blanc=lâche, c’est comme noir=fainéant, arabe=voleur, juif=radin, gay=dégénéré
C’est cataloguer les gens sur des critères absurdes et injustes. Même si l’injustice est nettement moins grande dans mon cas bien sûr.
Oui, le catalogage est désagréable, absurde, injuste. C’est le jeux des stéréotypes qui essentialise une personne, qui la réduise à une seule dimension, souvent négative…
Maintenant, que cette personne traite un blanc de lâche n’implique pas que, sur cette base : on ne recrute pas de blancs dans une entreprise, on explique leur défaite sportive par de la lâcheté, qu’ils soient quasi toujours représentés comme des personnages lâches à l’écran, que l’on fasse des blagues sur leur lâcheté (« alors un blanc rentre dans un bar. Fin de l’histoire, il a pas osé commandé un verre au comptoir ahahah »), etc. Et que par ailleurs, les blancs soient moins représentés à l’Assemblée, dans les média, gagnent moins d’argent, ont plus de chômage, fassent les boulots dépréciés, etc.
Lâche dans ce contexte ca veut dire « pas assez contrôlant avec LEURS femmes » ce qui est vraiment misogyne. Et se sentir insulté parcequ’on te reproche de ne pas traiter les femmes comme des chiennes t’appartenant c’est pas vraiment si insultant que ca à part si on pense qu’il faut contrôlé les femmes comme des animaux domestiques.
Tu ne peu pas mettre de coté la misogynie d’une insulte qui traite les femmes comme des objets. L’exemple que tu as trouvé de prétendu « racisme anti-blanc » c’est juste le signe de la compétition entre les hommes pour le contrôle des femmes et la plus grosse medaille de mâle alpha
« Laissons la misogynie à part dans cet exemple. Car ce n’est pas le sujet. »
Non tu peu pas laissé la misogynie à part parce que justement c’est le sujet de ton exemple. L’exemple que tu donne n’est pas raciste, il est sexiste. Il dit que les femmes sont les propriétés des hommes et il joue sur la compétition virile entre les hommes (qu’ils soient racisées ou pas) pour la domination sur les femmes (racisées ou pas puisque cette exemple existe aussi de la part d’hommes blancs vis à vis de femmes racisées les exemples sont nombreux dans la prostitution et la pornographie raciste voire par exemple la misogynoire).
Même si c’est un homme qui est visé par cette insulte il l’est en raison d’une compétition entre hommes pour le rang de mâle alpha et pour la possession des femmes. Le groupe qui est véritablement déshumanisé dans cette affaire ce sont les femmes, pas les hommes blancs vexés de ne pas être aussi machos que les hommes racisées qui ont professé cette insulte.
Pour qu’un homme soit vexé par cette insulte il faut qu’il adhère à l’idée que les femmes de différents groupes racisés appartiennent aux hommes de ces groupes respectifs. Il faut qu’il pense que sa valeur en tant qu’homme est liée à sa capacité à dominer les femmes. Du coup ca ne blesse que les misogynes et ca les touchent dans leur virilité en instrumentalisant le racisme. Le racisme n’est qu’un instrument dans ton exemple, le fond du truc est sexiste. Alors vraiment tu ne peu pas laissé à part la misogynie et faire comme si ce n’était pas le sujet.
Là ton exemple ce n’est pas « du racisme anti-blanc » du tout, c’est du « sexisme inter-racial » ou de « l’instrumentalisation misogyne du racisme ».
Encore une fois l’expression « racisme anti-blanc » n’apporte qu’une dépolitisation, elle est double dans ton exemple. Dépolitisation du racisme en effaçant l’aspect collectif du problème et validation du sexisme agrémenté de son invisibilisation.
@bender
https://msdreydful.files.wordpress.com/2013/07/image_lien_racisme.png
https://msdreydful.files.wordpress.com/2013/07/fond_racisme_3.jpg
https://msdreydful.wordpress.com/2013/07/25/racisme-definition-politique/
Vous partez du principe que l’antiracisme autorise les agressions par des racisés.
C’est faux.
Répondez, défendez vous, portez plainte… vous étes un grand garçon.
Le racisme c’est quand on dénis le droit à cette défense et qu’on facilite ces violences.
Une fille violée a tiré sur la corde car elle a une jupe.
Une musulmane ne peut s’habiller comme elle veut en se respectant, on l’insulte.
Un gay menace la civilisation chrétienne, on le lynche.
Un noir marche dans ma rue on le contrôle chaque jour.
L’anar est une bobo irresponsable lanceur de molotof ont le shoot au flashball
L’alcoolo n’est pas malade mais dangereux on coupe son RSA et à la rue
Répondez, défendez vous, portez plainte… impossible vous étes « seductrice » « manipulée » « pervert » « pas chez vous » « irresponsable » « coupable »…
L’antiracisme lutte contre les violences racistes.
Notamment parce que les mécaniques racistes sont aussi efficaces que dangereuses (surtout vu la qualité de la propagande actuelle).
L’antiracisme n’a pas purgé internet des insultes qui peuvent vous toucher et ne le fera jamais.
Si ca vous touche, soyez courageux… et répondez (vive le net)
Mais personne ne croit qu’Achile, Captaine América, de Gaulle… sont laches ou encore moins laches car blancs.
Personne ne menace votre fille dans la pièce à coté.
On a posé un digicode qui vous protège des intrus et la pensée dominante exempte l’homme blanc hétéro cis du pays salarié de tout racisme et agression raciste.
Non parce que t’irait baiser la fille à Chuck Norris toi?
P.S: votre utilisation de « dominant » et « dominé » ne fait aucun sens. Mais c’est long à expliquer.
Vous interprétez mal ce que je dis (ou alors je me suis mal expliqué).
Je connais ce discourt (aux tendance zemmouriennes), qui prétend que à cause des méchants bobos gauchistes les noirs-juifs-homo-gauchiste-pauvre-féministe peuvent s’en prendre en toute impunité aux pauvres blancs-hétéro-riches-chrétiens-de droite.
Je ne l’approuve pas et le trouve totalement irréaliste.
Pour en revenir à mon exemple. Certes j’ai la possibilité de me défendre et nettement plus que les autres du fait de mon statut de blanc. Toutefois cette citation sur la lâcheté des blancs étaient racistes. Même si c’est nettement moins grave que par exemple l’homophobie allant parfois (voir souvent) jusqu’au lynchage.
En ce qui me concerne le racisme pour moi c’est juger selon sa race.
Le racisme que vous décrivez c’est du racisme institutionnel, c’est-à-dire une forme de racisme et évidemment la pire de toute.
P.S : je n’ai pas utilisé les termes dominant ou dominé.
En ce qui me concerne le racisme pour moi c’est juger selon sa race.
Les races n’existent pas pour l’espèce humaine.
Si pour certains hélas.
Votre définition du racisme ne peut se reposer sur quelque chose qui n’a pas d’existence, vous passez à côté de l’essentiel en faisant cela. Le racisme ce n’est pas « juger », de manière soit-disant équivalente, les un-es et les autres. C’est un système de hiérarchisation créé par et au bénéfice des blanc-hes.
La « race sociale » existe pourtant bien elle et c’est tout ce qui compte et est nécessaire puisque ce schéma de pensée par essence hiérarchique conduit à des actes racistes.
Bender
En guise d’exemple un type sur un forum avait écrit :
« Ce que j’adore chez les blancs c’est qu’on peut baiser leur fille avec le père dans la pièce à coté. Quelle race de lâche. »
je comprend que ce soit agaçant pour les hommes blancs, mais je crois que c’est plus sexiste parce que ça instrumentalise les femmes (en les utilisant un peu comme de l’argent) pour attaquer les hommes. Je croise ce genre de chose assez souvent (sur Internet) de la bouche d’hommes noirs ou blancs.
Arroway
Le soit-disant « racisme individuel anti-blanc » n’est pas un racisme s’il n’est pas supporté, relayé, justifié, reproduit au niveau structurel, culturel, institutionnel.
Hostilité ou envie de vengeance anti-blanche alors?
Même si c’est compréhensible vu le chemin qu’il reste à parcourir (d’après ce que j’en ai vu en me baladant sur Internet du moins) on ne peut pas se laisser marcher sur les pieds et voler notre confiance en nous, même si on est dominant(e).
« Hostilité ou envie de vengeance anti-blanche alors?
Même si c’est compréhensible vu le chemin qu’il reste à parcourir (d’après ce que j’en ai vu en me baladant sur Internet du moins) on ne peut pas se laisser marcher sur les pieds et voler notre confiance en nous, même si on est dominant(e). »
A ce moment là il fraudais utilisé un autre mot que « racisme » pour ce type de violences. Par exemple ca pourrait être « tallionisme » en référence à la loi du tallion ou alors « retour-de-manivellisme » mais ca fait moins sérieux.
João Gabriell emploie à un moment le terme de « violence en retour ». Contexte:
Mais je ne veux pas sur-interpréter, c’est pas clair selon moi si cette expression recouvre bien pour lui ce que certain.es appellent « racisme anti-blanc », mais il me semble en tout cas que c’est pas mal de pointer du doigt que si violence il y a il s’agit de coups rendus (et en proportion infime par rapport à la violence raciste subie). Le fait que les personnes qui les reçoivent ne soient pas forcément les « plus racistes » ne transforme pas cette violence en « racisme anti-blanc ». Simplement on ne contrôle pas toujours quand et comment notre rage s’exprime. Et c’est typique des dominant.es d’exiger des dominé.es qu’iels s’expriment dans le langage, les circuits, et les formes de politesse imposées et contrôlées par les dominant.es mêmes… après leur en avoir enlevé les moyens (accès à l’éducation, aux médias, au pouvoir économique etc)
D’ailleurs je trouve que cette expression « racisme anti-blanc » montre bien la vision simpliste du racisme que démonte Naya dans la vidéo postée par Anonyme (merci d’ailleurs!): le racisme n’est pas simplement « anti-arabes », ou « anti-noir.es » dans le sens où il consisterait exclusivement en des actes ponctuels et individuels de violence (verbale, physique etc) envers des personnes d’un groupe racial donné; il s’agit d’un système très complexe et ramifié, profondément incrusté dans nos pensées et nos actes, et qui favorise les blanc.hes au détriment des autres, pour des raisons historiques etc.
C’est sûr que si on reste kéblo sur la croyance (bien pratique) que le racisme (pour le coup « anti-arabe ») c’est juste les fachos qui disent « j’aime pas les arabes » alors rien n’empêche un individu de faire preuve de racisme « anti-blanc » en disant « j’aime pas les blancs ».
sauf que le racisme est à la fois institutionnel (cf vidéo de Naya) et existe individuellement chez chacun.e de nous, de façon insidieuse, et d’ailleurs les personnes racisées ne sont pas exemptes de la pensée raciste (racisme intégré et racisme envers un autre groupe racisé). Sauf que quand bien même ces personnes seraient racistes, c’est au sein d’un système qui favorise systématiquement les blanc-hes.
j’sais pas si c’est clair ce que je dis?
(NB je ne subis pas le racisme personnellement, n’hésitez pas à me corriger si je dis de la merde ou si je minimise des trucs involontairement)
« Violence en retour » c’est bien trouvé et moins élitiste que ma proposition de « taillonisme ».
Merci pour ton message milù, en ce qui me concerne il me semble très claire.
milù
« C’est sûr que si on reste kéblo sur la croyance (bien pratique) que le racisme (pour le coup « anti-arabe ») c’est juste les fachos qui disent « j’aime pas les arabes » alors rien n’empêche un individu de faire preuve de racisme « anti-blanc » en disant « j’aime pas les blancs ». »
Malheureusement je crois qu’on a trop tendance à penser que le racisme (et le sexisme) c’est forcément un truc d’extrémiste, explicite et volontaire et pas quelque chose de subtil dans la vie de tous les jours.
Il me semble que c’est liée l’idée que les racistes seraient forcement des méchant·e·s haineu·es·x qui portent des croix gammés. Si on dit à quelqu’un·e qui pense comme ca : « ce que tu viens de dire est raciste », illes croient qu’on les traitent de « méchant·e·s haineu·es·x qui portent des croix gammés ».
Il me semble que cet article donne plus de détail là dessus : https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/07/23/lantiracisme-idealiste/
On peut même, peut-être, aller plus loin dans le raisonnement.
Il n’y aurait pas de personnes racistes, il n’y aurait que des actes racistes, puisqu’un même acte, dans un contexte général d’inégalités structurelles n’est pas jugé de la même façon s’il est effectué par une personne en situation de domination ou par une personne en situation dominée.
On pourrait certes penser que si ce n’est pas l’acte qu’il faut juger, c’est la personne, mais cela risquerait de conduire à une erreur d’essentialisation des individus. Il faut donc revenir à la caractérisation de l’acte, défini à l’aide de la caractérisation du contexte dans lequel il s’inscrit et qui, indirectement, vient à qualifier les individus non de manière substantielle, mais de manière conjoncturelle.
Mais un tel raisonnement pose d’autres questions. Car si les individus ne sont pas des substances, ils sont tout de même des êtres de mémoires, socialisés et de sentiments. Et si les sentiments et les ressentiments restent, les contextes peuvent changer. Du coup, du moins d’une manière théorique, la colère libératrice ne peut-elle se muer en colère destructrice lorsque les rapports de domination changent ?
un même acte, dans un contexte général d’inégalités structurelles n’est pas jugé de la même façon s’il est effectué par une personne en situation de domination ou par une personne en situation dominée.
Mais s’agit-il vraiment du même acte s’il est effectué par 2 personnes différentes et vivant des situations de domination différents, étant donné qu’alors, les causes et les conséquences ne sont alors pas les mêmes… ?
Meg
« A ce moment là il fraudais utilisé un autre mot que « racisme » pour ce type de violences. Par exemple ca pourrait être « tallionisme » en référence à la loi du tallion ou alors « retour-de-manivellisme » mais ca fait moins sérieux. »
Je pense aussi que le mot « racisme » n’est pas approprié.
Hostilité ou envie de vengeance anti-blanche alors?
Ou alors iels ne se laissent simplement plus marcher sur les pieds.
Il faut voir ce que l’on traite de « racisme anti-blanc » aussi : analyse critique anti-raciste, simple dénonciation de racisme, réactions de méfiance, de rejet quand les blancs s’immiscent dans des affaires qui ne les regardent pas ou qu’ils se plaignent que les racisé-e-s s’organisent de manière indépendante. Et des cas d’insultes ou de comportements agressifs à replacer dans leur contexte (par fois ce dont des réponses à d’autres insultes et d’autres comportements agressifs qui ont précédé, parfois pas par les mêmes personnes), dont on ne va pas minimiser leur violence, mais ne les fait pas rentrer dans la catégorie de racisme pour autant (encore une fois, remise en contexte dans le *système*).
Même si c’est compréhensible vu le chemin qu’il reste à parcourir (d’après ce que j’en ai vu en me baladant sur Internet du moins) on ne peut pas se laisser marcher sur les pieds et voler notre confiance en nous, même si on est dominant(e).
Ah ça, les dominant-e-s savent très bien ne pas se laisser marcher sur les pieds, et en général ils ont la force de leur côté (la justice, la police, l’argent, etc). La confiance des dominant-e-s, c’est pas le problème. Ne renversons pas les rôles ici.
Quand je lis ce genre de phrase, ça me fait penser aux réactions d’aristocrates méprisants face aux révoltes du peuple : « Nous n’allons pas nous laisser marcher sur les pieds par ces bouseux, tout de même ».
Ce n’est pas agréable de voir son point de vue de dominant-e remis en cause, et on a tendance à déployer des réactions défensives de ce type pour protéger ses privilèges et son ego. Mais il faut revenir à la réalité et accepter de décentrer son point de vue.
ou c’est juste un troll
ou un FN qui joue à faire grimper les tensions.
Déjà la psychologisation des luttes…
Sur cet immense extrait: »« Ce que j’adore chez les blancs c’est qu’on peut baiser leur fille avec le père dans la pièce à coté. Quelle race de lâche. » »
Sur il dit « blanc », il est donc « racisé », donc « violent » mais « en retour » contre les « blancs » car il éxisterai le « tallionisme »
O M fucking G
j’adore le concept du site.
le dernier article.
les liens
certaines contributrices
Mais arrétez de parler racisme sans partager ca sur tweeter au moins avec une personne antiraciste ou mème juste racisée.
le cinéma est politique
« les racisés sont peut etre tallionistes » réflection en cours
FACEPLANE
Je viens de trouver et je suis plutôt d’accord (sauf les passages sur les troubles psy que je ne comprends pas vu que je n’y connais rien).
https://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2016/03/16/on-deconstruit-des-idees-des-prejuges-on-ne-deconstruit-pas-des-personnes/
« Comme si « l’égo » était quelque chose à proscrire, à bannir, à éradiquer comme la peste noire. »
« Et si on arrêtait de se dire qu’on a le droit et le devoir de « déconstruire des personnes », au risque de les faire partir en vrille ?
Leur ouvrir les yeux ? Oui.
Les amener à réfléchir ? Oui.
Les déconstruire ? Les morceler ? Je suis beaucoup moins convaincue. »
Pour Arroway
Vous décrivez le racisme institutionnel uniquement, pas l’individuel (je sais je me répète).
De plus il existe des formes d’intolérances reposant sur des éléments totalement fantasmés comme par exemple l’antisémitisme avec ses complots et ses signes distinctifs (gros nez, doigts crochus, cheveux frisés). Et ça ne leur empêchent pas d’exister et de pourrir la vie des minorités visées.
Non, je décris aussi le racisme individuel. On peut hiérarchiser, et reproduire un système de hiérarchisation par son comportement individuel. Et c’est ça le racisme. Si c’est une insulte qui ne conforte pas ce système hiérarchique, ce n’est pas du racisme.
L’antisémitisme est un racisme, pas simplement une « forme d’intolérance » qui « pourrit » la vie. Pour rappel (c’est juste hallucinant de devoir le faire), y a des gens qui ont été et sont assassinés.
Les autres racismes reposent eux aussi sur des éléments totalement fantasmés, comme la supériorité présumée de telle ou telle personne sur autre en fonction de caractères physiques.
Ben oui c’est que je dis le racisme peut reposer sur quelque chose d’inexistant.
De plus il faudrait voir un peu plus loin que l’Occident.
Par exemple en Birmanie les ryogas sont opprimés par d’autres asiatiques. Au Soudan les noirs (il y a quelques années) étaient traités comme des esclaves par des arabes islamistes. En Chine les ouighours turquophone et musulmans sont maltraités par les huans. Il y a aussi les castes en Inde.
Bref le monde est plus vaste que vous ne le pensez dans le domaine de l’intolérance.
P.S : le terme pourrir la vie était effectivment mal choisi désolé.
Ben oui c’est que je dis le racisme peut reposer sur quelque chose d’inexistant.
Peut ? Parce que des fois cela repose sur des choses existantes, jusitfiées selon vous ?
De plus il faudrait voir un peu plus loin que l’Occident.
Par exemple en Birmanie les ryogas sont opprimés par d’autres asiatiques. Au Soudan les noirs (il y a quelques années) étaient traités comme des esclaves par des arabes islamistes. En Chine les ouighours turquophone et musulmans sont maltraités par les huans. Il y a aussi les castes en Inde.
Et ?
Je ne vois pas trop pourquoi vous avancez ces exemples pour servir votre argumentation sur l’existence d’un pseudo racisme anti-blanc.
Existantes oui. Justitiées non. Beaucoup de théoricien du racisme utilisent des faits réels et les arrangent à leur sauce. Par exemple Platon justifiait la « supériorité » des grecques par rapport à leur taille plus élevée que leurs voisins (ce qui était vrai). Il disaient que les gens petitq étaient mieux formés pour porter des charges et donc se taper les travaux manuels et voir être des esclaves.
Quant à mon énumération elle vient du fait que vous semblez reconnaitre uniquement le racisme des blancs envers les autres.
Je cite : C’est un système de hiérarchisation créé par et au bénéfice des blanc-hes.
D’ailleurs les formes de racisme que j’ai énuméré sont totalement ignorés par les occidentaux (on a juste un peu parlé du génocide rwandais) généralement sous prétexte du respect des différences culturelles. Ce que je trouve très condescendants voir criminels.
Je vais prendre un exemple qui va (peut-être) nous concilier : Magnéto (on ne rigole pas parce que c’est de la bédé atttention !).
Il a été victime en effet du système discriminant existant à ma connaissance (le nazisme). Ce qui l’a poussé vers une idéologie séparatiste entre humain et mutant. Or vouloir cette séparation stricte est une forme de racisme. Et cette séparation découle du système oppressif qu’il a subit (et subit toujours comme mutant). Bref Magnéto est un membre d’une minorité opprimée et raciste.
Ca se tient non ?
Ben évidemment qu’il y a des racisés racistes. Quel que soit le groupe social que vous prenez, vous allez retrouver toutes les affinités politiques de l’extrême-gauche à l’extrême-droite. C’est une évidence, les minorités ne pensent et ne parlent pas d’une seule voix à l’unisson.
Ce qui ne justifie absolument pas le concept d’extrême-droite de « racisme anti-blancs ».
On peut parler de l’esclavage de l’antiquité, de l’islamophobie en Birmanie ou d’autres sujets, oui. Par contre, en parler dans le but de renvoyer dos à dos des choses qui n’ont rien à voir et de noyer le poisson quand on se penche sur le racisme de notre société, racisme qui se produit ici, maintenant, pas dans l’Antiquité, pas sur un autre continent, c’est juste dégueulasse et raciste.