Paul Rigouste
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Paul RigousteParticipant
Je viens de tomber sur une pub pour Sprite censurée et assez glauquissime, qui joue elle-aussi à fond sur le symbole phallique.
J’ai l’impression que les pubs pour sodas tournent très souvent autour de ça, plus ou moins explicitement (ce qui n’est pas non plus très étonnant dans une société phallocratique en même temps…).
Quand c’est des femmes, elles font des trucs sexys autour d’une cannette (Johansson) ou lui donne le même statut qu’un phallus masculin (les pubs Schweppes avec Cruz, Kidman ou Thurman). Et quand c’est un homme, c’est directement le phallus lui-même (comme ici, avec cette symbolique ultra-glauque de « éjaculer à travers la femme », ou encore dans les pubs Schweppes lemon ou avec le préservatif).
12 mai 2014 à 22 h 28 min en réponse à : Films, séries et autres sur l’homosexualité masculine #7212Paul RigousteParticipantJ’ai regardé récemment le film Date and Switch, de 2014, une sorte de comédie romantique/bromance qui tourne autour de deux amis, dont l’un révèle un jour à l’autre qu’il est gay (http://en.wikipedia.org/wiki/Date_and_Switch)
J’ai trouvé le début très chouette et très drôle (les acteurs et actrices sont supers et beaucoup de blagues m’ont fait rire). Mais petit à petit j’ai trouvé que le film s’essoufflait, et politiquement ça me semblait de plus en plus suspect. J’avais l’impression que le propos c’était « oulala que c’est dur pour les mecs hétéros d’accepter qu’un de leur pote soit gay », donc un point de vue au final très hétérocentré (presque à base de « c’est pas facile pour nous les hétéros non plus d’être éduqués dans une société hétérosexiste », « l’hétérosexisme c’est une oppression qui fait souffrir aussi bien les homos que les hétéros »…)
Peut-être que si on est gentil-le avec le film, on peut y voir une critique des traditions hétérosexistes et viriles (tout le truc autour du gâteau et de la possession exclusive des femmes), mais bon, je trouve quand même un peu limite ce renversement qui consiste à présenter en quelque sorte l’acceptation des gays par l’hétéro comme une sorte de coming out presque plus difficile que le coming out du gay lui-même (qui vit pourtant dans une famille homophobe à un haut degré, ce qui n’est que peu traité par le film). Je me demande si y a pas une inversion réactionnaire du type « Guillaume et les garçons à table », où à la fin le coming out le plus dur c’est non pas le coming out gay, mais le coming out hétéro-avec-des-poils.
Et ça m’a saoulé aussi que le personnage de la copine soit réduite au rôle de la fille dévouée aux mecs, à leurs problèmes, toujours prête à les écouter, à leur donner des conseils et à leur remonter le moral. J’ai trouvé ça d’autant plus dommage que je trouve l’actrice très bonne, surtout quand elle fait des blagues. Mais au final le rôle est assez unidimensionnel et pas approfondi.
Après y a quelques trucs pas trop mal (et encore une fois, toute la première moitié du film est plutôt très réussie je trouve), donc c’est pas totalement horrible de bout en bout, mais bon, je trouve ça quand même assez louche politiquement 🙂
10 mai 2014 à 10 h 46 min en réponse à : L’inversion des rapports de domination est-elle pertinente ? #7105Paul RigousteParticipantmoi j’étais tombé sur ça aussi :
via – Barbiturix (http://www.barbieturix.com/2014/05/03/creme-putassiere-6/)décidément, c’est vraiment à la mode ce truc…
Paul RigousteParticipantun article cool sur la pub Schweppes avec Penelope Cruz, qui donne plein d’exemples de « l’instrumentalisation et de la glamourisation à outrance de la sexualité lesbienne pour le spectateur masculin » : http://www.barbieturix.com/2014/04/23/schweppes-les-medias-et-le-mythe-de-la-lesbienne-ideale/
dont ce clip que je ne connaissais pas (avec Shakira et Rihanna), un sommet du genre assez hallucinant (le coup des cigares il fallait le faire…) :
Paul RigousteParticipantEt dans la série, Jean-Claude irrigue les pubs de son génie, en voilà une pour « GoDaddy ». De 2013 je rappelle…
Paul RigousteParticipantHihi, j’ai trouvé ça, tout s’éclaircit 🙂 : http://ragemag.fr/thierry-lounas-so-film-defend-le-cinema-sur-tous-les-ecrans-71163/
Je résume : le type qui a fondé So film est un ancien des Cahiers du cinéma (gnark gnark) qui s’est dit un beau jour « ouais si je faisais autre chose tout en faisant la même chose ». Alors il est allé voir le type de So Foot parce qu’il avait plein de pognon, et comme ça il a pu monter sa revue qui raconte la même chose que les Cahiers du cinéma mais qui a l’air plus branchée parce qu’elle s’appelle « So film » et qu’elle a un look style Les Inrocks.
Des passages de l’interview qui m’ont fait rire :
– « Notre objectif et notre plaisir, c’est d’avoir du temps, que ce soit avec Jean-Pierre Léaud, les frères Farrelly ou Abdellatif Kéchiche. Notre but, c’est d’aller voir les mecs dans leur ranch, s’ils en ont un. »
Donc c’est un magazine pour les mecs, les vrais, ceux qu’on des ranchs, ou équivalent…– « Mon sentiment, c’est qu’il y a une profonde crise de la critique. Tout le monde est désormais critique, tout le monde critique sur Internet. »
Vous imaginez le truc, tout le monde peut publier ses critiques aujourd’hui à cause d’internet ! TOUT LE MONDE ! C’est la crise ! Après la « crise du capitalisme » et la « crise de la masculinité », voilà maintenant la « crise de la critique » … C’est fou ce qu’ils souffre ces hommes plein de pognon quand même…Après le type il répète bien « cinéphilie » 36 fois, comme ça au moins on sait dans quelle tradition il s’inscrit (http://lmsi.net/Gender-Studies-et-etudes-filmiques,463). Lui il veut pas en finir avec la cinéphilie française et ses valeurs puantes, il veut « étendre la cinéphilie », parce qu’il s’adresse à des lecteurs (pas des lectrices) dont « la cinéphilie n’a pas de limite ». Le cauchemar quoi…
C’est fou, c’est d’une richesse et d’une diversité les revues françaises de cinéma…
Moi je dis au goulag le So film, avec le reste 🙂Paul RigousteParticipantAh oui, bizarre. J’ai pas lu So Film, mais vu les couvertures, ça a l’air d’être du même tonneau que les Cahiers (Harmony Korine, Tarantino, Leos Carax, etc.). C’est bizarre parce que j’aurais dit que c’était une émanation de So Foot, vu le titre. Mais bon, c’est ptet pas si incompatible que ça (les couvertures se ressemblent au moins sur un point : des mecs, des mecs, toujours des mecs… 🙂 )
Paul RigousteParticipantAh, en lisant le quatrième de couverture je comprends mieux. Ça a tout l’air d’être du féminisme imprégné de psychanalyse (comme c’est malheureusement souvent le cas chez beaucoup de chercheurs-euses universitaires états-unien-ne-s). Du coup je comprends mieux pourquoi Capricci publie ça 🙂
Snif.Paul RigousteParticipantCool, merci pour l’info. J’avais lu un truc d’elle qui était intéressant si mon souvenir est bon, mais je ne connaissais pas ce livre. J’irai voir.
Au passage, ça m’étonne que ces éditions publient un truc féministe, car leur habitude est plutôt de publier des trucs bien auteuristes, esthétisants, etc., bref, le plus dépolitisant possible (je me demande même si cette édition n’a pas un lien avec les Cahiers du cinéma tellement ses choix éditoriaux sont moisis politiquement).
Paul RigousteParticipantOui, tout à fait d’accord. C’est pour ça que je parlais d’homophobie « primaire » (« beurk, l’homosexualité c’est sale, déviant pas naturel, pas envisageable, etc. »), pour distinguer ça d’une homophobie plus « raffinée » (qui érotise par exemple le lesbianisme dans un cadre hétérosexiste et sexiste). Mais c’est vrai que c’est un peu débile comme distinction, et que du coup ma formulation prêtait à confusion, au sens où elle pouvait laisser penser que l’érotisation des lesbiennes pour le regard masculin ne relevait pas aussi de l' »homophobie ».
J’étais tombé sur cette pub sinon avec des lesbiennes :
Et en regardant les autres pubs dans lesquelles a joué Jean-Claude Van Damme (oui, j’ai pas pu résister…), je suis tombé sur celles pour le jeu World of Warcraft qui, comme par hasard, tournent toutes (du moins de ce que j’ai trouvé) autour de stars masculines. Parce que, c’est bien connu, les gameuses ça n’existe pas. Encore une pièce à ajouter au dossier de MarLard…
Mes préférées c’est celle avec MrT
celle avec Chuck Norris
et bien sûr celle avec Jean-Claude, plus subtile…
et quand même, pour être honnête avec les publicitaires de WOW, il faut leur reconnaître d’avoir mis au moins une fois des femmes en avant. Sauf que voilà, elles font les courses…
Paul RigousteParticipant@ Nîme
A propos de ta question sur les représentations des homosexuel-le-s dans les pubs, je me suis souvenu d’un truc qu’on m’avait raconté sur les pubs de lessives, à savoir le fait que c’était toujours des femmes qui étaient montrées en train de laver le linge, et que la première fois que c’était des hommes, c’était des caricatures de gays ultra-efféminés.
Lors de mes recherches pour retrouver la pub en question, je suis tombé sur ça. Attention, c’est du lourd (en même temps, quand y a Jean-Claude dans le coup, ça peut être que du lourd…) :Paul RigousteParticipant@ Miss
Oui c’est comme ça que je l’ai comprise la première fois que je l’ai vue moi aussi. Tout à fait d’accord. Après j’ai l’impression que, si on regarde les autres (celles avec Thurman et Kidman), on peut se dire qu’ils ont juste utilisé des lesbiennes comme un fantasme masculin hétéro (comme lorsqu’ils montraient Kidman et Thurman en « allumeuses »). Mais bon, effectivement, ça change rien au fait qu’on peut très bien la lire comme ça (comme une blague homophobe bien primaire). Au final, quelle que soit la manière dont on la comprend, cette pub est une horreur. C’est vraiment des génies ces gens de chez Schweppes…
Paul RigousteParticipantEt une variation de celle avec le couple hétéro-blanc-beau-cis-pas-cliché. Là on est entre mecs, et bizarrement, le propos n’est pas le même… « Bois du Schweppes lemon, comme ça tu pourras continuer de baiser à droite à gauche sans contraceptif et en t’en foutant des conséquences ». Et on retrouve en plus l’imagerie du Schweppes comme phallus, qui donne soit des bébés, soit des citrons. De la grande pensée…
Paul RigousteParticipantEt sinon je trouvais que dans les pubs avec Cruz, Kidman et Thurman il y avait un jeu autour de la forme phallique de la bouteille (genre « je t’allume mais après je fais du sexe qu’avec ma bouteille substitut phallique »), mais j’avais peur de surinterpréter. Cette pub lève tout soupçon, c’est bien de ça qu’il s’agit… :
« Seul Schweppes peut te faire retrouver ton éclat naturel »…
Paul RigousteParticipantJ’’ai regardé un peu les autres pubs Schweppes, et je suis tombé sur celle-là qui est me semble assez intéressante :
Le slogan « drink different » me semble assez équivalent au « what did you expect ? ». Au sens où ils essaient de faire passer Schweppes pour un truc trop différent, qui prend le contrepied des autres boissons, qui est trop pas dans le cliché. Et en même temps, y a la même ironie de « ouais on sait bien qu’on est quand même dans le cliché », mais comme on y est en étant conscient d’y être, on est plus malins. Non ?
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