Interstellar (2014)
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GrussieInvité
Je l’ai vu, c’était bizarre. Pour le côté scientifique, j’aurais du mal à aller plus loin que ce simple adjectif ^^ c’est une belle ratatouille quoi.
Pour le sexisme, je n’ai pas grand-chose à ajouter à ce qui a été dit, moi j’aimais bien le perso de la fille, mais c’est vrai que c’est la fifille de son papa qui lui souffle tout; elle est assez intelligente pour comprendre, mais elle n’est pas du tout présentée comme ayant des idées vraiment à elle. Et la copine astronaute, bien inutile…d’ailleurs je me disais qu’un constat « marrant », c’était que quand le film est centré sur le génie de théoriciens, ça va être des hommes, avec éventuellement des persos féminins qui sont montrées comme ayant un peu plus de sens pratique mais pas de génie, et quand on fait un film sur des situations plus pratiques ou de survie, bein là tu peux avoir une théoricienne vraiment brillante dans son domaine, mais qui ne va servir à rien tout au long du film.
Sinon le film s’attarde pas mal sur un mec blanc resté 10 ans tout seul et sur les conséquences que ça a sur lui, alors qu’à côté, tu as un mec noir resté 23 ans tout seul et…on ne s’attarde pas sur lui, on enchaîne.
Et il n’y a que moi qui me dis que leur plan B (qui est en fait le plan A de certains) il est trop naze ? D’où est-ce que la valeur de l’espèce humaine ferait qu’on abandonne tous les humains déjà existants pour faire des bébés et les larguer dans une planète hostile ? Parce que…déménager sur une planète hostile, mais moins hostile que ce que la terre est devenue, ok, mais abandonner tous les terriens et aller faire des bébés sur une planète gelée, heuuu ?
Et puis le discours sur le pouvoir de l’amour (au final seul truc du perso féminin qui inspirera le héros), fiouf. J’aime machin donc il a forcément été sur la meilleure planète. Je l’aime, tu comprends ? C’est pas pour rien si je l’aime ? Bon, c’est un signe de l’univers que c’est la meilleure planète, donc !
Paul RigousteParticipantOui bien vu pour le coup du Noir resté tout seul pendant 23 ans, j’avais pas mesuré à quel point c’était énorme comme truc. Parce que c’est presque une blague quand illes rentrent et demande au Noir « alors t’as pas trop attendu? », et qu’il répond « ben, 23 ans ». Y a un effet comique (beaucoup de gens dans la salle on rigolé quand je l’ai vu). Alors que juste après, quand Cooper voit les vidéos de tout ce qu’il a manqué, c’est pas drôle du tout, c’est même le moment le plus émouvant du film (de mon point de vue en tout cas).
Et pour le truc du plan B, je pense que cette idée de vouloir sauver l’espèce sans vouloir sauver les humain-e-s qui sont resté-e-s « à la maison » (home) est sévèrement condamnée par le film. Le discours sur l’empathie limitée des humains qui justifie le mensonge de Brand est mis dans la bouche du personnage joué par Matt Damon, soit le personnage le plus négatif du film. Et les trois personnages principaux positifs (Cooper, Murphy et Amelia Brand) s’insurgent contre ce mensonge. Donc à mon avis, ce (faux) plan B n’est pas du tout présenté positivement par le film, au contraire.
ArrowayInvitéY a aussi une scène super problématique dans le genre : lorsque le prof noir est face à Cooper et lui dit : « ah ben c’est dommage, mais votre fils a pas d’assez bonnes notes, il peut pas aller à la fac, il fera un bon fermier on a besoin des fermiers pour se nourrir ».
C’est prendre le discours des gens anti-quotas pour les universités aux US, supprimer la dimension raciale du problème, et le faire dire par un Noir à un Blanc : j’ai trouvé ça assez terrible.Le perso de la fille est super irritant : d’abord, heureusement que papa est là pour lui apprendre ce que c’est que la science, sinon elle serait resté avec ses fantômes… Mais même quand, adulte, elle comprend ce qu’il se passe dans la chambre, elle ne dit pas « j’ai une idée », elle dit : « j’ai une intuition » (ou un « sentiment », mais je crois que c’est « intuition » qu’elle dit). Super…
Et puis le twist final en mode : Cooper est le vrai héros méconnu de tous, sa fille recueille tout le crédit et pas lui, bouh c’est injuste… Mais bon, c’est pas grave parce que c’est sa fille, et comme c’est un vrai héros, et ben il part se consoler en allant sauver Brand de la solitude et mener l’humanité jusqu’à sa nouvelle planète. Juste whaou. La scène où Murph trouve la solution à sa théorie est plutôt cool, mais c’est 5min dans un film de plus de 2h où on nous l’a montré comme une femme qui croit aux fantômes, qui est égoïste parce qu’elle en veut à son père de partir sauver le monde, manipulatrice quand elle met le feu aux cultures de son frère pour faire partir sa famille, et qui reçoit tous les honneurs pour une découverte qu’elle n’aurait jamais pu faire sans son père (parce que si elle sait qu’il s’agit de la « gravité » dans sa chambre, c’est parce que son père l’avait deviné, lui, à l’époque).
Ah, et la plus grande mystification du film, c’est : la nature est hostile aux êtres humains, la Terre devient inhabitable. Sans aucune raison. La poussière tombe du ciel, on ne sait pas pourquoi… Le réchauffement climatique, l’influence des activités humaines… inconnus au bataillon. Et aussi cette forme d’ethnocentrisme que le film développe en laissant entendre que la Terre entière était comme les Etats-Unis (une nation développée technologiquement) qui a brusquement dû basculer pour devenir une nation orientée vers l’agriculture vivrière…
VictoInvitéEt pour le truc du plan B, je pense que cette idée de vouloir sauver l’espèce sans vouloir sauver les humain-e-s qui sont resté-e-s « à la maison » (home) est sévèrement condamnée par le film. Le discours sur l’empathie limitée des humains qui justifie le mensonge de Brand est mis dans la bouche du personnage joué par Matt Damon, soit le personnage le plus négatif du film. Et les trois personnages principaux positifs (Cooper, Murphy et Amelia Brand) s’insurgent contre ce mensonge. Donc à mon avis, ce (faux) plan B n’est pas du tout présenté positivement par le film, au contraire.
C’est vraiment intéressant que ce « plan B » soit d’une certaine façon décrié. D’abord, est ce qu’on sauve l’humanité en la recréant ailleurs ? C’est franchement sujet à débat… De mon point de vue, on « sauve » des bébés qui n’existent pas encore. On leur permet d’avoir une chance, mais à la base, ils s’en fichent vu qu’ils n’existent pas.
Est ce que la « survie de l’espèce » est vraiment moral ? Et sauvons nous l’humanité, ou en créons nous une nouvelle ? Est t’on sûr que c’est le même chose ?
Surtout, quel est la place du génome dans cet « altruisme » ? On est ici dans un discoure très moralisateur, mais le personnage de Matt Damon en pause très vite les limites, sur l’empathie réservé au cercle familiale. C’est un vieux thème de « hard Science fiction » qui assimile l’hérédité à une espèce de fétichisme pervers dût à l’atavisme d’un impératif biologique duquel on a du mal à se défaire.
Ainsi, le personnage de Matt Damon est tout en hypocrisie: il pose cette problématique de l’égoïsme de la lignée génétique, mais en même temps il l’envie. Comme vous le savez, ce perso n’a pas d’attache, donc pas d’enfant. Hors il n’accepte pas de se sacrifier. Pire: il affirme que la dernier image d’une personne est celle de ses enfants, car le cerveau ferait un ultime effort de survie « pour ses enfants ».
Le voila donc qui demande à Cooper s’il voit ses enfants, quant il le croit en train de mourir. J’interprète ça comme le fait que lui pense qu’il serait déjà mort dans le même situation.
D’un point de vue de l’espèce, cependant, qu’elle est la différence entre celui qui survit pour lui même, et celui qui survit pour sa lignée génétique ? Ben, n’en déplaise à ceux qui y voit de l’abnégation, aucune. Les deux sont égoïste de toute façon.
Cette problématique posé dans un film à grand publique est intéressante, car audacieuse. J’en oublierais presque que la réponse apporté l’est nettement moins, car le personnage positif est le gentil-papa-trop-sympa-car-il-fait-tout-pour-sa-descendance.
Et le simple fait que le « plan B » soit décrié, qu’on reconnaisse que sauver le génome humain ne suffit pas, c’est pas si mal quant on y réfléchit…
VictoInvitéEn fait, ce film me fait franchement penser à la littérature de Stephen Baxter, pour ceux qui connaissent.
J’ai vraiment l’impression qu’on y retrouve les même thème.
NîmeInvitéJ’ai plutôt aimé le film. Après, j’ai pas mal tiqué sur beaucoup de points qui ont déjà été relevés (surtout les hommes rationnels vs les femmes guidées par les sentiments et l’intuition… Le héros s’offre quand même le luxe de reprocher à sa collègue de ne pas réfléchir froidement à cause de ses sentiments alors qu’il est lui-même prêt à faire demi-tour pour retrouver sa fille)
Et aussi sur quelques points de cohérence, comme le fait que la motivation principale à quitter la Terre soit une pénurie de nourriture mais que la question de la nourriture disponible sur les autres planètes ne semble pas essentielle. Je sais pas trop s’ils prévoient y trouver plein de plantes comestibles partout ou y envoyer des semences (ce qui pose plein de problèmes, de « est-ce que le maïs terrien pousse sur un sol extraterrestre » à « oh au fait ce serait bien de ne pas apporter ces maladies avec nous ») mais ça m’a l’air un brin hasardeux… Et puis ils ont dû prévoir un stock de nourriture et d’eau pour 23+ années dans le vaisseau, comme ça tombe bien.GrussieInvitéEt pour le truc du plan B, je pense que cette idée de vouloir sauver l’espèce sans vouloir sauver les humain-e-s qui sont resté-e-s « à la maison » (home) est sévèrement condamnée par le film. Le discours sur l’empathie limitée des humains qui justifie le mensonge de Brand est mis dans la bouche du personnage joué par Matt Damon, soit le personnage le plus négatif du film. Et les trois personnages principaux positifs (Cooper, Murphy et Amelia Brand) s’insurgent contre ce mensonge. Donc à mon avis, ce (faux) plan B n’est pas du tout présenté positivement par le film, au contraire.
L’idée de laisser les humains sur terre crever sans même réfléchir à leur cas car considéré comme désespéré, je trouve aussi qu’elle est condamnée par le film, mais moi je pensais plutôt à l’idée que la valeur de l’espèce humaine soit importante en tant que telle. Qu’il faille faire naître des bébés pour perpétrer l’espèce. Et celle-là, je ne trouve pas qu’elle soit si condamnée que cela en fait. Au début, il y a le père du héros qui lui dit « eh fais un gamin à mlle Hanley » (elle s’appelle bien comme ça ?), « faut repeupler la terre ». Finalement j’ai l’impression que ce qui est condamné dans le plan B, c’est la partie « laisser tomber la Terre » et pas « des bébés, des bébés, vite ! ».
Le perso de Matt Damon, je le vois plutôt comme un type hypocrite, fou, lâche, prêt à tuer beaucoup de monde pour se sauver, bref une « anomalie », quelqu’un qui fait des grands discours moraux et qui ne les applique pas du tout, que comme l’incarnation de ce qui ne va pas dans le plan B, ou en tout cas dans la partie « coloniser des planètes avec des bébés » du plan B…non ?Le perso de la fille est super irritant : d’abord, heureusement que papa est là pour lui apprendre ce que c’est que la science, sinon elle serait resté avec ses fantômes… Mais même quand, adulte, elle comprend ce qu’il se passe dans la chambre, elle ne dit pas « j’ai une idée », elle dit : « j’ai une intuition » (ou un « sentiment », mais je crois que c’est « intuition » qu’elle dit). Super…
Je suis d’accord avec toi que c’est super genré et énervant comme représentation, mais je me demande s’il n’y a pas aussi un problème un peu symétrique qui est que l’intuition a vraiment une importance (on sent que « quelque chose ne va pas » dans la théorie), mais qu’on réécrit l’histoire en la mettant de côté (et aussi on a l’habitude de présenter une réflexion rédigée de manière à être parfaitement rationnelle de bout en bout, ce qui ne correspond pas aux processus de réflexion). Du coup je fais un lien entre la valorisation de la virile rationalité et le fait de ne considérer l’intuition que dans le cas des persos féminins.
VictoInvitéEn fait, quant on y réfléchit, il y a une logique au personnage de Matt Damon.
Vu qu’il en est à envier les enfants de Coopers, persuadé que cela le rend plus fort, persuadé que l’instinct de conservation ne se transcende qu’à coup de descendance, et que le sacrifice n’a de sens que s’il se fait pour ses enfants, alors le plan B doit prendre tout son intérêt.
En théorie donc, l’humanité doit survivre, et de son point de vue, cela passe par les gènes.
En pratique, il n’est pas capable de s’affranchir de son instinct de conservation.
Quoiqu’il en soit, j’aime bien le personnage, même s’il est négatif. Il pose une problématique que je n’aurais pas cru voir dans un film grand publique.
JacquesInvité@ paul :
C’est étonnant comme les réactions peuvent être différentes : j’ai personnellement été saisi de vertige lorsque j’apprends que Romilly a attendu 23 ans de son temps dans le vaisseau et pas du tout amusé.
@ Nîme :
Amelia Brand rend la monnaie de sa pièce à Cooper dans une scène ultérieure en le renvoyant de manière très sèche à ses contradictions sur la fausse objectivité de ses choix.
@ Arroway :
Je ne comprend pas ce que vous voulez dire sur la scène entre le professeur et Cooper.
A bientôt,
jacques
Paul RigousteParticipant@ Grussie
L’idée de laisser les humains sur terre crever sans même réfléchir à leur cas car considéré comme désespéré, je trouve aussi qu’elle est condamnée par le film, mais moi je pensais plutôt à l’idée que la valeur de l’espèce humaine soit importante en tant que telle. Qu’il faille faire naître des bébés pour perpétrer l’espèce. Et celle-là, je ne trouve pas qu’elle soit si condamnée que cela en fait. Au début, il y a le père du héros qui lui dit « eh fais un gamin à mlle Hanley » (elle s’appelle bien comme ça ?), « faut repeupler la terre ». Finalement j’ai l’impression que ce qui est condamné dans le plan B, c’est la partie « laisser tomber la Terre » et pas « des bébés, des bébés, vite ! ».
Le perso de Matt Damon, je le vois plutôt comme un type hypocrite, fou, lâche, prêt à tuer beaucoup de monde pour se sauver, bref une « anomalie », quelqu’un qui fait des grands discours moraux et qui ne les applique pas du tout, que comme l’incarnation de ce qui ne va pas dans le plan B, ou en tout cas dans la partie « coloniser des planètes avec des bébés » du plan B…non ?Oui je comprends ce que tu veux dire. Après je ne pense pas non plus que le film dise « il faut repeupler la Terre ! des bébés, des bébés, vite ! ». La phrase du père est juste une blague que Cooper ne prend pas au sérieux. Et à aucun moment le film ne montre par exemple d’une femme enceinte, ou une naissance (alors qu’il l’aurait sûrement fait si ça avait été son propos).
Au contraire, je pense que, dans la mesure où le film promeut une solution « virile » (ou du moins, qui doit amener l’humanité à renouer avec des valeurs associées traditionnellement à la masculinité : conquête, aventure, courage, etc.), il laisse sûrement volontairement de côté cette solution (un peu trop féminine) de « repeupler l’humanité en faisant des bébés ». Cooper sauve l’humanité en redevenant un pilote (donc un homme d’action, et pas un fermier coincé dans sa ferme), en partant à la conquête d’autres mondes. Il est un père héroïque qui protège sa famille, et plus largement l’humanité (conception traditionnelle de la masculinité qui fait de l’homme le protecteur de la famille), pas en enfantant. Enfin c’est comme ça que je l’ai plus ressenti en tout cas. Mais après vu que cette question du repeuplement n’est pas trop développée, l’interprétation reste ouverte je pense….
@ Victo
Je ne suis pas sûr de comprendre tout ce que tu veux dire à propos du personnage joué par Matt Damon. Je trouve aussi que c’est intéressant de poser ce problème dans un film grand public, comme tu dis. Au début je me disais que le film avait évité le sujet (au sens où Cooper sauve l’humanité donc l’alternative sauver les humain-e-s vivant-e-s/sauver l’espèce ne se pose plus), mais en fait je pense qu’il prend clairement position contre le plan B (ce qui est cool, de mon point de vue).
Par contre, ce qui me gène là dedans, ce sont les termes dans lesquels sont formulés le dilemme. A mon avis, il y a une insistance sur les concepts de foyer (home) et de famille un peu puante. Le méchant c’est le type qui n’a pas de famille, le gentil c’est le père. Comme tu le rappelles, le docteur Mann est en quelque sorte jaloux des enfants de Cooper. A mon avis, la seule humanité qui a de la valeur pour le film, c’est qui est organisée autour de la famille (nucléaire patriarcale), les autres ce sont des « anomalies » (pour reprendre l’expression très juste de Grussie). Quand Doyle dit à Cooper qu’il doit voir plus loin que sa propre famille, qu’il doit voir l’humanité, Cooper lui répond un truc du genre : « je pense d’abord à ma famille, puis par extension aux autres familles ». De même, c’est dans le foyer familial et par la réunion de la famille brisée (la réconciliation entre la fille et le père) que l’humanité peut être sauvée à la fin du film. Y a comme ça une glorification assez lourde de la famille traditionnelle comme fondement de l’humanité qui me gonfle pas mal là dedans. Vous voyez ce que je veux dire ?
VictoInvitéJ’en convient. C’est la question qui est cool, la réponse l’est sans doute moins.
Maintenant, c’est dit: l’empathie ne dépasse pas le cercle familiale. Très peu de gens y parviennent, selon le film. (ce qui n’est pas tout à fait vrais, historiquement, ce n’est que récemment que notre civilisation à redéfinit l’abnégation à la famille.)
Comme je suis un éternel optimiste, et que j’aime bien le film, je remarque que sur 12 cosmonautes, trois ont répondu. L’un avec raison, le second était un escroc, et la troisième un accident. Ça fait huit cosmonautes sans attaches qui, par contrainte ou volonté, ont accepté de mourir sur des mondes vraisemblablement inhospitalier. Il doit bien y en avoir qui ont accepté leur sort en n’obligeant personne à venir les chercher pour rien, plus préoccupé par le sort de l’humanité que par par leur propre survie.
Mann est donc bien une « anomalie », quoiqu’il aurait été sympa que le film insiste plus sur la bonté des huits sacrifiés.
Mais oui, Murph meurt entouré de sa famille, et pousse le poncif jusqu’à refuser cet anomalie temporelle qu’est son père plus jeune qu’elle à son chevet. Ça ne le trouble pas des masses, d’ailleurs je trouve. La fin est un peu de trop… Bref, tous ca ca reste très traditionnel. Et c’est dommage.
Mais comme je le dit, ce film me fait penser à l’œuvre de Baxter. Un individu qui plonge au cœur d’un trou noir (sans y survivre néanmoins, mais il y fait bien quelque chose). Une « humanité » qui intervient dans le passé (dans l’œuvre de Baxter, les « gens de l’aval » n’ont rien d’humain, ils sont simplement l’ultime intelligence au bout du temps)
Hors, la thématique du gène revient souvent chez Baxter, qui la renvoie au rang de fétichisme parfois maladif. Entre l’humanité qui perd son intelligence, car elle n’est plus nécessaire à sa survie dans un nouvel environnement, ou des machines qui finissent par se montrer plus intéressante que leur concepteur, et leur seul véritable passeport vers une forme d’immortalité, Baxter n’est pas tendre avec cet impératif biologique.
L’humanité se résume t’elle a ses gènes ? La réponse est non, la culture ne s’y inscrivant pas.
Bref, l’influence de Baxter que j’ai cru reconnaitre (un écrivain de hard science fiction) me rends plutôt indulgent, vous l’aurez compris…
TrapipoInvitéPour Jacques, et ceux qui ne comprennent pas les raisons qui ont fait que je n’ai pas aimé ce film, voici un joli résumé du film par Odieux Connard :
http://odieuxconnard.wordpress.com/2014/11/14/interstellar-le-script-aux-trous-noirs/Alors je sais que ce blog ne fait pas l’unanimité, mais il a au moins le mérite de faire ressortir avec humour les incohérences des films, et là pour le coup avec Interstellar, c’est festival ! Enjoy !
joffrey pluscourtInvité part le fait qu’il soit vendu comme un blogbuster auteurisant je ne pense pas qu’un film moyen de sf cliche merite une critique politique.
Peut etre la sempternelle mise en avant du sacrifice individuel et l’image caricaturale de la famille americaine (sans mere, encore une fois…), mais avant de vous ecorcher les yeus sur wikipedia a physique quantonique relative et sur le specisme de pourquoi ne pas sauver les robots et les ours:
Dire que refuser l’entree a une bourse pour insufissance de resultat est une critique de la politique des quotas est une insulte (involontaire). Ils sont doues, juste dans des conditions plus durs, mais leurs resultats sont tres bons, on ne tire pas au sort un passe droit a des negros analphabetes.
De meme le discourt officiel sur la conquete de la Lune denonce un abendon de la recherche et un glissement faciste de l’etat et l’ecole face a la crise (l’homme a effectivement alunis mais on ne pourrait justifier les depense dans cette branche) pas un negationnisme du real.
Le film porte plutot des marques d’idealisation de l’hommumain a travers une idealisation transhumaniste nous devenir dieus et immortelles par la science tres Nasa friendly ( la reference a la chapelle sistine l’homme qui se tent la main a lui meme dans le trou noir le twist pas telephone pour un scenar pas telephone)La crise est directement inspiree du Dust Bowl americain (images d’archive) et de la famine irlandaise (monoculture du mais au lieu du ble certes) deus references tres connues a hollywood et dont l’origine humaine est prouvee et enseignee comme telle aus americains.
L’avenir condamne le patriarcat (esil dans l’indiferrence du pere apres une mise au musee litterale(!)) et l’eugenisme (suicide dans l’hyperespace du discours de la survie egoiste a tout pris qui met en peril l’humanite) pour une femme sauvant le monde et une banque de donnee multi raciale sauvegardee par une autre.
Perso a la vue de l’originalite de cet « Armagedon » sans bruce willis, je pense qu’il y a deja quelques articles qui decripte tres bien ce film.
P.s: J’evitait le sites mais les derniers articles dechirent.
joffrey pluscourtInvitéMince, mes confuses l’article sur interstellar eiste deja, mes confuses, j’avais du l’eviter pour ne pas me spoile.
En plus la monoculture qui a provoque la famine irlandaise et la grande emigration aus etas unis c’est la pomme de terre, pas le ble (ah! les champs de ble a perte de vue sous le soleil irlandais…)Dommage qu’il n’est pas ete souligne l’arnaque qui consiste a habille sous des discours alambiques un defile des ponsifs habituels.
Un heros d’action brime par l’administration et l’etat, ancien de l’armee et issu d’un proletariat idealise, par son pragmatisme et son intrepedite en grimacant en forcant sur les commandes de son vaiseau spaciale, combat les erreurs des scientifiques et un alter ego trop egoiste avant de « mourir » pour sauver la terre et permettre l’avenir (et la mise en couple) de sa fille qui lui pardonne d’avoir ete trop absent dans sa famille sans mere (parce que le suicide ca le fait pas si tu « abandonne bobonne »).
Mickael Bay like that.Mais bon au moins il n’a pas ete ecrit que refuser l’universtite americaine a un eleve trop moyen est un metaphore des derives de la politique des quotas et j’ai pu decouvrir le documentaire de Ken Burns sur le Dust Bowl par les commentaires.
SabrinaInvité@ Trapipo : si vous n’aimez pas le film pour les raisons invoquées par le « sérieux connard », c’est quand même un peu gênant. Car son article est un concentré de masculinisme sur fond de « ouin ouin ouin ouin ouin même si Super Héros est un Concentré de Virilité, à la génération suivante c’est la fille qui est mise en avant et pas le garçon et ça c’est trop trop trop horrible parce que bon, on aurait pu mettre un garçon à la place de ce personnage puisque en plus, Super Héros Concentré de Virilité a un fils, c’est mentionné dans l’histoire« .
Outre le fait que sa bannière a longtemps été une incitation au viol (le type qui enlève une femme qu’il a droguée préalablement au GHB), rendant le positionnement politique de ce personnage on ne peut plus clair. En effet, c’est un connard. Je ne suis pas sûre que ce site soit le plus approprié pour faire la publicité de son blog.
(ce qui n’empêche pas qu’il soit parfois drôle… [voix du mec qui découvre le féminisme] Waouw, mais mais alors tu veux dire qu’on peut être à la fois un connard sexiste et drôle ?)
> Pour les incohérences du film sur les vagues de 500 mètres et le décollage avec une simple navette de la planète noyée…
Je crois (de mémoire) que c’est lié à la proximité du trou noir qui générerait une gravité très forte venant concurrencer celle de la planète. En fait je ne me rappelle même plus si les planètes de ce système tournent autour d’un astre… Ou autour du trou noir lui-même ?
Donc gravité générée par le trou noir (comme un satellite géant) = possibilité de jouer sur cette gravité pour neutraliser celle de la planète et s’en arracher + phénomène de marée hallucinant avec vagues de 500 m.
Sauf que ça n’en fait pas un truc cohérent puisque dans ce cas, comment se fait-il que la planète elle-même ne soit pas « attirée » dans le trou noir, si on ressent si forcément son attraction à la surface ? Par ailleurs, comment la planète aurait-elle gardé son atmosphère si elle jouxte un objet stellaire exerçant une telle attraction ?Donc ça reste bizarre.
Mais pour ma part, la pire aberration du film, c’est de transmettre des données concernant les conditions à l’intérieur du trou noir (a priori très gros volume de données) en… morse. Ça prend combien de temps, le codage puis le décodage ? Des siècles par des milliers de techniciens ? (qui accessoirement n’ont absolument pas besoin d’être scientifiques pour traduire du morse. D’ailleurs la seule compétence scientifique avérée de la fifille – qui travaille en vain durant 25 ans sur une équation déjà résolue – c’est de savoir traduire le morse. Waouw).
J’aime beaucoup aussi le fait de retrouver « par hasard » le Super Héros dans l’immensité de l’espace. Tellement crédible. Et attention, on le retrouve frétillant de jeunesse et de vitalité (alors que l’hibernation a apparemment dans ce film pour but de diminuer les ressources nécessaires à la survie, diminuer la place nécessaire à l’équipage, diminuer les tensions et les conflits au sein de l’équipage… Mais pas d’interrompre le processus de vieillissement !).
Quant au côté politique, je rejoins complètement l’analyse de l’auteure (i.e. je suis à 180° de l’analyse de l’autre o. connard tellement traumatisée qu’on ait distribué un quart de bout de commencement de rôle à une Lafâme qu’il préférerait cantonnée au rôle de victime d’agression sexuelle par ses bons soins car c’est trop coool d’être à ce point cynique) : tous les portraits féminins du film sont navrants.
On a deux scientifiques. Elles ne font rien elles-mêmes ; elles ont une compétence sur le papier, dont le film ne fait jamais aucune démonstration ; elles sont renvoyées à leurs liens amoureux/familiaux avec des hommes :
> la première devient scientifique par amoûûûr et prend ses décisions de scientifique par amoûûûr ; quand elle doit faire le deuil de son amoûûûr, c’est juste pour attendre l’amoûûûr suivant car elle est devenue entre temps l’intérêt amoureux de Super Héros à Concentré de Virilité malgré la différence d’âge.
> Quant à la seconde, elle devient scientifique pour impressionner Papa et doit ses succès de carrière à Papa qui lui souffle gentiment les réponses.
Enfin, quant au rôle du papa en question… Non mais sérieusement, vous investissez des milliards dans un programme spatial pour recruter THE pilote de votre engin au dernier moment, suite à une effraction de domicile ? Bah c’est des milliards bien investis, ça. Rien qu’à partir de là, j’ai confiance dans l’ensemble du projet. Puis s’il pouvait vraiment communiquer à travers le trou noir, notre rigolo, pourquoi il envoie un message avec les coordonnées du centre spatial super-top secret et pas directement les coordonnées de la planète viable (histoire par exemple d’éviter les tâtonnements qui débouchent sur le sacrifice du scientifique noir dont tout le monde se fout) ? Ah ben non alors. Evidemment, si on n’avait pas la théorie du <trou noir – machine à communiquer grâce à la gravité – mais attention que dans la chambre de la petite fille parce que tout ça est lié à la véritable force de l’univers, l’amoûûûr>, il aurait même pu communiquer ces coordonnées avant le sacrifice des douze scientifiques bénéficiaires d’un aller simple. Ah mais non alors, et l’amoûûûr ? C’est quand même mieux de chanter les louanges de l’amour comme énergie-permettant-de-communiquer-malgré-les-barrières-du-temps-et-de-l’espace que de sauver des gens, non ?
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