Buffy contre les vampires (1997 – 2003), partie III : une féminité bourgeoise et « saine »
2 avril 2015 | Posté par Douffie Shprinzel sous Séries, Tous les articles |
J’avais déjà abordé dans la partie II le fait que si on a des héroïnes très puissantes, le pouvoir reste l’apanage de personnages blanc.he.s. Mais l’opposition entre blancs et racisés n’est pas la seule à être soulignée dans Buffy : l’héroïne représente une féminité blanche, mais également bourgeoise et « saine d’esprit », en opposition à d’autres femmes « folles » et prolétaires.
Cette analyse est donc loin d’être exhaustive sur ces sujets (il y a même des épisodes plutôt sympathiques politiquement selon moi, sur le classisme ou la psychophobie). Elle se contente de décrypter comment Buffy incarne à plusieurs reprises une « féminité comme il faut », bourgeoise et « saine », face à d’autres figures très dévalorisées, mettant simultanément en scène une « mauvaise féminité », des caractéristiques de classe populaire et de maladie mentale.
La méchante tueuse : prolo et folle
Faith est la troisième tueuse présentée par la série, activée après la mort de Kendra (ou comment tuer une tueuse racisée au bout de trois épisodes pour introduire une tueuse blanche qui sera un personnage beaucoup plus complexe et présent à l’écran…).
Elle est la « tueuse de la classe ouvrière » d’après l’actrice dans une interview. Si elle ne nous est jamais explicitement présentée ainsi, elle a des caractéristiques stéréotypées de la classe ouvrière : elle arrête l’école tôt, ne comprend pas certaines références culturelles, a une mère alcoolique, et s’habille « vulgairement » d’après les termes de la costumière. Elle couche avec des mecs différents chaque nuit : faire son job de tueuse lui plaît et l’excite, elle n’a pas de parent, de famille, de copain, a l’air d’être vaguement scolarisée dans le même lycée que Buffy pendant deux épisodes, histoire de la montrer ne pas faire les devoirs, et refuse d’obéir aux observateurs.
Buffy en tenue bien comme il faut qui a compris qu’il fallait obéir à un observateur même si elle admet qu’il est « idiot », et Faith qui refuse.
Alors que beaucoup de spectateurs se sont davantage reconnus dans Faith, la tueuse de la classe ouvrière, que dans Buffy, qui est bourgeoise, la série coupe toute possibilité de considérer Faith comme un personnage sympathique. Elle est clairement marquée comme la tueuse qui emprunte la mauvaise voie, une manière dont Buffy aurait pu « mal tourner ». En effet, après quelques épisodes, Faith tue quelqu’un; après quoi elle s’enfonce de plus en plus dans le meurtre et finit par être représentée comme une tueuse complètement « folle » (« the psycho slayer » selon les mots de la série) et très dangereuse, qui doit être éliminée… ce dont se chargera Buffy, en mettant Faith dans le coma. Après être sortie du coma et quelques péripéties, Faith finit en prison. A travers ce personnage, la série oppose deux modèles, l’un qui réussit bien à l’école, qui est bourgeois, raisonnable, à l’autre qui grandit dans la pauvreté, a des mauvaises notes et finit par la criminalité et la prison. Dans le spin-off Angel, on assistera à la salvation de Faith, à travers la prison qui l’aidera à se « remettre » dans le droit chemin…
Les deux figures de « femmes fortes » sont ainsi souvent mises en opposition dans leur féminité, comme lorsque Faith attache la mère de Buffy. Elle se met du rouge à lèvres sombre en se regardant dans la glace (une forme de féminité malsaine), elle est montrée comme « vulgaire et de mauvais goût » (l’opposition de classes est appuyée dans le dialogue entre les deux femmes), puis demande à la mère de Buffy : « de quoi ai-je l’air ? » ; « d’une tarée » lui répond cette dernière.
Faith est le reflet négatif de Buffy, et on a ainsi une opposition méchante/gentille (« the good slayer », « the bad slayer ») qui se traduit en pratique par une opposition entre leur sexualité (abondante pour Faith, moindre et contenue pour Buffy), leur look (bourgeoise pour Buffy, « vulgaire » pour Faith), leur rapport à l’autorité (Buffy qui joue le jeu, Faith qui refuse), ce dernier s’expliquant rétrospectivement par la découverte de la folie de Faith. En fait, si Faith est décrite comme si terrible par la série, c’est bien évidemment après la série de meurtres qu’elle commet et non pour sa vie sexuelle. Mais il n’est clairement pas anodin de retrouver toutes ces oppositions dans le portrait des personnages méchants et gentils, de choisir de représenter la méchante tueuse avec certaines caractéristiques. Faith mène sa vie sexuelle sans relation romantique, elle se fait traiter à de nombreuses reprises (par les héro.ïne.s de la série) de « salope », ce qui est du slut-shaming – stigmatisation des femmes qui auraient une sexualité « trop débridée » et pression sociale sur toutes les femmes afin d’éviter d’être traitées de « salopes ». Par ailleurs, comme je l’ai dit plus haut, elle est montrée comme « folle », et la série ne se contente pas simplement d’attribuer ces caractéristiques à la « méchante », elle les associe au problème : ses tendances meurtrières sont complètement assimilées à sa souffrance psychologique (« a psycho slayer » pour dire « une tueuse dangereuse et meurtrière »), sa sexualité est liée à son « instabilité », « instabilité » elle-même liée à sa dangerosité (stigmatisation des troubles psychologiques). La série propose une analyse de classes en suggérant que ç’aurait pu être Buffy, élevée dans de mauvaises conditions. On ne sait pas vraiment si ces conditions sont matérielles ou affectives, mais la série associe de toute façon les deux en montrant la maman bourgeoise présente et aimante, par opposition à la mère de Faith alcoolique et absente, ou encore l’appartement petit et toujours vide d’ami.e.s de Faith.
Glory, déesse de l’enfer « détraquée » et « vulgaire »
Glory est la méchante de la saison 5. C’est une déesse de l’enfer ; comme Faith, elle est une méchante très puissante (et donc menaçante et dangereuse). Elle est d’autant plus dangereuse que complètement incohérente, imprévisible, bref, « tarée ». Par exemple, Buffy dira : « on a eu ce qui, dans son cerveau détraqué, passe probablement pour une conversation civilisée ». Sa méchanceté, sa brutalité, sont ramenés à son « cerveau détraqué », ce qui est, encore une fois, psychophobe. L’allusion aux cerveaux sera vraiment récurrente avec ce personnage, qui rend littéralement les gens fous sur son passage, en « mangeant » des cerveaux, selon les termes de la série ; en réalité elle semble plutôt aspirer tout l’esprit de logique et de cohérence des cerveaux de ses victimes, qui, suite à ce traitement, sont incompréhensibles et incapables de communiquer avec leurs proches.
Cette métaphore semble traduire une peur de contagion de la « folie », peur bien sûr totalement infondée qui justifierait de maintenir une certaine distance avec les « fous ». Cela crée aussi artificiellement une frontière nette entre les « fous » et les gens « sains » en éliminant toute réalité des troubles psys, les difficultés que cela pose aux personnes concernées, tant la série se concentre sur « ne pas attraper la folie », et, montre qu’une fois qu’on l’a attrapée, on n’est plus une personne. Les scènes où l’on voit les dégâts que Glory cause sont tout à fait déshumanisantes pour ses victimes, qui deviennent juste une brochette de personnes qui se contentent d’hurler en chœur la même chose sur leur lit d’hôpital.
Tara, la petite copine de Willow, sera une de ses victimes, avant d’être sauvée et ramenée à la raison par la magie de Willow. Pendant ce laps de temps, elle sera « folle » et parfois très agressive avec Willow (elle lui donne une gifle à un moment), quand en temps normal, Tara est le personnage le plus doux de la série. On a donc, même à travers Tara, une association « fou/folle » = « commet des violences, difficile à vivre pour l’entourage », alors qu’à côté, on n’a pas d’exemple de violence commise envers les patient.e.s (ou supposé.e.s) du monde psychiatrique.
De plus, la métaphore de manger le cerveau d’autrui semble souligner que les « fous » sont ceux à qui il « manque une case ». D’autant plus que, quand Willow guérit Tara, en réalité elle revole à Glory le cerveau de Tara pour lui rendre, et Glory dit : « Cette sorcière m’a creusé un trou… j’ai besoin d’un cerveau à manger ». Donc il s’agit purement d’un transfert de cerveau : Tara folle, c’est Tara sans cerveau.
Glory est une déesse et a des larbins ; ce n’est donc pas une figure issue d’une classe opprimée. Cependant, elle est, comme Faith et par opposition à Buffy ou sa mère, « vulgaire », avec des nuisettes très courtes, des chaussures argentées, du maquillage prononcé.
Du brillant, du kitsch, du « mauvais goût » pour la méchante au cerveau détraqué.
L’opposition avec Buffy, sa sœur et sa mère, qui ont toujours un habillement connoté bourgeois, avec des cardigans, beaucoup de beige, etc, saute aux yeux.
Buffy, sa soeur et sa mère, à titre de comparaison.
Drusilla, la folle de service
Drusilla est une vampire « complètement folle » pour tous les autres personnages de la série (« elle est tarée, c’est ce que j’aime chez elle », dit Spike ; « j’ai conduit Drusilla à la folie », dit Angel, « nuts » (« folle ») est son surnom à de nombreuses reprises), et on ne sait pas trop ce qu’elle peut en penser, si elle s’en rend compte ou non. Elle est une forme de spectacle à l’intérieur de la série, mais le/la spectateurice n’a aucun moyen de s’identifier à elle. Par exemple, on la voit s’énerver toute seule et commencer à pleurer parce que les fleurs ne lui plaisent pas.
Les crises de Drusilla, un spectacle rigolo pour la série.
Elle est là comme élément comique, ou pour instaurer une certaine ambiance décalée, mais on n’aura jamais son point de vue ni même une représentation cohérente de sa folie. On en a plusieurs éléments très différents qui sont réunis chez elle dans une sorte de bouillie : dons psychotiques (elle a le pouvoir de faire voir des hallucinations à autrui, de voir des choses qui ont lieu ailleurs ou à un autre moment), plus des traumatismes qui l’ont conduit à la folie… mais ses symptômes ne semblent pas être des symptômes post-traumatiques ; je ne prétends pas pouvoir identifier en un clin d’oeil ce qui est un « symptôme » acceptable ou non bien sûr, mais là on a simplement une représentation à base de « elle est folle car toute sa famille est morte assassinée » qui n’est pas du tout développée par ailleurs. Elle ne semble pas avoir un rapport différent avec la mort ou le meurtre que n’importe quel.le autre vampire ; par contre elle a des poupées à qui elle parle, des fleurs contre lesquelles s’énerver, et une bonne propension à sortir des phrases incohérentes pour l’effet comique ou tragico-comique nécessaire à l’épisode. Les symptômes post-traumatiques sont traités chez elle comme des trucs stupides, ou en tout cas risibles et incompréhensibles.
La grosse cantinière folle et meurtrière...
Enfin, je fais un paragraphe sur la méchante d’une épisode parce qu’elle est à la croisée de plusieurs représentations opprimantes : sexisme, classisme et psychophobie, mais aussi grossophobie en bonus.
C’est un épisode où Buffy entend tout ce que les gens pensent, et elle entend, parmi de nombreuses autres pensées des gens du lycée, « demain je vais tous vous tuer ». Ses amis lui demandent, afin d’avoir un indice sur ce.tte meurtrier.e, si la voix est féminine ou masculine, réponse de Buffy : « impossible à dire, c’était à peine humain ».
Le monstre à peine humain : la grosse cantinière pardi !
Dans l’image, celle-ci veut tuer Alexander avec sa hachette ; Buffy arrête son geste.
Buffy : Ok, on va se calmer.
La cantinière : De la vermine. Vous êtes tous de la vermine. Vous venez ici et vous mangez, et vous mangez salement.
Buffy : Je ne crois pas qu’on va régler ça par la logique.
Et elle l’assomme.
Eeuurk une grosse cantinière folle.
Ce n’est pas du tout une méchante importante dans la série, mais c’est un excellent exemple de cas où plusieurs oppressions sont à l’œuvre en même temps et se nourrissent mutuellement.
Déjà c’est une figure de mégère, ce qui combine grossophobie et sexisme (comme souvent quand la grossophobie touche des femmes, où elles sont ramenées à un prétendu manque de désirabilité, et traitées soit comme des éléments comiques soit comme des mégères).
C’est une cantinière donc une des rares figures de la classe populaire que propose la série. Elle vient d’ailleurs avec une combinaison de stigmates classistes et grossophobes : les pauvres sont gros.se.s, et être gros.se, c’est très mal. Ce personnage de la classe populaire, non seulement est encore une fois un personnage menaçant pour l’héroïne bourgeoise, mais en plus, ses caractéristiques de classe sont incorporées à sa « méchanceté ». Ainsi, c’est en tant que cantinière qu’elle compte tuer les élèves du lycée, et la phrase « de la vermine, vous êtes tous de la vermine » qu’elle prononce, opère une inversion complète des rapports de pouvoir à l’œuvre entre des lycéens bourgeois et des cantinières (ces dernières étant en réalité beaucoup plus susceptibles de se faire agresser et traiter de vermine que l’inverse).
De surcroît, elle est présentée comme folle et irrationnelle, dangereuse et incapable de réflexion ou de logique, se baladant avec une hachette à la main. Une telle représentation de la folie, et du traitement qui en est fait par Buffy (« je ne crois pas qu’on va régler cela par la logique » avec une mimique de dégoût), est complètement psychophobe, comme s’il était impossible d’avoir une discussion intelligente et constructive avec une personne « folle » (ou une personne pauvre et « non éduquée », peut-être ?). Encore une fois la folie, la dangerosité, la précarité sont imbriquées voire confondues (dangerosité qui justifie de l’assommer inconsciente sans autre forme de procès et aucune possibilité pour le/la spectateurice de s’identifier à cette figure de « prolo folle »).
Enfin, ce personnage est complètement creux, on n’a aucune explication sur ce qu’il y a derrière cette haine, cette « folie », et du coup quelque part, ce personnage en incarne d’autant plus le « mal », avec la représentation sexiste, grossophobie, classiste et psychophobe qui va avec.
Conclusion
Au cours de la série, les scénaristes opposent Buffy à plusieurs autres personnages, et notamment des femmes « détraquées ». Cette opposition gentille/méchante joue très souvent sur d’autres tableaux : féminité bourgeoise versus prolétaire, saine d’esprit versus folle. Ainsi, si la série peut être considérée comme assez féministe (avec des limitations dont je parle dans le premier article), c’est une « bonne féminité » qui est mise en valeur, mise en opposition avec une féminité « détraquée », « vulgaire », « trop sexuelle », « non éduquée », « hors de contrôle », etc.
Avec ces trois premiers articles je clos une première grande partie qui avait pour but de déterminer qui a le pouvoir dans Buffy. Je vais maintenant me concentrer sur la représentation de la sexualité et sur les modèles de relations amoureuses ou affectives de la série.
Douffie Shprinzel
Edit du 29 mai 2017 : j’ai modifié légèrement le texte (juste des changements de forme).
Autres articles en lien :
- Buffy contre les vampires (1997 – 2003), partie I : une relative inversion genrée des pouvoirs
- Buffy contre les vampires (1997 – 2003), partie IV : la sexualité
- Anastasia (1997) : La révolution russe pour les nul-le-s
Il me semble (mais il faudrait peut-être que je fasse plus attention à mon prochain visionnage) que le côté comique de Drusilla est essentiellement du à la (très mauvaise) VF. En VO j’ai souvenir d’une Dru dérangeante, jamais ridicule. Ça n’empêche bien évidemment pas qu’elle ne soit, à chaque fois, qu’un faire valoir pour Spike ou Angelus.
Quand à la « folie » de Faith, c’est surtout une façon pour les autres personnages de se dédouaner de leurs responsabilités dans son retournement non ? Après son réveil du coma, elle entame (bien évidemment grâce à Angel…) une rédemption, ce qui ne correspond pas au stéréotype de « fou dangereux » utilisé pour Gloria ou Dru.
Au niveau du classisme on peut citer la famille de Xander, présentés comme issus de milieux populaires, alcooliques et violents.
Je ne connais pas du tout la VF en fait 🙂
Quand je dis « élément comique » ce n’est pas forcément à de l’hilarité pure à laquelle je pense, mais elle apporte une sorte d’ambiance décalée, sa folie est juste là pour ça quoi.
Effectivement, lors des tout derniers épisodes de la saison 7, Faith n’est plus folle tout d’un coup (normal : elle redevient gentille…), mais elle est clairement présenté ainsi dans la saison 3 et 4, non ? Je ne sais pas si c’est surtout une façon pour les autres de se dédouaner, j’ai l’impression qu’elle a des scènes où elle est présentée comme purement « folle »/ »sadique »/ »cruelle ». Wesley est montré comme catastrophique dans sa manière de la gérer, mais pas tellement les autres, à mon avis. 🙂
Très juste pour la famille de Xander !
Pour moi, Faith n’a jamais été présenté comme folle au sens clinique du terme. Joyce, en la traitant de taré, l’insulte. Sa « punition », pour autant que je sache, ca a été la prison, pas l’asile. Elle n’a pas été guérit par psychanalyse quoi…
Ha !
Une scène dérangeante me revient en mémoire: celle de la confrontation Faith/Willow.
Je ne me souvient plus quant ca à lieu, sinon dans la saison 3, alors que Faith est devenue méchante. Elle taquine Willow en lui disant « ce n’est pas trop tard, dit moi que vous pouvez m’aider », en mode cynique.
Willow lui répond sèchement que c’est bien trop tard. Elle est vraiment cruelle, limite elle lui cracherais à la fiqure. Et le pire, c’est qu’elle le fait pour les pires raisons et non pour mettre Faith face à ses responsabilités: elle lui en veut parce qu’elle a coucher avec Xanders.
Deux choses: les gentils haïssent Faith, parce que c’est une traitresse. Au fond, c’est pire qu’Angel qui avait perdu son âme. Mais surtout, Faith les met face à leur côté sombre. Willow jalouse que je vient de décrire, mais aussi la tentation pour Buffy de se laisser porter comme Faith…
Pour moi, les héros ne sont pas neutre, ni objectif, ni même juste envers Faith. On le sent dans la série Angel, quant Buffy se dresse en antagoniste lorsqu’Angel tente d’aider Faith…
Je ne dirais pas que c’est une figure de « folle pure » comme Dru qui est vraiment caractérisée par ça, mais la série insiste tout de même beaucoup sur son « instabilité émotionnelle », etc, non ? Et je ne compte plus les « psych », « psychotic », etc…
Je pense que pour pouvoir tenir la « thèse » que Faith illustre surtout à quel point les autres ont merdé, il faudrait beaucoup plus de scènes où Willow (et d’autres) semble agressive, et beaucoup plus tôt aussi, c’est clairement Faith qui commence à faire n’importe quoi plusieurs épisodes avant que les autres ne se comportent de manière pas toujours adorables et justes. Il me semble que la série condamne complètement Faith et non Willow, de manière assez claire tout de même.
Merci de votre réponse, je me suis rendu compte que mon commentaire était redondant et moins exhaustif qu’un autre.
Néanmoins, tous ce que vous décrivez sont autant d’insulte, et ne sont pas plus à prendre au sérieux que les « fils de chienne » qu’on retrouve dans d’autres bouches (pour ne pas citer une insulte bien plus répandue, et plus vulgaire)
Lorsque j’entends un tel sobriquet, tant dans la réalité que dans une fiction, il ne me vient pas à l’esprit de vérifier l’ascendance de la personne désigné ainsi: c’est une insulte, c’est tout.
Peut être est ce problématique. Dans l’exemple que j’invoque, l’insulte est misogyne (on traite la mère plutôt que l’intéressé, et on sous entend qu’une telle ascendance est honteuse) Quant à savoir si c’est le personnage qui est misogyne, ou le personnage qui en est le protagoniste…
En outre, la série nous encourage à une certaine affection pour la Faith méchante. Je me souvient également de Buffy qui attire Wilkins démoniaque en lui signifiant qu’elle à saigner sa chère Faith. Je n’ai pas non plus conservé un trop bon souvenir de la mise de la coma de la méchante tueuse. Peut être qu’il n’y a effectivement pas de reproche pour les héros, mais on nous fait quand même sentir que la situation est triste. Et encore une fois, je suis assez persuadé que le camps des gentils est souvent ternie par Faith… L’incompétence de Gilles, celle encore plus flagrante de Weaslay, la tentation de Buffy, mais aussi l’utilisation vile qu’elle fera de la mise hors d’état de nuire de Faith. La jalousie incompréhensible de Willow… etc…
Sur Faith il me semble aussi qu’on ne nous incite pas à la caractériser comme « folle » au sens clinique, que c’est surtout du domaine de l’insulte. C’est le cas quand la mère de Buffy dit qu’elle a l’air folle, à mon avis c’est peu pertinent de lier ce moment au rouge à lèvre dans une analyse classiste/sexiste : la mère dit qu’elle a l’air folle au vu de ce qu’elle fait, pas parce qu’elle a mis du rouge à lèvre… La scène se fait pour donner l’opportunité à Faith de demander « De quoi j’ai l’air ? » (Faith a toujours mis du rouge à lèvres, cela ne dépend donc pas particulièrement de cette situation) et à la mère de répondre en détournant le propos de la question initiale (ce que souligne Faith dans sa réponse) et la caractériser alors comme folle. Il ne me semble pas du tout que le spectateur soit invité par ce dialogue à faire le lien rouge à lèvre/vulgaire = folle.
Faith est surtout présentée comme un personnage qui « bascule » après son premier meurtre d’humain, pas comme une « folle ». Mais il me semble aussi qu’elle garde tout au long de la série un potentiel de sympathie pour le spectateur. Et cela reste un personnage complexe qui met en évidences certaines fautes des « gentils ».
Victo a écrit : « Sa « punition », pour autant que je sache, ca a été la prison, pas l’asile. Elle n’a pas été guérie par psychanalyse quoi… »
En même temps, une énorme part des gens qui sont en prison souffre d’une maladie psychique (psychose, état-limite, névrose grave…).
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/05/11/les-malades-mentaux-affluent-dans-les-prisons-francaises_1349895_3224.html
Dans ce cas, je doute que la prison ait un effet très salutaire sur les personnes que vous décrivez. ^^
Hors Faith ne vas en prison qu' »apaisez »
De plus, vous brandissez le monde réel pour justifier une série. Étant donnez que le propos de la dites série n’est pas spécialisé dans ces sujets, j’ai bien peu que justement les auteurs sont parti du principe que le système carcérale et sanitaire était juste (que ce soit vrais ou non est un autre débat)
Je demeure persuadé que Faith n’est pas, et n’as jamais été considéré comme folle par les concepteurs de la série. C’est là un procès d’intention.
Je doute que la prison ait un effet très salutaire sur qui que ce soit…
Je ne pense pas que ce soit tellement un autre débat, et si j’avais analysé la série Angel (dans laquelle on voit Faith aller en prison et y rester de son plein gré, paske la prison c’est cool), j’aurais sûrement écrit un paragraphe dessus.
Je ne pense pas que les concepteurs de la série pensent à Faith comme atteinte d’une maladie mentale, mais ça n’empêche pas la psychophobie de s’exprimer. Au final, le traitement des personnes dites « instables », « qui pètent un câble », à qui l’on parle comme à un petit animal apeuré, relève de la psychophobie, que ces personnes soient diagnostiquées tarées ou non. Vous voyez ce que je veux dire ?
Sur le classisme, il y a des éléments intéressants, mais j’ai l’impression que la famille de Buffy représente plutôt cet idéal de « classe moyenne », qui en fait n’existe pas vraiment et est plus de la petite bourgeoisie.
Mais je le souligne, car par ailleurs, l’argent est perçu assez négativement dans le « buffyverse ». C’est plus perceptible dans Angel où le mal absolu est représenté par un riche cabinet d’avocat, mais dans Buffy, le discours sur l’argent, même superficiel, n’est pas inintéressant au regard des valeurs américaines. L’obsession d’Anya pour l’argent et son discours sur la capitalisme comme fondement de l’identité américaine ne sont pas inintéressant. On pourrait considérer que c’est une critique des « nouveaux riches », mais il me semble que dans l’idéal américain, les nouveaux riches sont plutôt valorisés, ce qui n’est pas le cas avec Anya.
Le personnage de Cordélia, qui elle est riche de naissance, est aussi intéressant dans son rapport à l’argent. Elle ne devient vraiment un personnage positif que quand sa famille est ruinée.
Et il y a une image qui m’a beaucoup marquée dans la série. C’est au début de la saison 3 quand, après avoir fui Sunnydale à la mort d’Angel, Buffy se retrouve enfermée dans une mine où des humains sont réduits en esclavage et dépouillés de leur identité. Elle se révolte contre cela en affirmant son identité et pour se battre brandit une faucille et un marteau. C’est plus une révolte menée par un leader exceptionnel qu’un mouvement collectif, mais dans un pays où le mot socialiste est presque une insulte, voir une héroïne mainstream brandir des symboles du communiste mérite d’être souligné.
Oui, on est d’accord, mais moi ça me pose problème justement, cette espèce de « neutralité » qui correspond à des gros privilèges socio-économiques.
Oui mais c’est toujours un peu facile de pointer certains comportements « vénaux », « cupides » chez des méchants (ou pas seulement des méchants, même), mais le cadre reste très bourgeois (de manière invisibilisée) avec une héroïne bien BCBG (même si elle a des problèmes d’argent dans la saison 6), non ? Le classisme ce n’est pas juste l’argent (et d’ailleurs, même en considérant l’argent, faut voir à quelle échelle on se place : le luxe, des problèmes d’argent pour survivre, etc), c’est aussi l’accès aux études supérieures, les beaux quartiers, les métiers valorisés socialement, etc.
Je pensais entre autres à cet épisode en écrivant qu’il y avait des éléments qui me paraissaient plutôt sympathiques niveau classisme, mais ça reste limité à mon avis. Déjà comme vous le dites très bien, il n’y a pas là de mouvement collectif mais une héroïne d’en haut, qui vient libérer les travailleurs mis en esclavage. Même au niveau des vêtements, Buffy garde toute son identité et ses fringues, alors que les autres sont habillés dans une taie d’oreiller (en gros) !
Après je trouve quand même cette scène agréable hein, ça m’a frappée aussi, mais c’est très limité (et puis c’est très ponctuel dans la série, je ne crois pas que Buffy aborde des symboles communistes dans un autre épisode). 🙂
Bonjour !
Ayant grandi avec Buffy et devant beaucoup à cette série, je suis avec attention vos articles (j’ai trouvé le premier à moitié convaincant, le second très largement justifié). Je vous suis d’ailleurs reconnaissant de susciter le débat et d’enrichir ma perspective sur cette oeuvre. =)
En revanche je trouve les interprétations de ce troisième article souvent forcées. Sans citer d’autres exemples que ceux que vous abordez (en accord avec votre méthodologie annoncée dans le premier paragraphe), j’aimerais répondre sur quelques points (point par point en fait).
– Pour Faith : d’accord pour la stéréotypie. Personnage de milieu défavorisé libéré sexuellement, fumeuse, problèmes avec l’autorité, présentée comme « vulgaire » etc. Mais j’ai 2 grosses objections. La première : je n’ai jamais perçu Faith comme folle. J’ai bien conscience que les remarques que vous citez (« she’s a psycho », « psychotic », « she’s unstable », etc.) sont réelles et fréquentes dans les saisons 3/4. Mais je pense qu’elles n’expriment que sa dangerosité et son absence apparente de morale. Elles sont le fait de personnages qui cherchent à se rassurer devant le fait que les choix dont ils sont témoins et qui leur font peur ne sauraient être le fait de quelqu’un de « normal ». Alors certes, c’est psychophobe. Mais je ferais la distinction entre le langage psychophobe et la représentation psychophobe de Faith : le premier est attesté, la seconde est à mon avis une illusion car le doute est laissé quant à la réalité ou non de troubles psychiques qu’elle aurait. On peut penser qu’elle relève de la psychiatrie, auquel cas on peut dans son cas au moins nier « la frontière nette » dont vous parlez (avec raison pour Glory) entre santé et troubles psychiques. Pour ma part je ne le pense pas, et voilà pourquoi : aux moments cruciaux, l’accent est mis sur les choix de Faith, ses désirs, ses besoins (d’affection et de reconnaissance), jusqu’à ses déterminations socio-économiques, et pas sur une quelconque folie qui aurait influencé ses actes. Au contraire, la logique de l’imputation et de la responsabilité joue au maximum avec ce personnage : c’est fondamentalement quelqu’un qui fait « les mauvais choix », ce qui met en relief que Buffy fait les bons. Ca ne marcherait pas s’il y avait une aliénation réelle à l’oeuvre dans lesdits choix : l’impact et le message ne sont maximaux que si elles les faits en pleine connaissance de cause et délibérément. Par ailleurs, la phrase « parallèlement, si un personnage devient un tueur sanguinaire, cela est censé révéler au grand jour une folie jusqu’alors cachée » me semble être tout simplement un contresens. A mon sens c’est exactement l’inverse : c’est en jouant avec le feu qu’elle développe une addiction pour le meurtre, source de ses problèmes et de sa dangerosité. L’addiction est le type même du problème psychologique qui n’était pas « jusqu’alors caché » (même si on est plus ou moins « à risque ») mais qui apparaît suite à la répétition d’un comportement à risque. La culpabilité mal gérée, le goût du sang, la frustration de ses désirs de reconnaissance, tout cela met Faith en situation de grande souffrance et inconfort psychique (pour moi elle s’arrête un peu avant la frontière de la psychiatrie… avant ? après ? dessus ? on peut avoir des avis différents). Pour résumer : oui, il y a une certaine psychophobie latente ; mais la réalité de la folie de Faith est très discutable, en tout cas elle n’appartient probablement pas à une catégorie de fous « qu’on reconnaît physiquement/au premier coup d’oeil ». Et rien, absolument rien, ne laisse penser qu’elle soit neuroatypique. Deuxième grosse objection : je ne pense pas qu’on puisse parler de Faith dans sa période « dark » en omettant l’avenir du personnage. Elle finit par prendre conscience du cauchemar où elle s’est enfoncée, et, aidée par Angel (mais seulement un temps, après quoi elle prend l’initiative), emprunte courageusement le chemin très difficile de la rédemption. Dans ses apparitions suivantes, elle est présentée comme un personnage plus moral et humain que Wesley (saison 4 d’Angel), et fait ensuite office de contrepoids à peu près égal à Buffy en saison 7. Elle est l’un des personnages les plus populaires auprès des fans et complexe aux yeux des critiques, et laisse une image globalement positive. Cela n’empêche pas bien sûr qu’elle puisse perpétuer des stéréotypes ou des représentations regrettables, mais cela limite en tout cas la peur ou le caractère péjoratif qu’on associe à son image.
– D’accord pour le neurotypisme très simpliste de la représentation des fous dans la saison 5. Je ne vous suis toutefois pas sur le cas de Tara, qui à mon avis est plutôt l’exception à la règle (de même que Joyce lors de sa phase de folie passagère) : elle n’est pas perdue en tant que personne, elle est toujours elle-même dans un sens fondamental, même si elle est aliénée, et c’est ce qui justifie l’amour et l’espoir que met Willow à s’occuper d’elle. Elle est certes imprévisible et difficile à vivre pour l’entourage, ce qui est loin d’être le cas de tous les troubles psychiques et contribue à renforcer comme vous le dites « la frontière nette ». Mais ce qui prédomine dans sa représentation, c’est l’amour qui continue à l’unir à Willow et la permanence de leur relation au-delà de l’aliénation. Elle donne une gifle à Willow mais se reprend cinq secondes après et s’excuse avec les larmes aux yeux. Je trouve la phase « aliénée » de Tara assez déchirante à regarder, mais assez belle et en tout cas pas caricaturale.
– D’accord pour le neurotypisme sexiste vis-à-vis de Glory. C’est d’autant plus maladroit que cela reconduit (encore !) le cliché médical oppressif de la femme hystérique et qu’un méchant masculin n’aurait certainement pas été représenté comme ça. En revanche je conteste l’accusation de classisme, qui je trouve vient de nulle part. Elle est certes caractérisée comme « vulgaire » et de mauvais goût, mais à mon avis fait beaucoup plus aristocrate décadente (en cohérence avec son statut de déesse en exil) que prolétaire.
– Complètement d’accord pour Drusilla. Contrairement à Ben (le commentaire au-dessus, pas le personnage de la saison 5 ^^), je trouve assez clair que l’absurdité de ses remarques a un effet comique qui n’est pas dû à la VF. C’est un personnage qui avant tout est victime, mais cela n’excuse ni la répétition du cliché « femme hystérique » ni l’irréalisme et l’absence de prise au sérieux des symptômes.
– Pour la cantinière, d’accord sur la grossophobie. J’aimerais simplement préciser que, si ma mémoire est bonne, l’inhumanité de la voix n’est pas dûe à la personne physique de la cantinière mais au fait qu’elle « était tellement pleine de colère »… La colère et la haine n’ont pas de sexe, et elles déshumanisent – c’est un message que Whedon ne renierait pas. De plus, à mes oreilles l’accusation de « vermines » exprime le dégoût profond qu’a cette femme devant une bande de gamins égoïstes qui lui balancent tous les jours leur mépris socio-économiques dans la tête en refusant de percevoir son humanité à elle. Je ne trouve ça ni une preuve de folie, ni une négation de l’oppression de classe, je trouve au contraire que ça la souligne. Mais par la suite l’épisode ne fait pas grand-chose de cet élément intéressant : et je vous rejoins sur la disqualification de la cantinière, grosse, avec qui il ne faut pas raisonner, et qui réagit irréalistement et avec excès à ses problèmes réalistes et à une injustice réelle – ce qui justifie aux yeux du spectateur la violence employée contre elle pour l’arrêter. C’est dommage.
J’attends avec intérêt ce que vous allez faire sur les relations affectives, il y a beaucoup à dire 🙂
Cordialement !
Merci pour votre commentaire !
Alors pour Glory, ce n’est effectivement pas une figure prolétaire (tout le contraire), si jamais ce n’était pas clair dans l’article je le dis là ! Ce qui me paraît classiste c’est l’association avec un look beaucoup plus caractéristique des classes populaires (maquillage prononcé, nuisettes brillantes, etc), qui fait « kitsch », « de mauvais goût », quand Buffy et sa mère sont beaucoup plus BCBG. Je ne sais pas si la comparaison vous parlera, mais pour moi c’est un peu comme quand on peut identifier de la misogynie dans la représentation d’un perso masculin, même si celui-ci est masculin. C’est ce qu’on fait des caractéristiques des classes populaires / des femmes, la dévalorisation qui en est faite, qui est classiste / sexiste, et ça peut aussi être montré sur une déesse / un homme…non ?
Un peu la même chose pour ce que vous me dites sur Faith : je ne dirais pas non plus qu’elle soit neuroatypique, mais elle est de nombreuses fois associée à une certaine folie (à travers sa dangerosité en plus), et donc pour moi il y a de la psychophobie à gratter, sans qu’elle soit nécessairement neuroatypique.
(D’ailleurs, la psychophobie ne touche pas nécessairement exactement tous les neuroatypiques et rien qu’elleux ; ça, c’est plutôt le neurotypisme.)
Sur la période finale, en fait je vois aussi une certaine psychophobie dans le traitement de Faith, toujours montrée comme assez irresponsable (en tout cas, littéralement incapable de faire ce que Buffy fait, « la preuve » (selon la série), quand elle essaie, ça mène à une catastrophe), mais c’est vrai que c’est plus subtil que ça. Après l’article vise à dénoncer les contre-modèles que Buffy a en face d’elle au fur et à mesure, ce n’était pas un article sur Faith. Mais j’ai quand même pris en compte la fin, parce que j’ai été tentée d’écrire que Faith était « cruelle » et « sadique » en pensant aux saisons 3/4 alors que clairement, avec ce qui se passe dans Angel, ce perso est beaucoup plus complexe que cela 🙂
Je ne suis pas tout à fait d’accord non plus sur l’analyse du kitsh de Glory : personnellement je n’avais absolument pas lié ses vêtements à un mauvais goût caractéristique des classes populaires. Il me semble que c’est votre analyse, dans une démarche qui recherche des marqueurs classistes, qui le voit ainsi, mais que ce n’est pas du tout évident à la lecture de cette saison autrement.
Ces goûts excentriques me semblent en revanche bien montrés comme liés à la folie du personnage, mais la caractéristique « populaire » ne me semble pas pertinente ici.
(et je suis aussi d’accord avec Seto sur le fait qu’il ne me semble pas qu’on indique que Faith avait un « potentiel folle cache », la série me semble au contraire montrer très clairement qu’elle « bascule », et donc qu’elle devient instable, cruelle, etc. après un événement déclencheur (le meurtre d’un humain)
Merci pour cet article, sinon !
Seto a écrit : « Pour Faith : d’accord pour la stéréotypie. » La stéréotypie, c’est la répétition d’un mot ou d’un geste (ou de plusieurs) sans lien avec le contexte. C’est un symptôme courant dans l’autisme et qu’on retrouve parfois dans les psychoses.
« sans liens avec le contexte » ? Hum ? Tout dépend du point de vue.
En tant que personne autiste, j’utilise souvent des phrases tirées de livres, films ou même de mes propres histoires quand j’ai du mal a formuler ma pensée. Certain.e.s peuvent s’en servir pour exprimer une demande (par exemple répondre » Veux tu un verre de lait ? » a « Veux-tu un verre de jus d’orange ? » pour signifier qu’iel n’en veut pas.)ou juste pour se rassurer ( en cela, c’est une part du stimming) .
Bonjour,
Je vous lis depuis un petit moment et je dois dire que je suis de plus en plus épaté par vos analyses. Déjà vos articles sur le Batman de Nolan étaient surprenants de naïveté (« Batman c’est du totalitarisme » ah bon ? sans déconner ? mince alors moi qui croyait que c’était la réincarnation de Sid Vicious), là avec Buffy on touche le fond du problème : vous avez une grille de lecture, justifiable et plutôt pertinente d’ailleurs, mais totalement innocente. On dirait des post-ados qui découvrent un jour que les jolies histoires de Disney n’ont été créées que pour faire du fric… Buffy ça s’adresse au male, blanc, petit bourgeois et geek qui traine sa vision racialisée, sexiste et classisée du monde. Quelle découverte ! Vous tombez de la lune ou quoi ? Autant votre travail pour montrer à quel point le dernier film d’Eastwood n’est pas du tout anti guerre mais profondément pro-militariste est non seulement pertinent mais également tres précis (et nécessaire puisqu’on nous invente un Eastwood limite pacifiste dans les médias), autant parler sur des pages et des pages d’une série formatée pour un certain public (les boutoneux à lunette qui fantasment sur les petites nanas super fortes avec des gros seins avec option phalique pour un transfert plus aisé, merci beaucoup), en glosant sur ce qu’elle est d’évidence, c’est une perte de temps et d’un niveau 1e année de Deug…
Pour vos prochains articles j’ai un scoop : « Le prince de Bel Air » c’est une série avec des noirs mais faite pour les blancs. Et aussi « friends » c’est formaté pour le blanc 20-40 ans. On peut déplorer cet état de fait, c’est autre chose, mais se croire tres pertinent en enfonçant des portes ouvertes c’est exactement le comportement middle-class que vous essayez de dénoncer dans vos pages.
Bonjour,
Je trouve que l’analyse se justifie ne serait-ce que parce que Buffy se présente comme série socialement novatrice, que l’idée de base est d’inverser un cliché sexiste (la blonde tuée dans la sempiternelle allée somnbre des films d’horreur), que Joss Whedon est clairement un réalisateur politiquement et socialement engagé. Et la série remplit son contrat dans une certaine mesure : premier baiser gay sur une chaîne américaine à grande audience (et la relation lesbienne est traitée de manière naturelle et non d’une manière à exciter le spectateur mâle, ce qui n’est pas courant), femmes fortes et indépendantes, etc.
Etant donné le projet socialement novateur et la réussite au moins partielle, il est pertinent de se demander jusqu’où et dans quelle mesure ce projet réussit, et à partir d’où il pâtit par ses préjugés/la nécessité de plaire à un public qui a des préjugés. Non ? 🙂
Donc, surtout, ne soulignons pas pour ceux qui n’auraient pas la même conscience que vous les problèmes de représentation d’une série !
Je ne suis pas du tout d’accord avec ce parti pris !! il est par exemple évident qu’Hollywood (pour faire large donc abusif) écrit des films pour des hommes blancs hétérosexuels issus de classes sociales favorisées. Est-ce pourtant inutile de le mettre en valeur ? Tout le public n’a pas votre conscience, certains sont jeunes, certains naïfs. (Je travaille avec des adolescents : pour beaucoup ce que vous dites n’est pas une évidence, en partie parce qu’on s’attache à leur faire croire le contraire !)
Un discours critique n’est donc jamais inutile, en tout cas jamais pour tout le monde. S’il l’est pour vous, ne le lisez pas !
Il est indispensable que ces discours existent, pour dire « nous ne sommes pas dupes » et/ou « ne soyez pas dupes » et qu’il n’existe pas seulement le discours de ces films/séries mais aussi un discours critique à leur égard. Quand bien même il enfoncerait des portes ouvertes, ça ne fait jamais de mal, vaut mieux le faire que de prendre le risque de laisser une porte fermée.
Je ne suis pas vraiment d’accord avec vous Levelart. Buffy est une série que j’aime énormément et à cause de ça il y a énormément d’éléments problématiques que je n’ai pas vu, voire que j’ai refusé de voir.
Cette série d’articles tombe pile au moment où j’ai décidé de me refaire l’intégrale de la série et je trouve qu’il est fort intéressant d’apporter un éclairage différent du mien.
Cette série m’a toujours été présentée comme étant LA série féministe et elle l’est dans une certaine mesure. Par conséquent, comme l’a rappelé Seto avant moi, je trouve intéressant d’analyser dans quelle mesure cette série est progressiste.
Merci pour votre travail, très intéressant et pertinent. Vivement les prochains articles!
Bonne continuation.
Merci beaucoup 😀
Bonjour ,
Je trouve votre analyse assez superficielle, porutant d’habitude j’adore ce site . La cantiniere représente jsutement la colère liée à l’exlusion sociale la révolte du peuple dans une série justement où les monstres sont symboliquement supposé incarner les frustrations sociales ( cantinère moquée, jeune garçon victime du virilisme, jeune fille ignorée qui devient invisible ) ce sont des allégories. En ce qui concerne la grossophobie Whedon voulait que willow soit jouée par une fille obèse , dans le pilote original c’était le cas mais les producteurs ont refusé .
Drusilla a été rendue folle par Angel , par sadisme pur, l’histoire est une métaphore de la violence masculine, l’analyse est anti patriarcale , Drusilla représente les ravages commis sur l’esprit des femmes par la domination masculine.
Buffy n’est pas une bourgeoise, elle représente plutôt la classe moyenne américaine , son père a abandonné sa mère et ne verse pas un sous à Buffy et à sa soeur lorsque leur mère décède, elle représente dans a saison six la jeunesse déclassée et exploitée par le capitalisme . Cordélia représente la bourgeoisie par contre : égoïste, sans pitié , exploitante et classiste . (C »est quand même fou que vous passiez à côté des messages politique de cette série)
Fauth n’est pas punie parcequ’elle rejette les institutions mais parcequ’elle renonce à son humanité (Faith plus tard obtient sa rédemption,sans jamais renoncer à sa vie sexuelle ou à sa rebellions contre le système ) , c’est un autre message à côté duquel vous êtes passé , de plus la contestation des instance supérieures patriarcales est très largement traitée , Giles et Buffy refusent d’obéir au conseil , la révolte est clairement présentée comme quelque chose de souhaitable et nécessaire .
Buffy est une série profondément féministe et anti classiste , vous ne pouvez pas analyser cette objet sans prendre en compte sa dimension globale et symbolique , l’analyse que vous proposez et très tristement premier degré . C’est bien dommage . J’aurai encore beaucoup de chose à ajouter bien sur mais ce serait trop long . Je vous encourage à explorer le sujet plus en profondeur et surtout à prendre en compte la totalité de l’ouvre avant de tirer des conclusions à l’emporte pièce , analyser un monstre par ci , un vêtement par là , sans prendre en compte les liens entre les choses, la question et la symbolique du monstre, la thématique de la folie sans voir comment elle est expliquée et déconstruite, la subversion des cadres scénaristiques , la réflexion sur le pouvoir des femmes … c’est tout bonnement en dessous. Je suis très déçue.
Je suis ouverte à l’idée que mon analyse soit trop superficielle (on peut toujours creuser plus), mais que la cantinière représente la colère du peuple, alors là, je ne vois vraiment aucun élément qui permette de justifier cela ? Et en admettant que ce soit le cas, ça serait encore pire politiquement ! Puisque la colère du peuple serait alors représentée comme absurde (« impossible de régler ça par la logique »), dégoûtante (la mimique de dégoût de Buffy) et assommée inconsciente par Buffy en trente secondes…
(Pour le reste je pense que j’y ai déjà répondu ici ou dans les autres articles, je ne sais pas si vous avez lu ou non mais bref.)
Il me semble que dans un premier temps la colère de la cantinière puisse être lue comme la colère d’une travailleuse qui se fait exploiter dans son travail, sans reconnaissance, mais que précisément elle devient une frustration agressive (en traitant tous les ados de vermine, elle devient injuste dans un reproche qui au départ peut se comprendre, d’où le « impossible de régler ça par la logique »). Et c’est cela qui me semble effectivement très problématique car cela devient effectivement un discours classiste.
ça me fait penser à l’épisode de Thanskgiving que vous évoquez dans votre article précédent avec un fonctionnement où un discours qui semble au départ positif (mettre en valeur les violences faites au amérindiens, et donc comprendre et légitimer leur colère, ou ici évoquer le mépris des jeunes envers les personnels qui travaillent pour eux) vire dans la direction totalement opposée : cette colère légitime (celle de l’amérindien, celle de la cantinière) se transforme en désir de vengeance et en violence inacceptable et donc réprimée par ceux qui sont au départ pointés comme les oppresseurs (et qui donc, le restent!).
Ce retournement me semble excessivement problématique et je vous rejoins en pensant que c’est « pire politiquement ».
Avec une différence de taille cependant entre l’épisode avec l’amérindien et celui-ci : les torts américains sont évoqués et dénoncés précisément par Willow alors qu’ici personne ne vient essayer de comprendre ou justifier la colère de la cantinière ce qui revient à montrer cette colère comme totalement illégitime.
En tout cas je suis contente que vous évoquiez cet épisode car, même si c’est un épisode très ponctuel qui, à mon sens, ne permet pas forcément de tenir un discours sur l’ensemble de la série, il m’avait choquée et c’est intéressant de pouvoir l’analyser.
(Cela rejoint la difficulté d’analyser une série qui a été évoquée à plusieurs reprises dans les commentaires, d’ailleurs, contrairement à un film : le discours se prolonge sur de très nombreux épisodes, et autant il me paraît évidemment possible de tenir un discours sur le féminisme et sur le sexisme de la série, puisque c’est son objet, et également sur le racisme puisque cela revient à plusieurs reprises, autant sur d’autres sujets et peut être sur celui là c’est moins évident car des éléments très ponctuels (qui vont dans un sens ou un autre) ne permettent pas de tirer un discours global de la série. Mais il reste évidemment possible et important d’analyser ces épisodes en eux-mêmes.
(J’ai été trop longue,désolée)
Le but de ce site est de faire une analyse politique des œuvres, aussi on ne peut pas vous en vouloir d’opérer ainsi.
Ceci dit, cet épisode, qui m’a beaucoup parlé à l’époque, et que j’aime beaucoup, n’a pas de portée politique. Pas au sens social, selon moi.
L’épisode traite du fait que nous sommes tous les exclus les uns des autres. Personne ne se doutent des drames que chacun porte, et personne ne réalise les problème d’autruis. La cantinière est une personne plus âgé, qui a probablement dépassé le point de non retour. Si la parole ne lui ait pas donné, c’est parce que le cas à déjà été traité avec Jonathan. La cantinière est juste ce qu’il pourrais devenir (et la série est assez logique avec elle même, vu que Jonathan abuse de ses pouvoirs dés la saison 4 pour devenir carrément un grand méchant dans la saison 6)
Je suis désolé, mais je n’y vois rien d’autre, et sur ce point précis l’analyse politique me laisse un peu de marbre. J’ai effectivement l’impression que vous viser à côté.
Je prends bien note de votre réponse, je suis désolée d’vaori dit « superficielle » c’était arrogant et désagréable.
Cependant, je maintiens mon analyse , je me place dans la perspective où la question du « monstre » dans Buffy a un sens particulier , définit en amont de la création de chaque épisode . Le monstre dans Buffy permet de transformer les frustrations sociales en y apportant justement une dimension burlesque pour les dédramatiser et permettre de les dépasser. La dimension burlesque est inhérente à l’œuvre, elle est revendiquée par les auteurs , ainsi chaque parias sera décrit de manière burlesque, interpréter l’aspect burlesque comme une moquerie est une erreur selon moi, il s’agit d’un parti prix artistique. La cantinière est une paria elle représente la violence sociale , elle en est victime et devient monstre et bourreau à son tour , à aucun moment la violence des adolescents n’est excusée au contraire , elle est clairement dénoncée : la violence engendre la violence . C’est on ne peut plus vrai d’un point de vue sociologique . Drusilla est une paria, paria du patriarcat , victime de la violence viriliste elle devient monstre à son tour , avant de trouver un autre moyen de prendre le pouvoir par la suite : l’alliance avec une autre paria. Faith choisit de s’unir à la figure patriarcale par excellence : le maire , elle est en réalité ce que l’on peut appeler « une femme de droite » , elle choisit de s’allier à l’oppresseur, elle intègre les attributs du virilisme , psychopathie, violence , absence d’empathie et perd son âme en trahissant son alter égo féminin .Elle trouve sa rédemption par la suite dans la coopération entre femmes en formant et protégeant les jeunes filles d’une menace qui incarne très clairement la religion et le dogmatisme , à aucun moment pour ce faire , elle ne renonce à sa sexualité ou à sa personnalité rebelle , au contraire elle cesse l’agression horizontale contre les autres femmes . Buffy est une œuvre qui s’inspire des thèses radicales , ces aspects sont revendiqués par les auteurs , ouvertement féministes et anti-classistes, qui ont réussit à réaliser en 1996 (!) l’une des séries les plus progressistes qui ait existé . Je tourve que ça mérite mieux que de considérer que si un personnage gros est traité de manière burlesque , il s’agit de « grossophobie », ou que si un personnage de méchant est fou , il s’agit de « psychophobie » . De plus dans la saison 6 on découvre (spoiler alert) que BUffy est probablement elle-même internée en hopital psychiatrique dpeuis le début . Bref , oeuvre passionnante et très riche . Je conseille « why Buffy matters » si une autre analyse intéresse des gens ici.
« La cantinière est une paria elle représente la violence sociale , elle en est victime et devient monstre et bourreau à son tour , à aucun moment la violence des adolescents n’est excusée au contraire , elle est clairement dénoncée : la violence engendre la violence . C’est on ne peut plus vrai d’un point de vue sociologique . »
Je ne vois pas sur quoi vous vous fondez pour interpréter cet épisode de cette manière. Bien sûr, vous avez le droit d’y voir ce que vous avez envie d’y voir, mais dans ce cas, ne dites pas que c’est ce que dit l’épisode. Ou alors expliquez-nous sur quel(s) détail(s)concret(s) de l’épisode vous vous appuyez pour soutenir que l’interprétation de l’auteure de l’article est fausse et que la vôtre est bien plus juste.
Vous dites que « la cantinière est une paria » qui « représente la violence sociale ». Mais à quel moment l’épisode montre-t-elle cette femme comme une victime d’inégalités sociales ? Jamais. La série n’adopte jamais sérieusement son point de vue, et ses « raisons » sont présentées comme totalement incompréhensibles (et au cas où ça ne soit pas assez clair, c’est même explicitement dit par l’héroïne de la série). Donc l’épisode ne nous montre pas une « paria » qui se révolte contre la « violence sociale » qu’elle subit, mais juste une « grosse folle qui pète un plomb ». On a vu mieux en termes de représentation de révolte sociale…
Vous dites également que la violence des adolescents est « clairement dénoncée ». Sur quoi vous appuyez vous pour dire ça ? La seule chose que je vois personnellement, c’est Buffy qui tabasse la cantinière pour sauver des innocents qui allaient se faire découper au hachoir. Donc une violence de classe qui reçoit la bénédiction de la série en tant qu’elle permet de restaurer l’ordre qui avait été perturbé par la « folle ».
A mon avis, il faut en vouloir pour percevoir dans cet épisode une dimension anti-classiste, car tout l’épisode est un modèle de dépolitisation. Je pense notamment à toute la scène qui précède immédiatement celle du combat avec la cantinière. Buffy croit qu’un des adolescents va tirer sur tout le monde avec un fusil à lunette du haut du clocher, et intervient juste à temps pour l’intercepter. Les deux personnages discutent, et pour dissuader l’adolescent, Buffy lui explique qu’il ne doit pas en vouloir aux autres étudiants de ne pas être sensible à sa douleur, parce que tout le monde a ses propres problèmes, même « les plus beaux » et « les plus populaires ». A ce moment, la musique est un peu sérieuse-triste pour montrer que là on n’est pas en train de rigoler. Parce que Buffy c’est de quoi elle parle : son pouvoir qui lui permettait d’entendre ce que pensaient tous les gens lui a permis de se rendre compte à quel point tout le monde souffre, mêmes les dominants (« les plus beaux et les plus populaires »).
L’épisode valide d’autant plus ce discours qu’il vaut aussi pour Buffy. Quand elle lui dit qu’elle « comprend sa douleur », l’ado (qui est victime de harcèlement de la part de ses camarades) lui répond : « c’est sûr que c’est un fardeau d’être belle et athlétique » (« Cause the burden of being beautiful and athletic, that’s a crippler »), et Buffy de lui renvoyer : « Ma vie craint parfois à un point que tu ne peux imaginer »(«My life happens to, on occasion, suck beyond the telling of it. »). Et nous les spectateurices, on le sait qu’elle est effectivement pas facile la vie de Buffy… A tout ça, l’ado harcelé n’a rien à répondre, et donne raison à Buffy.
Ici, on a clairement un discours qui refuse de prendre en compte les rapports de domination qui existent au sein du lycée de Sunnydale, le fait que certains puissent subir une oppression en tant que classe. Non seulement il y a ici l’idée que toutes les souffrances se valent (celles des dominant-e-s comme celles des dominé-e-s), mais il y a une individualisation de la souffrance (celle-ci touche chaque individu en tant qu’individu pris individuellement, et pas du fait de sa position dans une hiérarchie sociale).
« Buffy est une série profondément féministe et anti classiste , vous ne pouvez pas analyser cette objet sans prendre en compte sa dimension globale et symbolique , l’analyse que vous proposez et très tristement premier degré . »
Si être « tristement premier degré », c’est s’appuyer sur l’analyse des épisodes pour essayer de dégager les problèmes politiques qu’il peut y avoir dans la série, et si, à l’inverse, « prendre en compte sa dimension globale et symbolique » consiste à postuler que la série est progressiste a priori sans jamais expliquer précisément pourquoi, et bien personnellement je préfère être « tristement premier degré » …
Pensez à rzgarder l’intégralité de l’épisode. Il y a un discour avant, de la part de l’héroïne.
En outre, je reste persuadé que l’épisode s’adresse à des jeunes et leur demande de prendre en considération les souffrances d’autruis. La dimension sociale que vous prêter l’un comme l’autre me semble un peu déplacé.
Je veut dire: il s’agit d’une personne plus vieille et inséré professionnellement car les cibles, ceux à qui on veut s’adresser, sont des jeunes à la profession en devenir.
Et puis je trouve la démarche un peu malhonnête quand même (Desolé) vous prenez un épisode ponctuel d’une serie, un personnage ponctuel lui aussi ( il sert de chute à l’épisode) et vous le placer dans une analyse d’ensemble. Je sait pas… Au mieux ca devrais s’insérer dans une analyse de l’épisode…
« Je ne vois pas sur quoi vous vous fondez pour interpréter cet épisode de cette manière. Bien sûr, vous avez le droit d’y voir ce que vous avez envie d’y voir, mais dans ce cas, ne dites pas que c’est ce que dit l’épisode. »
Franchement, c’est l’hôpital qui se moque de la charité… ^^’ (cf. l’intégralité de ce site…)
Je dois dire toute mon excitation quand j’ai vu que vous alliez enfin parler de cette série. Pour moi l’une des plus complexes, des plus fines, des plus indispensables qui ait jamais été réalisée.
Et finalement, je suis assez déçue de l’analyse que vous en faites.
Pour une première raison que vous avez énoncé dans votre premier article : Buffy c’est 7 saisons et un sujet de thèse ou de mémoire. Mais à la limite cet argument est mineur car on peut toujours s’interroger sur une œuvre et s’exprimer dessus sans en balayer tous les sujets, le risque c’est par contre d’analyser des faits sans contexte et malheureusement pour vous ici le contexte et de 144 épisodes.
Mais pour moi le principal argument qui fait qu’à mon sens cet article présente des grosses lacunes c’est que vous ne semblez pas être une fan. Et je veux dire fan, pas dans le sens de « aimer» mais dans le sens de « connaitre sur le bout des doigt». Parce que le Buffyverse c’est comme son nom l’indique un univers : c’est 144 épisodes et des BD, c’est des interviews, des subtilités, des secrets dans les épisodes.
Bref mon but n’est certainement pas de vous insulter et j’adore profondément ce site et pas besoin de me rappeler sa démarche que je connais parfaitement, que vous êtes ici pour faire une analyse politique et non pour dire si un film est artistiquement bon ou pas. Je ne suis pas ici parce que je n’aime pas la critique d’une œuvre qui me tient à cœur mais parce que je pense que cette critique manque beaucoup de corps.
Tout d’abord pouvait me dire à quel moment on apprend que Faith a arrêté l’école. On ne connait pas son âge. De plus, il est très clair que le cas de Buffy est très particulier dans la lignée des Tueuses. Elle a non seulement des amis et une famille mais elle va à l’école publique, entre à l’université, à un job. On peut se souvenir de Kendra qui expliquait avoir été élevé par le conseil. Elle a rejoint Sunnydale non pas parce que c’était une délinquante fugueuse mais parce que son/sa observateur(trice) s’était fait assassiné et qu’elle avait fui pour sauver sa peau. Je n’ai pas le souvenir d’un running gag particulier sur le fait qu’elle ne comprenne pas des références culturelles et qu’on veuille nous la faire concevoir comme un esprit peu intelligent de par sa classe sociale.
Quant à l’avis de la costumière sur les vêtements, il ne compterait que si elle répétait des mots des écrivains. Si être habillé de cuir est considéré comme vulgaire alors c’est son avis et des personnages du bon côté de la balance sont présenté portant du cuir.
Le personnage de Faith n’a pas été écrit pour être simplement détesté. A un moment ou un autre elle l’est mais comme quasiment tous les personnages de Buffy. Et cette détestation du personnage ne vient pas du fait qu’elle couche avec des mecs différents tous les soirs et que son métier de Tueuse l’excite mais parce qu’un moment elle fait preuve de lâcheté et que cette lâcheté à des conséquences considérables.
Pour revenir sur cette prétendue punition du destin (aka Joss Whedon) qui la punirait de désobéir aux observateurs, je rappelle ici que Buffy va à maintes reprise leur désobéir et se rebeller jusqu’à les plier à sa volonté et ceci et raconté comme une bonne chose.
En ce qui concerne, la vie sexuelle de Faith, elle n’est pas dénoncée pour ce qu’elle est. Aucun perso ne fait une remarque critiquant son abondance et si elle est insulté c’est plutôt parce qu’elle essaye de tué ces dits persos. Dans la saison 7, elle a une conversation avec Spike, et bien qu’elle soit revenue dans le camp du Bien, cette conversation nous informe que sa vision de la sexualité n’a pas changé et le réal ne nous invite aucunement à voir cela comme une mauvaise chose.
Sur le style de Buffy, vous ne vous servez que de ce qui sert votre argumentation. Le style BCBG de Buffy disparait au fil des saisons (cela signifie qu’on veut nous montrer un personnage psychotique ?). On la voit très fréquemment habillé de cuir, en pantalon et à partir de la saison 5, franchement fini les petite robe rose. Buffy n’appartient pas à la classe bourgeoise, elle appartient à la « middle class » américaine. Et d’ailleurs vous semblez conclure que Buffy méprise les classes populaires au profit des classes supérieur : Devotion (saison 2), toute la saison 3 avec le maire, beer bad (saison 4)…
Sur votre hypothèse sur la psychophobie, j’avoue ne pas être convaincu mais là je pense que c’est plus un problème de perception, que de faits alors je ne rentrerais pas dans le débat
Vous concluez votre article par « Avec ces trois premiers articles je clos une première grande partie qui avait pour but de déterminer qui a le pouvoir dans Buffy » : j’aurai aimé que vous explicitiez très brièvement avec une phrase de conclusion : qui a le pouvoir à votre avis dans Buffy
Merci ^^
Si si, je connais quand même vraiment bien la série, je vous assure. J’ai vu pas mal de bonus, par contre c’est vrai que je ne connais que mal les comics.
Eh bien, quand elle rencontre Willow et Alexander dans la saison 3, elle dit un truc du genre « vous êtes cool ! si j’avais eu des amis comme vous…bon, j’aurais sans doute arrêté l’école quand même, mais j’aurais regretté des trucs ». Et en parlant avec Robin dans la saison 7, elle dit « ah oui, un truc scolaire…j’étais un peu absente lors de cette décennie… ». (Pas mal pour quelqu’une qui ne connaît pas assez bien la série, non ?)
Bein par exemple avec Robin, juste avant qu’elle explique qu’elle était absente à l’école : il lui dit « il trouve ton talon d’Achille » et elle répond « nan, il m’a juste parlée ! quoi, il fait un truc au talon aussi ? ».
Pourquoi ? Les costumes sont là pour illustrer des tas de choses et c’est la costumière qui les choisit, donc moi je trouve ça très parlant. De plus, elle dit « pour Faith, le mot clé, c’était vulgaire », je pense que c’est aussi le mot des scénaristes pour le coup (même si là je ne peux pas être sûre de moi, mais j’avoue que l’avis de la costumière me paraît déjà tout à fait intéressant pour analyser une oeuvre : une série, ce n’est pas qu’un script).
Là je pense qu’on n’est juste pas d’accord, mais ce n’est pas un oubli de ma part, il y a toute une partie dessus dans mon premier article.
Je trouve frappante la représentation de la sexualité dans Buffy (ça sera l’objet d’une prochaine partie), il me semble qu’il y a une très grosse dichotomie entre les gentilles qui ont peu de sexualité et les méchantes qui en ont beaucoup plus, mais bref.
Moi je trouve que son habillement dans le tout dernier épisode est BCBG aussi, en fait.
Les exemples d’une Buffy qui ne comprend pas une référence culturelle sont nombreux si je ne m’abuse? Pourtant elle ne fait pas partie de la « classe populaire ».
En ce qui concerne la vie sexuelle de Faith prétendument condamnée par la série: Buffy elle même connaîtra une vie sexuelle plutôt mouvementée à partir de la saison 6, s’engageant dans une relation faite de violence et de jeu de domination avec Spike, pas très BCBG tout ça.
Concernant le look de Buffy en lui même, vous faites preuve d’une sacrée mauvaise fois je trouve, tant il est changeant. Entre les minis jupes en cuir, les pantalons de joggings, les bustiers à fleurs et les chemises trop grandes, difficile de sortir une tenue ‘typique », si ce n’est peut être le fameux pantalon de cuir rouge, mais je pense qu’on s’en souvient surtout parce que c’est la tenue qu’elle porte sur les pochettes de DVDs et un bon nombre d’affiches et autres produits dérivés. Je ne pense pas que l’on puisse qualifier le pantalon en cuir rouge de « BCBG ».
Quid de Buffy qui travaille dans un fastfood parce que la maison qui lui a été léguée dans la petite ville de Sunnydale ne vaut rien? Parce que maman n’est pas si riche et qu’elle galérais déjà pour payer les factures de son vivant?
Quid d’Alex qui ne va pas à l’université et travaille dans le bâtiment?
Quid de Gilles le Bibliothécaire d’un lycée de petite ville de province qui devient proprio d’une petite boutique de magie sans clients?
Pourquoi lier la vulgarité à la classe populaire par défaut? Je suis fille de prolétaire moi même, je suis serveuse pour vivre, j’évolue dans un milieu prolétaire, je ne nous sens pas visées, ni moi ni ma « classe » par les vêtements ou l’attitude de Gloria, qui, cela dit en passant, ne me semble pas plus « vulgaire » que buffy. Je n’ai jamais considérée Buffy et sa troupe comme étant bourgeois sous prétexte qu’ils ne sont pas mal fringués ou violents ou bêtes ou ‘ »non éduqués » ou je ne sais quoi encore.
Le lien entre vulgarité et pauvreté est selon moi le résultat de décennie de représentation classiste au cinéma et à la télévion (exemple : les Tuches, pauvres = beaufs, pauvres = bêtes, pauvres = vulgaires ), crime dont ne s’est pas rendu coupable Buffy, bien au contraire.
Je n’ai jamais considéré Faith comme « folle » ou même « méchante », j’ai toujours eu beaucoup d’empathie pour se personnage. Etant adolescente je me suis même beaucoup identifiée à elle, ses doutes, ses questionnement se rapprochaient beaucoup des miens. Vous partez du principe que le spectateur va forcément adopter le point de vue des personnages principaux mais c’est faire preuve d’une totale méconnaissance de mécanisme d’écriture selon moi. De même ce n’est pas parce qu’un personnage fait un « mauvais choix » que la série condamne ce personnage pour autant. Faith fera toujours partie de ces personnages qu’il est impossible de catégoriser « negatifs » ou « positifs » tant il sont complexes, il en va de même pour Buffy d’ailleurs. Buffy n’est pas parfaite, elle commet des erreurs, elle se montre égoïste, cruelle, méchante parfois, comme tout le monde, la série ne cautionne pas forcément ses actes et n’érige pas le personnage en exemple à suivre.
Buffy n’obéit pas à Gilles pendant que Faith jouit de sa liberté, buffy est consciente (parfois) de sa responsabilité de tueuse et du pouvoir que lui confère sa force surhumaine et du fait qu’elle ne peux pas (toujours) faire ce que bon lui semble, probablement grace à son entourage, au fait de ne pas être seule, contrairement à Faith, qui elle, souffre d’une peur de l’abandon qui l’amènera à suivre aveuglement la seule personne qui lui donnera l’impression d’être aimée : le maire.
Faith ne tourne pas « mal » parce qu’elle est pauvre, mais parce qu’elle est seule, perdue. Buffy voudra l’aider dans une premier temps avant de réaliser qu’elle en est incapable. Peut être n’avez vous jamais eu l’occasion de croiser sur votre route une personne victime de ce genre de problèmes et de vous rendre compte que vous êtes incapable de l’aider malgré toute la meilleure volonté du monde. Personne ne parle de folie ici, mais de traumatismes, de peurs, de névroses, de dépressions.. bref..
J’ai l’impression que vous mettez de coté tout les éléments qui n’irait pas dans le sens de votre analyse. Et ça me dérange d’autant plus que Buffy mérite mieux que ça.
Enfin bref, je salue le travail de recherche, mais je suis en désaccord.
J’ai déjà répondu à toutes ces remarques soit dans les commentaires soit dans les autres articles (pour l’histoire de Buffy et Spike par exemple), je vais donc aller vite.
Pour Alex : oui en effet je l’ai laissé de côté dans mon analyse, déjà parce que j’ai laissé beaucoup de choses de côté dans mon analyse dont j’ai clairement dit qu’elle ne visait pas à l’exhaustivité, car Buffy pourrait remplir trois thèses facilement et que j’ai décidé de m’arrêter à cinq long articles, ne traitant pas l’intégralité de tous les aspects de tous les persos de la série. Je pense qu’Alex représente avant tout le « type normal » et que sa classe sociale, même si elle transparaît lors de quelques répliques, n’est pas un élément fondamental du personnage (moins que sa masculinité par exemple). Mais j’aurais effectivement pu en parler.
Dans le cas de Faith en revanche, je suis désolée mais je n’invente rien, l’actrice dit elle-même que c’est la « tueuse de la classe ouvrière », la costumière que le mot-clé pour l’habillement de Faith est « vulgaire », et on a une série de blagues du type « il cherche ton talon d’achille – quoi il fait un truc au talon ? – non… c’est une expression… – ah, un truc d’école. J’étais absente cette décennie ». Elle est traitée à de maintes reprises de « psycho slayer », qualifiée « d’instable ». Bref, moi aussi j’aime beaucoup Faith et m’identifie beaucoup plus à elle qu’à Buffy, n’empêche que le traitement de la série consiste à l’opposer à Buffy pour montrer comment Buffy aurait pu mal tourner (et encore une fois, pas ma faute, hein, c’est le rôle évident du personnage et complètement assumé par l’équipe des scénaristes dans les interviews). À mon avis, tous ces éléments sont liés, comme je l’explique dans l’article — libre à vous de partir sur une autre analyse pour ce dernier point mais non, je ne suis pas de « sacrée mauvaise foi » en listant les éléments du personnage ci-dessus, c’est au coeur du perso de Faith d’être prolo et d’être « instable psychologiquement ».
Bonjour et merci pour
1/ Le site en général
2/ cette série d’articles, j’ai hâte de lire la suite !
Globalement d’accord avec les prémisses de ces articles, je contesterai quelques points de détail :
Je suppose que vous serez d’accord qu’un produit culturel tel que Buffy étant une oeuvre profondément collective notemment dans son écriture, on peut supposer que la sensibilité des auteurs aux problèmes de genre, de classe, de race est hétérogène et que Joss Whedon n’ayant pas un contrôle absolu sur l’écriture, On ne peut pas lui prêter a priori une certitude de cohérence, et que les quelques contre-exemples que d’autres commentateurs ou moi ont soulevé ne peuvent souvent que conduire a des « des fois oui des fois non » sur les connotations idéologiques de la série, dont l’intentionnalité est difficile à démontrer.
Ceci dit, Comme Ben, l’appartenance à la classe populaire de Xander est très significative (l’explication étant peut-être que je me suis beaucoup identifié à Xander)Et compense grandement le classisme exercé sur Faith. Il es d’ailleurs beaucoup plus explicite et développé.
Les deux ou trois premières saisons mettent en scène une opposition entre cools et freaks (les héros en étant) qui recoupent parfois une opposition de classe. Cela passe avant tout par le personnage de Cordelia, dont la richesse (et la beauté) est un outil pour renforcer l’exclusion volontaire des « loosers » :(« i could dress more like you, Xander, but, oh, my father HAS a job ») Le fait que cette aspect soit porté par une fille, au travers des vêtements et de l’apparence n’est pas sans poser probléme toutefois. Il n’en reste pas que Cordélia est, comme Glory ou Harmony, présentée comme à la fois riche et vulgaire dans ses tenues… Sauf, comme par hasard dans la saison 3 ou elle est plus élégante, et laisser le monopole du vulgaire à Faith. (donc je ne sais pas si je suis d’accord avec votre analyse en fait…)
Des épisodes ont été mentionnés plus haut qui par leur intriguent remettent en cause les classes dirigantes très riches (mais pas la « middle »class, qui ne veut pas tant dire moyenne que ça en amérique mais plutôt « bourgeoisie »)
Par ailleurs et sans disposer de statistique exhaustive, les tenues de Buffy sont ben plus variées que les exemples choisis (:)) Et le premier épisode contient un joli moment à ce sujet, quand Buffy essaye deux tenues devant son miroir (et parle à son reflet « hi ! i’m an enormous slut (changes) « hello, do you want a copy of the watchtower ? ») Il lui arrive aussi de dire qu’elle doit aller enfiler qqch de plus « slutty »
Pour poursuivre sur les insultes, Buffy en reçoit un bon paquet et elle ne e paraît pas plus épargnée que Faith à ce niveau. Je l’ai personellement lu comme une critique de ces insutes mêmes, vu leur récurrence.
Ayant pour ma part perçu la présentation de la sexualité des personnages féminins comme un assez choutte modèle pour beaucoup de raisons, j’ai hâte de lire la suite
Merci à vous !
Je suis d’accord : la série n’a pas été toujours écrite et réalisée par les mêmes personnes et est assez souvent incohérente dans son propos politique !
Je ne pense pas qu’il « compense », dans le sens où ce qui me pose problème, ça n’est pas que l’opposition méchante-prolo / gentille-bourgeoise, ce sont les stéréotypes, la manière de (ne pas) traiter les privilèges de classe, etc…de même que le fait d’avoir un ou deux persos noirs plutôt sympas et non clichés ne compense pas les représentations très racistes de la série…je ne sais pas si je suis claire ?
Oui, j’avais besoin d’illustrer mes propos donc j’ai pris un épisode où ça me frappait, mais c’est quand même bien récurrent dans la série, à mon avis.
On ne donne peut-être pas le même sens à « compenser ».
Du point de vue de l’étude, qui est me semble-t-il celui du site, en effet il n’y a pas lieu de compter les points et de faire un bilan total type « telle série a 13 points classisme et 8 points anti-classisme, total -5 donc cette série est classiste un point c’est tout »
Mais l’importance des messages transmis par une objet culturel passe je crois par sa valeur de modèle dans la formation des esprits à tout âge. Et pour parler de mon expérience personnelle de spectateur adolescent à l’époque, je me souviens que le personnage de Xander, pas populaire et pauvre, m’avais touché, et j’avais apprécié d’avoir un personnage qui a des problèmes d’argent et de travail. Et je n’ai pas eu, tant le personnage de Xander est plus important que Faith dans la série, la sensation que les conflits entre classes sociales étaient occultés, bien qu’ils le soient en effet s’agissant de Faith
Pour avoir vu la série, je n’adhère pas du tout. Si on considère le classisme comme un genre de continuité pauvre-riche, Glory est bien plus dans le « riche » que Buffy. C’est parce que cette continuité pauvre-riche n’existe pas : il y a des cultures différentes, oui, mais Buffy n’est pas riche, elle a suffisamment pour vivre et voilà.
Je rejoins d’ailleurs les autres commentaires quant à Drusilla : elle n’a rien de ridicule en anglais. Elle a l’air démunie, privée de tout moyen d’action. Et si Angel l’a brisée, ce n’est pas de la psychophobie de le dire (je doute que les auteurs aient une peur panique de la psycho ?) parce qu’il y a bel et bien des gens qui se retrouvent brisés psychologiquement. S’il fallait éviter de dire ça, alors tout un pan de la vie des gens serait interdit de parole.
Au final se pose la question : quelle méchante serait féministement acceptable ?
Ce que ça n’est pas…?
Buffy a des gros privilège de classe : elle peut aller à l’université, déjà; elle habite dans une grande maison d’un quartier résidentiel en Californie (je pense que c’est voulu par la série d’ailleurs, le côté un peu kitsch des vampires à Beverly Hills), etc.
Je ne pense pas du tout que ce soit le message de la série, je viens de regarder un bonus de la saison 2, où on voit des interviews de Marti Noxon et Joss Whedon sur Drusilla, et l’état d’esprit est, de manière pas cachée du tout, « elle est drôle [fun] parce qu’elle nous permet de délirer un bon coup ».
Drusilla est une vampire non? Ce qui est représenté dans la série comme l’incarnation du mal puisqu’ils n’ont plus d’âmes. Si elle est frappadingue c’est d’abord pour cette raison. Dans ce cas, la folie de Drusilla est complètement HS à nos concepts humains psychanalytiques, c’est fort probable qu’elle le soit devenu juste parce qu’elle n’arrive pas à boire du sang à la paille..
Après je vous laisse le loisir de dire que dans cette logique, les créateurs critiquent violemment les malades. J’y répondrais que c’est faux puisque Buffy est psychotique (je ne connais pas le bon terme à utiliser), elle rêve d’une vie alors qu’elle est internée dans un hôpital psy.
Oui et les fables de la fontaine sont sur des animaux…
Déjà, c’est une possibilité laissée par la série mais pas plus, à mon avis.
Je trouvais effectivement cette épisode intéressant du point de vue de la psychophobie, mais ça n’est pas non plus hyper exploré par la série, et puis pareil que plus haut, ça ne « compense » rien du tout. Y’a plein d’éléments différents dans Buffy et de la psychophobie à de nombreuses reprises, à mon avis.
Non, ils sont la représentations des ressentiments humains, tout comme les vampires de buffy puissance mille. Seulement les monstres dans la série de Whedon caractérisent ce qu’il y a de plus mauvais, de plus aberrent chez nous. Merci de répondre aussi promptement avec des arguments aussi massues.
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A mon avis, ce n’est pas une possibilité, l’épisode se termine sur la réalité, c’est montrer très clairement. Après libre à vous de faire comme Buffy et d’entrer dans l’imagination et surtout dans son fort intérieur (son âme). Ce que tout l’épisode demande de faire aux spectateurs.
Les « community colleges » américains sont l’option bon marché des jeunes américains qui n’ont pas les moyens d’aller dans une grande uni ou qui n’ont pas obtenu de soutien financier autrement. Ils ne sont pas chers, non.
http://www.topuniversities.com/student-info/student-finance/how-much-does-it-cost-study-us
=> 18’000$/an pour étudier quatre ans en moyenne, c’est 1500$ par mois tout compris. Pas gratuit, mais pas excessif.
Et puis la ville ou vit Buffy est décrite comme petite (il y a un seul bar, peu de magasins) et beaucoup de place à disposition : dans ces cas-là, non, une petite maison de deux étages avec trois chambres au premier et un peu de jardin n’est pas un luxe intersidéral puisque le terrain n’est pas cher et qu’il y a la place.
Côté France, ça reviendrait à dire que toutes les personnes qui vivent à la campagne ou dans les zones résidentielles autour des petites villes sont bourgeois. C’est insultant (et si tu t’y intéressais, tu verrais que plein de gens qui ont peu de moyens déménagent justement dans ce genre de lieux parce que la vie y est meilleur marché et qu’ils peuvent offrir une enfance plaisante et sûre à leurs enfants, en ayant une maison, des espaces verts, un environnement calme. Il faudrait dénoncer ça, non ? C’est un privilège indû. ).
Bon, dans le commentaire précédent vous me disiez que c’était moi la psychophobe de parler de psychophobie, maintenant je suis insultante de dire que Buffy a des privilèges de classe…ça va continuer longtemps, là ?
Aller à l’université est un privilège de classe :
– déjà, même la série reconnaît que Buffy est privilégiée économiquement puisqu’Alexander et Cordelia n’ont pas les moyens d’aller à l’université et c’est traité par la série
– outre l’argent, aller à l’université est un privilège d’un point de vue plus « socio-culturel », au sens où il faut se sentir concerné.e, quelque part, pour y avoir accès. Avoir accès (matériellement, mais pas seulement) à des ressources, savoir qu’on peut choisir d’en profiter, oser franchir le seuil d’une bibliothèque (ou même juste d’un magasin bio), se sentir légitime dans ces endroits-là, c’est un privilège de classe.
Je n’ai pas dit que la maison était un luxe intersidéral mais la marque d’un privilège. Non, ce n’est pas si accessible pour tout le monde d’avoir une maison spacieuse dans une banlieue agréable avec des espaces verts.
Bizarrement, quand je faisais remarquer le manque de personnages racisés dans la partie II de l’article, on me dit dans les commentaires que vue la banlieue chic dans laquelle Buffy habite, ça ne serait pas « réaliste », et maintenant que je parle de classe, bein tout d’un coup Buffy n’est pas du tout privilégiée…
« 18’000$/an pour étudier quatre ans en moyenne, c’est 1500$ par mois tout compris. Pas gratuit, mais pas excessif. »
sans rire ? 1500€ par mois, pas excessif ? Pour info le RSA c’est 400 balles…
Oui gr, cela montre bien qui sont les lecteurs et rédacteurs de ce blogs: une petite bourgeoisie aisée qui se la joue intellectuellement en voulant faire des pseudo-analyses de gauche mais dont les a-priori grotesques en disent plus long sur leur arrogance de classe que sur leurs objets « d’analyses ».
Merci pour les généralisations abusives…
…et complètement insensées 🙂
Bonjour bonjour à toustes!
Si j’ai trouvé pas mal d’éléments intéressants dans cette troisième partie très intéressante du point de vue de la stigmatisation des personnes neuro atypiques, j’aimerais faire une remarque quant à l’analyse anticlassiste du personnage de glory. Si la volonté de souligner la classe sociale de faith via ses vetements « vulgaires » (selon les mots de la costumière donc), je ne pense vraiment pas que la meme analyse puisse s’appliquer a glory. Comme cela a été souligné, il s’agit d’une déesse nous apparaissant sous la forme d’une femme correspondant aux canons de beauté hégémonique, mais il m’est toujours apparu très clairement que les spectateurices étaient invitees a la considérer plutot comme « glamour ». On la voit tres souvent prendre soin d’elle, face à unmiroir ou dans un bain a bulle, Toujours en escarpins et souvent en rouge (une couleur communément liee a la passion et l’érotisme bien sur, mais aussi au glamour hollywoodien et à la figure du diable), et puis difficile aussi de passer à coté du choix meme de son nom; gloire. Et s’il y a lieu de l’opposer a buffy, l’intention scenaristique est à mon sens plutot de faire ressortir sa vanité (un trait commun à la majorité des figures divines du buffyverse) et son égoïsme (son but est de regagner son trône dans sa dimension démoniaque au prix du sacrifice d’une enfant et de la terre entière), une opposition qui se construit tout au long de la saison entre les deux antagonistes jusqu’à la culmination du sacrifice final de buffy. Un peu a la manière d’une cordelia avant le développement de son personnage, j’ai l’impression que le but est de nous présenter une antagoniste que, toute proportion gardée, buffy AURAIT PUdevenir.
Merci 🙂
Je crois que j’aurais dû plus insister dessus dans l’article parce que cette réaction revient souvent : oui, Glory est carrément une figure de pouvoir. Et elle n’est pas dévalorisée en tant que pauvre/issue de la classe populaire, ça serait absurde.
Cependant, ses vêtements, sa manière de parler ne sont pas si typiques de la classe dominante : elle a une manière d’être excentrique, avec peu de vocabulaire (mais ça c’est mélangé à sa folie, également, elle a du mal à trouver ses mots parfois), un maquillage prononcé, elle a quelque chose de kitsch, de cheap. Alors c’est plus ou moins marqué selon les scènes, c’est vrai. Mais vous voyez ce que je veux dire ?
Au final, je vois une opposition classiste à Buffy ou sa mère qui ont des vêtements bien coupés, beiges, qui s’expriment de manière beaucoup plus « élégante ».
Merci pour ce travail monumental que vous avez accompli ! Ces 3 articles ont été passionnants à lire !
Merci beaucoup ! 🙂
Bonjour !
Tout d’abord, bravo pour ce travail de fond.
Pour ma part, je n’ai que deux questions succinctes à te poser, faute de temps pour vraiment étayer mon propos, en revanche je lirai ta réponse avec une grande attention, sois en sûre.
– concernant le mépris de classe, que penses-tu de la représentation de Buffy lorsqu’elle est elle-même confrontée à de gros problèmes d’argent, et qu’elle se retrouve contrainte de travailler dans un fast-food, par exemple ? Personnellement, j’ai trouvé cela très juste, et sans aucun mépris de classe… en plus, même si elle en chie, elle refuse l’apitoiement et fait face à la situation avec beaucoup de courage, sans jamais se la jouer BCBG
– à propos de la psychophobie, qu’aurais-tu à dire de l’épisode dans lequel Buffy souffrirait en réalité de gros troubles mentaux jusqu’à être internée, impliquant que son statut de tueuse et tout ce qu’on voit depuis le début de la série ne serait qu’un fantasme créé par ses troubles ?
Il me semble que la fin de cet épisode est assez ouverte, en plus…
Merci d’avance pour ta réponse !
Merci beaucoup pour votre commentaire, ça me fait très plaisir !
Je vais essayer de répondre à vos questions mais je ne suis pas 100% sûre de moi, elles me semblent d’excellentes questions et d’autres gens pourraient sans doute faire de meilleures réponses que moi 🙂
J’ai trouvé que c’était intéressant et je n’ai effectivement pas ressenti de mépris vis-à-vis de Buffy sous prétexte qu’elle aurait des problèmes d’argent. Et je trouve que ce n’est pas non plus « romantisé » : elle a des problèmes d’argent, c’est montré comme démoralisant, chiant, pénible, et ça ne m’a pas paru aseptisé / éthéré (vous voyez ce que je veux dire ?). Je ne suis pas sûre de moi à 100%, ayant personnellement le privilège de ne jamais avoir eu de gros problème d’argent.
Après, j’ai quand même dit dans l’article que Buffy était privilégiée sur le plan de la classe pour deux raisons :
– La classe ne se résume pas qu’à l’argent; Buffy a une présentation, une expression orale, un accès à la « culture légitime » privilégiés.
– J’ai aussi l’impression que c’est très différent d’avoir pendant quelques mois des problèmes d’argent au début de l’âge adulte, entre une enfance/adolescence très privilégiée et une position de leadeuse à la fin; et d’être pauvre depuis l’enfance, de parents pauvres, avec une reproduction des métiers sous-payés…non ?
Cet épisode m’a beaucoup plu (et à titre personnel, en tant que neuroatypique, beaucoup parlé). Après, c’est vrai que moi je préférais la version où Buffy ne soit pas dans un hôpital psychiatrique, non pas parce que je trouverais problématique qu’elle y soit, mais parce que dans ce cas-là, ça voudrait dire que le médecin et les parents de Buffy ont raison, sont les « gentils », alors qu’ils l’ont internée de force, l’attachent, lui parlent de manière condescendante (voire parlent d’elle à la troisième personne quand elle est là, non ?). Et donc, des deux lectures de l’épisode, du point de vue de la psychophobie, je préfère nettement celle où Buffy s’en sort avec l’aide de ses ami.e.s que celle où les gens qui l’aiment l’internent de force « pour son bien ».
Oui, la série laisse assez clairement cette possibilité ouverte !
Mais je pense qu’il ne faut pas trop extrapoler sur le reste de la série non plus, parce que c’est un épisode très particulier, et que dans le reste de la série, Buffy est quand même carrément une figure de fille/femme « saine d’esprit », « normale » (en opposition à des méchantes beaucoup plus « délurées », excentriques, « malsaines »).
Voilà, j’espère que je n’ai pas dit trop de bêtise 🙂
Entièrement d’accord. Ca n’a rien à voir.Mais alors RIEN DU TOUT(Au passage, c’est dommage que vous n’abordiez pas plus souvent les problèmes sociaux sur ce site).
Cet épisode, je l’ai détesté. Parce qu’il sous-entend que la « suspension d’incrédulité » du spectateur n’était pas fondée. Ou, plus clairement, que les scénaristes prenaient le spectateur pour un con depuis le début. « Mais tout ça n’était qu’un rêve, un délire »… Décidément, non
Merci pour cet article. Même si je n’ai quasiment jamais vu Buffy (pas sûre d’avoir un jour vu un seul épisode en entier, pour tout dire), le sujet de la psychophobie m’intéresse particulièrement.
Au sujet de la « folie contagieuse », c’est une peur fréquente qu’on retrouve dans bon nombre de sociétés. Ca me fait penser à une réflexion (par une femme faisant des études médicales, en plus) comme quoi en hôpital psychiatrique, on ne devrait pas mettre les gens qui sont « juste dépressifs » avec ceux à qui, je cite, il « manque une case » (sous-entendu les psychotiques).
Au sujet du statut social et économique de Buffy, je suis assez atterrée par le fait que pour nombre de gens, vivre dans un pavillon en banlieue, aller à l’université et avoir un petit problème d’argent une fois dans sa vie, lorsqu’on est étudiant-e, ce ne serait absolument pas être d’une classe privilégiée. Et quand je lis « c’est 1500$ par mois tout compris. Pas gratuit, mais pas excessif », pour justifier que celui/celle qui peut les payer, ces 1500 dollars, ne serait pas du tout d’une classe bourgeoise, j’avoue avoir fait un bond. Mais bon, c’est relativement courant, dans la petite bourgeoisie, de s’auto-déclarer « classe moyenne », et de trouver « insultant » le fait qu’on souligne le privilège dont ils/elles bénéficient. Tiens, ça me fait penser aussi aux gens qui « ont des problèmes d’argent », et quand tu creuses un tout petit peu, ils/elles affirment sans sourciller « ben oui, j’ai même dû taper dans mon épargne ».
Merci ! Ben j’ai prévu d’en écrire d’autres sur ce thème 🙂 mais par contre c’est pas pour tout de suite, faut déjà que je termine la série d’articles sur Buffy ^^
Oui, tout à fait ! (Cela dit, je me demande si, pour les hôpitaux psychiatriques, il n’y a pas de réelles questions à se poser sur quels malades se côtoient et risquent d’empirer mutuellement leurs situations ?)
Merci, ça me rassure ^^
C’est un peu dommage d’aborder la question de la maladie mentale dans la série sans aborder le fait que l’ensemble de la saison 6 est une métaphore de la dépression.
Buffy est ressuscitée, et se sent complètement en décalage avec le reste du monde, comme si le monde bougeait sans elle. Toute la saison suit son cheminement, avec une tentative de suicide dans l’épisode musical(6.7, « Once more with feeling ») (qui passe un peu inaperçue au milieu des chansons). Elle n’a aucune envie de se battre, sa chanson d’ouverture c’est « going trought the motion », et au lieu de vouloir sauver sa sœur, elle veut simplement prendre sa place en enfer (donc mourir).
Par la suite, on a une lente remontée à la surface, avec des difficultés. L’épisode 6.11, « Gone », ou elle devient invisible et veut échapper à sa vie, le 6.17, « normal again », ou on ne sait plus au cours de l’épisode si l’univers de Buffy est réel ou le fruit des hallucination d’une jeune fille hospitalisée en HP. Bref, il y a tout de même toute une saison qui traite du fait que la maladie mentale est un phénomène qui peut toucher tout le monde, donc pour le côté stigmatisant, je suis dubitative.
Je reconnait volontiers que la série stigmatise Faith en la désignant comme « mentally instable », néanmoins ce qu’on lui reproche ce n’est pas sa « folie » en tant que tel, c’est le fait de tuer des gens innocents, et en quelque sorte de refuser de se soigner (ce qui ne me semble pas un si mauvais message à diffuser, lorsqu’on parle d’une personne dont le comportement conduit au meurtre)
Bon sinon pour le débat sur les frais de scolarité de UCSunnydale : le choix d’avoir fait de ce college une UC est pas anodin. Ce sont les universités publiques californiennes qui, jusque dans les années 90, constituaient les structures d’éducation supérieure les moins chère aux US, un projet d’université publique destinée à un plus grand nombre de personne. Les frais ont commencé à monter fin années 80-début 90 (désengagement du gouvernement dans le système éducatif supérieur) mais on s’en est vraiment rendu compte depuis 10-12 ans (parce que tant que ça augmente lentement et moins qu’ailleurs, on accepte plus ou moins). Bref, dans l’esprit des créateurs de la série dans les années 90, y a un choix de montrer le type de « college » le plus accessible, pas une univ privée avec une facture annuelle à 5 chiffres. (Mais bien sur, l’éducation supérieure n’est globalement accessible qu’à une certaine classe moyenne, mais si on voulait montrer des gens pauvres accéder à l’université, j’imagine qu’on pourrait dire que ça invisibilise le fait que cette population est notoirement absente de ces établissements…)
Si l’on voulait montrer des gens pauvres aller à l’Université (même si ce n’est « qu' »une UC), on pourrait. On pourrait voir Cordélia, par exemple, chercher des prêts étudiants, se battre pour avoir une bourse. Et on pourrait aussi voir ces jeunes gens échouer à obtenir ces prêts, ou ces bourses. Mais ce n’est pas le propos de « Buffy », me semble-t-il.
Bonjour,
J’ai adoré vos articles sur Buffy qui est une série que j’apprécie énormément mais qui comporte beaucoup de lacunes et d’aspects très très problématiques.. Je trouve ça trop cool que vous ayez pu développer tous ces aspects, notamment le féminismes « incomplet », le racisme et le classisme de la série.
Par contre j’ai une question, pourquoi ne pas avoir traité de toute la saison après la mort de Joyce, dans laquelle Buffy travaille et notamment dans un fast-food ? Cela fait longtemps que je n’ai pas regardé la série en entier, mais il me semblait que c’était assez positif de voir comment le manque de tunes influait sur sa vie, ses relations etc.
En tous cas c’est un super article, merci !
Je rajoute un petit truc dans mon commentaire, je ne pense pas que Buffy fasse partie des classes populaires, sa mère est conservatrice dans un musée, elle est donc issue des classes supérieures. Par contre je me disais que cette saison aurait pu être analysée, notamment en terme de classisme 🙂
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre commentaire, ça fait plaisir !
Buffy contre les vampires est une série très riche et complexe. Ce ne sont pas toujours les mêmes scénaristes et réalisateurs qui ont fait les épisodes de Buffy, et on sent parfois des sensibilités politiques différentes selon les épisodes. Il est vrai que quelques scènes peuvent être intéressantes en termes de métaphores sur la lutte des classes, les rapports d’exploitation. On a une héroïne qui n’est effectivement pas toujours une princesse à mille lieux des basses questions financières… mais ça reste quand même assez ponctuel dans la série. C’est l’exception. C’est un peu l’aventure particulière qui lui tombe dessus à ce moment-là, en règle générale Buffy n’a pas de problème d’argent, c’est un perso de jeune femme blanche et bourgeoise dans une banlieue riche de Californie, et qui, de plus, est mis en opposition à des méchant.e.s de classe sociale inférieure (plein de petits méchants apparus juste le temps d’un épisode, ou des persos comme Faith).
Du coup c’est surtout ça que je voulais analyser, parce que ça me paraissait le ton général de la série, même si j’aurais aussi pu faire des analyses épisode par épisode qui n’auraient pas toujours abouti à cette conclusion. Voilà, j’espère que ça répond à votre question 🙂
Buffy est de middle—classe. Donc favorisé.
Par contre je ne pense pas la serie soit classiste pour autant.
Au contraire meme.
Ce point est bien mieu présenté dans Angel.
Bien que ces articles soit très intéressants et donnent lieu a réflexion je trouve que vous oubliez une chose.
C’est que le point de vue de l’auteur n’est pas celui des personnages. Et que le propos d’une oeuvre n’est pas forcément explicite.
Oui, bien sûr que le message du film ne se réduit pas aux paroles prononcées explicitement des personnages ! Mais encore faut-il trouver des éléments pour appuyer cette prise de distance ? (Je ne dis pas qu’il n’y en a aucun, mais bon, dans l’ensemble… enfin j’ai déjà donné mon analyse.)
Une série d’articles de trolldejardin sur les représentations de la neuroatypie dans Buffy:
1- Willow
2- Oz & Tara
3- Buffy & Faith
4- Anya, Giles, Marcie Ross, Dalton
5- les humains en général dans la série
6- Glory et ses « fous » (aspects problématiques)
hah je remate la saison 6 et repère un ptit cas de validisme assez sournois sur… les allergies.
deux personnages mentionnent être allergiques, et c’est ridiculisé à mon sens:
– Jonathan qui ne peut pas utiliser le lance-flamme parce qu’il est « allergique au méthane » ce qui m’a semblé être tourné en ridicule et mis en contraste avec la virilité de Warren, l’effet est de jouer sur la faiblesse physique qui détermine la personnalité de Jonathan (un « gentil dans l’âme tenté de prendre du pouvoir par la violence à force d’avoir été marginalisé »)
– et la copine de boulot de Buffy dans l’épisode du voeu de Dawn, qui a des allergies alimentaires en pagaille, ce qui fait ricaner Anya, qui sous-entend qqch comme « t’as fait genre t’avais des potes de taf pour faire bonne figure, mais qui voudrait être pote avec une meuf aussi chelou? » ou encore juste, « ha bah moi ta copine elle me fait pas rêver = ça a l’air d’être un peu des cassos ces prolos qui bossent dans ton fast-food » tout à fait raccord avec le libertarisme économique méprisant souvent affiché par Anya.
d’ailleurs l’épisode confirme que Buffy n’est pas très proche de cette meuf qu’elle a invitée, que du coup elle cherche plus à prouver qqch à ses ami-es, ce qui échoue plutôt puisque d’1 elles sont finalement pas vraiment amies de 2 cette meuf est pas très « attirante » socialement avec ses allergies alimentaires chiantes.
c’est en tout cas comme ça que j’ai compris cette représentation des allergies alimentaires: c’est un truc de cassos. pour résumer 🙂
Buffy réussi pas à l’école, elle fini dans un fast-food donc bourgeoise qui réussi à l’école c’est débile comme comparaisons. De plus elle aime pas l’école et a souvent séché, elle n’a même pas de diplôme ! Et commencer l’article avec le mot raciste est ridicule ! Enfin voilà j’ai perdu 30 minutes de ma vie à lire une connerie.