Paul Rigouste
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7 avril 2014 à 17 h 40 min en réponse à : Films, séries et autres Anti-colonialistes/Anti-racistes #6396Paul RigousteParticipant
Après avoir fini de regarder The Wire (que j’ai trouvé globalement vraiment super politiquement), j’ai regardé une mini-série de 6 épisodes d’une heure que les créateurs de The Wire (David Simon et Ed Burns) ont fait avant : The Corner (2000). (D’ailleurs, un truc amusant c’est qu’on retrouve un grand nombre des acteurs/trices de The Wire, mais dans des rôles totalement différents)
La série se concentre exclusivement sur un quartier pauvre de Baltimore ouest. Donc on retrouve les mêmes coins de rue que dans The Wire, mais sans les parallèles et articulations avec d’autres milieux (police, journalisme, école, etc.). Là on est juste avec les pauvres qui essaient de se sortir de la misère et de la drogue (on n’a pas non plus de portrait des organisations de trafic de drogues et de leur leaders), et c’est pas mal aussi je trouve car ça permet de mieux suivre ces personnages dans leur quotidien.
Je trouve ça aussi anti-raciste que The Wire pour les mêmes raisons (la multiplicité et la variété des personnages, leur complexité, leur inscription au sein de leur condition sociale d’existence, etc.). Et je trouve d’ailleurs au passage que The Wire comme The Corner sont de très bons exemples de représentations anti-classistes des classes populaires. Parce que les personnages ne se réduisent pas à des stéréotypes, mais sont complexes, intéressants, tou-te-s différents dans leur manière de s’en sortir (ou pas) dans ces conditions de vie misérables. J’aime particulièrement le fait qu’ils ne sont jamais l’objet du rire (comme dans beaucoup de films classistes) : on n’est pas invité à rire d’elleux, mais au contraire à rire avec elleux, car illes sont souvent drôles et perspicaces.
Le truc qui m’a vraiment fait peur avec cette série, c’est le sexisme. Le premier épisode est d’une misogynie hallucinante. Mais progressivement ça disparaît quand le film s’attarde un peu plus sur les personnages féminins (peut-être pas totalement, mais quasi). Après, comme The Wire, ça reste globalement assez centré sur des personnages masculins (par exemple, le groupe d’ados que l’on suit est 100% masculin, et on ne verra jamais un groupe d’adolescentes de leur point de vue). Mais bon, globalement j’ai trouvé ça très chouette politiquement, et très émouvant à pas mal de moments.
Paul RigousteParticipantOui je suis d’accord, mais un des problèmes là-dedans c’est que les femmes qui tendent à vouloir être autre chose que la MPDG de Theodore ne sont pas valorisées par le film pour ça, au contraire. Je pense que c’est dû non seulement au fait qu’on est que du point de vue de Theodore, mais aussi que Theodore est le-grand-gentil-qui-n’a-jamais-fait-de-mal-à-une-mouche, alors que les femmes sont beaucoup plus critiquables, ou du moins le film nous les montre pour nous faire ressentir ça vis-à-vis d’elles (même Samantha, qui est un peu embarrassée quand Theodore lui demande si elle a d’autres liaisons, et qu’elle est obligée d’avouer qu’elle en a 658 autres. Pour moi, on est clairement ici dans un schéma où le pauvre homme a été trompé (et même 658 fois trompé :-)) par la menteuse de femme qui ne lui avait rien dit). (Et en ce qui concerne Catherine, je trouve ce personnage vraiment présenté comme antipathique (cf. quand elle l’humilie au restau), et donc je ne pense pas que ce qu’elle reproche à Theo (le fait qu’il ait voulu en faire une MPDG comme tu dis) pèse très lourd par rapport aux 2h00 de souffrances-du-gentil-Theodore qui nous sont infligées…
Mais bon, je comprends ton interprétation. Je pense qu’on peut l’y voir effectivement si on est vraiment très gentil avec le film. Mais je ne pense pas que ce soit vraiment la première lecture que le film nous encourage à faire. Ces 2h de souffrance masculines me semblent plus un dispositif masculiniste qu’une critique (même juste amorcée) du patriarcat et de l’imposition de fantasmes masculins aux femmes par les hommes.
Paul RigousteParticipantCoucou,
Je trouve intéressante la distinction que tu fais entre des films (sexistes) avec des vraies « manic pixie dream girls » et des films (un peu moins sexistes et plus ambigus) avec des mecs qui fantasmeraient des filles comme des « manic pixie dream girls ». Après je suis pas sûr que les films que tu cites dans la deuxième catégorie montrent vraiment qu’il s’agit d’un fantasme masculin qui fait souffrir les femmes.
Pour prendre l’exemple de Her (le seul que j’ai vu assez récemment pour m’en souvenir dans les détails), il ne me semble pas du tout que le film montre Theodore fantasmer Samantha comme une MPDG, mais plutôt qu’il fait de Samantha une MPDG. Si leur relation débouche sur une rupture, je ne pense pas que le film nous dise que c’est à cause de Theodore, parce que celui-ci chercherait à enfermer Samantha dans son idée de ce qu’il veut qu’elle soit pour lui. Au contraire, j’ai l’impression qu’on est toujours du côté du « pauvre Theodore qui souffre parce que tout ça lui fait tant de mal alors qu’il a jamais rien imposé à personne lui ».
Pour moi, le film ne dit jamais que Theodore a fantasmé Samantha en MPDG, il nous montre juste un mec qui souffre parce qu’une MPDG s’est trop émancipée (elle est devenue trop autonome, trop intelligente, etc.). Je ne sais pas si ce que je dis est clair. Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ?
C’est pas comme si le film nous montrait un Theodore qui tentait de faire rentrer une femme dans le fantasme qu’il se fait d’elle. Le pauvre Theodore il se prend toujours tout dans la gueule alors qu’il a rien fait. C’est pas comme si le film nous faisait adopter un point de vue autre que celui de Theodore (comme celui de Samantha par exemple). Non, là on a juste Theodore qui souffre quand Samantha lui annonce qu’elle a 654 autres amants, Theodore qui souffre quand elle le plaque, etc.
Donc pour moi, on a pas vraiment affaire là à un film moins sexiste que celui où la MPDG le reste du début à la fin, mais juste un film où il y a en plus une dimension antiféministe (l’émancipation des femmes ça casse des couples et ça fait souffrir les pauvrezommes, etc.).
Après ptet que c’est plus le cas des autres films que tu cites. Mais pour moi, la condition pour que ça déconstruise (ou que ça commence même un tout petit peu) la MPDG, c’est qu’il y ait à un moment ou à un autre le point de vue de la femme en question, ou même d’une femme qui la représente. Non ? Si on a pas ce point de vue féminin qui contredit le point de vue masculin, j’ai l’impression qu’on ne peut pas vraiment sortir de ce point de vue masculin et le déconstruire. Non ?
5 avril 2014 à 21 h 02 min en réponse à : La vilification des Arabes dans les médias et le cinéma #6318Paul RigousteParticipantAttention gros morceau : Sahara, de 2005
Une scène a l’air particulièrement gratinée, on peut en avoir un aperçu là (à partir de 1:10, et en faisant abstraction de la musique…) : https://www.youtube.com/watch?v=jLOxlMDlhjg
et qui c’est qui arrive pour sauver Penelope Cruz quand un méchant arabe veut la tuer avec son grand couteau ???
c’est… https://www.youtube.com/watch?v=scG7pIA59ccPaul RigousteParticipantJ’ai continué à regarder des films de loups-garous (j’espère que je digresse pas trop par rapport à la série Teen Wolf. J’ai l’impression que c’est intéressant d’essayer de voir dans quelle tendance ça s’inscrit, mais bien sûr n’hésitez pas à revenir sur Teen Wolf si vous préférez 🙂 )
J’ai regardé le film She-Wolf of London de 1946, où la louve-garoue est une femme.
Mais en fait y a pas de louve-garoue du tout, puisque qu’il s’agit juste d’une femme qui en manipule une autre dans le but de la rendre folle en lui faisant croire qu’elle est une louve-garoue… Encore une preuve que la figure du loup-garou est avant tout masculine (je me demande quand est apparue la véritable première louve-garoue à l’écran).
Après j’ai regardé le film The Wolf Man de 1941 avec Lon Chaney, où là c’est un vrai loup-garou.
Je voulais voir si on retrouvait le thème sexiste-masculiniste de l’homme et ses pulsions animales difficiles à maîtriser. Et en fait pas vraiment. On peut l’y voir, mais je crois pas que ce soit vraiment le centre du film, dont j’ai pas trop réussi à comprendre le propos (s’entremêlent des histoires de classes, des questionnements sur la folie/raison, une opposition ville/campagne, des trucs racistes autour des gitans, etc.). Je connais pas assez le contexte de l’époque pour bien comprendre les enjeux socio-politiques de ce film, mais en tout cas, il ne me semble pas que le thème masculiniste que l’on retrouve dans les films de loups-garous actuels y soit (en tout cas, il n’y est pas aussi présent).
A mon avis, on peut faire l’hypothèse que ce thème masculiniste/viriliste est apparu après les mouvements féministes des années 60/70, dans la période de backlash anti-féministe que furent les années 80, en même temps que l’explosion des mouvements masculinistes quoi. Et que ce thème est encore vivace aujourd’hui, comme est encore très vivace (c’est un euphémisme) le masculinisme. Je vais essayer de regarder d’autres films de loup-garou d’avant les années 80 pour voir si ça se confirme.
Un truc intéressant en ce sens est de comparer le Wolf Man de 1941 avec le remake qui en a été fait en 2010 avec Benicio del Toro et Anthony Hopkins, The Wolfman (en un mot cette fois, ça change tout …). Parce qu’au début, ça reste assez fidèle. Mais par contre, la fin est complètement modifiée, et donne plus de place à la problématique de « l’homme aux prises avec sa masculinité monstrueuse » que dans l’original. Ici, le père du héros est lui-même un loup-garou, et incarne une sorte de patriarcat monstrueux que le fils doit combattre (le père a tué non seulement la mère du héros, mais aussi son frère, pour posséder la copine du frère, c’est-à-dire la jeune femme). A la fin, il y a un combat entre le père et le fils (tous deux loups-garous), avec d’un côté le père qui jouit d’être un loup-garou (un homme dominateur, viril, bestial et monstrueux) et de l’autre le fils qui lutte contre cette même virilité. La fin est assez pessimiste, car même si le fils réussit à tuer le père, il ne peut pas guérir de la malédiction et accepte d’être tué.
Comme dans le Teen Wolf avec Michael J. Fox, tout se joue dans l’hérédité père/fils, la transmission de la virilité, mais là c’est plus pessimiste, car c’est une malédiction dont le héros ne peut guérir (alors que Michael J. Fox lui arrive à contrôler sa virilité pour devenir un homme un vrai quand même). Donc en ce sens c’est un peu mieux politiquement, même si ça reste quand même moisi au sens où c’est toujours le même truc de l’homme qui est victime d’une animalité en lui qu’il ne maîtrise pas patati patata.
Et un truc marrant aussi dans ce remake c’est le foutage de gueule du discours psychiatrique qui cherche à dédouaner le patriarche des violences qu’il a exercé sur femme et enfants. Le psychiatre dit en gros du héros « qu’il fantasme son père en loup-garou parce qu’il a eu un traumatisme étant petit ». Il sera démenti (et réduit en bouillie) dans une scène assez jouissive. Donc c’est pas mal en ce sens, puisque le père est vraiment coupable et vraiment horrible. Mais après ça reste pas non plus un grand film d’un point de vue politique (en plus d’être une sacrée bouse d’un point de vue cinématographique 🙂 )
Paul RigousteParticipantDans les films d’animation, y a Chicken Run, Frère des ours, Free Birds ou encore le vieux The Plague Dogs (celui-là il faut pas être déprimé quand on le regarde, parce que c’est pas ce qu’on peut appeler un film joyeux :-)). J’y pense à ces 4 car je suis justement en train de finir un article dessus pour le site. Je les ai choisis parce qu’ils me semblent être les films d’animation les plus antispécistes qui existent (à ma connaissance). Après ça va plus ou moins loin (Free Birds ça va pas très loin par exemple), mais je trouve qu’il y a à chaque fois des trucs intéressants dedans. Voilà les images (pour mettre un peu de couleurs…).
Et sinon pour les films, ça m’intéresse aussi parce que comme toi j’en ai pas beaucoup qui me viennent en tête. J’ai regardé récemment The Day of the Dolphin (1973). Il y avait des débuts de trucs intéressants, et quelques scènes vraiment jouissives d’un point de vue antispéciste, mais globalement ça m’a un peu déçu. Mais c’est pas trop mal quand même.
Je pense aussi aux épisodes de la série The Twilight Zone dont j’ai parlé ici : http://www.lecinemaestpolitique.fr/forums/topic/les-meilleurs-episodes-de-the-twilight-zone-1959-1964/, à savoir surtout People are alike all over, et aussi un peu en étant gentil To serve man.
Y a aussi certains films de la série La Planète des singes. Le premier de 1968 (Planet of the Apes), le troisième de 1971 (Escape of the Planet of the Apes), mais surtout le quatrième de 1972 (Conquest of the Planet of the Apes), que je trouve génial :
J’ai pas d’autres idées qui me viennent là, mais je les rajouterai quand j’en aurai. En tout cas merci d’avoir ouvert ce sujet, ça m’intéresse aussi beaucoup.
Paul RigousteParticipantOui effectivement y a ça aussi dans Ginger Snaps. A vrai dire, y a un peu tout et n’importe quoi dans Ginger Snaps :-), ce qui le rend assez difficile à cerner. Mais si je me souviens bien, c’était pas top politiquement. Un truc qui m’avait marqué par exemple, c’est que contrairement à tous les films où les loups-garous sont des hommes, la louve-garou n’est pas le personnage auquel le public est amené à s’identifier. Au contraire, c’est le monstre, l’incarnation de la mauvaise féminité, qui doit mourir. Mais bon, ce film mériterait à mon avis une analyse approfondie pour comprendre ce qui s’y joue d’un point de vue politique, en particulier ce truc des règles (qui a l’air récurrent chez les personnages de louves-garous, puisqu’apparemment y a aussi ça dans la série Teen Wolf d’après Liam).
Et je connaissais pas She-wolf of london, je vais regarder. Apparemment c’est le nom d’un film de 1946 et aussi d’une série américaine de 1990-1991.
Sinon moi j’ai regardé un film qui s’appelle aussi Teen Wolf, de 1985, avec Michael J. Fox en ado loup-garou.
C’est assez bousesque globalement comme film, même si y a quelques passages drôles. Mais par contre, c’est de loin le plus dense que j’ai vu sur le thème de « l’homme aux prises avec sa virilité animale ».
C’est l’histoire d’un ado en pleine puberté, qui devient la star du lycée à partir du moment où il se transforme en loup-garou, c’est-à-dire dans le film en mec viril avec plein de poils, qui joue trop bien au basket, a trop la classe et tombe toutes les nanas (la bombe du lycée se fout à poil et se jette sur lui en lui disant « hmmm, tu es un vrai animal »).
Les scènes les plus explicites sont celles où il discute avec son père, lui-aussi loup-garou. On a droit à des beaux moments sur les difficultés de communication entre père et fils à ce moment crucial où le fils devient un homme. Papa il essaie de lui expliquer qu’être un loup-garou ça a des avantages mais qu’il faut aussi apprendre à « se contrôler » : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » (sic). Il lui raconte que quand il était jeune, il s’était battu avec un autre mec pour un nana, et qu’en se battant il s’était transformé en loup-garou sous le coup de la colère. Il dit qu’il avait fait peur à l’autre mec, mais surtout qu’il s’était fait peur à lui-même, et qu’il avait compris à partir de là que la virilité est un don précieux, mais que l’homme doit apprendre à contrôler. Hilarant.
Et effectivement, à la fin, le héros réussit à être viril tout en se contrôlant (en « restant lui-même »), et tout est bien qui finit bien.
Y a aussi tout un truc autour des hommes-victimes-des-injonctions-à-la-virilité. A base de : « tout le monde veut que je sois le loup-garou, alors je peux pas faire autrement ». Et le pauvre Michael souffre parce qu’il se reconnaît pas toujours dans cette hyper-virilité, et ses copains non plus. Donc il doit lutter contre ces injonctions pour rester lui-même (le truc masculiniste classique des hommes victimes du patriarcat quoi).
Bref, un grand grand film…
Paul RigousteParticipantAffligeant effectivement…
Y avait aussi eu celle-là de pas fameuse (la première de la série) :
Il a sorti un film au ciné aussi récemment (« N’importe qui »). J’avais vu la bande-annonce, et ça m’avait l’air bien sexiste-masculiniste aussi (à base de l’homme il est opprimé par sa femme qui veut qu’il ait un boulot chiant et qu’il fasse que des trucs chiants alors que lui il rêve que d’une chose : aller faire n’importe quoi avec ses potes).
Bref, pas un grand féministe le Rémi…
Paul RigousteParticipantJ’ai continué à regarder des films de loup-garou, et j’en ai vu deux beaux.
D’abord, An American Werewolf in London (Le loup-garou de Londres en français), réalisé par John Landis en 1981.
Je me suis bien marré, c’était assez drôle comme film. Et j’ai pas été déçu au niveau du thème de l’homme-victime-de-ses-pulsions-animales. Les deux fois où le héros se transforme en loup-garou sont assez significatives. La première fois, c’est quand il est enfermé dans la maison de sa copine pendant que cette dernière est partie au travail. Donc on le voit tourner en rond, essayer de regarder la télé, de lire, mais on voit bien qu’il peut pas rester enfermé comme ça, prédateur qu’il est. Et à un moment il craque, trop frustré, et se transforme en loup-garou. Et la deuxième fois où il se transforme, c’est encore plus explicite, vu que ça se passe … dans un cinéma porno.
Et après j’ai regardé une sorte de suite, ou du moins un film qui lui rend un hommage appuyé : An American Werewolf in Paris (Le loup-garou de Paris), de 1997, avec Julie Delpy. Très drôle aussi.
Au début, le héros américain va à Paris avec ses deux potes tout droit sortis d’American Pie. Et lui c’est le romantique de la bande, contrairement aux deux autres qui sont intéressés que par le sexe (avec des filles of course). Au début, dans le train, le héros leur dit un truc du genre : « y a une différence entre le sexe et l’amour. L’amour c’est ce qui nous différencie des animaux ». Et donc tout le truc du film, c’est qu’il va devenir un loup-garou et qu’il va donc devoir gérer ses « pulsions masculines » qu’il déniait jusqu’ici.
Une scène culte se situe au moment où il se réveille chez Julie Delpy (elle-même louve-garou) après s’être fait mordre. Comme il se sent pas bien au réveil, elle lui prend les mains et les pose sur ses seins en lui disant : « ça va te détendre ». Pour calmer les « pulsions masculines irrépressibles des hommes », une seule solution pour les femmes : leur donner leur corps.
Autre scène bien scandaleuse alors il est loup-garou mais qu’il a pas toujours pas compris qu’il l’était : il est en train de manger de la viande à pleines mains dans un restaurant, et là y a une femme qui entre avec une mini-jupe motifs tâches de panthère. Du coup il la renifle de loin (on a droit évidemment au gros plan sur son cul), et il se rue sur la proie-femelle, qu’il finira par prendre sauvagement sur la tombe de Jim Morrison (c’est en plein milieu du coït qu’il se transforme en loup-garou)… Un grand moment de virilocarnisme :-).
Bref, du très lourd tout ça. Je crois que l’hypothèse de la dimension masculiniste-viriliste de la figure du loup-garou n’est plus trop à démontrer… Je vais regarder les films plus vieux par curiosité, pour voir si on retrouve le même genre de thèmes (notamment le classique de 1941 avec Lon Chaney).
Et j’aimerais bien trouver des films de loup-garou intéressants politiquement, ça doit exister j’imagine. Soit qui déconstruisent ce mythe sexiste de l’homme victime de ses pulsions bestiales, soit des films avec des femmes louve-garou (et qui ne tombent pas dans l’antiféminisme comme c’est le Ginger Snaps par exemple). Si quelqu’un-e en connaît ça m’intéresse…
Paul RigousteParticipantça y est, je sature
je crois qu’il y a pas une pub d’eux qui est pas horrible politiquement
Paul RigousteParticipantNon, je suis définitivement accro.
Avec celle-là, on entre dans une autre dimension de la pensée Snickers, avec une esquisse de réflexivité viriliste agrémentée d’une bonne dose d’homophobie. Difficilement dépassable niveau horreur (mais il faut pas trop s’avancer non plus avec snickers j’ai l’impression… ils ont l’air capables de dépasser l’indépassable…)
Paul RigousteParticipantEn fait, je me demande juste pourquoi elles ont pas été toutes interdites ces pubs…
Ou encore (peut-être le sommet de l’horreur) :
Paul RigousteParticipantA un moment, leur ligne publicitaire ça avait l’air d’être le virilisme, avec Mister T. en vedette, qui crie « Get some nuts ! ». Des grands moments :
et encore celle-ci, que la marque a été apparemment obligée de retirer en Grande-Bretagne suite à des plaintes venant d’associations qui l’accusaient d’être homophobe (comme quoi on peut vraiment plus rigoler sous la dictature du politiquement correct 😉 . Et effectivement, c’est du lourd :
et le summum, la philosophie snickers synthétisée par Mister T., ouille ouille ouille :
quel bel imaginaire que celui de snickers…
Merci Fanny pour ce lien, je m’en remets pas. Là je fais une petite pause avant de continuer cette merveilleuse exploration de l’univers snickers, parce que je sens que l’indigestion est prochePaul RigousteParticipantAh oui, ça a l’air d’être des grands progressistes les penseurs de chez snickers…
J’en ai trouvé une autre qui vaut son pesant en cacahuètes niveau sexisme :
Paul RigousteParticipantCoucou,
J’avais commencé à regarder le premier épisode de cette série (que j’avais arrêté pas parce que j’aimais pas mais parce que j’avais un truc à faire), et je m’étais dit que ça ressemblait un peu à un gros prétexte pour montrer des femmes en train d’orgasmer les seins à l’air (je me souviens d’un plan de ce genre au début de l’épisode 1). Donc j’avais pas poursuivi, ayant trop peur que ça m’intéresse pas. Mais depuis des copines féministes m’en ont parlé en disant que c’était certes pas ultra-révolutionnaire, mais qu’il y avait quand même des personnages féminins assez cools, qui prenaient de plus en plus d’importance. Donc ça m’a donné envie de le regarder, mais j’ai pas encore trouvé le temps.Sinon, sur ce genre de films/séries qui se passent dans les années 50/60, j’ai un peu de mal personnellement, parce que j’ai l’impression (mais peut-être que je me trompe) que c’est une manière de renvoyer la domination patriarcale au passé, à cette-époque-archaïque-où-les-hommes étaient-des-machos-et-les-femmes-restaient-au-foyer, avec pour effet de nous détourner de la domination masculine qui nous concerne directement nous, maintenant, dans notre société. C’est peut-être idiot, mais je me méfie du coup un peu de cette « mode » (je pense à Mad Men ou au film Revolutionary Road par exemple).
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