Paul Rigouste
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Paul RigousteParticipant
@ Kikuchiyo
Merci pour ce lien vers la vidéo d’Anita Sarkeesian, je ne la connaissais pas celle-là, elle est très chouette. Et effectivement, comme tu dis, ces pubs me semblent des exemples de ce qu’elle appelle « retro-sexisme ». C’est explicite avec le clin d’oeil final (« what did you expect? »), où les publicitaires nous font comprendre qu’ils ont fait exprès un truc sexiste pour qu’on tombe dans le panneau, et du coup c’est presque ironique, ah ah, trop lol…@ Nîme
Ah oui, je n’avais pas perçu cette dimension, mais c’est vrai. Le truc vicieux là-dedans c’est que c’est une autre femme qui est aux commandes, comme ça ça permet de pas être trop visiblement sexiste (avec les hommes qui sont juste là par hasard pour profiter du spectacle sans rien avoir demandé à personne…). Beurk.Paul RigousteParticipantAh je comprends mieux le propos du coup en voyant les deux autres. Parce que quand j’ai vu celle avec Penelope Cruz, j’avais compris le « vous vous attendiez à quoi ? » comme un « vous vous attendiez à quoi ? qu’on vous montre des lesbiennes pour vendre un truc ? ». Donc je me disais, non seulement c’est craignos parce que c’est des lesbiennes super sexy utilisées pour exciter les mecs hétéros, mais en plus ça assume une posture un peu cynique et réac à base de « tout le monde s’attend à voir des lesbiennes de nos jours, alors pour surprendre les gens, il faut au contraire leur montrer des filles qui sont pas lesbiennes » (sous-entendu, « parce qu’on voit tellement de lesbiennes à la télé et au ciné que c’est devenu la norme, ce à quoi les gens s’attende naturellement »).
Mais bon, en fait c’est pas ça. En fait, ça repose sur le même principe que les autres : exciter les mecs hétéro avec des actrices connues qui font plein d’allusion sexuelles. J’ai l’impression que ça repose sur le stéréotype sexiste de la femme allumeuse, qui chauffe le mec pour bien l’exciter, et qui le refroidit après brutalement. Du coup, le truc des lesbiennes dans la dernière avec Penelope Cruz est juste une variation sur le même thème. Ouf, moi qui croyais que c’était une sorte de posture « méta-hétérosexiste », en fait c’est juste du sexisme gras de base…
Celle avec Nicole Kidman est vraiment glauquissime avec la petite fille qui regarde Nicole avec admiration, parce qu’elle rêve d’être aussi belle (=blanche) qu’elle. Tout ça avec le décor érotico-exotique et la musique en fond. Difficile de faire plus raciste et sexiste.
En regardant sur internet les autres pubs de Schweppes, je suis tombé sur celle-là aussi (moins grave mais pas mal quand même dans son genre) :
J’ai l’impression que l’idée c’est de transformer la femme travailleuse-carriériste coincée avec son tailleur serré et son chignon en une vraie femme en robe blanche sexy avec cheveux détachés et mecs hétéros qui matent. Les femmes qui travaillent c’est des frigides ennuyeuses, mais grâce à Schweppes, elles vont retrouver une féminité fraîche et pétillante…
Paul RigousteParticipantMerci pour toutes ces idées de films. Je me souviens plus de l’Ours de Jean-Jacques Annaud non plus, mais ça me fait penser à un autre film que j’ai vu, du même réalisateur : Deux frères.
Je m’en souviens plus dans les détails, mais il me semble que c’était globalement plutôt antispéciste. Après, évidemment, ça se passe y a longtemps et bien loin de « chez nous », comme ça on a pas trop à se remettre en question sur l’exploitation qu’on perpétue quant à nous, mais bon, c’est déjà pas mal.
Un truc qui me dérange par ailleurs franchement avec ce genre de films, c’est que ça a beau être antispéciste, c’est quand même tourné avec de vrais animaux qui ont du coup été dressés et enfermés pour qu’on puisse faire nos beaux films pour les humains… C’est pour ça que je préfère quand c’est des films d’animation, ou que les animaux sont faits par ordinateur (ou alors, à l’ancienne, quand c’est des humains déguisés en animaux comme dans certains de la série des Planète des singes).
Et j’en ai regardé un autre récemment : Project X, de 1987, avec Matthew Broderick et Helen Hunt. Y a toujours le même problème, vu que c’est tourné avec des vrais singes, et y a des trucs très critiquables dedans, mais globalement j’ai trouvé ça super, certaines scènes sont vraiment très jouissives d’un point de vue antispéciste, et c’est très émouvant (de mon point de vue en tout cas).
Paul RigousteParticipantUn classique que je n’avais jamais vu : Norma Rae (1979). Vraiment excellent. L’héroïne est une ouvrière qui travaille dans une usine textile et qui devient militante syndicaliste. Le film articule oppression de classe, de « sexe » et (dans une moindre mesure, mais quand même) de « race ». Globalement c’est vraiment top je trouve.
19 avril 2014 à 15 h 11 min en réponse à : L’inversion des rapports de domination est-elle pertinente ? #6557Paul RigousteParticipantCoucou,
je mets ici le dernier clip de Jennifer Lopez sur lequel j’ai ouvert un sujet (http://www.lecinemaestpolitique.fr/forums/topic/jennifer-lopez-i-luh-ya-papi/) car ça repose sur le principe de l’inversion d’un aspect du rapport de domination hommes/femmes :
Paul RigousteParticipantVoilà qui est tout à fait émoustillant 🙂
Moi je suis tombé sinon sur un article qui parle d’une série que je n’ai pas vue et où il y a apparemment un loup garou dedans (entre autres « monstres ») : http://systemececilia.wordpress.com/2014/03/09/being-human-etre-un-monstre-a-mi-temps/. Ça s’appelle Being Human, et d’après ce qu’en dit la bloggeuse dans son article (très intéressant), ça a l’air assez dense politiquement, mais plutôt dans le mauvais sens… du poil (keskejesuidrôle).
Paul RigousteParticipantJ’avais aussi regardé le film All the Little Animals de 1998, avec John Hurt et Christian Bale quand il était jeune, bien avant ses batmaneries…(http://en.wikipedia.org/wiki/All_the_Little_Animals). Personnellement, je ne pense pas que ce soit à proprement parler un film antispéciste, même s’il y a quelques débuts de réflexions en ce sens (mais qui ne vont pas très loin).
Ce qui me gène un peu par exemple, c’est le discours abstrait sur la valeur de « la vie », alors qu’il est en fait question dans le film d’animaux concrets (écrasés par des voitures notamment). J’ai l’impression que ça embrouille le propos, car ce qui me semble au centre de l’antispécisme (de sa version qui me parle le plus en tout cas), c’est plutôt l’idée que chaque être sensible (et pas chaque « être vivant », expression qui inclue les végétaux) a une subjectivité, une individualité, des intérêts, en bref, une existence propre et digne d’être vécue. Donc le discours abstrait sur « la valeur de La Vie », ça me parle pas trop, voire pas du tout.
Après le film est par ailleurs assez misogyne, notamment à un moment, lorsque Mr Summers raconte comment il en est venu à tuer sa femme parce que c’était une femme horrible manipulatrice etc. J’ai l’impression que le film n’a strictement aucun recul sur ce discours et pose « la femme » comme l’origine de la « misanthropie » du personnage, qui s’est à partir de là détourné des humains pour aller vivre en ermite dans la nature et ne se préoccuper que des animaux.
Mais bon, sinon y a quelques débuts de trucs quand même dans ce film, et je comprends pourquoi certain-e-s puissent le qualifier d’antispéciste (même si personnellement je ne le ferais pas).
Paul RigousteParticipantMerci beaucoup, j’étais totalement passé à côté de celui-là. Et effectivement, il a l’air bien dans le thème :-/ …
Paul RigousteParticipantJ’ai regardé le film Year of the dog (2007), que j’ai trouvé très drôle et très cool niveau antispécisme (après il y a des trucs que l’on peut critiquer, comme toujours, mais globalement c’est très chouette je trouve).
C’est un film de Mike White, le réalisateur de la série Enlightened, que j’aime aussi beaucoup (http://www.lecinemaestpolitique.fr/enlightened-illuminee-ou-eclairee/). On retrouve d’ailleurs exactement le même type de personnage, et parfois la même ambivalence. Mais au final, comme dans Enlightened, je pense que le film est à 100% du côté de son héroïne (une femme qui adore les chiens, décide de devenir vegane et de militer contre les violences faites aux animaux).
Paul RigousteParticipantOui j’ai complètement halluciné en lisant toutes ces statistiques. Je me doutais que c’était horrible, mais pas à ce point là.
Paul RigousteParticipantOui, totalement d’accord.
Et je ne connaissais pas « You don’t own me ». Génial ! Merci pour la découverte.
Paul RigousteParticipantAu temps pour moi, j’avais raté plein de bouts des paroles, qui sont effectivement à vomir de bout en bout ! J’avais l’impression qu’il y avait juste le « mais mon dilemne c’est que je l’aime », mais il y a bien pire … Donc oui, je suis d’accord avec vous, les paroles sont déjà absolument horribles, et le clip en rajoute une couche de glauque !
Ce thème de « la femme battue est masochiste, elle aime ça en fait au fond » me fait penser au célèbre clip de Eminem et Rihanna : Love the way you lie, sur lequel j’avais écrit un truc sur ce site : http://www.lecinemaestpolitique.fr/eminem-rihanna-love-the-way-you-lie-2010-la-souffrance-deminem/
Merci en tout cas pour cette tristement fameuse découverte…
Paul RigousteParticipantAh oui, fameux ! Difficile de faire plus dépolitisant. Pourtant les paroles commençaient bien, mais bon, entre le « Pourquoi tout ça n’arrive QU’A MOI ? » (!!) et le « voilà le dilemme : moi je l’aime », on sent qu’après avoir bondi de joie dans le couloir pour exprimer sa souffrance, elle va rentrer résignée chez elle et prendre son mal en patience parce que c’est comme ça et on y peut rien…
Et le coup de c’est trop la fête, tout le monde danse ensemble (le moine bousshiste, le mec surmusclé, les policiers, la femme de chambre, etc.), c’est pas mal aussi. J’ai l’impression que c’est assez souvent que les images des clips servent comme ça à désamorcer le potentiel politiquement intéressant des paroles (même si là, on est d’accord, c’est juste un début de potentiel, mais potentiel quand même…).
Vous en pensez quoi vous de ce clip ?
Paul RigousteParticipantOuais, moi c’est sûr aussi, que je vote CONTRE 😉
Et sinon pour le fait que nous ayons pour ennemi commun Hollywood. Je ne suis pas d’accord. Si on s’en tient à la question des représentations, nous n’avons rien contre Hollywood en particulier (après la question du monopole économique c’est autre chose). La preuve : 1/ nous critiquons tout autant les films d’auteurs français par exemple (Cf. les articles récents sur Harry ou Jimmy P.), et 2/ nous ne critiquons pas systématiquement les blockbusters hollywoodiens, Cf. par exemple Hunger Games, que l’Odieux Connard vomit visiblement, alors que nous non (je fais allusion à l’article de Julie sur ce site).
Et si je me souviens bien, l’article où il parlait de nous consistait plus à nous cracher dessus au motif que nous étions complètement débiles (avec une absence d’arguments et une mauvaise foi assez faramineuse) plutôt que nous « faire de la pub », non ? Après, si ça a fait connaître notre site à certain-e-s que ça intéressait vraiment, tant mieux ! Mais bon, je ne suis pas sûr que c’était son intention 🙂
Paul RigousteParticipantRigolo. Juste deux remarques néanmoins : 1/ Vous ne citez que des articles de moi, alors que je suis très loin d’être le seul à écrire ce site…, et 2/ pourquoi parlez-vous de l’Odieux Connard ? nous n’avons rien à voir avec lui, et d’un point de vue politique, ça fait partie de ce qu’il y a de pire à mon avis (le type qui se complait dans l’« anti-politiquement correct », avec tout ce que cette position a de réactionnaire).
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