Réalisateurs et agresseurs – art et violence sexuelles masculines
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- Ce sujet contient 47 réponses, 2 ps. et a été mis à jour pour la dernière fois par ewrfinconf, le Il y a 1 semaine.
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MegInvité
Milù mais justement c’est ce que je dit pour la catharsis, la fonction de l’art (pas seulement pour le cinéma mais le ciné est un art dominant à notre époque) serait d’appaisé la culpabilité des dominants lors de l’exercice de leur domination ou meme de leur servir de guide pratique à la domination.
Par exemple faire que le viol soit filmé comme une chose amusante ou pas bien grave, le fait de frapper une femme montrer comme une chose normal, voire recommandable. Comme dit Jodorowsky pour l’art si une femme est baisé c’est mieux.Je pense au film « gorge profonde » qui a été adoré par les hommes à sa sortie et fait toujours l’objet d’une vénération de la part des hommes cis heteros, ils parlent de film culte. Et suite à la sortie du film les urgences médicales ont été assaillis de femmes blessés, à moitié étranglé ou étouffé par des fellation brutales que les mecs leur avait demandé de faire plus ou moins brutalement apres avoir vu le film. Le film a entraîné un changement de mœurs vers plus de violences sexuelles masculine, banalisant la fellation et invisibilisation le clitoris le situant la ou on risque pas de le trouvé.
Le dispositif de l’œil est peut être renforcé par la caméra du ciné mais il y a la même problématique en peinture.
L’art commis par les artistes voyeurs/agresseurs est tres valorisé parcequ’il satisfait les desirs de la classe dominante. L’art c’est le discours émis par une catégorie pour celleux de sa categorie. L’art dominant, c’est des dominants qui montrent comment bien dominé à d’autres dominants qui sont tout contants d’avoir la beauté, le sublime et la grandeur avec eux pour légitimé les violences qu’ils infligent aux dominees.
comme toi je pense que c’est la violence spécifique employe contre les dominés qui est apprecié et recherché dans l’art dit « grand ». Le discours formaliste ou le pretendu effet cathartique de l’art est de l’enrobage hypocrite pour faire passer la pilule. On va quand même pas dire ouvertement que les hommes recherchent des films où il y a des viols pourtant la production et consommation de porno indique bien que les hommes cherchent et apprécient les images de viols de femmes vu que c’est l’un des scenario les plus commun de ce type de cinéma.Un art gentil c’est d’ailleur péjoratif et on ne fait pas d’omelette sans cassé des femmes… C’est la base de la recette.
milùInvitéMerci Meg pour ta réponse patiente et pointue!
Mais en fait je pense que je me suis mal exprimée, ou que j’ai mal compris ta réponse, qui pourtant me semble très claire et compréhensible.
tu me diras ce que tu en penses.Je parle des discours qui servent à excuser, légitimer, défendre la violence commises par les réalisateurs (hommes cis-hétéro) dans la vraie vie (IRL), que ce soit sur leurs tournage ou dans leur vie privée, pas celle qu’ils mettent en scène dans leurs oeuvres (bien que les deux coïncident parfois, comme dans le cas de la scène du viol de Maria Schneider par Marlon Brando).
Je suis tout à fait prêt à admettre que je me trompe, que les justifications sont strictement les mêmes que celles qui permettent de légitimer la violence à l’écran… mais il me semble qu’on ne se situe pas sur le même plan, qu’on ne peut pas toujours avoir recours aux mêmes arguments, quand on critique ou défend une oeuvre, et quand on accuse ou soutient un individu face à des actes de violences qu’il a commis.
Après, j’avoue que ça sert peut-être à rien de clarifier ce qui me semble donc être un malentendu, puisque ces deux « registres » (discours+films pro-culture du viol d’une part, discours+films qui légitiment les violences sexistes commises par les réals au nom de leur « génie » d’autre part) sont extrêmement imbriqués, et c’est bien pour ça qu’on s’est pas comprises: on parle de quasiment la même chose je crois. D’ailleurs ta réponse entendait peut-être parler ET des représentations misogynes ET de la violence sexiste des réals IRL (sur leurs tournage ou non)?
Bref, il s’agit sans doute d’un débat stérile et par ailleurs quand bien même la distinction serait pertinente, c’est trop pointu pour mes connaissances féministes (j’ai pas assez réfléchi/lu/discuté sur tout ça pour être constructif), je peux seulement émettre de vagues hypothèses.MegInvitéJe parle des discours qui servent à excuser, légitimer, défendre la violence commises par les réalisateurs (hommes cis-hétéro) dans la vraie vie (IRL), que ce soit sur leurs tournage ou dans leur vie privée, pas celle qu’ils mettent en scène dans leurs œuvres (bien que les deux coïncident parfois, comme dans le cas de la scène du viol de Maria Schneider par Marlon Brando).
Moi je parle des cas ou les deux coincides, lorsque le film est en fait la capture d’une réel agression ou d’une réel situation de domination et d’oppression des femmes (ce il faut que le metteur en scène couche avec l’actrice dit Jodo, Kubrik qui veut que son actrice soit réelement terrorisées…). Je dit que d’une part le publique est d’une manière ou d’une autre conscient qu’il y a ce « plus » de violence réel. Que c’est ce « plus » qui fait qu’on trouve l’oeuvre sublime surtout si l’oeuvre légtime l’oppression et adopte la point de vue du dominant. Et que pour enrober ca de préstige intello on dit que c’est un besoin, et on appel ca catharsis.
Pour ce que vous dites je suis d’accord avec vous mais je pense que vais plus loin que ce que vous dites.MegInvitéRoman Polanski présidera la 42e cérémonie des Césars.
LisonInvitéOuai, et Trump est devenu président des États-Unis.
MegInvitéJe ne voie pas vraiment le rapport Lison.
LisonInvitéBah ? Il a été accusé de violence sexuelles par des femmes, et en a lui-même reconnu ! Et ça n’a pas brisé sa carrière non plus que je sache.
MegInvitéCa me semble un peu hors sujet de mentionner Trump, je ne croi pas qu’il soit réalisateur ni artiste.
LisonInvitéSi tu veux. (il n’y a pas vraiment de débat, là…)
MegInvitéPour revenir aux césars. C’est pas comme si Polanski n’avait pas été déjà largement honoré.
Personnalités les plus récompensées
9 César : Jacques Audiard (4 du meilleur scénario ou adaptation, 2 du meilleur réalisateur, 2 du meilleur film, 1 du meilleur premier film). Il est l’homme le plus récompensé de l’histoire des César.
8 César : Roman Polanski (4 du meilleur réalisateur, 2 du meilleur film, 2 de la meilleure adaptation).
7 César : Gérard Lamps (meilleur son).
6 César : Dominique Hennequin (meilleur son), Agnès Jaoui (4 du meilleur scénario ou adaptation, 1 du meilleur second rôle féminin, 1 du meilleur film). Cette dernière est donc la femme la plus sacrée aux César.
5 César : Isabelle Adjani (meilleure actrice), Alain Resnais (3 du meilleur film, 2 du meilleur réalisateur), Bertrand Tavernier (3 du meilleur scénario ou adaptation et 2 du meilleur réalisateur), Jean-Pierre Bacri (4 du meilleur scénario ou adaptation, 1 du meilleur second rôle masculin), Juliette Welfling (meilleur montage).
4 César : Nathalie Baye (2 de la meilleure actrice, 2 du meilleur second rôle féminin), Dominique Blanc (1 de la meilleure actrice, 3 du meilleur second rôle féminin), Guillaume Gallienne (1 du meilleur film, 1 du meilleur acteur, 1 du meilleur premier film, 1 de la meilleure adaptation), Noëlle Boisson (meilleur montage), Christian Gasc (meilleurs costumes), Pierre Gamet (meilleur son), Ettore Scola (2 du meilleur film étranger, u/1 du meilleur film et 1 du meilleur réalisateur).Les personnalités étrangères comptabilisant le plus de Césars sont Clint Eastwood (3 Césars du meilleur film étranger et un César d’honneur), Ettore Scola (2 Césars du meilleur film étranger, un César du meilleur film et un César du meilleur réalisateur) ainsi que Pedro Almodóvar (2 Césars du meilleur film étranger et un César du meilleur film de l’Union européenne) et Michael Haneke et Abderrahmane Sissako (avec chacun un César du meilleur film, un du meilleur réalisateur et un du meilleur scénario original).
source wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9sar_du_cin%C3%A9ma#Personnalit.C3.A9s_les_plus_r.C3.A9compens.C3.A9es
nanoInvitébonjour,
je me permets d’intervenir pour la première fois sur ce site.
je lurke depuis sa découverte après un visionnage forcé et horrifié de dragons 2…
Un vrai soulagement de trouver une oasis de sens critique étayé et honnête sur un art dont la portée est souvent sous estimée.
le cas que je viens de découvrir me semble voisin:
l’acteur Niels Aestrups,figure respectée du septième art,aurait agressé les actrices Isabelle Adjani et Myriam Boyer sur scène au théâtre.
« qui a peur de virginia woolf » fera récompenser cette dernière aux molières,grand succès public pour la vérité de ses « conflits conjugaux ».
Une troisième, Catherine Arditi remplaçante sur cette pièce, refuse de parler de son expérience, apparemment mal vécue:
http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/tout-et-son-contraire/tout-et-son-contraire-catherine-arditi-les-comediens-ont-beaucoup-plus-de-travail-que-les-comediennes_2013256.htmlOn comprend mieux une fois informés: Aestrups produisait « Virginia Woolf » et s’est empressé de renvoyer la première interprète indocile du rôle , il y a bien un rapport de domination masculine à la fois sur scène et en coulisses:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Niels_Arestrup#ControversesQuelques articles sur le sujet:
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-01-25/qui-a-peur-de-niels-arestrup/920/0/94324
bref article d’époquehttp://www.lexpress.fr/informations/arestrup-de-choc_649492.html
article à charge contre myriam boyer,pro aestruphttp://www.liberation.fr/portrait/2007/04/10/lassez-moi-tranquille_89886
très complaisant mais instructif sur le déni du monstre sacré.Comme d’habitude les femmes victimes voient leurs propos mis en doute. La violence subie en conditions réelles en direct et même comprise dans la mise en scène que l’on sanctifie, est utilisée pour justifier le renvoi de l’actrice qui lutte pour son intégrité physique et morale.
on réutilise le vieil alibi des autres collègues femmes qui n’ont jamais eu de problèmes,pour mieux isoler la victime et déjouer toute solidarité féminine.
Je trouve intéressant que le coupable blesse à plusieurs reprises d’autres actrices (dont feu la pauvre Maria Schneider, cas d’école) sur des tournages, toujours dans un souci de vérité, et trouve des médias pour protester de sa bonne foi sans que l’ on sente de recul réel sur le problème de la part de ces derniers.
toujours des femmes.jamais de grandes célébrités confirmées( Adjani est en pleine ascension en 1983),dans des pièces chargées en tension et violence sexuelle, il est le décideur et maitre d’oeuvre pour l’une d’entre elles.c’est à chaque fois l’actrice qui est forcée de partir bien que victime.
j’ai appris en cherchant des liens qu’il était deux fois césarisé au cours des deux dernières décennies,logique pour l’acteur fétiche des réalisateurs actuels.
Polanski est tout à fait à sa place en fait.Miss UnderstoodInvitéJuste pour info, il y a une pétition à propos de Polanski aux Césars
LisonInviténanoInvitéautre cas de réalisateur se servant de sa position pour obtenir des faveurs sexuelles via chantage à l’emploi, Jean Claude Brisseau :
avec un profil plus discret et moins prestigieux que Polanski, il continue d’après sa fiche wikipédia à filmer,être récompensé et bénéficier de rétrospective, à la suite de sa condamnation :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Brisseau#Biographie
benderInvitéJ’aime beaucoup la citation de Bertrand Tavernier. Enfin quelqu’un qui met les choses à plat sans aucune ambiguïté.
A propos d’ambiguïté par « souci du réalisme » on force des femmes à subir des agressions sexuelles. Par contre quand il s’agit de scène d’action avec des hommes là on ne se gène pas pour employer des trucages et des doublures.
Bref ça sent l’alibi pseudo-culturelle juste pour se « payer » des jeunes actrices. Dans n’importe quel autre branche d’activité on appelle de l’abus de pouvoir. Mais là comme c’est de l’ART.
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