Les Nouveaux Héros (II) : Disney, un studio qui lave plus blanc que blanc
17 juin 2015 | Posté par Paul Rigouste sous Films d'animation, Tous les articles |
Suite à la première partie de cette analyse (consacrée au militarisme du film, à son apologie de la surveillance de masse et de la violence policière), je vais maintenant analyser son racisme et son sexisme. En effet, même si son casting est particulièrement diversifié (en termes de genres et de races[1]) pour un Disney, Les Nouveaux Héros n’en reste pas moins problématique pour un certain nombre de raisons.
Parce qu’il met en avant un américain asiatique et d’autres personnages racisés, le film a été loué pour son progressisme en termes de représentations raciales[2]. Or, comme l’a bien montré Sunny, un bloggeur asiatique américain, le film est loin d’être irréprochable à ce niveau. Bien au contraire, il est l’incarnation par excellence d’un racisme qui mine encore aujourd’hui le cinéma d’animation[3].
Hiro, un héros bien comme il faut
Commençons par Hiro. L’anecdote par laquelle Sunny commence son article est révélatrice des problèmes posés par la représentation du personnage principal du film : Hiro. Le blogueur raconte qu’après avoir vu la bande-annonce du film, il s’est empressé de la montrer à son petit frère de 10 ans. En tant qu’asiatique américain ayant rarement eu l’occasion de se voir représenté à l’écran (d’une manière positive de surcroît), Sunny était heureux de voir que son frère aurait peut-être la chance de ne pas associer son identité de race à quelque chose de négatif, et ainsi de ne pas grandir dans la haine de soi[4]. A la fin de la bande-annonce, il raconte lui avoir crié, enthousiaste : « Regarde ! Un personnage asiatique ! Un autre personnage que Mulan qui est asiatique ! Par le plus grand studio d’animation à l’heure actuelle! Tu te rends compte le nombre de personnes comme nous qui vont voir à quel point ce film est progressiste ?! ». Ce à quoi son frère lui a répondu : « Quoi ? Je croyais qu’il était blanc ».
Sunny raconte que c’est à partir de là qu’il a commencé à prendre conscience de l’entreprise de « whitewashing[5] » qui avait été menée par Disney dans ce film. Non seulement le nom que Hiro avait dans le comics original (« Takachiho ») a été remplacé par un nom soi-disant « plus facilement prononçable pour le public occidental » (« Hamada »), mais le physique de Hiro a également été « whitewashé ».
Du comics au film : la magie blanche de Disney
Le fait d’avoir arrondi les yeux de Hiro a été applaudi par certains, au motif que cette représentation ne s’inscrivait pas dans l’arsenal raciste traditionnel caricaturant certains traits physiques pour construire les asiatiques comme des « Autres ». Mais, comme le fait remarquer Sunny, le problème ici est que Hiro est tellement « blanchi » qu’il n’a quasiment plus rien d’asiatique. Au lieu de s’évertuer à effacer ce qui pourrait permettre de l’identifier comme asiatique, ne vaudrait-il pas mieux tout simplement signifier visuellement son identité de raciale tout en valorisant le personnage ? Pour Sunny, il n’y a rien de raciste en soi dans le fait de représenter les yeux des asiatiques comme le fait traditionnellement l’animation occidentale, si cette représentation n’est pas utilisée comme un ressort humoristique, ou plus largement de manière insultante. Pour lutter contre de tels stéréotypes racistes, peut-être est-il effectivement plus efficace de présenter positivement et sans stéréotypisation des personnages clairement identifiables comme asiatiques, plutôt que de chercher à rendre invisibles les identités raciales (et donc aussi les rapports sociaux de race).
Pour bien comprendre comment ce « whitewashing » du héros fonctionne à l’intérieur du film, il faut le replacer parmi les autres représentations proposées par le film. Or, dès la première scène, le personnage de Hiro est opposé à des personnages beaucoup plus clairement caractérisés comme asiatiques (de par leurs traits physiques, leur couleur de peau, leur accent, ou encore des accessoires telle qu’une ombrelle ou des baguettes), personnages qui sont stéréotypés et que le film nous invite à mépriser.
La scène montre Hiro duper tout ce beau monde, en nous invitant à jouir avec lui de sa supériorité intellectuelle. On se retrouve ainsi avec un film qui valorise son héros asiatique « blanchi » contre des asiatiques racialisés de manière stéréotypée, donc un schéma profondément raciste où la blanchité est synonyme de supériorité, et où les racisé-e-s sont des « Autres » inférieurs, méprisables et méchants.
San Fransokyo, une ville où tout le monde est à sa place
Il me semble aussi assez significatif que les personnages racisés que l’on voit dans la première scène soient associés aux bas-fonds, aux recoins sombres et sales de San Fransokyo, tandis que celleux qui habitent les beaux quartiers et ont des positions plus respectables sont plus majoritairement blancs. On peut notamment penser à Krei et aux scientifiques travaillant à ses côtés, ou encore au professeur Callaghan, personnage blanc à la tête du département de robotique (domaine majoritairement asiatique dans la réalité). Comme le commente Sunny : « Apparemment, il était impensable de faire du directeur d’un prestigieux département de robotique dans une ville d’inspiration asiatique, vous savez, un asiatique[6] ».
Les blancs, ces gens importants.
On peut penser également à tante Cass, qui a élevé Hiro et son frère, et possède son propre restaurant. S’il est plutôt intéressant que Disney valorise une mère adoptive plutôt que le sacro-saint lien biologique[7], on peut regretter que ce personnage soit l’occasion (1) de perpétuer le poncif masculiniste selon lequel un garçon élevé sans une figure paternelle pour le « cadrer » risque de « mal tourner », et (2) de mettre encore en avant un personnage blanc (tandis que les parents biologiques asiatiques de Hiro sont totalement invisibles).
Tante Cass (à sa place dans la cuisine)
Au final, s’il y a bien des blancs et des asiatiques dans cette ville hybride fantasmée par Disney, chaque population a cependant une place bien déterminée : les premiers en haut, les seconds en bas. C’est beau le « melting-pot[8] » selon Disney.
Bizarrement on a moins les yeux arrondis en prison, allez savoir pourquoi…
Quand on voit ça, on se dit que Disney n’a pas avancé d’une semelle depuis Aladdin, dans lequel le héros au physique et au surnom américanisés s’opposait aux marchands et méchants gardes d’Agrabah, barbus aux méthodes barbares et aux dents pourries[9].
Alors que le film se déroule dans une ville hybride inspiré de Tokyo et San Francisco (dont respectivement 98% et 33% de la population est asiatique), on se retrouve donc avec une immense majorité de personnages secondaires blancs (le plus identifiable comme un asiatique, à savoir Tadashi, disparaissant du film au bout de vingt minutes[10]). Il semblerait ainsi que cette fameuse ville de San Fransokyo ait été beaucoup plus américaine qu’asiatique dans la tête de ses concepteurs.
Tandis que le comics original se déroulait au Japon, Disney a préféré déplacer l’action dans une ville américaine et donner à cette dernière un look exotique :
« Au lieu de se donner la peine de faire des recherches sérieuses qui auraient permis de représenter fidèlement la culture et l’architecture asiatiques, comme dans Avatar : The Last Airbender, Disney a décidé de « tokéniser[11] » des traits japonais uniquement pour se vanter – et faire un argument commercial – de l’ « originalité » des décors des Nouveaux Héros comparés aux autres films. Les tramways ont des lampions, le Golden Bridge est “asiatisé”, et le logo lui-même évoque une boîte de nourriture chinoise à emporter. L’inspiration culturelle devrait être encouragée, mais pas les stéréotypes outranciers, le fétichisme et l’appropriation[12] ».
Les Nouveaux héros est donc bien plus une réappropriation raciste, opportuniste et superficielle qu’une « lettre d’amour à la culture japonaise[13] », pour reprendre les mots du réalisateur Don Hall. Et même si le décor avait été un peu plus respectueux que cette exotisation de San Francisco, il serait encore très problématique de savoir que l’équipe du film a consacré plus d’attention à un lieu qu’aux personnes qui y vivent et à leur culture[14].
Cet américano-centrisme transparait dans le « whitewhashing » (ou plus exactement l’« american-washing ») subi par l’équipe des « Big Hero 6 ». On a déjà vu que Hiro avait été clairement « white-washé » au point de passer pour blanc aux yeux de certains spectateurs, et que la majorité des personnages secondaires étaient blanc-he-s (sauf en prison et dans les bas-fonds de la ville…). Examinons maintenant le traitement que Disney a fait subir aux 4 acolytes du héros.
Que sont mes ami-e-s devenu-e-s ?
Le total désintérêt des créateurs du film pour la culture et l’histoire japonaise transparaît en particulier dans le sort réservé au personnage de Fred. Comme l’explique un bloggeur du site « Fission Mailure » :
« Dans le comics original, Fred est un aïnou. Les aïnous sont une population indigène vivant à Hokkaidō (et sur quelques îles russes), qui a subi une sévère discrimination et oppression à travers l’histoire (…). C’est seulement en 1997 que la cour japonaise a reconnu le droit aux aïnous de vivre selon leur culture, après avoir été l’objet d’une politique d’assimilation forcée pendant près d’un siècle, au cours duquel leurs terres étaient occupées, leur droit d’exister en tant que groupe indigène refusé, et leur culture systématiquement réprimée, de la même manière que les États-Unis ont tenté de réprimer ou criminaliser la culture des natifs américains tout au long de l’histoire.
Donc, évidemment, Disney pourrait respecter cela. Il s’agit d’un groupe ethnique historiquement victime de répression culturelle et d’oppression politique, qui n’est quasiment jamais représenté dans les médias, au Japon ou ailleurs, donc il serait ridicule si Disney …
…Voilà un Aïnou étrangement blanc…
Ah oui. Le mec américain blanc. Y a-t-il jamais eu groupe plus marginalisé. Vous avez bien fait, Disney. Vous ne contribuez pas du tout au problème.
Je ne dis pas que Disney aurait dû inclure un énorme baratin sur les origines aïnous de Fred et sur l’histoire de son peuple. Mais simplement l’avoir laissé être un aïnou (…)[15]. »
Et pour être bien sûr de pousser jusqu’au bout le white-washing du personnage, le film nous fait cadeau d’une « scène bonus », dans laquelle on découvre que son père n’est autre que Stan Lee. Comme ça on est bien sûr d’avoir affaire à un personnage d’origine 100% américaine…
De la même manière, alors que Wasabi et Honey Lemon étaient japonai-se-s dans le comics original, le film en fait respectivement un africain-américain et une latina-américaine. Comme le remarque Sunny, il est assez significatif que le nom de « Wasabi » n’ait pas été considéré comme un problème par le studio (alors qu’il reproduit un stéréotype raciste), tandis que les origines aïnous de Fred furent quant à elles totalement évacuées[16]. Il apparaît ainsi, encore une fois, que l’intérêt du film pour la culture japonaise se borne exclusivement à tout ce qui relève du cliché et du stéréotype.
De son côté, Honey Lemon a été présentée comme une latina-américaine lors de la promotion du film, ce qui fut l’occasion de féliciter Disney pour son progressisme en termes de représentations raciales[17]. Or, à part le fait que le personnage soit doublé par l’actrice Genesis Rodriguez (qui raconte avoir « saupoudré » certaines réplique d’un accent hispanique[18]), ce personnage n’a absolument rien d’une latina[19].
Et effectivement, c’est seulement lors du doublage que cette dimension a été ajoutée au personnage, qui a été pensée comme blanche lors de son design[20]. De la même manière que Elsa et Anna de La Reine des Neiges était des sosies de Raiponce, Honey Lemon relève elle-aussi de cette tendance qu’a Disney d’enfermer ses héroïnes dans des normes physiques extrêmement strictes, et étroitement associée à la blanchité.
« Nous sommes deux sœurs jumelles, nées sous le signe du patriarcat blanc… »
Parmi les acolytes de Hiro, seule GoGo Tomago a conservé des origines asiatiques[21] (même si, comme tous les personnages de ce film, elle se doit d’être également américaine). Certes, cette dernière est un personnage très cool qui échappe à de nombreux stéréotypes racistes sur les asiatiques[22], mais on peut cependant regretter que sa personnalité ait été aussi peu développée et qu’elle ait aussi peu de répliques. Le réalisateur et scénariste Don Hall déclarait avoir voulu une « femme pas très loquace dans le groupe », or comme par hasard, celle-ci s’est retrouvée être la seule femme asiatique de l’histoire. Son silence permet ainsi aux trois personnages blancs et white-washé du groupe d’être plus développés et d’occuper l’espace de parole (enfin surtout Hiro et Fred, car Honey Lemon reste une femme, donc forcément un peu moins digne d’intérêt…). De plus, je me demande si ce personnage de femme badass et taiseuse n’est pas un stéréotype associé aux asiatiques, car on le retrouve par exemple chez le personnage de May dans Marvel’s Agent of SHIELD.
L’origine de la violence
Pour finir sur le racisme du film, je voudrais aborder la représentation que le film donne de son personnage de méchant. Certes, celui-ci est tout ce qu’il y a de plus américain et blanc, puisqu’il s’agit du professeur Callaghan. Sauf que, lorsqu’il commet ses crimes, le professeur se cache derrière un masque de kabuki, qui renvoie à une tradition théâtrale spécifiquement japonaise.
Pourquoi avoir ainsi associé la menace à un masque renvoyant à la culture japonaise ? Lorsqu’il se servait lui-aussi des microbots lors de l’exposition, Hiro n’utilisait pas un tel masque. Ainsi, on se retrouve avec, d’un côté, une utilisation bienveillante des microbots par un héros « blanchi », et de l’autre, une utilisation diabolique de cette même technologie par un méchant à l’allure japonaise.
Ce dispositif raciste me semble appuyé par le ressort scénaristique suivant : pour neutraliser le professeur Callaghan, nos héros doivent parvenir à lui ôter son masque, car c’est ce dernier qui en fait un super-méchant redoutable.
Tout se passe donc comme si ôter le masque japonais au professeur Callaghan le « délivrait » de sa spirale de haine et de violence. Pour « sauver » l’homme blanc, il faut donc le purger de ce qu’il a de japonais. Cette manière qu’a le film d’associer le Japon à la violence apparaît également dans la division qu’il opère entre le monde des blancs, où règne la paix (la maison de Tante Cass, l’Institut technologique), et le monde violent et sordide des japonais, qui se livrent à des combats de robots dans les bas-fonds de la ville.
Dans la mesure où l’équipe des « Nouveaux héros » est majoritairement blanche et whitewashée et que le monde du crime et de la délinquance est majoritairement caractérisé comme asiatique (cf. la première scène, la composition raciale de la prison, et le masque de kabuki du grand méchant), j’ai l’impression que l’apologie que fait le film de la figure du vigilante et de violence policière est assez clairement raciste.
A côté de ce racisme structurel, le film propose également des représentations des hommes et des femmes très problématiques. C’est ce que j’analyserai dans la troisième et dernière partie de cette article.
Paul Rigouste
Notes :
[1] J’emploie ici ce terme au sens d’une construction sociale (servant à justifier des rapports de domination), et non au sens d’un donné biologique.
[2] Voir par exemple http://www.buzzfeed.com/kelleylcarter/big-hero-6-is-disneys-most-diverse-movie-yet#.tgYrKdvaG, http://junkee.com/three-reasons-why-big-hero-6-is-the-most-important-disney-film-of-the-past-decade/47998, http://www.thewrap.com/big-hero-6-review-disneys-superhero-epic-is-smart-translation-of-japanese-anime/ ou http://www.latimes.com/entertainment/movies/moviesnow/la-et-mn-big-hero-6-ryan-potter-melting-pot-20141118-story.html
[3] “In fact, Big Hero 6 is being lauded for transcending these problems, when it is the very embodiment.” (http://sunrisah.tumblr.com/post/101423965579/an-asian-american-i-used-to-be-excited-for-big)
[4] “After spending my childhood rarely seeing myself and my people represented on screen, I immediately made my brother watch the trailer. As a twenty year old, I was so happy that my ten year old brother would have the chance to grow up without self-resentment. I was so grateful to know he would have the chance to not loathe his race because he would see characters who looked like him be appreciated. A chance I did not have. » (http://sunrisah.tumblr.com/post/101423965579/an-asian-american-i-used-to-be-excited-for-big)
[5] Voir sur ce site http://www.lecinemaestpolitique.fr/whitewashing-et-racebending/ et http://www.lecinemaestpolitique.fr/forums/topic/whitewashing-plus-blanc-que-blanc/
[6] “Apparently it was too ridiculous to make the leader of a prestigious robotics department in an Asian-modeled city, you know, Asian.”
[7] http://www.lecinemaestpolitique.fr/starbuck-les-genes-ya-que-ca-de-vrai/
[8] http://www.latimes.com/entertainment/movies/moviesnow/la-et-mn-big-hero-6-ryan-potter-melting-pot-20141118-story.html
[9] http://www.lecinemaestpolitique.fr/aladdin-1992-disney-au-pays-des-barbares/
[10] http://sunrisah.tumblr.com/post/101425210239/big-hero-6-anti-asianness-in-the-asian-san
[11] http://en.wikipedia.org/wiki/Tokenism
[12] “Rather than taking time to perform substantial research that would respectfully represent Asian culture and architecture, like Avatar: The Last Airbender, Disney decided to tokenize Japanese elements to proudly demonstrate—and market—how drastically “unique” Big Hero 6’s setting is compared to other movies. The streetcars have paper lanterns, the Golden Gate Bridge is “Asian-fied,” and the logo itself could liken itself to a Chinese take-out box. Cultural inspiration should be encouraged, but not outright stereotyping, fetishism, and appropriation.” (http://sunrisah.tumblr.com/post/101425210239/big-hero-6-anti-asianness-in-the-asian-san)
[13] http://uk.reuters.com/article/2014/10/23/uk-film-tokyo-idUKKCN0IC1CQ20141023
http://www.ctvnews.ca/entertainment/disney-pens-love-letter-to-japan-with-robot-film-1.2069016
[14] http://sunrisah.tumblr.com/post/101425210239/big-hero-6-anti-asianness-in-the-asian-san
[15] “In the original comic book series, Fred is an Ainu. The Ainu are the indigenous people of Hokkaido (and a few Russian islands) who historically have suffered severe discrimination and oppression – severe enough that it concerned Oda Nobunaga. It was only in 1997 that Japanese courts recognised the right of the Ainu to enjoy their own culture, after almost a century of a policy of forced assimilation in which their lands were occupied, they were legally denied any status as an indigenous group, and their culture was systematically suppressed in a manner startlingly similar to how the US has historically attempted to suppress or criminalise Native American culture.
So, obviously, Disney would be respectful of this. This is an ethnic group that has had a long history of being culturally suppressed and politically discriminated against, and which has nearly no representation in media in Japan or abroad, so it would be ridiculous if they then – …… What a suspiciously pale Ainu lad.
Ah, yes. The white American dude. Has there ever been a more marginalised group. You did well there, Disney. You’re not contributing to an ongoing problem at all.
I’m not saying that Disney would have needed to include a massive spiel about Fred’s Ainu-ness and his Ainu history. Just to have kept him Ainu. Have visual cues through his clothing that he’s an Ainu, or have him just say – it doesn’t need to be a big deal, it shouldn’t be a big deal, and if you’re worrying about it being confusing for kids? I call bull, because kids are a) Smart enough to spell ‘Ainu’, and b) Have grown up with the internet.” (http://fissionmailure.blogspot.com.es/2014/07/editorial-why-big-hero-6-is-kinda.html)
[16] http://sunrisah.tumblr.com/post/101425210239/big-hero-6-anti-asianness-in-the-asian-san
[17] http://www.buzzfeed.com/kelleylcarter/big-hero-6-is-disneys-most-diverse-movie-yet#.is0211Jp
[18] https://www.youtube.com/watch?v=WS-icFZQvTU&feature=youtu.be&t=1m43s
[19] http://themagicalworldof.com/2014/11/the-problem-with-honey-lemon-in-big-hero-6/
[20] http://sunrisah.tumblr.com/post/101425210239/big-hero-6-anti-asianness-in-the-asian-san
[21] Les créateurs du film l’ont néanmoins pensée comme coréenne, alors qu’elle était japonaise dans le comics original (http://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Characters/BigHero6). Peut-être parce que pour Disney les asiatiques sont tou-te-s interchangeables…
[22] http://sunrisah.tumblr.com/post/101425210239/big-hero-6-anti-asianness-in-the-asian-san
http://www.screenjunkies.com/movies/movie-lists/6-asian-stereotypes-from-film-and-tv/
Autres articles en lien :
- Whitewashing et Racebending
- Mulan (1998) : féminisme et patriarcat chez Disney
- Pocahontas (1995) : être femme et indienne chez Disney
Très intéressant, je trouve toujours fou ce phénomène de blanchisation des persos…
Une nuance cependant : je trouve que dans la scène initiale de combat, dans les bas fonds, les deux personnages (« Les Autres » dans la capture d’écran ») sont eux aussi très blancs. Leurs accessoires sont stéréotypés effectivement mais leur représentation m’a semblé être du même ordre que celle de Hiro.
Oui je suis d’accord pour Yama (qui me semble aussi blanc que Hiro), et que j’ai mis surtout pour ses cheveux. Mais par contre, les autres ne me semblent pas avoir la même couleur de peau. C’est particulièrement flagrant quand on compare Hiro à la femme qui tient les paris.
Je vais rajouter une photo de Hiro au dessus pour que la différence soit plus visible, j’espère que ça se verra mieux …
Honnêtement, j’ai vu la BA plusieurs fois et j’ai pensé que Hiro était blanc. Ce n’est que lorsque j’ai vu le film que j’ai compris que Hiro était asiatique. Ce qui me désole, c’est à la fois le fait que des gamins asiatiques vont se projeter dans un gamin asiatique whitewashé mais surtout que si la grande majorité du public prenait Hiro pour un blanc, c’est offensant pour les gamins asiatiques qui ne ressemblent pas du tout à un asiatique tel qu’est représenté Hiro. Décidément, depuis Aladdin et Pocahontas, on n’a pas bougé:(
Effectivement, c’est plus visible comme ça, même si je ne trouve pas encore ça flagrant.
Honey Lemon est supposée être latino-américaine ?
Qu’est-ce que …? Comment …? Où …? Pourquoi …?
Je ne sais ni par quelle question commencer, ni par quels mots exprimer mon désarroi. Disney est irrécupérable.
je n’ai qu’une question et quelques remarques.
Ou est il dit que Hiro est asiatique?
Il est métis (voir la photo de ses parents dans la version Koréenne), Ce qui explique qu’il soit physiquement éloignée de Cass, la sœur de sa mère.
Soit, on peu toujours hurler au whitewashing, mais après tout, quid des couples mixtes, ainsi que des mulâtres et autres métis (ces petits bâtard), regardés de travers par leurs communautés respectives: ni suffisamment « noirs » ou « blancs » ou « jaune »…
Pour une fois mon fils a un héros qui lui ressemble… physiquement.
Un autre point: de toute façon tous les asiatiques n’ont pas la même pigmentation de peau (autant dire qu’en Europe on est tous blancs) ni les même yeux bridé a l’extrême, ni la même forme de visage (ils se ressembles tous?).
En plus certains personnages pourrait très bien être d’autres ethnies, mais avec l’influence culturelle asiatique de la ville et le design cartoon des personnages, c’est dur a dire.
Un petit détail en passant, les acteurs de kabuki sont maquillés et non masqués, c’est le Nô qui utilise des masques; masques bien différents de celui du personnage d’ailleurs, qui ressemble a si méprendre a un masque de théâtre chinois, la confusion culturelle devient complète.
Coucou,
Il y a une version coréenne qui diffère de la version américaine ou française ? Et si oui, vous savez quelles différences il y a entre les deux ? Quand je tape « Hiro’s parents » sur internet je tombe à la fois sur cette image : https://36.media.tumblr.com/b72850e551d4fc7397e144301e7db4f0/tumblr_njapzfVmCJ1ty5y8ko1_500.png et sur celle-ci https://40.media.tumblr.com/2adf072acb5a4ee3ac7f7c265d1d8ead/tumblr_no5cuhzkoG1uofx07o1_500.jpg . C’est bizarre cette histoire. Si quelqu’un-e a des infos précises là-dessus ça m’intéresse.
Quoiqu’il en soit , il me semble que le fait que Hiro soit métis ou non ne change pas grand-chose au fond du problème, non ? Il me semble en effet que le problème ici (comme dans le cinéma en général) c’est que la blanchité reste la norme dominante. Pourquoi ne pas avoir gardé les origines « 100% asiatiques » que Hiro avait dans la BD ? En faire un métis est un moyen parmi d’autre de le rendre « plus blanc ». Et de même, quand vous dites que les asiatiques n’ont pas tou-te-s la même pigmentation de peau, je suis bien d’accord, mais alors pourquoi avoir choisi cette pigmentation là pour le héros (opposée par exemple à celle choisie pour la femme qui tient les paris au début, ou les asiatiques que l’on voit dans la prison) ?
Cette question de la couleur de peau me fait penser à un truc qu’avait raconté Will Smith à propos du film « Hitch, expert en séduction ». A savoir que les producteurs ne voulaient pas lui choisir une partenaire féminine noire pour ne pas s’aliéner le public blanc, et que du coup ils avaient choisi Eva Mendes, une latina à la couleur de peau plus claire. Il me semble que c’est le même genre de problème. (Cf. aussi le récent Dear White People : http://www.lecinemaestpolitique.fr/dear-white-people-sexisme-anti-racisme-101/)
Au passage, j’ai l’impression que cette injonction à la blanchité touche plus les femmes que les hommes, mais je ne suis pas sûr de moi. Je me dis ça car j’ai du mal à trouver une autre actrice hollywoodienne à la peau aussi noire que Whoopi Goldberg et qui soit aussi célèbre qu’elle l’a été. Alors que pour les acteurs noirs j’en trouve beaucoup plus facilement (comme Denzel Washington, Forest Whitaker, Wesley Snipes, Morgan Freeman, etc.). Si quelqu’un-e a un avis là-dessus ça m’intéresse…
Concernant les actrices noires à peau plutôt claire, je m’étais déjà fait la même réflexion, et je pense que ça va même au-delà. Il me semble qu’une très grande majorité des actrices noires américaines à l’heure actuelle (surtout celles qui ont du succès) ont les cheveux lissés et les traits faciaux les plus proches possible des standards blancs.
Ah ben tiens j’ai du voir 5 fois la bande annonce et jamais je n’avais pense que Hiro pouvais être un peu asiatique! 🙂
Et il n’y a pas que les origines qui ont été massacrées apparemment. Les fans du comics original ont aussi hurlé parce que les personnalités n’auraient pas du tout été respectées. Honey Lemon serait en réalité « Une fonçeuse forte et sûre d’elle prête à prendre des risques » et certains ne pardonnent pas qu’ils en aient fait-je cite un blog que malheureusement je ne retrouve plus-« une débile intello kawai ». Merci Disney de faire preuve de respect envers les oeuvres que tu adaptes:(
Sur la question du masque porté par le méchant. Je parle dans l’article de « masque de kabuki », or il semblerait que les masques soient propres au Nô, alors que dans le Kabuki les acteurs se maquillent le visage. Mais j’ai l’impression que le film confond lui-même les deux en inventant un masque qui reprend un type de maquillage issu du kabuki et qu’on ne retrouve pas dans le Nô (http://sjonesthea101.blogspot.fr/2015/02/the-japanese-kabuki-tradition.html). Non ?
Si jamais quelqu’un-e qui s’y connaît là-dedans me confirme ça je rectifierai l’article, qui entretient effectivement la confusion entre Nô et Kabuki quand je parle de « masque de kabuki », alors qu’il s’agirait donc plus d’un masque de Nô reprenant un maquillage de Kabuki… (en même temps je ne suis pas sûr à 100% car je lis parfois ailleurs qu’il y aurait des masques de kabuki (comme ici https://fr.wikipedia.org/wiki/Masques_du_th%C3%A9%C3%A2tre_japonais), mais peut-être que dans le cas du kabuki, le mot « masque » est utilisé dans un sens plus « métaphorique » (?))
Bref, si quelqu’un-e s’y connaît là-dessus, ça m’intéresse.
Le héros n’a certainement pas une apparence asiatique, mais les méchants non plus dans la plupart des cas.
Peut-être le contraste est il plus évident en voyant le dessin animé que des photos mais sur ces images, à part deux baguettes dans les cheveux et une taille de barbe pouvant vaguement évoquer l’Asie, je ne trouve pas de différence flagrante.
j’ai vu récemment les nouveaux héros et je suis frappé par cette foi naïve et aveugle en la tout puissante technologie censée résoudre tous les problèmes.
Plus de mystères,un p’tit génie saura toujours les expliquer ;c’est vraiment affigeant !
mieux vaut revoir « le géant de fer » de brad Bird
Mon compagnon qui est japonais n’a pas du tout pensé une seule seconde que les personnages étaient des japonais (tous, même ceux des bas-fond). Il a fallut que je lui précise^^
Bref, merci disney, ça aurait pu être cool…
Comme le dit si bien l’article « La magie blanche de Disney ».
De la même manière que Elsa et Anna de La Reine des Neiges était des sosies de Raiponce, Honey Lemon relève elle-aussi de cette tendance qu’a Disney d’enfermer ses héroïnes dans des normes physiques extrêmement strictes, et étroitement associée à la blanchité.
Si vous aviez pris le temps de vous renseigner avant de l’ouvrir, vous auriez su que OUI, ce n’est pas un secret, Disney recycle les mêmes modèles pour ses héroïnes. On sait déjà qu’une même actrice a servi de base au modèle de Cendrillon et d’Aurore. Aujourd’hui, ils utilisent l’informatique, c’est vrai, mais ce sont les mêmes graphistes que pour Raiponce à la base, et ceux-ci se sont donc calqués sur le même modèle, sans doute par souci d’efficacité. Je voudrais vous y voir, moi : ce n’est pas évident de donner à ses héroïnes une beauté parfaite tout en leur donnant à chaque fois un visage différent. Je voudrais vous y voir, moi.
En quoi ça excuse d’avoir rendu Hiro et son frère blancs ?
Disney pouvait très bien s’inspirer d’acteurs asiatiques comme Tony Leung ou Andy Law ou même sans aller chercher si loin dans les dramas.
Il n’y a pas qu’une seule façon de dessiner une héroïne belle. Ca me semble surtout un manque de créativité et de la paresse de la part des créateurs.
Et d’ailleurs pourquoi toujours vouloir des « beautés parfaites » comme vous dite (d’ailleurs ces « beautés parfaites sont en immenses majorités blanches aux yeux clairs, comme par hasard) ? Par exemple, l’héroïne de Rebelle n’est pas un canon de beauté au sens disneysien, et elle n’en est pas moins intéressante !
Je parle ici des personnages de Raiponce et de La Reine des Neiges. Ce sont des héroïnes de contes. Elle doivent nécessairement être belles. Et si je vous dit que ce n’est pas évident de dessiner une héroïne belle de plusieurs façons, sachez que je parle par expérience.
D’ailleurs ce que dit l’article est faux. Raiponce n’a pas le même profil qu’Elsa et Anna. Ensuite, qu’Elsa et Anna se ressemblent est normal : elles sont sœurs. Et lorsque j’ai vu Rebelle pour la première fois, je n’ai pas que Mérida était moins belle que les autres : elle reste jolie. Et puis il s’agit d’un autre graphiste, qui a un style différent même s’il ressemble à celui de dessins animés comme Raiponce ou La Reine des Neiges.
Enfin, apprenez que Disney va bientôt sortir une nouvelle princesse non-blanche mais basée sur le même modèle que Raiponce, Elsa et Anna. Enfin du moins il me semble que c’est ça. Quoiqu’il en soit, j’ai l’impression que vous allez un peu trop vite en besogne : de la paresse ou un manque de créativité, d’accord. Mais arrêtez de dire que Disney cherche à « enfermer ses héroïnes dans des normes physiques extrêmement strictes » !
Je pense que c’est toutes ces polémiques qui créent le racisme. A la base c’est un dessin animé pour les enfants qui, si on ne les éduque pas dans le racisme, n’en verront pas. Ca reste une jolie histoire avec une morale. Vous parlez de Disney qui veut toujours américanisé tout mais ne regardez plus de Disney alors. Ils sont américains c’est normal que ca laisse des traces dans leur réalisation. Mais prenez en sens inverse. Si on prend les réalisations japonaises vous voyez beaucoup d’étrangers. Non ça reste des réalisations avec leur culture. Il faut toujours créer des conflits et des histoires autour d’un banal dessin animé qui doit à la base faire rêver des enfants. C’est l’éducation que les parents donnent qui forment nos enfants. Les miens me posent sans cesse des questions et si je les éduquent dans le racisme il le deviendront mais pas juste à cause d’un film. Il faut leur apprendre à respecter tout le monde, à aimer les autres. Et beaucoup de dessin animé ont de bonne morale pour nos enfants et c’est ca qu’il faut retenir. Alors au lieu de vous tracasser à chercher les erreurs d’un dessin animé, sortez de votre corps d’adulte et rêvez un peu!! Et vous verrez que ça fait du bien de temps en temps. La vie est belle et courte et il faut profiter de chaque instant. Arrêtons de nous tracasser à chaque instant et de chercher le mal partout. Soyons heureux de cette chance d’être là et de pouvoir regarder des films sur une télé sur son canapé.
si on ne les éduque pas dans le racisme, n’en verront pas
Si un enfant n’est pas éduqué dans le racisme, ce sera justement le contraire il me semble… Il identifiera le racisme quand il le voit…
autour d’un banal dessin animé qui doit à la base faire rêver des enfants
Et on ne pourrait pas leur donner autre chose sur quoi « rêver » que du racisme, sexisme, homophobisme, transphobisme et j’en passe… ?
sortez de votre corps d’adulte et rêvez un peu!!
Oui mais ce ne sont pas des enfants qui réalisent ces dessins animés, ce sont des adultes…
Donc des adultes avec certaines pensées (racistes, sexistes, homophobes et j’en passe) qu’ils véhiculent à travers leurs dessins animés…
Par ailleurs, ce qui est relevé dans cet article ne me fait pas rêver moi personnellement ! Ca vous fait rêver vous le racisme, sexisme, etc… ?
Arrêtons de nous tracasser à chaque instant et de chercher le mal partout. Soyons heureux de cette chance d’être là et de pouvoir regarder des films sur une télé sur son canapé
Je ne vois pas en quoi relever les éléments dérangeants et rabaissant d’un média soit « se prendre la tête »… Vous ne réfléchissez pas à ce que vous lisez/regardez vous ?
Je ne comprends vraiment pas ce genre de critique je dois dire…
Vous ne souhaitez pas des messages plus positifs et ouverts pour les enfants ?
C’est clair que si on leur montre depuis l’enfance, dans quasiment tous les médias, la majorité masculine cis blanche hétéro comme ce qui est bien et que tout le reste c’est mal ou pas normal ou inférieur, ça aura un impact sur leur vision du monde et des gens…
Moi c’est dans un monde ouvert, tolérant et égalitaire que j’ai envie que mon enfant grandisse ! Je veux qu’il sache que ceux qui l’entourent ne valent pas plus ou moins que lui… Je veux qu’il sache que tout le monde mérite d’être traité de la même manière quelle que soit sa couleur de peau, son genre, son orientation sexuelle, son métier, sa richesse, etc…
Pourquoi vous vous insurgez contre un monde tel que celui-ci et trouvez normal et « sans prise de tête » un monde raciste, sexiste, homophobe, transphobe… ???