Films, séries et autres avec des hommes trans
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- Ce sujet contient 17 réponses, 1 ps. et a été mis à jour pour la dernière fois par Troispommes, le Il y a 7 années, 7 mois.
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SkratschInvité
Si les femmes trans souffrent parfois (voir souvent) d’une mauvaise représentation à l’écran et dans les autres médias, j’ai l’impression que les hommes trans ne sont quasiment pas représentés du tout. Est-ce que quelqu’un aurait des conseils de visionnage à donner ? La transidentité du personnage n’a pas nécessairement besoin d’être au centre de l’intrigue, du moment qu’il a un minimum de visibilité.
ArrowayInvitéRomeos, un des rares films montrant un perso trans gay
Boys don’t cry, incontournable dans la catégorie
Le court métrage français « Fais pas genre »
Le docu Female to WTF
Eventuellement Yentl même si le côté hétérocentré de l’intrigue est très dommagePaul RigousteParticipantApparemment il y aurait ce film mais je ne l’ai pas vu https://en.wikipedia.org/wiki/Three_Generations
J’ai trouvé cette liste (sûrement pas exhaustive) sur wikipedia : https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_transgender_characters_in_film_and_television#Trans_menbenderInvitéAbout Ray : ce film décrit le cheminement d’une adolescente voulant changer de sexe.
Personnellement je trouve le film un peu léger, mais certains passages sont intéressants notamment ceux avec la mère.
MiluInvitéAbout Ray : ce film décrit le cheminement d’une adolescente voulant changer de sexe.
Bonjour et merci de la recommandation (le sujet m’intéresse!) mais fais attention à respecter l’identité des personnes trans (même fictives) en les genrant correctement. Un homme trans est un homme. Un adolescent trans est donc un adolescent, pas une adolescente, même « avant » son changement de sexe ou d’identité sociale (sa transition, comme on dit plus généralement et poliment).
Si besoin on peut dire de lui qu’il a été « assigné fille », est « perçu comme une fille » (ou femme) etc pour les besoins de distinguer avant et après sa transition.
MiluInvitéAvec deux copain.es pas-cis on a regardé About Ray (également connu sous le nom Three Generations, donc) en mode « hé j’ai téléchargé ce film sur un mec trans ça vous dit? la bande-annonce laisse présager du hollywood en mode bons sentiments mais ça a pas l’air dégueu »
sauf que aïe aïe aïe… en fait c’est bien craignos.
je va
MiluInvitéDonc avec deux copain.es pas cis on a regardé About Ray (également connu sous le titre Three Generations, cité par Paul Rigouste) en mode « hé j’ai téléchargé ce film sur un mec trans ça vous dit? la bande-annonce laisse présager du hollywood en mode bons sentiments mais ça a pas l’air trop dégueu »
sauf que aïe aïe aïe… en fait c’est bien craignos.
ci-dessous ptit exposé sous forme de liste du moins pire au plus pire (selon mes critères subjectifs!!) des résultats de notre brainstorming sur le thème « pourquoi ce film est horrible? »
- Ray (le fils trans) n’est pas vraiment le perso principal et n’est pas trop développé, on suit surtout les difficultés de sa mère à « faire le deuil de sa fille » et accepter la transition de Ray;
- il est joué par une comédienne (cis) (à savoir Elle Fanning)
- la transition médicale (hormonothérapie) de Ray, qui est mineur, est en fait avant tout un prétexte narratif pour forcer sa mère célibataire, Maggie (Naomi Watts), à retrouver son ex-mari, puisque Ray a besoin de l’accord de ses deux parents; du coup le film se vautre dans une sombre (et totalement barbante) histoire d’infidélité qu’elle aurait faite à son mari d’alors, qui justifierait (???) l’abandon de Ray par son père, qui a donc laissé sa femme se démerder seule. boring
- dans tout ça, le père est relativement épargné, mais Naomi Watts prend cher tout le long, elle est blâmée et clashée par tout le monde, son ex, son fils, sa propre mère— bref, c’est la faute à la mère comme d’hab, et surtout (!) si le père a déserté. NORMAL.
- de la transphobie décomplexée tout le long du film, si le processus d’acceptation de la mère est représenté dans le détail et semble assez réaliste, le revirement du père et de la grand-mère (lorsqu’iels décident tout compte fait de valider Ray) sortent juste de nulle part ce qui est dépolitisant sans parler de psychologiquement pas crédible
- (en plus la réplique que choisit la grand-mère (Susan Sarandon) pour valider enfin l’identité de son petit-fils (gd-mère qui est représentée comme une lesbienne féministe radicale apparemment), pouvait difficilement être plus hors-sujet: « il était grand temps qu’on aie un homme dans cette famille! » à ce moment là, j’étais déjà bien écoeurée du film; là, c’était juste le clou dans le cercueil
- absence de toute communauté trans; Ray est la seule personne trans du film, il n’a que très peu de soutien (celui de sa mère est conditionnel, hésitant, et pollué de chantage affectif)
- le film s’avère être une glorification éhontée de la famille biologique et de l’autorité parentale. il y a des clash entre Ray et ses parents —qui tergiversent parce que « c’est dur pour elleux » ou que « elle—EUH—il est si jeune » alors qu’iels n’ont rien à faire d’autre qu’à signer un maudit papier! (c’est assez rageant et grotesque que toute l’intrigue du film repose sur cette signature d’une formalité médicolégale…!) Ces disputes laissent croire que le film va aller vers une réflexion sur l’âgisme et une critique de la minorité légale, mais la fin désamorce ça complètement.
- et enfin, même là on sort du film en lui-même, la réalisatrice est sacrément transphobe elle-même! Dans cet article elle assume le choix d’une actrice cis en déclarant, « le rôle est celui d’une fille, une fille qui tente très inefficacement d’avoir une apparence de garçon »! elle prouve qu’elle n’y connaît vraiment RIEN lorsqu’elle nous informe que Ray (qu’elle considère comme une fille et genre au féminin donc!!!) n’a pas encore transitionné! comme si la seule « transition » qui compte c’est la transition médicale. Or Ray a transitionné, il est out auprès de sa famille et certain-es de ses ami-es, il insiste pour qu’on le genre au masculin et qu’on l’appelle d’un nom masculin etc. Bref, il a transitionné socialement, à partir de là c’est hyper irrespectueux de le genrer au féminin, et venant de la metteuse en scène elle-même, qui a également coécrit et coproduit le film (donc vraiment zéro excuse) j’trouve ça tellement trash! est-ce qu’elle a seulement rencontré sérieusement UNE SEULE personne trans avant de tourner ce film? lu UN SEUL bouquin autre que de la propagande médicolégale, ou ne serait-ce que quelques blogs ou quoi?? Bref. à gerber.
bref, j’ai trouvé ce film globalement conformiste, réactionnaire, et juste ennuyeux. En plus les dialogues sont super mal écrits. Ce personnage de mec trans a tout juste le mérite d’exister (y’en a si peu) et d’être un peu vénère contre des parents qui refusent de le respecter. Mais quasiment toute critique à peine plus radicale que ça est soigneusement désamorcée, et même cette colère semble finalement contrebalancée par le fait que les parents finissent par accepter la transition de Ray, et qu’en plus cette acceptation est instrumentalisée pour servir de « symbole » de leur réconciliation (du père et de la mère). ce qui est assez dégueu finalement (et typique des films sur les personnes trans: encore une fois, la transidentité est instrumentalisée pour parler des sentiments que ça provoque chez les personnes cis autour, ou encore pour servir de « symbole » de j’sais pas quoi sur la condition humaine, la masculinité, la paternité, etc. youpi)
PS on va p’têtre se motiver à soumettre une critique plus complète 😉
benderInvitéJ’avais prévenu qu’il était un peu léger. Je suis donc innocenté.
Toutefois au milieu de cette guimauve il y a quelques élément intéressants.
Le jeu de Elle Fanning est sobre (pas comme dans par exemple Danish Girl). Elle ne tente pas de bien nous faire comprendre son coté masculin comme en buvant de la bière devant en match de foot tout en se grattant l’entre-jambe.
Le cheminement de l’acceptation de la mère est intéressant. Généralement dans les fictions traitant de la tolérance nous avons le méchant intolérant et le gentil tolérant. Et le méchant est toujours un extrême (skinhead, gros beauf…) jamais quelque d’ordinaire ou de la middle class. Ce qui est tout de même très politiquement correct.
Or la mère elle est issue d’un milieu visiblement aisé et bénéficie d’une bonne instruction. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir du mal à accepter la transsexualité de son enfant.
Et puis c’est bien de montrer qu’on n’est pas automatiquement ouvert et tolérant dans notre société. Que cela demande du travail. Sinon on pourrait croire que tout est déjà parfait et acquis et que donc les minorités n’ont qu’à la fermer.
L’homosexualité de la grand-mère est également positive. Parce qu’elle est banalisée et surtout évite les clichés de la nympho popularisé par les pornos ou de la camionneuse comme dans Gazon Maudit (je hais ce film).
Sinon il y a un truc qui me dérange et que Milu n’a pas signalé (hou hou). C’est le fait que Ray n’a visiblement aucun problème au lycée. Personnellement on trouvait bizarre à l’époque que je m’intéresse pas au foot ou aux compétition sportives en générales. Alors une fille portant uniquement des vêtements masculins et pratiquant le skate devrait en baver logiquement.
ArrowayInvité@Milu: j’avais chopé « About Ray » et je le réservais pour un soir où j’aurais envie de voir un film potentiellement craignons (la bande-annonce ne laissait rien présager de bon). Bon, ben, maintenant je le réserve pour un soir où j’aurai envie de détruire un film après l’avoir vu :p
SkratschInvitéJe me rends compte au passage que j’ai oublié de vous remercier pour vos conseils de visionnage alors que j’avais lancé le sujet à l’origine pour ça, donc je profite de l’occasion pour dire merci à Arroway, Paul Rigouste et bender pour leurs avis et à Milu pour sa critique.
J’ai été assez surpris par le premier point soulevé sur « les difficultés de sa mère à « faire le deuil de sa fille » ». ça m’a beaucoup rappelé Danish Girl dans lequel à plusieurs reprises Einar et Lili sont traités comme deux personnages bien distincts et où on va jusqu’à dire que le premier doit mourir pour que la seconde puisse exister. Ce qui m’a quelque peu choqué, notamment parce que pas mal d’efforts ont été faits pour rendre le personnage d’Einar attachant et sympathique et que Lili (puisque comme j’ai dit plus tôt on les traite tous les deux comme des personnages distincts) suscite beaucoup moins d’empathie du fait de pas mal de répliques douteuses ou de comportements parfois peu crédibles. Si en plus on vient nous dire que Lili veut tuer Einar, ça en fait presque le grand méchant du film.
Du coup le fait de voir cette idée de la personne trans qui est associée à la « mort » de l’autre « personne » à travers laquelle on la connaissait dans deux films différents me fait me demander si c’est un trope courant au cinéma. ça évoque quelque chose chez l’un-e de vous ? Ou bien je réfléchis juste trop ?MiluInvitéAlors, pour être précis la mère de Ray ne dit pas exactement qu’elle a « fait le deuil » de sa fille mais qu’elle l’a « perdue ». en VO: « i went through losing my daughter all by myself, and i will be raising my son the same way, by myself! » (j’ai du traverser la perte de ma fille toute seule, et j’élèverai mon fils exactement pareil, toute seule!)
il me semble qu’il ya quand même un peu ce sens de « perdre » comme euphémisme pour évoquer un décès.
Sinon, j’ai adoré Romeos.
J’en avais entendu parler par Joao Gabriell sur son blog Chronik de Negre Inverti:
Lukas est un garçon trans qui est attiré parun garçon. Tada !! Merci à cet aspect du scénario, parce que souvent, les gens décident d’emblée qu’une personne née « fille » devenant garçon sera forcément attiré par des filles. C’est sans doute parce que pour eux, il y a un lien de cause à effet entre le fait d’être des mecs et d’aimer les femmes et inversement. Et comme dans leur tête, ce qu’ils sont définit ce que tout le monde doit être, pas mal de choses leur échappent. (…)
Le film fait réfléchir à la différence entre genre (qui je suis : un trans mec, une trans meuf , un meuf cisgenre, un mec cisgenre ) et sexualité (qui m’attire : des meufs, des mecs, les deux, personne). Il montre bien qu’un garçon trans, même dans un milieu déjà gay et lesbien, n’est pas forcément le bienvenu. C’est un aspect d’importance dans le film : le milieu n’est pas seulement festif, sexualisé, alcoolisé, il est aussi non hétérosexuel. D’ailleurs, le fait qu’il n’y ait que des pédés, des gouines, ou des biEs dans le film, prouvant que la scénariste n’en avait rien à foutre d’une éventuelle critique sur l’aspect « communautaire » de la chose, est un aspect qui m’a plu, d’autant plus qu’il s’agissait d’en montrer la transphobie.
MiluInvité@bender:
J’avais prévenu qu’il était un peu léger. Je suis donc innocenté.
euh ok 🙂 mais t’inquiète hein, on a « le droit » (pour parler comme toi en termes juridiques) de pas avoir le même avis sur un film. J’ai pas pris trop de pincettes en donnant mon opinion, mais je précise qu’il s’agit seulement de mon opinion, on peut en discuter, on peut aussi juste ne pas être d’accord, et personne n’est coupable de quoi que ce soit!
Cela dit le choix du mot m’interpelle, je veux surtout pas qu’on aie l’impression que je donne un verdict de ce qu’il « faut penser » de ce film, du fait que le sujet m’est important et que j’y suis pas mal sensibilisée. J’ai peut-être été un peu trop péremptoire, en tout cas je voulais dire que ce film m’a mise en colère pour les raisons que j’ai évoquées et que je peux aussi expliciter un peu plus si tu veux.
Le jeu de Elle Fanning est sobre (pas comme dans par exemple Danish Girl). Elle ne tente pas de bien nous faire comprendre son coté masculin comme en buvant de la bière devant en match de foot tout en se grattant l’entre-jambe.
Ce que je trouve intéressant dans cette remarque (avec laquelle je ne suis entièrement d’accord, il y a quand même quelques clichés dans le film) c’est que la réalisatrice dans l’article que j’ai cité utilise cette soi-disant absence de comportement « masculin » pour délégitimer l’identité de Ray:
“She’s not pretending to have a deeper voice. She’s just a girl who is being herself and is chasing the opportunity to start hormone treatment. So to actually use a trans boy was not an option because this isn’t what my story is about,” she says.
(« Elle n’essaie pas d’avoir une voix plus grave. Ça reste une fille qui est elle-même, et qui court après la possibilité d’entamer un traitement hormonal. Donc employer un garçon trans n’était pas envisageable, parce que ce n’est pas ça que raconte mon scénario. »)
Quel festival d’injonctions dans tous les sens… ha la la c’est compliqué de jouer une personne trans (et d’être trans n’en parlons pas ha ha) pour que tout le monde trouve ça « réaliste ». Trop maniéré, c’est du chiqué, trop sobre, c’est du pipeau. On pourrait pas juste accepter le genre des gens sans exiger qu’iels se conforment à l’idée tordue de ce qu’on projette sur elleux???
D’ailleurs bender, puisque tu mentionnes cette histoire de classe sociale, je trouve que ton cliché masculin heureusement(?) évité ressemble surtout à une masculinité stéréotypée… prolo. non? Toi-même tu trouve plus bas que Ray se conforme bien à une masculinité typique (vêtements de mecs et skate) mais en version CSP+compatible…
Or la mère elle est issue d’un milieu visiblement aisé et bénéficie d’une bonne instruction. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir du mal à accepter la transsexualité de son enfant.
Hum, alors je vois ce que tu veux dire mais… j’ai l’impression qu’il y a plein de moyens de montrer que les comportements oppressifs (intolérants) sont assez équitablement répartis selon la classe sociale, y compris en représentant une histoire où les personnages principaux sont pas blancs et bourgeois. Les riches sont largement surreprésentés au cinéma je pense, donc je trouve ça plutôt ennuyeux et facile de faire un « drame familial » dont les protagonistes appartiennent tous à la classe moyenne-sup blanche (belles baraques, fringues classes, comédien-nes superstars bankable brushingées etc). Perso, je vais pas en faire un point négatif du film, mais certainement pas un bon point non plus. C’est juste habituel.
D’autant que, ok, la mère est montré comme galérant sévère pour accepter l’identité de son fils mais c’est pas du tout montré comme de l’intolérance crasse comme tu as l’air de le dire. Au contraire on donne beaucoup de place à la mère et à ses doutes, qui sont représentées comme sinon légitimes, du moins compréhensibles, selon moi. Autrement dit, ce comportement que tu appelles intolérant est expliqué, justifié, et finalement pardonné il me semble, puisque tout est bien qui finit bien (la mère finit par « accepter » bien aimablement son fils pour qui il est).
(alors je dis pas que la transition d’un enfant est facile à vivre, loin de là. en revanche ça me gêne que ça éclipse ou donne des excuses à la violence de certains comportements autoritaires et transphobes.)
Je fais l’hypothèse que si les « gros beaufs » et « skinhead » auxquels tu fais référence n’ont pas droit à une telle bienveillance dans bien des films, c’est peut-être parce que encore une fois ce sont… des prolos!
Ou comment le choix d’une classe supérieure comme décor social n’a finalement rien de spécialement progressiste selon moi.
Sinon il y a un truc qui me dérange et que Milu n’a pas signalé (hou hou). C’est le fait que Ray n’a visiblement aucun problème au lycée. Personnellement on trouvait bizarre à l’époque que je m’intéresse pas au foot ou aux compétition sportives en générales. Alors une fille portant uniquement des vêtements masculins et pratiquant le skate devrait en baver logiquement.
ça me fait penser, lorsque tu mentionnes l’absence de violence scolaire (bien vu; mais encore une fois le personnage en question n’est pas une fille. steup, ça me met un peu mal à l’aise là. Pour rappel, c’est donc un garçon, même s’il est perçu comme une fille par les autres élèves) à ce stade de sa vie on dit du personnage qu’il est dans un lycée privé. S’il subira bien une agression dans le film, c’est dans la rue, une rue d’un quartier qui semble plutôt pauvre, de la part d’un jeune homme qui semble plutôt non-blanc… Mais bon peut-être que je vois le mal partout…
Merci pour ta réponse en tous cas!
ArrowayInvitéL’interview de la réalisatrice de About Ray, c’est vraiment n’importe quoi -_-
Et puis cette fameuse mise en scène du rasage de cheveux : http://www.impawards.com/2015/posters/about_ray_ver2.jpg
Parce qu’on peut pas faire ça chez le coiffeur. Parce qu’il faut bien mettre en scène le perso qui manie le rasoir pour signifier un geste fort de transition devant son miroir… C’est d’un cliché.
KydeInvitéHey, salut à touTEs. Premier post sur ce fofo, bien que je zone depuis quelques temps. Je fais parti de l’équipe motive critique dont parlait Milu. J’ai envie de poster un p’tit parallèle critique qui s’éloigne un peu du sujet du topic mais me semble important.
On est allé voir Grave quelques jours après le visionnage d’About Ray. Pour le coup je trouve que Grave est un film qui sous un certain angle est résolument plus transgenre qu’About Ray. J’avais déjà entendu la réalisatrice évoquer quelque chose sur les transidentités sur son film et en le regardant j’y ai pas franchement trouvé un propos sur le sujet. J’étais un peu circonspect mais en tous cas le pan métamorphique [qui dans mon parcours perso me parle complètement] était bien là. En lisant plusieurs des interviews de Julia Ducournau (réal) j’ai saisi un truc : c’est l’approche du film qui peut être qualifié de trans alors que le film traite d’autre chose (mais qui peut y être lié aussi). Grave prend ces rapports aux corps et aux échanges entre les corps comme dynamique interne – les corps vibrants, vivants, organiques c’est la grille de lecture qu’il nous propose. Le film ne se perd pas dans des questions de masculin/féminin mais pose sans trop de pincettes les corps métamorphiques, suintants, scabreux… sur la table (ou l’écran en l’occurrence). Elle déplace aussi la question de la sexualité des organes dits « sexuels », il n’est pas question de penis, de vagins, ou de boobs, mais de désirs et dévorations, de morsures et de jouissance.
/!\ Spoils dans la suite /!\
Il y-aurait bien un truc à creuser dans la relation entre Justine et Adrien qui est gay. Mais je crois que ce serait retomber dans un interprétation binaire et rigidifiant que de lire ça comme un en fait justine est un mec ou Adrien est attiré par une meuf. Justement leur relation pète ça et affirme : corps désirant au-delà des normes de genre.
/!\ Fin zone spoils /!\</eP’tite citation de Julia Ducournau : « Le travail de la trivialité du corps était important pour moi pour deux raisons. D’abord pour proposer une représentation des femmes qui ne soit pas rose, poudré, coquet et délicat. Et l’autre raison est que cette image plus crue, plus triviale permet de passer d’une représentation d’un corps féminin à un corps universel. Les sensations qu’éprouvent ce corps parle à tout le monde, il n’est plus question de genre féminin ou masculin. »
Ben voilà pour une fois on a une personne à priori cis qui n’essaie pas de parler de quelque chose qu’elle ne vit pas et qu’elle ne connaît pas mais qui part de sa perception des corps pour produire quelque chose où les genres ne sont presque plus le propos.
A contrario About Ray a presque un processus inverse. Il a pour sujet une personne trans (du moins il se vend comme tel), la dynamique du film est celle d’un drama triangulaire straight et cette grille de lecture se vautre complètement à donner une histoire percutante et juste à regarder, et pour cause personne n’y panne rien aux transidentités dans la prod de ce film !!!
C’est pour ça que pour Grave à mon sens il n’est pas faut de parler de transgenre dans tout ce que le film propose. Alors que ce n’est pas le sujet, mais qui donne pour le coup à le sentir. About Ray est un film mainstream tout moisi qui en traitant de la transexualité (et non pas des transidentités ou n’adoptant pas une vision transgenre) en fait révèle la vision hors sujet que s’en fait le grand public (ou celleux qui produisent de films et présupposent ce que les genTEs pensent et aiment).
AnonymousInvitéSalut à tous, j’ai pu voir la série « Transparent » et je te la recommande, elle parle d’un père de trois enfants (déjà adultes) qui change de genre et donc la série traite de ses difficultés et réussites 🙂
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