Réalisateurs et agresseurs – art et violence sexuelles masculines
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- Ce sujet contient 47 réponses, 2 ps. et a été mis à jour pour la dernière fois par ewrfinconf, le Il y a 6 jours, 20 heures.
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MegInvité
En ce moment on parle beaucoup de Maria Shneider a travers les récentes declarations de Bertolucci. Bertolucci reconnais avoir agresser sexuellement Maria Shneider. il ne voulait pas qu’une actrice joue l’humiliation, il voulait que la femme soit réellement humilier. Il trouvait Ca beaucoup plus artistique.
Et il est loin d’être le seul à trouver que l’art c’est mieux quant les femmes y sont agressées sexuellement, déshumanisées et objectivées.
Je conseil cet article en anglais qui évoque les violences sexuelles et morales commises par Jodorowsky, Picasso et Hitchcock.
http://www.elle.com/culture/career-politics/a41293/bertolucci-abuse-art/Jodorowsky declaré par ailleur qu’ « une actrice, si elle couche avec son metteur en scène, c’est mieux pour l’art ! »
▻http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/tout-et-son-contraire/alejandro-jodorowsky-une-actrice-si-elle-couche-avec-son-metteur-en-sce
Et dans le docu sur Dune, encensé de toute part, il dit de mémoire une chose qui m’a fait bien haire le bonhomme « une histoire c’est comme une mariée, il faut la violer le soir des noces sinon Ca n’est pas aussi bon. »Pour Picasso et Hitchkock, en plus de brutaliser les femmes ils se sont donner du mal pour ruiner la vie, la carrière et la postérité de leurs victimes en utilisant leurs relations pour nuit a ces femmes qui ont oser leur échappé.
Le cas de Hamilton le photographe pedocriminel est aussi symptomatique. Il a bénéficié toute sa vie d’un permis de violer au nom de l’art.
Et il se trouvè que tous ces artistes ont droit au qualificatif de géni. Comme si la différence entre un artiste pas génial et un geni c’est le nombre de femmes et d’enfants que ces hommes ont massacré devant leur caméras, leurs pinceaux, leurs appareil photo.
Anna-MaëlisInvitéÇa me fait un peu penser aux blagues sexistes\racistes\homophobes(…) qui ne sont pas graves comme elles sont « pour rire ». Sauf que quand on est concerné(e) c’est moins drôle bizarrement.
Même quand ça ne concerne pas un grand axe de discrimination comme le sexisme\racisme c’est pénible (par exemples les roux, les blonds, nous ou nos voisins européens).
L’humour et l’art servent parfois à justifier des rapports de domination.benderInvitéPersonnellement j’y vois la conjugaison de deux éléments.
Tout d’abord un principe sexiste comme quoi la femme doit se plier au besoin de l’homme. Comme par exemple lorsque l’époux a envie de sexe et l’épouse non et qu’on se retrouve dans le cas d’un viol conjugal.
Ensuite il y a un coté élitiste. Dès qu’il s’agit de quelqu’un d’important les critères changent. Woody Allen qui se tape une gamine dans « Manhattan » ou des prostituées dans « Harry dans tous ses états » n’est pas un pervers mais un rebelle se moquant des conventions. Bertrand Cantat qui tabasse à mort sa compagne, ce n’est pas de la violence conjugale mais un « drame de la passion » (titré dans un vrai journal à grand tirage).
Paul RigousteParticipantMerci pour ce lien très intéressant, Meg!
ça me rappelle le discours d’Aronofsky sur le personnage de chorégraphe joué par Vincent Cassel dans Black Swan. Si je me souviens bien, le personnage agresse sexuellement l’héroïne (et se comporte pendant quasiment tout le film de manière ignoble avec elle), mais le discours d’Aronofsky consistait à dire en gros « oui c’est un connard mais en même temps il fait ça pour l’art ». La complaisance du réalisateur vis-à-vis du personnage masculin transparaît d’ailleurs très bien dans le film, qui ne condamne pas clairement le chorégraphe, qui a visiblement eu un peu raison de « décoincer » l’héroïne puisqu’elle est parfaite dans le rôle du cygne noir… Bref, le même genre de justification bien glauque de la domination masculine et des violences sexuelles dans le milieu de l’art..
MegInvitéA mon avis Bender ca va plus loin que tu le dit. D’une part les hommes non célèbre jouissent aussi de la même médiatisation bienveillante. Le « drame de la passion » n’est pas réservé à Cantats, et c’est malheureusement une expression encore utiliser par la presse pour décrir les fémicides. Tu pourra le constaté sur ce tumblr dédié au sujet ; http://lesmotstuent.tumblr.com/
Vu les statistiques officielles sur le nombre de viols par an en France (83 000 sans compter les mineurs) et le nombre de condamnations (1356) on peu quant même voire qu’il n’y a pas que Polansky, Allen ou DSK qui sont tranquilles. http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/violences-de-genre/reperes-statistiques-79/
Ca me rappel aussi que Lars Von Triers est cité.
Par exemple dans cet article bien sexiste des page cul-ture du e-monde.frSur le tournage de Dogville (2003), Lars von Trier lui avait demandé, sans succès, de porter un collier de chien. « Je l’aime bien pourtant », soutient Nicole Kidman. Suffisamment pour tenir un petit rôle dans Nymphomaniac, son prochain film. « Lars peut vous demander des choses étranges. Il ne faut pas se laisser intimider et lui répondre droit dans les yeux : « Non », « Tais-toi », ou encore, « Mais que fais-tu donc tout nu sur le plateau ? Va te rhabiller, c’est plus raisonnable. » Là, il se calme, et revient sur Terre. »
Et ici un article qui semble dire en français les même choses que le premier que j’ai cité en anglais
http://www.brain-magazine.fr/article/news/34090-Maria-Schneider-et-Bertolucci-chronique-de-la-domination-ordinaire-sur-grand-ecranle réalisateur danois avoue exiger que les comédiennes «se soumettent» à lui : «oui, elles se soumettent. Je pense n’avoir abusé de personne, mais je pourrais bien sûr. Et je pourrais être tenté aussi. Mais je ne crois pas l’avoir été». Docteur ?
En 2007, c’est Megan Fox qui subit la tyrannie de Michael Bay dans Transformers : «il est comme Napoléon et veut créer cette réputation démente de mec fou et infâme. Il veut être comme Hitler sur ses plateaux, et il l’est. C’est un enfer de travailler pour lui».
Enfin, en 2013, on commence à prendre un peu plus au sérieux les violences faites aux actrices. En promo pour le film La Vie d’Adèle, Léa Seydoux dénonce le comportement d’Abdellatif Kechiche. Elle dresse le tableau d’un tournage «horrible» et humiliant avec harcèlement moral, non-respect du Code du Travail et scènes de sexe interminables : «nous nous sentions comme des prostituées».
Kechiche, quant à lui, se dit «humilié et déshonoré» par les propos de la comédienne et se planque derrière ses méthodes de travail particulières : «je n’oblige personne à adhérer à ma façon de travailler. Tout réalisateur possède ses propres exigences. En ce qui me concerne, les comédiens doivent incarner des personnages plus que les jouer».Kechiche lui aussi ne veux pas que les actrices jouent la comédie, il faut qu’elles incarnent, c’est à dire qu’elles souffrent vraiment dans leur chaire. Et c’est pas un hasard si tous ces tortionnaires sont palmés, primés et traité de génis. En fait ils font des snuff movies et appellent ca de l’Art avec un grand A. Les autres dominants adorent, ça les catharsisent comme ils disent.
SkratschInvitéC’est marrant, il me semblait que la catharsis ça consistait justement à ne pas faire les choses en vrai…
D’après ce que j’ai pu entendre dire, Kubrick pouvait également être plus qu’extrême avec ses acteurs et plus particulièrement ses actrices. Sur le tournage de Shining, Shelley Duvall a subi un tel stress à cause de lui qu’elle a commencé à perdre ses cheveux. Et ça l’aurait aidée à incarner un personnage terrifié par un homme dangereux et mentalement instable à l’écran…
MegInvité« C’est marrant, il me semblait que la catharsis ça consistait justement à ne pas faire les choses en vrai… »
C’est sur qu’on peu se fier à l’honnêteté intellectuel des grands hommes d’un peuple esclavagiste et guerrier qui a cloitré toutes les femmes dans le gynécée et priant un panthéon de dieux violeurs.
La catharsis ca consiste à jouir du spectacle de ce qu’on voudrais bien pouvoir faire en douce si on se fait pas chopper. Les femmes par exemple on leur propose pas souvent la catharsis, et pourtant elles sont bien moins violentes que les hommes.milùInvitécf. l’excellente (et accablante!!) BD de Mirion Malle sur son blog Commando Culotte qui fait un peu le même taf que LCEP (plein d’analyse de films et séries) mais en BD! 🙂
Mirion Malle – « L’impunité des hommes (célèbres) »
Elle analyse rapidement 3 affaires (Amber Heard/Johnny Depp, Woody Allen, Roman Polanski) pour montrer les mécanismes qui entrent en jeu pour faire que ça n’ait aucune incidence sur leur carrière.
Ensuite elle fait une liste de personnes accusées voire condamnées de violences sexistes, et dont la carrière se porte comme un charme. La liste est LONGUE (même si évidemment pas exhaustive!!).
benderInvitéQuitte à passer pour un borné je pense que tout cela confirme ce que j’ai écris plus haut sur l’élitisme.
Car que voit-on dans le lien fournit par Meg. Quand c’est le simple quidam la presse est indulgente du genre » ce n’est pas si grave, c’est juste quelques coups/viols/mains aux fesses…. »
On minimise donc l’importance des faits.
Alors que dans le lien fournit par milù que voit-on ? Que quand il s’agit de personnes célèbres soit on les innocentes d’office, soit on les excuse complètement comme s’ils étaient au-dessus de « çà ».
On note aussi une différence de traitement au niveau de l’après. Un ancien condamné pour crime sexuel est étroitement surveillé et a beaucoup de mal à se réinsérer dans la société. Or Marion Malle démontre que lorsqu’une personne célèbre est reconnu coupable, il est sujet généralement à aucune opprobre. Sa vie reprend tranquillement.
MegInvitéCa me semble relevé de l’intersectionnalité et ca montre un dégrès différent de niveau d’excuses selon les interesctionnalités. Lorsqu’on cumule de fait d’être un homme, cis, hétéro, blanc, lettré, riche, bourgeois, connu et qualifié de « grand homme »… on est plus excusé que lorsqu’on est un homme racisé, homo, pauvre, illétré, anonyme, ouvrier… Ca ne veux pas dire qu’il n’y aura pas aussi des recherches de cisconstances atténuantes ou de légitimation des violences masculines commises par les hommes de toute catégories. Mais c’est claire que le cumule de tout plein de privilège fait que les hommes dominants serons encore plus pardonné que les autres.
Pour le harcèlement de rue par exemple ca me semble assez visible ; le harcèlement des femmes dans l’espace publique par les bourgeois blancs et vu comme de la « séduction à la française » tandis que celui des hommes racisés est montré du doigt par les racistes comme du harcélement et en même temps d’autre part ce harcèlement est minoré ou/et légitimé par les antiracistes. Je pense par exemple à Daoud qui parle d’un prétendue « misère sexuelle des garçons arabes » ou les militant·e·s du PIR qui demandent à leurs sœurs indigènes de mettre leur féminisme de coté pour privilégié la lutte décoloniale.
C’est ainsi aussi que le harcèlement de bourgeoises par des hommes du groupe prolétaire sera défendu par certaines mouvances de l’extrême gauche à l’extrême droite. (voire cet excellent texte de Delphy : http://lmsi.net/Nos-amis-et-nous )
Et du coup il me semble qu’on sois face à une difference de degrès d’innocentage des hommes selon les appartenance de race, classe, orientation sexuelle… C’est à dire que tous les hommes bénéficent de ce privilège, mais les hommes qui cumulent le plus de privilèges systémiques se retrouvent en situation d’être totalement innocentés au lieu de l’être partiellement comme le sont les hommes racisés, prolétaires, anonymes …
milùInvitéyouhou les admins 🙂
encore un post bloqué (juste un, ci-dessus), désolée je sais pas comment je fais pour déclencher le filtre antispam à chaque fois… 😀milùInvitéJe retente de poster cette réponse qui a été bloquée apparemment… ah ah sacré filtre antispam 🙂 (cela dit c’est vrai qu’il marche bien, on ne voit aucune pub alors que c’est un forum ouvert sans modération a priori, ce qui est quand même très appréciable!)
Selon moi, mais je peux me planter lourdement, en un sens il y a un registre spécifique d’excuses pour les hommes célèbres, et en particulier pour les réalisateurs de fiction. Mais par ailleurs, la culture du viol fait que c’est extrêmement difficile pour une victime de viol (une femme dans la majorité des cas) d’être entendue et soutenue et non culpabilisée, et aisé pour un perpétrateur (homme dans la très vaste majorité des cas) de démentir, ou d’être dédouané et excusé même quand il reconnaît les faits.
sur ce topic que j’ai créé à la base pour parler du film Mademoiselle (attention: spoilers), je parle un peu d’un discours qui me semble être spécifique aux réalisateurs pour justifier leur violence sexiste (c’est plus une hypothèse que je propose que quelque chose de bien argumenté de ma part, n’hésitez pas à contredire ou nuancer cette idée).
Il s’agit de la figure du réalisateur comme génie créateur voyeur/pervers/sadique, (métaphore caméra = trou de la serrure) tirant son génie, son esthétique, etc. de la violence qu’il exerce, en particuliers sur ses actrices.
L’exemple « classique » (mais malgré tout si peu connu!!) est celui de Alfred Hitchcock (je reproduis ici une phrase que j’ai citée dans le post, c’est tiré d’une critique de Mademoiselle mais ça n’a pas de rapport direct): « [la] ravissante perversité [de Hitchcock] était si flagrante que la révélation de son traitement sadique de l’actrice Tippi Hedren ainsi que d’autres fut l’une des plus grandes non-surprises dans l’histoire des scandales d’Hollywood »Ça me paraît être une légitimation classique et employée souvent sous de nombreuses variations.
Les réalisateurs, étant non seulement produits mais producteurs de notre culture, reproduisent dans leurs oeuvres la culture du viol (en ce sens ils sont particulièrement influents et donc potentiellement dangereux) et ce parfois en se mettant en scène de façon détournée ou explicite pour justifier leurs propres abus, sur un registre spécifique (celui de la « nécessaire » perversité du cinéaste) distinct des inversions/minimisations typiques de la culture du viol.
Je faisais l’hypothèse que le film Mademoiselle de Park Chan-wook en serait un exemple; Fenêtre sur Cour de Hitchcock, détrompez-moi si je suis à côté de la plaque, présente également une justification scénaristique du voyeurisme, dans lequel, de surcroît le voyeur met en danger sa copine plutôt que lui-même (bien sûr le scénar fait en sorte qu’il n’ait pas le choix mais les scénaristes créent par choix les situations qui les arrangent idéologiquement!). Ca me semble être une métaphore du réal « planqué » derrière sa caméra qui fait le travail cérébral et donne des ordres, et une actrice dont le corps et les limites physiques sont mises à rude épreuve tout ça pour un objectif « idéal », abstrait: « la justice » dans le film (puisque le gros de l’intrigue se déroule après le meurtre, l’enjeu est de punir le tueur et non de protéger ou sauver une personne), « l’art » dans le processus de réalisation.
Ceci étant dit (et serait à développer, à nuancer, à approfondir), les hommes cisgenres (je précise pour ne pas mettre dans le même sac les hommes trans qui n’ont pas ce privilège) possèdent DE BASE dans la culture du viol qui est la nôtre, un blanc-seing pour faire subir des violences sexuelles, en particulier envers les femmes.
Les violences sexuelles (agressions, harcèlements, viols) sont omniprésentes, toutes les femmes vous le diront, la majorité en subissent quotidiennement ou presque, une grande partie de leur vie. C’est partout et tout le temps au point que ça devient difficile de les dénoncer, et les cas où les victimes parviennent à 1/ mettre des mots sur la violence qu’elles ont subies et non s’auto-culpabiliser, 2/ en parler, 3/ être écoutées, entendues, comprises, soutenues par leur entourage; 4/ mettre en branle un processus de réparation en portant plainte ou non (ce n’est pas toujours leur souhait pour diverses raisons), sans même parler d’obtenir gain de cause devant un.e juge, de façon à enfin « rentrer dans les statistiques », bref ces cas sont très rares. La très grande majorité des violences sexuelles n’est jamais dénoncée.
Mais cette omniprésence des victimes de violences sexuelles est souvent assortie d’un point aveugle étonnant: on oublie souvent d’en tirer la conclusion pourtant très simple que la majorité des hommes cis commettent, tout aussi régulièrement, des violences sexuelles! La seule autre possibilité serait qu’une minorité d’hommes serait responsables de la majorité des violences sexuelles, mythe typique de la culture du viol (le fameux inconnu dans un parking pour schématiser, ou encore (autre mythe) une minorité pointée du doigt, genre: les hommes racisés) mais c’est contredit par les récits de femmes (exemple avec cet inventaire écrit par l’autrice Marie Christine Bernard, que je trouve impressionnant mais par bien des aspects très banal, et comme elle le dit elle-même elle a certains privilèges que n’ont pas toutes les femmes) et les analyses féministes: cf. l’excellent blog Crêpe Georgette qui cite notamment le texte de M.C. Bernard et est blindé de ressources en tous genres pour comprendre la culture du viol), qui montrent bien que ces violences sont banales et commises par des hommes « normaux » et non des « psychopathes » ou je ne sais quoi, ou en d’autres termes un peu provoc: « tous les hommes sont des violeurs », ou pour le dire autrement: pour une femme, tout homme qu’elle croise/rencontrer/fréquente est un potentiel agresseur, et il est beaucoup plus urgent d’entendre et faire cesser cette violence et cette peur (légitime) que (pour nous hommes cis) de chercher à nous dédouaner en argumentant sans fin sur le fait qu’il y aurait des mecs bien, pas sexistes, qui n’auraient jamais violé personne etc. Nos blessures à l’égo sont dérisoires voire, peut-être, salutaires (l’occase de prendre conscience de trucs peut-être??) à côté de la violence et de la peur quotidiennes que vivent la vaste majorité des femmes (et personnes non conformes dans le genre, l’orientation sexuelle, ou la présentation de genre doit-on ajouter: hommes trans, hommes homosexuels, personnes non-binaires, hommes « efféminés » quoi que cela veuille dire, etc)
Bref, selon moi l’impunité des hommes célèbres est un problème qui n’est que la partie émergée (et encore, pas si « émergée » que ça, on en parle encore bien trop peu) de l’impunité des hommes (cis) tout court. Je pense qu’on doit les dénoncer comme étant un cas particulier de la dénonciation des viols et violences sexuelles, et pas une façon de dire qu’ils auraient une protection sans commune mesure avec celle dont jouissent les hommes cis en général.
ArrowayMaître des clés@milù: j’ai changé un réglage dans le filtre anti-spam, on va voir si ça va mieux.
Un anti-spam fonctionne grosso modo avec un « score »: nombre de mots triggant le filtrage dans un texte posté, plus l’historique des blocages précédents. En attendant, dsl pour la gêne.MegInvitéJe pense que nous sommes d’accord milù et que tu reformule ce que je disait à propos de la catharsis lorsque tu parle de ce lien entre réalisateur/artiste/voyeur/agresseur. Je pense de plus en plus que l’art à cette fonction de légitimé les systèmes tout en les perpétuant. Je te rejoins totalement pour dire que les artistes et hommes célèbres bénéficient d’une très grande clémence liée au cumule des privilèges dont jouissent ce hommes (cis-blancs-bourgeois-occidentaux-hétéros-cultivés-valides…). C’est en fait une grosse intersectionnalité de privilèges qu’on retrouve dans ses profils.
Quant tu parle Hitchcock et du fait que ce n’etait pas un secret qu’il soit un agresseur sexuel, c’est comme au village quant on apprend « sans surprise » que tel homme est incestueux. Tout le monde sais et personne ne dit rien.milùInvité@Arroway: cool merci!
Je pense que nous sommes d’accord milù et que tu reformule ce que je disait à propos de la catharsis lorsque tu parle de ce lien entre réalisateur/artiste/voyeur/agresseur.tu as complètement raison, je ne me suis pas rendue compte que je ne faisais que redire les mêmes choses que toi, mais c’est bien le cas, pardon de pas avoir fait au minimum référence à tes précédents posts 🙂
100% d’accord également pour pointer du doigt l’accumulation de privilèges dont bénéficient bien sûr la plupart des réalisateurs célèbres, mais j’avais envie de réfléchir à l’idée que, en plus de cet effet d’accumulation qui les rend encore plus immunes aux accusations de violences envers les femmes que les autres hommes, ces violences sont parfois légitimées de façon spécifique par l’idée selon laquelle un réalisateur est nécessairement un voyeur et/ou un manipulateur. Quelque chose dans ce genre. L’idée étant que c’est même pas que c’est pas grave, au contraire: c’est valorisé, c’est ça qui fait que leurs films sont tellement adulés: esthétisez la misogynie, si ça se fait au prix de l’intégrité mentale et physique de vos comédiennes, tranquille on vous couvre. On vous pathologisera un petit peu mais en vous décrivant comme un génie: ça passe.
Et en effet l’article de Brain Magazine que tu cites plus haut est plein d’exemples de justifications psychologiques (psychophobes, au passage) de ces actes de torture. -
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