Pères et mères chez Disney : qui a le beau rôle ?
27 août 2012 | Posté par Paul Rigouste sous Films d'animation, Tous les articles |
La sortie cet été de Rebelle est une bonne occasion de revenir sur les figures de pères et de mères qui peuplent les « classiques d’animation Disney ». En effet, dans le portrait qu’il fait des parents de Merida, Rebelle semble exacerber une tendance présente depuis longtemps dans les longs métrages d’animation du studio, et qui consiste à dépeindre de manière radicalement différente (et totalement sexiste) les pères et mères des héros/héroïnes. En effet, ici, c’est la reine Elinor seule qui s’oppose à la volonté de sa fille en cherchant à tout prix à en faire une princesse, c’est-à-dire une femme distinguée, charmante, douce, soumise, et surtout mariée. Face à elle, le roi Fergus préfère quant à lui laisser à sa fille sa liberté. S’il reste assez impuissant tout au long de l’histoire (dominé qu’il est par sa femme), il apparaît néanmoins comme un personnage sympathique et bienveillant, à l’écoute de sa fille. En résumé, nous sommes donc mis ici en présence, d’un côté, d’une femme castratrice privant sa fille de sa liberté pour le plus grand malheur de cette dernière, et d’un autre côté, d’un père aimant qui ne veut que son bien. Autant dire que la répartition des rôles est ici légèrement inégalitaire… Or comme on va le voir, cette répartition sexiste des qualités entre le père et la mère est récurrente chez Disney.
Qu’est-ce qu’on se marre avec papa, avant que maman vienne faire la rabat-joie
Pour résumer (en caricaturant volontairement pour le moment), on peut dire que lorsqu’un personnage de mère est un minimum présent à l’écran dans un long métrage Disney, il y a de fortes chances pour qu’elle soit au mieux ennuyeuse et rabat-joie, ou au pire carrément castratrice. En revanche, s’il arrive parfois à certains pères de s’opposer aux désirs de leurs enfants, leur bienveillance ressort toujours au final comme leur trait le plus déterminant. A l’opposé de leurs homologues féminines, ils valorisent le plus souvent les projets de leurs enfants (quand ils n’en sont pas la principale source d’inspiration) et leur permettent ainsi de réaliser leurs désirs. Enfin, si les mères sont toutes ennuyeuses et fades sans exception, les pères ont quant à eux la possibilité d’être drôles, que ce soit volontairement ou involontairement[1].
Petit historique des représentations des parents chez Disney, de la seconde guerre mondiale à la seconde vague féministe
Esquissons pour commencer un historique des représentations des pères et mères dans les classiques d’animation Disney. Nous ne nous concentrerons que sur les personnages de parents ayant une importance significative dans l’histoire, et délaisserons donc ceux/celles dont le temps de présence à l’écran est trop réduit (comme par exemple les parents d’Aurore dans La belle au bois dormant, ceux de Wendy et ses frères dans Peter Pan, Mère Lapin dans Robin des bois, les parents biologiques de Raiponce dans le film du même nom, ou encore Sarabi, la mère de Simba dans Le Roi Lion, écrasée par la présence majestueuse de Mufasa).
Les premiers personnages importants de parents dans les longs métrages d’animation du studio voient le jour pendant la guerre, et il s’agit de mères aimantes et protectrices, à savoir la mère de Dumbo (1941) et celle de Bambi (1942). Le fait que ces mères échappent alors encore aux représentations misogynes que nous avons annoncées s’explique en grande partie par le contexte de production de ces films : la seconde guerre mondiale. Les pères étant partis au combat, les mères ont alors à assurer à la fois les tâches domestiques et l’élevage des enfants (ce qu’elles faisaient déjà) et la survie économique du foyer (autrefois réservée aux hommes). Momentanément débarrassées de l’ombre patriarcale qui pesait sur elles, les femmes ont ainsi l’occasion de montrer qu’elles peuvent très bien se passer des hommes en assurant sur tous les plans. Cette configuration s’est traduite alors par des représentations de femmes plus progressistes qu’à l’habitude dans le cinéma en général. Disney nous épargna ainsi pendant quelques films sa diabolisation des femmes fortes[2] qui encadre la période de guerre avec notamment la reine de Blanche-Neige (1937) et la marâtre de Cendrillon (1950). Pour autant, nous n’avons pas eu droit non plus au portrait d’une femme sortant du rôle qui lui est conféré par le patriarcat, les mères de Dumbo et Bambi étant bien cantonnées avec insistance à leur unique rôle maternel. Pas de vie en dehors de la maternité pour les femmes chez Disney, même lorsque c’est le cas dans la réalité !
De plus, ces portraits positifs de mères ont une portée assez restreinte puisqu’ils restent cantonnés au domaine de la « petite enfance ». Pas de problème en effet tant que Dumbo et Bambi restent des bébés à pouponner, mais lorsqu’il s’agit de les initier à la vie, de leur donner la force pour affronter le monde, les mères disparaissent subitement (celle de Bambi meurt et celle de Dumbo se fait emprisonner) pour laisser place à des hommes (le père de Bambi et la souris Timothée). Décidément, les femmes ne sont pas bonnes à grand-chose, même avec leurs enfants.
Quand il faut pouponner, c’est maman qui s’y colle…
…mais quand il faut entrer sur chemin du pouvoir, papa prend le relais.
Après la fin de la guerre, lorsque les hommes rentrèrent du combat, il fallut remettre les femmes à leur place de dominées au sein du foyer et leur faire oublier les acquis obtenus pendant la période de guerre. Le film de ce backlash[3] chez Disney fut indéniablement Cendrillon (1950), avec son portrait antiféministe d’une famille dégénérée car gouvernée par une femme avide de pouvoir. Les quelques phrases introductives qui plantent le décor parlent d’elles-mêmes :
« Il était une fois, dans un pays lointain, un royaume paisible et prospère, qui baignait dans le romantisme et les traditions. Vivaient là, dans un château majestueux, un gentilhomme veuf et sa petite fille Cendrillon. Bien qu’étant un père très attentionné, donnant à son enfant la tendresse qui convenait, il pensait néanmoins que l’amour d’une mère lui était indispensable. Ainsi décida-t-il de se remarier, choisissant pour seconde épouse une femme de sa condition ayant elle-même deux filles de l’âge de Cendrillon, Anastasie et Javotte. Ce n’est qu’au décès prématuré de ce brave homme que la véritable nature de son épouse se révéla. C’était une femme froide, cruelle, follement jalouse du charme et de la beauté de Cendrillon. Et surtout bien décidée à faire prévaloir les intérêts de ses deux abominables filles ».
Un père parfait disparu prématurément et remplacé par une mère froide et cruelle, voilà en quelques mots l’interprétation faite par Disney des bouleversements familiaux causés par la guerre. Simple, et efficace.
La belle vie avec papa… … et le cauchemar à partir du moment où il n’est plus là
Ensuite, jusqu’au milieu des années 80, les parents restèrent plutôt absents des productions Disney, soit parce qu’ils ne tenaient qu’un rôle périphérique dans l’histoire, soit parce qu’ils étaient morts ou avaient abandonné leurs enfants. Nombreux furent ainsi les personnages d’orphelin-e-s, comme par exemple Moustique dans Merlin l’enchanteur (1963), Mowgli dans Le livre de la jungle (1967), Penny dans Les Aventures de Bernard et Bianca (1977). Peut-être faut-il voir un lien entre ce phénomène et la naissance de seconde vague féministe au Etats-Unis. Le refus des femmes à être cantonnée à un rôle de mère a peut-être suscité ainsi des peurs masculines du genre « qui va élever nos enfants abandonnés par leurs mères ? ». Un film comme Le livre de la jungle, en mettant en scène les difficultés rencontrées par deux pères (Baloo et Bagheera) obligés de s’occuper d’un fils qui leur est tombé sur les bras, est peut-être emblématique des inquiétudes des hommes à cette période. D’ailleurs, c’est La Petite Sirène, film par excellence du backlash antiféministe des années 80, qui signera la fin de cette série de films « sans parents », avec le personnage bienveillant du Roi Triton, père d’Ariel tourmenté par l’horrible Ursula.
Mais avant d’en venir à ce moment clé, revenons rapidement sur les deux seuls films de cette longue période dans lesquels les parents tiennent un rôle important : Les 101 dalmatiens (1961) et Les Aristochats (1970). Dans les deux cas, les rôles sont bien répartis entre le père et la mère. Cette dernière assure tout l’aspect contraignant de l’éducation des enfants, tandis que le père est surtout là pour jouer avec eux et apporter un peu de fun et d’aventure. La seule scène de vie de famille « normale » dans Les 101 Dalmatiens a lieu devant la télévision, juste avant que les associés de Cruella viennent kidnapper les chiots. Tout le monde est réuni pour suivre les aventures d’Ouragan, héros canin dont le courage et l’intelligence suscitent l’admiration des enfants (bien que, comme le rappelle l’un d’eux, aucun chien ne soit plus intelligent que papa…). Papa, loin de n’être que le plus intelligent, est aussi le plus drôle (c’est lui qui laisse monter un de ses enfants sur sa tête). Maman au contraire, ne fera qu’intervenir pour casser l’ambiance, en reprenant notamment les enfants lorsque ceux-ci utiliseront un vocabulaire trop familier et en sonnant la fin des festivités lorsqu’il sera l’heure d’aller se coucher. Les enfants eux-mêmes ont d’ailleurs bien compris à qui s’adresser suivant la nature de la demande : s’il s’agit de savoir comment Ouragan fera pour s’en sortir, on demande à papa (qui est « le plus intelligent »), mais si c’est pour se plaindre parce qu’on a faim ou pour demander de gronder l’un des enfants parce que celui-ci empêche les autres de voir, on demande à maman. Le père lui-même se comporte en fonction de cette répartition des rôles, puisque si c’est lui qui décide qu’il est l’heure pour les enfants d’aller se coucher (parce qu’il a envie de sortir), il ne va pas les coucher lui-même, mais demande à la mère de le faire. Inutile de préciser que celle-ci s’exécute sans broncher. C’est beau la « complémentarité » dans le couple…
Papa fun… …et maman rabat-joie
On retrouvera la même répartition des rôles dans Les Aristochats, en plus accentuée encore, puisque O’Malley est un vrai comique qui a plein de tours dans son sac pour égayer la vie répétitive et ennuyeuse avec maman. Malheureusement, ce bel ordre hétéropatriarcal était en train d’être radicalement remis en question par les mouvements féministes des années 60/70. Or, après avoir évité le sujet pendant la décennie qui suivit, Disney finit par réagir à la hauteur de l’événement en 1989 avec La Petite Sirène, qui inaugura une tendance dans les représentations des pères et des mères qui allait faire son temps.
Innocenter les hommes et diaboliser les femmes
Face aux mouvements féministes qui divisèrent la société américaine dans les années 60/70, il fallut choisir son camp. Et Disney le fit clairement à partir de La Petite Sirène, alors qu’une décennie de backlash antiféministe[4] avait déjà bien préparé le terrain aux positions réactionnaires du studio. Nous passerons ici rapidement sur le personnage d’Ursula, qui n’est pas à proprement parler la mère d’Ariel même si elle semble en jouer quelquefois le rôle (comme lorsqu’elle conseille à l’héroïne de se servir du « langage du corps » pour obtenir des hommes ce qu’elle veut…). Face à cette femme uniquement préoccupée par l’émasculation des hommes et l’usurpation du pouvoir masculin (cf. sa jouissance lorsqu’elle finit par mettre la main sur le trident phallique) se dresse le beau Roi Triton, père bienveillant qui se sacrifiera à la fin pour sauver sa fille. Ce personnage de père est le premier d’une longue série dont on peut suivre la relative continuité jusqu’au roi Fergus de Rebelle. En ces temps orageux pour le pouvoir masculin, il est un moyen pour le studio de réhabiliter les hommes si décriés. Le discours du film fonctionne selon un schéma en deux temps (que l’on retrouve exactement à l’identique dans Aladdin sorti 3 ans plus tard). On a tout d’abord une princesse qui souffre de l’enfermement auquel la contraint son père. Ariel voudrait connaître le monde des humains mais Triton lui interdit, comme Jasmine voudra sortir de son palais contre les ordres du Sultan. Disney prend ainsi acte des revendications féministes : les femmes sont l’objet d’une oppression de la part des hommes, et elles aspirent à se libérer de leurs chaînes. Mais juste après avoir posé ce point de départ progressiste, le studio innocente immédiatement les hommes responsables de cette oppression patriarcale. Ceux-ci sont en effet présentés comme uniquement soucieux du bien-être de leurs filles. Juste après avoir crié sur Ariel parce que celle-ci avait eu le malheur de désobéir à ses ordres, Triton s’inquiète auprès de son bon nègre Sébastien : « Tu crois que j’ai été trop sévère avec elle ? ». Nous voilà rassuré-e-s, si le Roi est aussi dur avec sa fille, c’est juste pour la protéger, car il n’est pas dans sa nature d’exercer ainsi un pouvoir sur elle, tout doux et bienveillant qu’il est.
Le regard bienveillant du père sur ses filles Et son inquiétude pour la plus rebelle d’entre elles
Ainsi, qu’il soit un noble patriarche (comme l’est Triton, ou encore Powhatan dans Pocahontas et Fa-Zhou dans Mulan) ou un petit farfelu (comme le Sultan dans Aladdin), le père n’est jamais posé comme celui à qui profite la domination qu’il exerce sur sa fille. C’est toujours « pour son bien », « pour la protéger », qu’il lui refuse la liberté. Et il finit d’ailleurs toujours par donner à la fin sa bénédiction à sa chère progéniture.
Patriarcat vous dites ? Mais non, les hommes ne sont mus que par la bienveillance voyons…
Au milieu de toutes ces figures d’hommes sympathiques qui ne veulent que le bien de leurs filles, Disney en profite pour nous ressortir une figure de père que l’on croyait enterrée depuis Bambi. En effet, le Mufasa du Roi Lion (1994) réactive sans complexe la figure du père absolument irréprochable dont le statut de dominant est martelé sans jamais être remis en question. Ici, les femmes n’ont plus rien à redire de leur situation de dominées (contrairement aux Ariel, Belle ou Jasmine), elles se rangent spontanément derrière le phallus dominant (Mufasa puis Simba), même quand elles sont présentées comme plus fortes que lui (comme l’est Nala). La seconde vague féministe est donc déjà bien morte et enterrée pour Disney en 1994, qui en est revenu aux bonnes vieilles valeurs patriarcales. Le succès et l’influence du Roi Lion pourront même permettre successivement ces productions un peu plus audacieuses que sont Pocahontas (1995) et Mulan (1998). Si des échos de la troisième vague féministe se font ainsi entendre dans ces deux derniers films, c’est en totale déconnexion avec les revendications des actrices de la seconde vague. Puisque non seulement Le Roi Lion a fait oublier les débuts timides de contestation de l’ordre patriarcal dont Ariel, Jasmine et Belle étaient les porte-paroles (au passage très vite converties à la loi d’un nouveau phallus), mais ces nouvelles histoires se passent en plus très loin de nous, dans des cultures archaïques que nous sommes censé-e-s avoir depuis longtemps dépassées.
De la fin des années 80 aux années 90 se succèdent donc des figures de pères bienveillants, les mères étant quasiment absentes (auraient-elle définitivement abandonné leurs enfants ?…). Lorsqu’elles réapparurent timidement, ce fut d’abord sous la forme de la mère ennuyeuse et rabat-joie. D’abord de manière assez discrète, comme Hera qui ne veut pas que son fils joue avec la foudre de son père Zeus, alors que ce dernier assure qu’il ne pourra pas se faire de mal (Hercule, 1997), ou encore la mère de Jim Hawkins qui tente de dissuader son fils de se lancer dans l’aventure qu’il attend depuis toujours (La Planète au trésor, 2002). Ahlala, si les femmes n’existaient pas, la vie serait moins chiante tout de même…
Dans le même esprit, la mère de Tania émet des réserves quand sa fille lui parle de son rêve : monter un restaurant pour marcher sur les traces de son père (La Princesse et la grenouille, 2009). Ce que la mère craint ici, c’est qu’à force de trop travailler pour réaliser son rêve, sa fille passe à côté de la chose la plus importante : l’amour d’un homme. Laissons lui la parole : « Je trouve ça très embêtant que tu travailles si dur (…). Il est vrai que ton père n’a pas accompli tout ce qu’il avait souhaité, mais il a eu ce dont rêve tout le monde : il a connu l’amour. Et c’est tout ce que je te souhaite ma chérie : que tu rencontres ton prince charmant, qu’il te fasse danser, et que votre amour soit éternel ». Le film place ainsi l’héroïne devant une alternative (qu’il cassera à la fin par une pirouette on ne peut plus douteuse) : soit son rêve professionnel, soit l’amour hétérosexuel. Le père étant la principale source d’inspiration pour le projet du restaurant, c’est lui qui est posé comme le moteur de l’émancipation de sa fille. Et à l’inverse, la mère se faisant le relais de l’idéologie patriarcale (la chose la plus important pour une femme est de trouver son prince charmant), c’est elle qui est le principal obstacle à l’émancipation de sa fille. Ce n’était donc pas assez pour Disney d’innocenter les hommes en nous assommant de figures paternelles bienveillantes, il fallait en plus accuser les femmes d’être les principales actrices de la reproduction de l’ordre patriarcal…
Ce renversement scandaleux des rôles se radicalisera dans les deux films suivants où une fille aura à se confronter à sa mère. Dans Raiponce (2010), l’héroïne est séquestrée à l’intérieur du foyer par Mère Gothel (qui, si elle n’est pas sa mère biologique, en tient cependant le rôle, comme l’indique son nom). C’est cette dernière qui est donc posée comme la responsable de l’enfermement à l’intérieur de l’espace domestique dont l’héroïne rêve de s’échapper. Ce personnage diabolique a en plus quelques accents antiféministes qui achèvent le tableau. En effet, dégoutée des hommes, elle tente de convaincre sa fille que ceux-ci sont des salauds (le stéréotype de la féministe hystérique n’est pas loin…). Et tout le travail de Raiponce consistera ainsi à renouer avec la gent masculine, contre les discours mensongers de sa mère (cf. l’analyse du film sur ce site).
Aaah, mais ce sont les femmes qui enchaînent les femmes en fait…
Enfin, pour couronner le tout, la Reine Elinor de Rebelle (2012) pousse cette tendance à son apogée en proposant la figure de mère la plus réactionnaire et castratrice de toute l’histoire du studio. Alors que son mari, le brave Roi Fergus, ne s’oppose jamais aux rêves d’émancipation de sa fille, elle s’acharne quant à elle à faire de sa fille une femme soumise et mariée à un homme avec un zèle qui fait souvent froid dans le dos.
Mais tu vas te soumettre nom de dieu !
La réaction de Disney aux mouvements féministes a ainsi donné naissance à une tendance consistant à systématiquement innocenter les pères des maux dont on les accusait, et à accuser les mères. Le reversement est tel que ce sont au final les femmes qui sont présentées comme les responsables de la reproduction patriarcale, les hommes ne voulant que le bien de leurs enfants. Difficile de faire plus misogyne et antiféministe…
[1] Au passage, peut-être que le fait que les dirigeants/producteurs/scénaristes du studio soient quasiment tous des hommes n’y est peut-être pas pour rien. On a en effet quelquefois l’impression que ces derniers se concoctent entre eux des films pour eux et leurs enfants, dans lesquels ils se donnent toujours le beau rôle et dépeignent systématiquement leurs femmes comme ils doivent les percevoir dans leur couple, c’est-à-dire comme des ennuyeuses/rabat-joie/castratrices…
[2] Cf. l’article consacré aux méchantes chez Disney sur ce site.
[3] J’entends par ce terme un « retour de bâton » antiféministe. Cf. le livre de Susan Faludi : Backlash, la guerre froide contre les femmes (Backlash. The Undeclared War Against American Women), publié en 1991.
[4] Cf. Susan Faludi, Backlash, La guerre froide contre les femmes
Autres articles en lien :
- Les Enfants loups, Ame et Yuki (2012)
- Méchants et méchantes chez Disney (1) : Femmes fortes
- Les mondes de Ralph : un Disney étonnamment progressiste
Il y a quelque chose d’étrange chez vous M. Rigouste. Vous prenez le temps de réécrire un article accusant une nouvelle fois Disney de misogynie (au cas où ne nous l’aurions pas compris), mais vous semblez débordé pour répondre aux questions que l’on se pose sur vos précédents articles. Enfin peut-être que nous n’avons pas la même conception de l’égalité…
La question que je voudrais vous poser -tant pis je prends le risque de ne jamais connaitre la réponse- est de savoir si vous apportez quelque chose de nouveau à votre réflexion ? Pour ma part j’ai eu l’impression de relire votre article sur les méchantes de Disney, dans la mesure où vous reprenez ici bon nombre d’analyses que vous avez déjà mis en place… Mais il est possible que je me trompe, à vous de me le dire…
En ce qui concerne le film de Pixar, vous semblez opérer quelques tendres raccourcis par rapport au scénario du film. Je vous cite « Enfin, pour couronner le tout, la Reine Elinor de Rebelle (2012) pousse cette tendance à son apogée en proposant la figure de mère la plus réactionnaire et castratrice de toute l’histoire du studio. Alors que son mari, le brave Roi Fergus, ne s’oppose jamais aux rêves d’émancipation de sa fille, elle s’acharne quant à elle à faire de sa fille une femme soumise et mariée à un homme avec un zèle qui fait souvent froid dans le dos. » Ayant vu le film, j’ai pu remarquer que ce discours de la mère ne durait qu’une vingtaine de minutes, le reste du récit concerne plus l’évolution des deux personnages qu’une vision archaïque de la mère, et d’ailleurs vous remarquerez qu’à la fin du film, la mère décide de laisser sa fille choisir son destin, et la princesse Mérida décide de ne pas choisir de mari… Je crois que la chute du film met sérieusement à mal votre analyse dans la mesure où le mariage hétérosexuel quasiment obligatoire dans le reste des productions Disney est ici inexistant si ce n’est moqué, le récit préférant mettre en avant l’histoire d’une émancipation du personnage de Mérida mais aussi d’Elinor qui prend sérieusement ses distances avec ces « légendes » qui servent d’exemple. Autrement dit le dernier Pixar, même s’il fait serment d’allégeance à Disney dans la conduite même du récit de princesse, décide néanmoins de se rebeller par rapport à bon nombre de clichés; la légende n’est donc plus qu’un exemple sur lequel se basera tout dessin animé, mais base de laquelle chacun est appelé à s’émanciper… Sur ce point d’ailleurs on remarquera que « Rebelle » met aussi en scène une forme de matriarcat réussi. La preuve du matriarcat est faite dans la mesure où on comprend bien que Fergus détient moins le pouvoir que sa femme -il suffit de voir la scène d’accueil des chefs de clan pour s’en convaincre-, mais ce pouvoir ne remet en aucun cas en cause la stabilité du royaume dans la mesure où c’est bien Elinore, aidée de sa fille qui sauve tout le monde lors d’un dernier face-à-face avec le brutal Mordu qui n’est autre qu’un prince transformé en ours par excès d’avidité de pouvoir. Oui dans « Rebelle » c’est le pouvoir détenu par un homme qui conduit le royaume à sa perte, et vous semblez l’oublier. D’ailleurs vous remarquerez que lorsque l’ours Mordu meurt, le prince déchu apparait et semble faire un signe de reconnaissance à Mérida, reconnaissance de l’égalité si ce n’est de la supériorité de cette femme par rapport au pouvoir. En effet le récit est composé par la symétrie des destinées, celle du prince déchu et celle de Mérida à ceci près que cette dernière arrive à stopper sa soif de liberté là où Mordu n’a fait que s’empirer. C’est sans doute cette limitation de l’intérêt égoïste qui rend Mérida plus légitime que Mordu car plus morale.
En définitive les hommes sont ici bien plus mis à mal que les femmes, la horde de personnages masculins étant réduite à son comportement indigne car brutal, vulgaire et trop peu sérieux. Pendant que les hommes se battent, les femmes réfléchissent et tiennent seules le lieu du pouvoir, étant d’ailleurs les seules dont on attend et on écoute la parole. Pixar est à lui seul le chemin de la rédemption de Disney, notamment pour sa conception de la laideur qui n’est forcément la preuve de la méchanceté, bien au contraire; on pensera ici aux exemples de Wall-E, de M.Frederiksen dans « Là haut » ou encore de Rémi dans « Ratatouille », mais aussi dans « Rebelle » où les clichés sexistes concernent plus les hommes que les femmes, ce qui n’est pas forcément mieux, mais peut-être nécessaire pour un virage à 360° de la pensée dominante. L’ultime que vous omettez, c’est que « Rebelle » a été écrit par une femme, et que oui, comme les Africains peuvent être racistes, les femmes peuvent être sexistes. Les « mâles occidentaux » n’ont pas seuls le monopole de la pensée rétrograde, et à ce titre la Chine sera heureuse d’apprendre que sa culture impériale est archaïque…
Pour conclure M. Rigouste, je crois que vous avez choisi « Rebelle » comme argument accréditant votre envie de prouver au monde entier à quel point Disney est rétrograde et pernicieux, mais je crains fort que vous n’ayez pas compris le film; je me demande même si vous l’avez vu et si vous n’êtes pas monté sur vos grands chevaux en ayant simplement lu le résumé… Je sais que le but du site auquel vous participez est de critiquer tout ce qui est anti-féminisite, mais si « le cinéma est politique », la politique n’est pas exclusivement le féminisme.
Je vous remercie d’avance pour une éventuelle réponse qui prouvera sans doute que c’est moi qui n’a rien compris ! 🙂
Quand j’ai lu l’article, j’étais d’accord avec l’analyse mais en lisant votre commentaire, je l’ai remis en question et je vous remercie car ça me semble plus plausible, je pense qu’il ne faut pas voir le mal partout.
Je suis tout à fait d’accord avec vous CH, même si le raisonnement de M. Rigouste n’est pas sans fondements.
Je pense que le problème c’est que nous oublions souvent que tout le monde est humain. En effet, si certains messages des films Disney sont clairement discutables (voire carrément dérangeants), je pense que dans d’autres cas on peut être face à de la vraie bonne volonté avec un peu de maladresse et de conditionnement inconscient (tant pis si on me traite de naïve !).
Parce que je suis désolée mais il ne faut pas oublier que quoique l’on fasse on est façonné qu’on le veuille ou non par la société dans laquelle on a grandi. Moi-même, qui suis pourtant ni raciste, ni homophobe, ni sexiste pour un sous, je suis sûre que si j’écrivais un scénario de dessin animé je commettrais des impaires involontaires. Peut-être que mon héroïnes serait trop parfaite pour être crédible, ou encore elle pourrait paraître raciste car blonde aux yeux bleus (alors que ce ne serait qu’une identification de ma part, un bête fantasme d’incarner une super héroïne, en effet, je suis blonde aux yeux bleus ^^) ou même sexiste ou homophobe parce que, encore par identification, je lui collerais un bellâtre bien fait de sa personne pour former un beau petit couple hétéro, tout bêtement parce que je suis hétéro.
Ce que je veux dire c’est que même avec la meilleure volonté du monde personne ne produit une oeuvre parfaite, tout simplement parce que personne n’est parfait et que l’on est tous plus ou moins guidés par nos fantasmes et projections personnelles.
Alors bien évidemment cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas critiquer lorsque l’on voit des choses qui nous choquent. Ce que je veux dire c’est que je lis beaucoup de vos article M. Rigouste et que je trouve que vous cherchez la petite bête dans le moindre détails sans saluer les efforts qui sont fait d’un autre côté.
Donc pointer du doigt ce qui ne va pas dans une oeuvre (Disney ou autre), oui ; mais pas sans oublier de montrer aussi ce qui va !
Ch,
Je n’oserait pas prétendre que vous n’avez rien compris mais je pense que vous mélangez un certain nombre de choses.
Pour commencer cette analyse reprend certes quelques éléments d’autres analyses mais traite d’un sujet globalement différent.
Effectivement « Rebelle » est un film qui se démarque des stéréotypes sexistes sur un certain nombre de points que vous avez cité mais le film reste quand même attaché a certains clichés sexistes donc celui de la mère étouffante qui domine sa fille et son mari. Cependant le personnage évolue et sort effectivement de ce cliché, ce qui aurait pu être précisé dans l’article.
« dans « Rebelle » où les clichés sexistes concernent plus les hommes que les femmes, ce qui n’est pas forcément mieux, mais peut-être nécessaire pour un virage à 360° de la pensée dominante. »
Un cliché sexiste reste un cliché sexiste qu’il soit contre les hommes ou les femmes, le but du féminisme et des féministes n’est pas de ridiculiser ou d’humilier les hommes. Dans ce film on instille l’idée qu’une femme forte infantilise et domine son mari (même si dans le film c’est pour le bien du royaume). Les féministes ne réclament pas le matriarcat, elles revendiquent l’égalité ce qui à mon sens est totalement différent.
Vous préciser que le film est écrit par une femme, ce qui me fait doucement rigoler, si vous vous renseignez, vous trouverez que Brenda Chapman qui à écrit et développé le film et aurait du le réaliser à été virée pour être remplacée par un homme. C’est beau le féminisme vu par Pixar.
Vous citez Pixar comme « rédemption de Disney » notamment en parlant de la laideur. Déjà que vient faire la laideur dans le débat ? Ce n’est absolument pas le sujet de l’article ! Ensuite si les personnages de Pixar ne sont pas beaux au sens premier du terme, il s’en dégage quand même une certaine sympathie dans le graphisme, ils sont tous de même loin de la laideur des méchants Disney.
Effectivement Pixar est très novateur et leurs films sont souvent d’une grande qualité. Mais pouvez vous me citer un film Pixar ayant un personnage féminin comme personnage principal ?
Les mâles occidentaux n’ont effectivement pas le monopole de la pensée rétrograde mais c’est peux être parce qu’elles ont soigneusement été conformées par une société patriarcale que les femmes reproduisent ce genre de cliché ?
De la même façon que si les homosexuels et les noirs reproduisent les clichés homophobes et racistes c’est peut-être parce qu’ils ont été influencés durant plusieurs siècles par une société blanches et hétéro-normée ?
De plus si le site parle énormément de sexisme ce n’est pas la seule thématique qui est abordée : le spécisme et l’idéologie sont aussi abordée. Le site est encore tout neuf je pense qu’avec le temps les sujets se diversifieront plus.
Pour ma part je remercie les collaborateurs du site pour leur excellentes analyses. (Je sais c’est un peu démago mais je pense que c’est important d’encourager les gens)
Sur le dernier point que vous évoquez, jetez simplement un coup d’oeil à la charte du site, vous verrez qu’on demande aux auteurs d’ajouter des éléments à leur article qui mettent en place la parité entre les hommes et les femmes; n’allez pas me dire que le sexisme n’est pas la préoccupation principale du site !
Deuxièmement, je sais que je n’ai rien compris, j’en suis conscient, et c’est pour ça que je mélange tout. Cependant je cherchais à interpeller l’auteur, qui a rédigé plusieurs articles sur les films de Disney, c’est pourquoi je terminais mon commentaire sur la question de la laideur, car je voulais mettre le contributeur face à son argumentation pour lui montrer que le choix de « Rebelle » me semble bien déplacé.
A défaut de pouvoir dialoguer avec l’auteur de l’article, je vais répondre à votre commentaire -qui est très intéressant-. Je crois que cet article n’apporte fondamentalement rien de nouveau aux précédentes analyses de M.Rigouste. En effet on a compris la vision archaïque de la femme chez Disney, et j’étais même en accord avec l’article qui concerne les méchantes de Disney. Seulement je pense vraiment que « Rebelle » opère un virage comme je le disais par rapport à cette question. Vous le dites vous même, « le personnage évolue et sort effectivement de ce cliché, ce qui aurait pu être précisé dans l’article ». J’irai plus loin en disant que cela aurait DÛ être mentionné par l’article ! Le raccourci qui est ici opéré fait preuve d’une certaine malhonnêteté intellectuelle dans la mesure où l’auteur s’est simplement servi de ce qui convenait à sa thèse dans le film de Pixar ! C’est à cause d’un travail journalistique de la sorte que les Français s’intéressent aussi de moins en moins à la politique, ne l’oublions pas !
Vous avez raison, un cliché sexiste reste un cliché sexiste, mais essayez de comprendre ce que j’ai voulu dire par rapport à la nécessité du cliché concernant les hommes. Je crois que le seul moyen de faire comprendre aux patriarches l’étendu de leur bêtise, c’est justement de les y confronter. Un peu de provoc’ n’a jamais fait de mal, bien au contraire ! Il ne s’agit donc pas de faire de la caricature du féminisme, sur ce point on pourra plus critiquer la publicité que les films de Pixar; je pense ici à une réclame pour les machines à café Senseo où la femme martyrise son mari, le féminisme devenant ici une caricature qui montre que les femmes doivent vraiment rester à la cuisine, sinon elles pètent les plombs dès qu’on leur donne un peu de pouvoir, je ne crois vraiment pas qu’Elinore met en place ce schéma. D’ailleurs, même si Brenda Chapman a effectivement été évincée, il ne vous aura pas échapper vous qui êtes informé(e) que son nom apparait au générique et que la trame n’a -je crois- pas été fondamentalement modifiée. J’ajouterai que Brenda Chapman a aussi fait ses armes dans les studios Dreamworks, et lorsqu’on connait les relations difficiles entre les créateurs de Shrek et de Toy Story, on peut essayer d’admettre que l’éviction avait d’autres raisons que celle du machisme… Après tout, au même titre que les hommes, les femmes ont aussi le droit d’être parfois de mauvaises animatrices !
J’ose donc dire en effet que Pixar apparait comme la rédemption de Disney, et j’illustre cela par l’argument de la laideur que M. Rigouste exploite dans l’un de ces articles. Prenons l’exemple de Rémi dans Ratatouille, évidemment le petit rat est très mignon, mais il représente la laideur dans son milieu, que ce soit chez les rats, ou que ce soit chez les hommes, pour autant cette représentation de la laideur est la clé de l’intrigue, elle n’est pas une preuve de méchanceté. M. Rigouste utilisait l’exemple d’un personnage de Miyazaki arguant que même si elle était laide elle était gentille. Pour autant j’ai trouvé cette vieille femme moins laide que Cruella d’enfer. Je reprends ici l’argument que vous mettez en place pour me critiquer (« si les personnages de Pixar ne sont pas beaux au sens premier du terme, il s’en dégage quand même une certaine sympathie dans le graphisme, ils sont tous de même loin de la laideur des méchants Disney. »), pour vous montrer qu’il ne faut pas tout résumer à l’apparence graphique, mais plutôt en interroger le sens symbolique. C’est vrai à force de tout résumer par l’apparence physique, je vais avoir l’impression d’avoir affaire à quelqu’un qui bosse chez Disney !
Tout cela pour dire -au-delà du problème de la laideur qui j’en conviens n’était pas vraiment le sujet-, je crois que Pixar met en place une vision tout à fait différente de la narration et notamment en ce qui concerne les rôles féminins. D’ailleurs sur ce point, rendez vous compte à quel point vous sabordez votre commentaire en me demandant si je suis capable de citer un Pixar mettant en scène une femme comme personnage principale. Ne sommes-nous pas en train de parler du film « Rebelle » dont le titre fonctionne presque par éponymie ? Mais il y a d’autres films de Pixar où les femmes ont un rôle important, je pense notamment aux Indestructibles, à Monstres et compagnie ou encore à Toy Story 2, à moins qu’un jouet et une petite fille ne comptent pas, auquel cas je rajouterais 1001 pattes, Le Monde de Némo voire Ratatouille.
Et pour finir, vous avez raison, les femmes peuvent être amenées à reproduire les clichés sexistes à cause de la société patriarcale, mais de même le problème de la poule et de l’œuf peut nous faire remonter jusqu’au christianisme et sa condamnation de la femme; auquel cas ne pouvons-nous pas trouver quelques excuses à Disney ? Et bien non, les femmes reproduisant des clichés sexistes ne sont pas moins responsables que les hommes ! Car si le féminisme ne réclame pas le matriarcat, les femmes ne doivent pas non plus être traitées comme des victimes pour que le féminisme avance.
Même si je le défends peut-être avec les mauvais arguments, vive le féminisme et l’égalité entre les gens ! Et pour ma part je remercierai chaleureusement les créateurs de ce site lorsqu’ils cesseront de contraindre la publication d’articles.
Ne sera abordé ici qu’un seul point : la « contrainte » au niveau de la publication d’articles sur ce site. Vous verrez avec Paul (et les autres commentaires) pour le reste des points évoqués.
« Ce site s’inscrivant dans une perspective anti-patriarcale, veuillez s’il vous plaît féminiser au maximum vos articles. Des exemples pour vous aider : elle/il, elle/lui, étudiantEs, étudiant-e-s, étudiant.e.s, coureur/coureuse, coureur-euse, coureuSEs. Toutes ces formes de féminisation seront acceptées. Veillez aussi à éviter toute terminologie sexiste, raciste, gayphobe et lesbophobe ou spéciste. »
En relisant ce passage de la section Contribuer/Nous contacter, l’on ne peut que constater que votre accusation est plutôt infondée, vu qu’il est clairement spécifié qu’il faut aussi éviter toute autre terminologie insultante. Les exemples de formes de féminisation sont ajoutées pour donner une idée aux gens qui n’ont pas ce genre d’habitude, et non pas pour mettre en avant l’importance du féminisme dans les articles soumis. Nous acceptons bien évidemment les articles qui ne parlent pas de sexisme.
Ceci étant dit, il reste à souligner deux choses.
La première chose c’est que nous considérons que le langage français est aussi une source de sexisme, en tant qu’il véhicule l’idée du « masculin universel », et invisibilise donc très souvent le féminin et les femmes. Nous trouvons qu’il est important de combattre cet aspect (pour ne pas dire mécanique) de la langue française, et, une fois cette habitude prise (avec, il est vrai, un peu d’effort), elle ne se perd pas. Nous ne la posons pas comme une loi d’airain, nous-mêmes étant coupables de parfois oublier cette féminisation. Mais si il n’y a aucun effort de fait pour gommer cet aspect sexiste du langage, nous ne ferons aucun effort pour publier l’article. Vous avez le droit de ne pas être d’accord, tout comme nous avons le droit d’instaurer une « ligne éditoriale » pour notre site, pour sauvegarder une certaine cohérence au niveau des articles qui s’y trouvent. Rien ne vous empêche de publier vos articles ailleurs et/ou de monter votre propre site avec votre propre « ligne éditoriale », ou alors une absence de « ligne éditoriale », comme vous le préférez. Nous avions discuté de l’idée de n’avoir aucune « ligne éditoriale » et d’accepter tous les articles soumis quitte à se retrouver à critiquer des articles qui se trouveraient sur notre propre site. Nous en avions conclus que cela prendrait beaucoup trop de temps et d’effort et que nous prendrions plus de temps à critiquer les articles des autres au niveau de la forme et du fond que d’écrire des articles à notre tour.
Nous ne disons pas que l’idée d’une absence de « ligne éditoriale » est une mauvaise idée en soi (elle peut même être très intéressante), nous disons juste que pour les raisons évoquées nous avons choisi de ne pas prendre ce chemin-là, et nous pensons que cela est justifiable.
La deuxième chose qu’il faut à notre avis souligner, c’est que la différence entre les sexes est perçu dans notre société patriarcale comme étant « primo-structurante », et que cela signifie en gros que dans plus ou moins n’importe quel film qui représente des personnages humains (ou animaux ou autres personnages anthropomorphisés), il y a de très grandes chances qu’il y ai du sexisme, vu que la plupart de ces films nous parlent (au moins en partie) de ce que c’est d’être un homme, et ce que c’est d’être une femme, et des rapports entre les deux.
Vu que les films sont des productions socio-culturelles, au sens où ils sont produits par des êtres humains qui elleux-mêmes baignent dans une société patriarcale, nous avons du mal à voir comment il pourrait en être autrement.
Du coup, il est clair que lorsque nous critiquons les films, il y a de fortes chances que la critique du sexisme prenne une grande place, précisément parce que le sexisme prend une si grande place dans toutes les productions culturelles audio-visuelles que nous consommons.
Autre raison pour laquelle cette critique revient régulièrement, c’est parce que nous constatons que c’est une critique relativement absente (pour être gentil) de « la critique française » en ce qui concerne la critique de films. Il serait à notre avis paradoxal de à la fois constater un manque criant d’analyses de films en termes de rapports sociaux de sexes, et à la fois s’auto-censurer parce que « on ne va parler que de ça ». Dans le désert qu’est la critique française de films en terme de rapports sociaux de sexes, nous ne trouvons pas pertinent l’idée de critiquer un site qui ne s’occuperait que de ça (ce qui, en plus, n’est pas notre cas).
Du coup nous ne voyons pas comment l’on pourrait nous reprocher de se concentrer uniquement (ou majoritairement) sur le sexisme, comme vous semblez le faire, à moins de considérer que notre société croule sous les analyses de films en termes de sexisme, et qu’on ne peut plus se retourner sans tomber sur un article qui dénonce le patriarcat sous toutes ses formes.
Les administrateurs/trices du site
Première chose, je crois que votre défense est tout aussi infondée que mon « accusation » dans la mesure où je ne crois avoir dit que la réalité, à savoir que ce qui vous préoccupait majoritairement était le sexisme et le patriarcat. Je ne vois pas au vue de votre réponse ce qui pourrait me rendre coupable de diffamation, pardonnez moi !
Deuxième chose, je vous reproche de vous concentrer quasiment uniquement sur le sexisme lors même que vous avez choisi d’intituler votre site « Le cinéma est politique », et comme je le disais la politique ne se résume pas au sexisme. Vous avez choisi une ligne éditoriale, c’est votre droit, vous avez raison, cependant je cherche encore et toujours le lien logique. Sans vouloir donner de conseils -car qui suis-je pour en donner ?- renommez votre site pour deux raisons, la première est que vous ne traitez pas simplement du cinéma mais plutôt de toutes formes de production audiovisuelle, mais aussi parceque ce qui semble vous intéresser -d’après votre ligne éditoriale- est moins la Politique que l’anti-patriarcalisme.
Enfin la ligne éditoriale n’est pas forcément synonyme de contrainte. Je vous cite, « mais si il n’y a aucun effort de fait pour gommer cet aspect sexiste du langage, nous ne ferons aucun effort pour publier l’article ». Croyez-vous sincèrement que l’on parle là de ligne éditoriale ? Que faites-vous d’un contributeur qui pour seulement avoir eu l’audace de ne pas être d’accord avec votre conception du langage soit banni de toute publication ? Je crois qu’il serait bon de réviser la définition de « ligne éditoriale », car vous conviendrez, je l’espère, qu’il est possible d’être contre le patriarcat tout en ne trouvant pas le langage sexiste… Gare au puritanisme et à la censure qui sont sans doute des fléaux au moins aussi graves que le sexisme !
Admettons que vous avez raison et que notre site se préoccupe majoritairement de critiquer le sexisme dans les films, pour les raisons données ci-dessus et auxquelles vous ne semblez rien avoir à redire. Nous allons donc présumer que vous êtes d’accord avec nous lorsque nous affirmons que la critique française ne prend majoritairement pas en compte le sexisme dans les films.
A partir de ce moment là, je vous repose la question, comment trouvez-vous pertinent de nous reprocher de nous concentrer quasiment uniquement sur le sexisme? (si c’était effectivement le cas).
« Non mais vous auriez du parler du racisme, c’est ça le vrai problème aujourd’hui en France! », « Non mais le problème c’est le capitalisme, pourquoi vous ne critiquez que le sexisme? » (etc.). Le féminisme est habitué à ce genre de critique (qui a bien sûr pour but de tenter de minimiser ou de relativiser le constat de la domination masculine). Or est-il besoin de rappeler que malgré le fait qu’il dénonce une oppression qui est faite à 52% de la population (humaine) terrestre, sa visibilité est quasiment nulle, et ses propos constamment déformés et caricaturés.
Autre point. Pour reprendre votre phrase « ce qui semble vous intéresser -d’après votre ligne éditoriale- est moins la Politique que l’anti-patriarcalisme ». Vous prétendez donc que l’ « anti-patriarcalisme » ne fait pas parti de « la Politique » ? Permettez-nous de ne pas être d’accord avec votre définition de « la Politique » alors. Et de rappeler que votre définition est une définition à laquelle se sont opposées notamment les féministes de la deuxième vague (années 60-70), précisément parce que cette conception de « la Politique » nie que « le privé est politique » et que les rapports d’oppression entre les hommes et les femmes sont présent aussi bien dans « la Politique » (26.9% des députés en 2012 sont des femmes, pour ne prendre qu’un exemple banal) que dans la vie privée (les violences domestiques, les viols, les viols conjugaux, les 137 femmes qui meurent tous les ans en France sous les coups de leurs conjoints, pour ne prendre que les exemples les plus extrêmes).
Comment faites-vous pour distinguer le patriarcat et « la Politique »?
Et nous espérons que vous remarquerez qu’il n’ y pas de majuscule à notre « politique ».
Et encore une fois, vous présupposez que nous ne traitons quasiment uniquement que de sexisme dans nos articles, ce qui n’est pas le cas. Nous nous remettons à votre bonne foi en vous invitant à rejeter un coup d’œil aux articles et aux divers problématiques qui y sont traités (racisme, spécisme, sexisme, classisme, gaiphobie et lesbophobie, critique des idéologies politiques véhiculées par les films et les autres productions audio-visuelles, etc…).
Pour finir, votre point sur le langage, et plus largement sur l’idée que notre « ligne éditoriale » est trop stricte.
Nous avons débattu de cette ligne éditoriale plusieurs fois, et nous sommes tombé-e-s d’accord pour dire que dans cette aventure qui était la nôtre et dans laquelle nous allions investir du temps et de l’énergie, qu’il était tout à fait acceptable de poser les choses que nous ne voulions pas voir sur ce site en terme de contenu, et en terme de forme.
Vous nous demandez « Que faites-vous d’un contributeur qui pour seulement avoir eu l’audace de ne pas être d’accord avec votre conception du langage soit banni de toute publication ? ». Nous vous répondons : rien d’autre que si ille avait tenu des propos racistes, spécistes, gaiphobe ou lesbophobe dans son article, nous lui enverrions un mail expliquant pourquoi nous ne voulons pas publier l’article tel qu’il est actuellement, et nous l’inviterions à modifier certaines choses, quitte à expliquer et à approfondir nos raisons si jamais il le faut. Et si cette personne n’est pas d’accord, rien ne l’empêche de publier son article ailleurs, quitte à ouvrir son propre site ou blog. Ne vous inquiétez pas en tout cas, nous n’enverrons personne au goulag…
Vous parlez de « censure », mais permettez-nous de vous rappeler que pour opérer de la censure, il faut avoir un minimum de monopole (ou alors une assez grande influence) sur le moyen de diffusion en question. Prétendre que nous aurions le monopole des sites de critiques de films (ou le monopole sur la création de tels sites) et que du coup nous abuserions de notre position nous paraît pour le moins exagéré.
Les administrateurs/trices du site
Pour répondre rapidement à CH, qui m’accuse (avec une agressivité qui me semble assez hors de propos, mais passons) de déformer le sens de Rebelle, je rappellerai que la seule et unique chose que j’ai avancée dans mon article est que le film mettait en scène un couple de parents que tout oppose, le père étant bienveillant depuis le début envers sa fille, la mère étant de son côté profondément castratrice. Après, je suis bien d’accord que le propos du film dans sa dernière heure consiste à remettre (partiellement) en question ce comportement qu’a la mère envers sa fille, je n’ai jamais dit le contraire ! Il est tout à votre honneur de vouloir démontrer par a + b à quel point ce Disney est politiquement louable, mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Et ne remettez pas non plus en question mes affirmations alors qu’elles sont parfaitement justes (le film ne nous raconte pas l’histoire d’un père qui doit apprendre à être moins castrateur envers sa fille me semble-t-il, le problème est donc bien la mère et non le père si je ne m’abuse).
Après, je ne peux que m’opposer à l’interprétation que vous faites de ce film et qui oublie nombre de détails essentiels relativisant nettement le progressisme que vous y voyez. Il vous faudra par contre être patient si vous voulez connaître mes raisons, car je préfère attendre sa sortie en dvd afin de pouvoir en produire une analyse précise qui ne soit pas juste fondée sur de vagues souvenirs, mais au contraire appuyée de citations et de photos qui m’éviteront de devoir essuyer les critiques infondées telles que celles m’accusant (gratuitement) de parler du film sans l’avoir vu…
Ma première réponse va aux administrateurs et administratrices du site. Je vous suis complètement, la critique française n’évoque que très peu le sexisme. Ma critique n’est donc pas celle de votre démarche qui me semble tout à fait juste et même nécessaire, mais plutôt de dire que la politique ne peut pas se résumer simplement au sexisme, et ce notamment en vertu des arguments que vous proposez. C’est pourquoi je me demande si le nom que vous avez choisi pour baptiser votre site est vraiment justifiée, en ajoutant à cela le champ d’action critique qui dépasse nettement celui du cinéma… Reste enfin la conception du langage qui je crois n’a rien à voir avec la ligne éditoriale, mais il s’agit d’un désaccord et après tout comme vous le notiez je n’ai qu’à fonder mon propre site… Mais j’en suis bien incapable ! Voyez mon désarroi ! 🙂
M. Rigouste, je frétille de joie de vous voir enfin répondre ! Oui je suis agressif, oui j’accuse gratuitement et oui je n’ai rien compris au film… Je dis cela depuis quelques commentaires déjà. A présent voyons qui « oublie nombre de détails essentiels » par rapport à Rebelle. Les deux commentaires que j’ai laissé essayent de mettre en place une interprétation qui s’appuie, je crois, sur bon nombre d’éléments du film, lors même que vous préférez résumer le dessin animé en quelques lignes. Vous comprendrez, je l’espère, mes réserves quant au travail que vous avez effectué, travail qui semble ne pas vous avoir pleinement satisfait dans la mesure où vous préférez attendre la sortie en DVD du film afin de pouvoir faire une analyse plus approfondie, oserai-je dire plus sérieuse… Dès lors pourquoi avoir choisi d’en parler dès maintenant ? Vous êtes en train de me dire que vous manquez de munitions pour critiquer le film, ce qui ne vous a pas empêché de réaliser une analyse à charge contre Rebelle… Je me répète encore une fois, mais savez-vous que c’est en partie un travail journalistique de la sorte qui éloigne les Français de la politique, que vous cherchez à défendre sur ce site ? Je crois que vous avez une plume très contradictoire, qui d’un côté veut défendre l’égalité entre les sexes et les personnes, mais qui de l’autre traite avec beaucoup de supériorité les critiques qu’on lui oppose. Je fais amende honorable quant à mon agressivité -comme je vous le disais en début de réponse-, j’espère que vous en ferez de même par rapport à votre manque de remise en cause. Oui nos points de vue divergent, est-ce à dire que toute argumentation s’opposant à la votre est de fait idiote ? J’ose espérer que non, pour autant je crains déceler quelques traces de caricatures dans votre réponse, qui dénotent d’un manque de prise au sérieux de mes remarques. Je ne cherche pas à démontrer que ce Rebelle est dans sa totalité particulièrement louable -peut-être que je ne l’ai pas dit, mais je n’ai pas particulièrement apprécié ce Pixar dans la mesure où je trouve qu’il fait trop vœu d’allégeance aux ficelles narratives de Disney- je voulais simplement vous dire que la critique pouvait être à mon sens plus nuancée. De ce point de vue, vous éviterez la prochaine fois de vous mettre dans une position de vérité absolue par laquelle nul-lle (=D) ne peut remettre en cause votre argumentation. Ce genre de position est tout de même très hors de propos ! Vous le dites justement, nous ne sommes pas d’accord, il est d’ailleurs tout à fait légitime que vous vouliez critiquer mon point de vue et défendre le votre, tout comme je suis parfaitement en droit de remettre en cause vos affirmations qui ne me semblent pas toutes justes. Mes raisons vous les connaissez, j’aurais aimé que vous me disiez les points que vous trouvez injustifiés et/ou trop rapidement analysés dans ma réflexion, afin que nous puissions avoir un semblant de débat; mais peut-être que pour vous je n’en vaux pas la peine, ce qui serait étonnant pour un anti-sexiste, anti-spéciste et pro égalité comme vous l’êtes.
J’ajouterai enfin que je ne suis pas aussi virulent avec toutes vos réflexions. C’est dommage, vous n’avez sans doute pas eu le temps de regarder les autres articles que vous avez publié, mais si un jour vous en avez l’occasion vous remarquerez que j’ai été vraiment très intéressé par votre analyse d’Avatar et par celle des méchantes chez Disney. Tout ça pour vous dire que je ne suis pas gratuitement agressif, mais que cet article concernant les pères et mères chez Disney m’a profondément agacé car à mes yeux trop opportun et bien trop rapidement construit.
Je n’ai vu aucun des Disney récents : quand j’ai fini par grandir, j’ai remarqué que quelque chose sentait mauvais dans ses films, sans pour autant avoir cherché autant que vous. De plus, mes souvenirs des anciens Disney sont assez vagues. Aussi, je ne peux pas vraiment critiquer cet article.
Je laisse donc ce commentaire pour parler plus globalement de vos écrits (que je n’ai pas tous lu). Il m’a semblé que vous insistiez beaucoup sur le sexisme, plus que sur les autres domaines que vous critiquez. C’est peut-être juste une fausse impression : ayant eu plusieurs fois affaire à des « féministes » prônant, sous couvert de l’égalité des sexes, en réalité la suprématie de la femme et la diabolisation du mâle, j’ai tendance à être sceptique sur les réelles intentions de ceux critiquant ouvertement le sexisme.
Mais il me semble, après lecture de plusieurs de vos textes, que vous êtes réellement pour l’égalité des sexes, et j’apprécie le fait que le machisme presque omniprésent dans le cinéma soit montré du doigt. Je suis content aussi que vous vous soyez, avec le temps il me semble, diversifié sur vos critiques. Étant moi-même anti-spéciste, j’ai par exemple été agréablement surpris de voir ce terme apparaitre, sous un jour positif, sur ce site.
C’est donc un message d’encouragement que je vous envoie. Bonne continuation dans votre périple, je ferai de la publicité pour vous.
A noter aussi que Disney a repris bon nombres de classiques littéraires : La Belle au bois dormant, la Belle et la bête, la petite sirène, Blanche neige, Cendrillon, Raiponce…Nous viennent de Perrault, Andersen, Grimm, etc.
C’est de là que vient l’image de la belle mère acariatre, des quêtes d’émancipation, etc.
Je pense qu’il faut surtout se demander quel impact ses dessins animés ont sur ceux qui les regardent. Nous adultes nous les voyons d’un certain oeil, un oeil inquisiteur, un oeil d’analyse. Mais comment les enfants les voient-ils ? Je sais que mon enfance a été baignée par les Disneys et autres contes (qui sont plus misogynes encore) mais je me considère comme féministe et cette mauvaise image de la femme n’est pas l’élément que j’ai retenu. J’ai surtout retenu, la volonté de survie des personnages, leur envie de changement. Bien sur, j’ai mes préférences. Par exemple je n’aime pas trop Cendrillon ou la Belle au bois dormant, mais j’aime beaucoup Mulan, Pocahontas, la Belle et la bête (où, je vous rapelle, la Belle se fait courtiser par LE macho Disney, j’ai nommé Gaston, mais elle refuse de l’épouser.) Pour faire court, je trouve cet article un peu pauvre, et surtout très subjectif, dans le sens où l’auteur, non pas analyse les films puis en tire une conclusion, mais a une conclusion qu’il veut démontrer et sélectionne les films qui démontrent son idée. Dommage, que cet article ne soit pas plus objectif car le sujet est pourtant très intéressant !
Juste par rapport au cas de Gaston, puisque celui-ci revient régulièrement dans la bouche de ceux/celles qui veulent prouver que Disney n’est pas toujours sexiste (au passage, je n’ai jamais dit que Disney était toujours sexiste, mais j’ai au contraire toujours donné comme exemples de films progressistes en ce domaine Mulan et Lilo et Stitch). Concernant Gaston, je vous renvoie à ce que j’en dis sur ce site dans l’article consacré aux méchants chez Disney (http://www.lecinemaestpolitique.fr/mechants-et-mechantes-chez-disney-2-hommes-faibles/). Pour résumer : ce personnage intervient après la seconde vague féministe, donc dans un contexte où le discours antipatriarcal a atteint une visibilité telle qu’il n’est plus possible de l’ignorer, même pour Disney. Ainsi, le studio intègre dans un de ses films un personnage de « macho », mais il prend bien soin de l’assigner socialement en en faisant clairement un « plouc ». Du coup, Disney reconnaît qu’il existe du sexisme, mais juste chez les pauvres, les paysans, les bouseux. Il faut donc à mon avis clairement relativiser le progressisme de ce personnage, car ce qu’il gagne en sexisme, il le perd en classisme. A quoi s’ajoute que, par contraste, la Bête apparaît comme le personnage masculin positif, ce qui n’est pas sans poser de problème lorsque l’on pense qu’il se donne le droit de séquestrer Belle et se comporte on ne peut plus violente avec elle. Il n’a donc rien à envier à Gaston niveau sexisme. Mais visiblement, pour Disney, un tel comportement est tout de suite plus excusable venant d’un prince habitant dans un château que de la part d’un bouseux du fin fond de la campagne…
Un truc récurrent me chiffonne, sur ce site qui propose par ailleurs des analyses fort intéressantes et pertinentes : pourquoi employer aussi régulièrement le terme de « castratrice » ? En matière d’adjectif terriblement sexiste, ça se pose là, quand même, et il est utilisé avec un tel naturel que ça me gêne un peu…
(Par ailleurs, je ne pense pas qu’on puisse utiliser ce terme en parlant d’une femme dominant une autre femme : si la norme hétérosexiste veut qu’une femme dominant un homme soit considérée comme castratrice, c’est-à-dire comme le privant symboliquement des attributs de la virilité (autorité, puissance), une femme qui en domine une autre ne fait que la remettre à sa place de femme, donc pas de « castration » ici… ce serait presque le contraire !)
En effet, je n’ai peut-être pas été assez précis dans mon emploi du terme « castratrice ». D’un côté, je l’ai employé dans son acception la plus large et la plus neutre (s’appliquant aux hommes et aux femmes), et qui permet de qualifier de « castrateur » ou de « castratrice » une personne trop autoritaire soumettant une autre personne à sa volonté (quel que soit son genre). Mais d’un autre côté, j’ai aussi voulu dénoncer le stéréotype sexiste de la « femme castratrice » que me semblent réactiver les derniers Disney que j’ai cités, même si cette « castration » est infligée à des filles. J’employais donc ce terme ici comme j’emploie ailleurs les termes « frigides », « nymphomanes » ou « hystériques » : pour dénoncer un stéréotype (à mon avis, le fait que ces « mères Disney » soient « castratrices » envers des personnages féminins ne signifie pas que l’on soit sorti du stéréotype de la « femme castratrice », mais juste que ce stéréotype s’est élargi un peu plus).
Quand on lit l’article, on a juste envie de rire car bizarrement dans cet article on ne retient que les rares moments où la femme est mal vue en éjectant de façon subjectifve tous ceux où c’est l’homme qui a le mauvais rôle. Certes j’ai pu voir qu’il existait un article sur les méchants de disney et j’avoue ne pas l’avoir lu et peut-être y faite vous mention. Néanmoins, il me semble, et puisque vous prenez comme exemple nombre de belle mère ou de mère adoptif, que le juge Frollo est vu comme le père adoptif de Casimodo. Là je vois pas comment on peut dire qu’il a un bon fond caché derrière sa cruauté. Il empêche Casimodo de voir le monde, certes il ne nous sort pas le discours de la mère de Rayponce, mais là encore j’ai du mal à comprendre votre analyse. La mère de Rayponce est contre les hommes, la mère de Tania est en admiration devant son défunt mari. L’une s’oppose à tout union quand l’autre lui dit qu’il faut choisir entre mariage et carrière. Un discours tout à fait opposé que pourtant vous mettez en continuité. Assez douteux. Enfin vous prenez comme exemple la mère de Jim Hawkins, alors qu’elle ressemble trait pour trait à la personnalité de tous les hommes célibataires de disney. Au départ elle est opposé au désir de son fils puis change ses opinions. Je vois pas où est la différence entre son comportant et celui du sultan. Si la seule critique que vous faite se porte sur la nature de l’interdit, comme dans mon exemple la mère opposée à l’aventure et le père obligeant sa fille à se marier (selon la loi). Les thèmes sont différents et vous regardez cela avec des yeux d’adulte sans voir le véritable intérêt d’un disney. Le but est de faire rêver les enfants, surtout d’un certain âge. Malheureusement pour votre analyse la majorité des jeunes filles rêvent de princesse et de mariage avec un beau prince quand les jeunes garçons rêvent d’aventure. Malgré cela, on ne peut pas dire que les femmes n’ont pas eu le droit à leur place dans les aventures puisque Mulan est l’héroine par excellence.
Enfin au sujet de l’humour, votre article est surement bien choisi en tout cas dans son thème archi restreint des parents (en incluant ceux que vous choisissez de qualifier de tel). Néanmoins lorsque l’on élargit cette vision on voit bien que nombre de femme de disney ont ce côté « fun » et non castratrice, telle que les trois fées de la belle au bois dormant ou encore la maraine dans Cendrillon. Et oui, dans Cendrillon il y a certes le père au début qui a le bon rôle mais au final celle que l’on retient comme la figure de bonté est la fée et nullement le père que l’on voit une fraction de seconde.
Par ma part, on a plus l’impression que vous ne supportez pas que l’homme puisse avoir ne serait-ce qu’une bonne action dans un film et que pour les femmes ne supportez pas qu’elle puisse avoir ne serait-ce qu’une mauvaise action. La parité c’est ça aussi.
Je suis assez d’accord avec ton analyse(très bien écrite au passage). Cet article m’a aussi fait sourire, il est en effet facile de trouver du sexisme et du féminisme quand on en cherche absolument sur chaque scène ! Mais il faut voir à qui ces films sont destiné aussi, un enfant ne va pas retenir le fait que dans un film la femme à un moins beau rôle, mais plutôt la volonté qui pousse le personnage principal à aller au bout de ces convictions. De plus, il arrive que les personnages masculins aient le mauvais rôle au profit des personnage féminins, le mâle dominant « Macho » est ainsi stéréotypé comme dans la belle et la bête avec le personnage de Gaston. Ce sont des caractères qui sont stéréotypé et non des types de personnages.
Je réponds aux critiques de Kazenda point par point.
1/ En ce qui concerne Cendrillon et La belle au bois dormant, il est vrai que la marraine dans le premier et les 3 fées dans le second sont des personnages plutôt drôles. Mais comme vous le dites vous-mêmes, ce n’est pas une objection à ma thèse, puisque ce ne sont pas des mères. Néanmoins, on peut essayer d’analyser ces personnages en resituant les films dans leur contexte historique. Ces deux films sont sortis dans les années 50, dans une période de « backlash » plutôt hostile aux femmes. Or ces personnages que vous citez sont plus des grand-mères que des mères. Ce n’est peut-être pas un hasard. En effet, une des stratégies possibles si l’on veut remettre à sa place la génération des femmes qui étaient mères pendant la guerre peut être de revaloriser les femmes de la génération précédente (les grand-mères). Elles au moins savaient rester à leur place et ne cherchaient pas à avoir du pouvoir (comme la marâtre de Cendrillon)…
De plus, vous affirmez que la marraine est celle que l’on retient comme figure de bonté dans le film. Mais vous oubliez aussi le père du prince, ce vieux moustachu farfelu qui aura tant de successeurs dans les années 90. Ce dernier est tout aussi bienveillant que la marraine, et a beaucoup plus de présence à l’écran qu’elle (3 scènes pour lui, contre une seule pour elle). Donc ne m’accusez pas d’avoir un point de vue « subjectif », si c’est vous qui « ne retenez que les rares moments où la femme est bien vue en éjectant de façon subjective tous ceux où c’est l’homme qui a le beau rôle »…
Enfin, en ce qui concerne l’élargissement de mon observation sur l’inégalité de répartition de l’humour entre pères et mères à l’ensemble des hommes et femmes de Disney, j’ai bien peur que cela ne tourne malheureusement pas à votre avantage. Il est en effet très facile de trouver des figures masculines drôles (que ce soit volontairement ou involontairement) : les nains de Blanche-Neige, Timothée dans Dumbo, les souris et le père du prince dans Cendrillon, Peter Pan, le Clochard dans La Belle et le Clochard, Pongo et son maître dans les 101 Dalmatiens, Merlin l’enchanteur, Baloo dans Le livre de la jungle, O’Malley et ses amis dans Les Aristochats, Robin des bois et Petit Jean, Basil le détective privé, Roublard dans Oliver et Compagnie, Lumière dans La belle et la bête, Timon, Pumba et Rafiki dans Le Roi Lion, Meeko dans Pocahontas, Zeus dans Hercule, etc. Je m’arrête là car je crois que c’est assez évident comme ça. Vous affirmez que « bon nombre de femmes de Disney ont ce côté fun », mais j’attends que vous me proposiez une liste de personnage aussi longue que celle-ci. A mon avis ce sera difficile, car chez Disney, l’humour semble bizarrement être quelque chose de massivement plus masculin que féminin…
2/ En ce qui concerne la contradiction qu’il y aurait à vouloir rapprocher la mère de Tania et celle de Raiponce, il faut à mon avis prendre garde à ne pas déconnecter ces personnages de leur contexte, c’est-à-dire de l’histoire particulière que raconte chacun des films. Vous dites : Mère Gothel empêche Raiponce de se marier alors que la mère de Tania veut au contraire que sa fille se marie, et qu’il serait donc « douteux » de rapprocher ces deux personnages en disant qu’elles sont toutes deux du côté de la reproduction patriarcale comme je le fais. Mais vous déformez le sens de Raiponce. Mère Gothel ne veut pas diaboliser les hommes pour que Raiponce s’émancipe en se moquant de l’injonction au mariage hétérosexuel. Elle le fait pour la garder enfermée chez elle, à l’intérieur de l’espace domestique. Et c’est là qu’elle est du côté de la reproduction patriarcale, en tant que celle-ci assigne les femmes à l’intérieur de cet espace tandis que les hommes sont invités à en sortir pour découvrir le monde.
3/ Pour ce qui est de Frollo, je ne peux que vous donner raison : je n’ai pas cité ce personnage. Néanmoins, je ne l’ai pas fait pour 2 raisons : 1/ parce qu’il n’est pas un père à proprement parler (vous le rapprochez de la mère de Raiponce, mais il y a une différence entre les deux : Raiponce appelle Gothel sa « mère », alors que Quasimodo se réfère à Frollo comme étant son « maître »). Et 2/ parce qu’il me semblait totalement noyé (en ces années 90) dans un ensemble de pères positifs entretenant de bons rapports avec leur fille (les 6 que j’ai cités), alors que Frollo a un « fils », ce qui n’a pas la même signification dans ce contexte de backlash, comme j’ai essayé de l’expliquer.
4/ Enfin, votre argument de fond semble être que je « regarde cela avec des yeux d’adulte sans voir le véritable intérêt d’un Disney », dont « le but est de faire rêver les enfants, surtout d’un certain âge ». A quoi vous ajoutez : « Malheureusement pour votre analyse la majorité des jeunes filles rêvent de princesse et de mariage avec un beau prince quand les jeunes garçons rêvent d’aventure ». Il me semble que vous inversez là l’ordre de causalité. A votre avis, est-ce que c’est d’abord les filles qui rêvent de mariage et les garçons d’aventure, puis Disney qui vient dans un second temps se caler sur ces désirs ? Ou est-ce que ce n’est pas plutôt les Disney (ainsi que les autres dessins animés, les jouets, les histoires que l’on raconte aux enfants, etc.) qui créent ces rêves différents pour garçons et filles ? Vous me semblez poser comme naturels des rêves ou des désirs qui sont le fruit d’une éducation (sexiste). Il existe au passage sur le sujet (plus précisément sur le cas des jouets) un livre excellent de l’association Mix-Cité et du collectif Contre le Publisexisme intitulé « Contre les jouets sexistes » (aux éditions l’Echappée), que je vous recommande car il montre bien les mécanismes par lesquels l’imaginaire des enfants peut être déterminé par les jouets qu’on les encourage à utiliser (et qui différent grandement si on est une fille ou un garçon).
Bon, déjà merci de vos réponses, surtout aussi détaillée. Donc merci du temps que vous y avez passé !
Je vais vous répondre moi aussi.
1. Je pourrais m’amuser à chercher des personnages féminins qui ont du fun, mais effectivement je n’arriverais jamais à une liste aussi longue que celle des hommes. Pourquoi ? Car d’une part, après il ne s’agit peut être que d’une impression car je n’ai pas fait de listing des personnages de disney, je pense qu’il y a beaucoup plus de personnage masculin que de féminin dans l’univers de disney. Dans les personnages secondaires (sans arriver jusqu’aux figurants), il y a souvent chez disney une tentation à la caricature. Les caricatures chez la femme sont justement celle que vous avez pu soulever dans votre article sur les méchantes et qui vous gène tant, il y en a surement d’autre, mais je doute que vous les auriez accueilli avec plus d’enthousiasme. Comme j’ai pu le voir dans un commentaire, les hommes ont eu le droit a toute sorte de caricature qui colle à la peau l’homme. Le macho pour Gaston et j’en passe… Le côté, je m’amuse à faire le marrant quitte à tomber dans le lourd est une caractéristique propre aux personnages masculins, ou en tout cas beaucoup plus répandu. Vous accuserez surement Disney et autre production d’avoir fait cela, mais avoué tout de même que dans la vraie vie, on voit bien plus souvent des hommes se lancer à faire des blagues et parfois même à en rire, plutôt que les femmes plus réservés. D’ailleurs sur la scène les femmes se font rares, surement un milieu fermé et machiste, mais ne serait-ce pas aussi parce qu’elles font moins vendre ?
Néanmoins, je peux tenter de vous citer quelques noms qui me viennent de personnages féminins qui ont ce côté fun : Raiponce de Raiponce, Grand mère arbre de Pocahontas, la chienne dans Peter Pan (j’évite de parler de méchante qui ont un côté fun comme Yzma ou Mime puisqu’on peut en faire autant pour les hommes)… Il doit surement en avoir d’autre.
Certes bien souvent ce rôle est attribué aux personnes âgés dans les dessins animés, ne serait-ce pas du plutôt à un autre cliché que l’on a de la maman gâteau et auquel on ajoute souvent papy gâteux ?
Sinon pour en venir à l’histoire du père du prince et de la maraine. Qu’en bien même le père aurait eu le droit à plus de scènes, je regrette de dire et je suis sûr de ne pas être le seul, le personnage que tout le monde retient et cela même avant le prince mais surement après Cendrillon, c’est la marraine, personnage clé de l’histoire. Pour preuve, vous ne trouverez aucun produit dérivé de ce bon vieux moustachu alors que la marraine si.
2. Je connais le but de la mère de Raiponce, néanmoins, je me basais sur son discours, ses mensonges qu’elle donnait à sa fille. Mensonge qui sont tout de même en total opposition avec le discours de la mère de Tania.
Maintenant vous dites que derrière cet emprisonnement il y a derrière l’idée de la femme qui reste enfermé pendant que monsieur découvre le monde. N’est-ce pas poussé tellement loin le vice que de voir une telle idée cachée ? Je veux dire comment un simple enfermement peut faire penser à une idée de puissance patriarcale ? A ce moment là, à partir du moment où n’importe quel personnage se retrouve enfermé véhiculerait une idée de la sorte. Quel en serait le message si un homme se retrouvait enfermé ? Casimodo est enfermé contre son grès… Serais ce un message que l’homme doit rester enfermé chez lui… Je rappelle qu’on a dans les deux situations une personne de même sexe qui garde enfermé une autre contre son grès. j’ai beau essayer de tordre mon esprit dans tous les sens je n’arriverais pas à voir de message subliminal dans ces situations.
3. Bon rejeter mon argument de Frollo juste pour une appellation, c’est un peu facile. D’autant que l’on peut s’en servir pour accentuer le côté sombre du personnage qui refuse d’accepter que son fils adoptif l’appelle père.
Sinon je ne suis pas totalement sûr de voir blanche neige ou cendrillon appeler leur belle-mère, mère ou même belle-mère. Après je peux me tromper encore une fois.
J’en profite par la même, même si je dépasse un peu sur votre autre article où vous disiez que l’on ne voyait que dans Miyazaki des personnages féminins forts mais qui ne sont pas les méchants du film. Et bien le contre argument arrive en la personne du Capitaine Amelia, qui je le rappelle a même eu le droit de changer de sexe par Disney puisque dans l’île au trésor le capitaine est un homme (bon vous allez me dire qu’elle finit soumise à la puissance patriarcale de son mari à la fin… mouais, j’aurais plutôt vu l’inverse).
4. Bon, ma réponse va un peu faire tourner un rond votre argument mais bon. Disney n’est absolument pas l’investigateur des rêves des enfants ou de la situation de la femme dans la société. Que je sache cela était déjà ainsi dès l’institution de la société. Serais-ce la faute des premiers auteurs ? Et donc plutôt de la source que de l’adaptation ?
On entrerait ensuite dans un débat philosophique dans lequel on comparerait la situation de certaines tribus où c’est la femme la guerrière et non l’homme, ainsi que la coupe de cheveux… Mais quand on regarde la majorité des cultures, elles sont similaires. Nous sommes nous influencés mutuellement ? Surement. (Comme on peut le voir le Japon était considéré comme barbare par les chinois car ils étaient gouvernés par une sorte de sorcière). Mais si l’homme aurait façonné la pensée de la femme comme il le voulait, alors n’en serait-il pas pareille pour la femme envers l’homme ? L’homme rêverait d’une femme féminine, coquette (et soumise selon vous) alors que la femme rêverait d’homme fort qui la protégerait ? On peut voir la femme s’émancipait, prendre le rôle de l’homme historique, mais ne voit on pas aussi l’homme prendre aussi quelque part le rôle de la femme, cherchant à se faire beau, à plaire, faire des tâches ménagères… Donc serions nous en train de rejeter l’image que l’on veut de notre sexe ? Si l’homme avait voulu se donner le rôle qu’il aurait voulu, pourquoi ne se serait-il pas mis dans une situation où il n’aurait qu’à attendre que lui donne tout plutôt que de le faire lui même ? Et si c’est l’homme qui a choisi ces images de puissance de l’homme et de faiblesse de la femme, ne serait-ce pas parce qu’il est effectivement puissant puisque sans quoi il n’aurait pas pu le faire ? Le débat est sans fin. Disney fabrique du commercial, il a donc intérêt à montrer ce que l’on veut voir que ce soit par le point de vue des parents que des enfants. Donc aller en contre courant de la société tout entière uniquement pour casser des caricatures, je vois pas l’intérêt. Disney pourrait le faire une fois, mais cela passerait surement pour une grosse blague.
Ce n’est pas l’industrie du jouet qui est sexiste mais le monde. Oui les femmes et les hommes sont différents dans leur façon d’être. La société ou la nature qui a fait ça, je ne sais pas. Toujours est-il que dans toute société, l’homme et la femme ne fonctionne pas pareille.
Disney se contente de prendre dans les caricatures de personnages qui s’offrent à lui.
Il serait bien de s’attarder sur le rôle de fou ou stupide qu’on les pères dans ce cas là. Dans la Belle et la Bête (« ce vieux fou de Maurice »), Aladdin (père qui est une vrai marionnette), Tarzan (le côté je suis dans mon monde)… Les hommes ont souvent les rôles du clown (style le génie ou les compagnons de Mulan (qui sont la plus part pas dotés d’un physique irréprochable)).
Oui car au final le père est toujours un peu con et la mère plus réfléchis. Moi je dis qu’au final à force de chercher on finit par trouver tout et n’importe quoi.
Effectivement, il serait intéressant de s’attarder sur cette caractéristique récurrente que vous pointez chez les pères. Mais en approfondissant un peu plus que vous ne le faites, car vous allez vraiment vite et ne développez pas vraiment vos arguments (si on peut parler d’ « arguments »…).
Il faut à mon avis distinguer clairement les pères de Tarzan et La Belle et la Bête du père de Jasmine dans Aladdin. Comme vous le dites, il y a chez les premiers un côté « je suis dans mon monde ». C’est à mon avis parce qu’ils sont tous deux des représentants de la science et de la technique. Le père de Jane est un spécialiste des gorilles, et le père de Belle un inventeur. On est donc ici en présence de la figure du scientifique déconnecté de la réalité, avec la tête toujours occupée par ses spéculations théoriques ou ses projets d’inventions. Le père n’est donc pas « un peu con » comme vous le dites, ou alors il faut préciser. Je dirais plutôt qu’il est posé comme supérieurement intelligent, mais du coup un peu handicapé socialement, ce qui le rend plutôt sympathique et farfelu aux yeux des autres. Par contre, le sultan d’Aladdin est déjà un peu plus « con » comme vous dites, au sens où il est très facilement manipulable (par Jafar en l’occurrence). Mais je ne pense pas qu’il soit par là dévalorisé, au contraire. La logique du film me semble ici en effet assez perverse, puisqu’il parvient à nous faire passer un sultan (qui vit dans un luxueux palais pendant que son peuple crève la faim, et qui séquestre sa fille soi-disant pour son bien) pour quelqu’un de somme toute assez sympathique. Il ne veut pas de mal à une mouche en fait, il est juste un peu naïf… Ce gentil farfelu est d’ailleurs plus une victime qu’un oppresseur, puisqu’il est manipulé par Jafar, le « vrai méchant ». Donc avant de mettre tous ces pères dans le même sac en sous-entendant que la caractéristique qui les rassemble est plutôt dévalorisante (« un peu con »), il faudrait s’appuyer un peu plus sur l’analyse des films en question. Parce qu’au final, comme vous le dites vous-même, à force de chercher à dire n’importe quoi, on finit effectivement par dire n’importe quoi…
Ensuite, j’aimerais bien savoir à quel(s) personnage(s) vous pensez lorsque vous parlez de « mère plus réfléchies », parce que j’avoue que je ne vois pas. J’ai bien dit « réfléchies », c’est-à-dire qui permet grâce à sa réflexion d’éviter une action qui aurait causé plus de mal que de bien. Personnellement je n’en vois pas.
Bonjour,
J’ai plutôt apprécié cet article, ainsi que d’autres sur ce site, et un bon nombre de commentaires qui ont suivi, même si parfois j’ai l’impression qu’il y a sur certains points un peu de forcing sur l’interprétation de la part de l’auteur et un peu d’oeillères de la part de ses détracteurs.
Je tiens à préciser avant tout que je ne remets pas en cause le reproche global que l’industrie des studios Disney se fait le relais, conscient ou inconscient, d’une culture patriarcale ethnocentrée qui définit notamment des rôles étroits soi-disant complémentaires entre hommes et femmes. Je suis d’accord. Je suis d’ailleurs tombée sur cette page car le dernier « Rebelle », si mal nommé, m’a fait hurler d’horreur face à son conservatisme aigu, et je voulais voir sur le net si d’autres personnes partageaient mon analyse alarmiste.
(Ce n’est pas pour rien que la version originale s’appelle « Brave », et pas « Rebel », puisque c’est au final l’histoire d’une adolescente immature qui va apprendre à avoir le courage de faire face à la réalité et à ses responsabilités afin d’assumer (et non façonner) son destin… Morale passablement rétrograde qui n’a absolument rien à avoir avec la rébellion du titre français, erreur de traduction outrageuse et on ne peut plus pernicieuse pour des esprits jeunes et malléables.)
Mais il y a juste un point qui me chiffonne et que je voudrais soulever, suite à cette dernière insistance sur le personnage du père dans « Aladdin ».
Vous dites, M.Rigouste, « La logique du film me semble ici en effet assez perverse, puisqu’il parvient à nous faire passer un sultan (qui vit dans un luxueux palais pendant que son peuple crève la faim, et qui séquestre sa fille soi-disant pour son bien) pour quelqu’un de somme toute assez sympathique. Il ne veut pas de mal à une mouche en fait, il est juste un peu naïf… Ce gentil farfelu est d’ailleurs plus une victime qu’un oppresseur, puisqu’il est manipulé par Jafar, le « vrai méchant ». »
A vrai dire, je crois que vous forcez le trait sur la perversité de Disney qui voudrait nous faire avaler comme couleuvre, si j’ai bien compris votre propos, qu’en fait les oppresseurs sont de gentils agneaux et que rien n’est de leur faute et qu’il ne faut donc pas se rebeller contre eux, et qu’en conséquence, Disney aurait dû représenter le sultan sous sa forme authentique, c’est-à-dire un puissant oppresseur méchant pas sympathique du tout et surtout très misogyne et ouvertement liberticide avec sa fille (et qui donc se passe très bien de Jafar, qui tombe aux oubliettes).
Il me semble que vous vous accrochez à une conception de ce personnage qui n’est pas la bonne, ou du moins qui est très réductrice. Oui, c’est un homme, oui, c’est un père, mais c’est aussi une image de roi, et il correspond à un canon du genre : l’image du bon roi aimé de ses sujets mais entouré de conseillers aux intentions mauvaises, qui se répercutent sur le peuple.
Avant d’être un pervers bien masqué, le sultan fait à mon sens partie de ce « type » de personnage (comme on a les types de l’ingénue, du barbon, etc., dans le théâtre classique). Et ce « type » n’est pas sorti de nulle part. Depuis des siècles et des siècles, ce mythe du bon roi impuissant faceà son entourage a imprégné le coeur des peuples, et je pense que c’est pour la simple et bonne raison que, comme tout mythe, il a des racines parfois bien réelles : on pense surtout à Louis XVI, le passionné de serrurerie qui ne devait pas et ne voulait pas être roi, sous le règne duquel il n’y avait qu’un seul prisonnier à la Bastille, et qui se trouvait être entouré d’une aristocratie agrippée à ses privilèges alors qu’il essayait vainement de les convaincre de réduire leur train de vie qui saignait à blanc le peuple ; certes, on lui coupa la tête, mais ce fut les révolutionnaires, essentiellement urbains et bourgeois, qui le firent, afin de prendre la place de la noblesse qui ne servait plus de fonction sociale tandis qu’eux-mêmes devenaient l’élite intellectuelle et économique de la France ; et qui étaient les insurgés royalistes, prenant parti pour le roi contre la nouvelle classe dominante ? Les Chouans, des paysans, le peuple pauvre et souffrant ! (On est loin de ce qu’on nous enseigne à l’école primaire : le roi était trop gras, le peuple trop maigre, alors le peuple s’est levé comme un seul homme et a légitimement coupé la tête de l’obscène obèse concupiscent, et le problème était réglé.)
Les choses, dans la réalité, sont beaucoup plus complexes qu’elles n’en ont l’air et sont sujettes à de multiples et étonnants retournements. Les limites ne sont jamais clairement définies et les extrêmes se touchent. C’est pour cela qu’il est très difficile de rendre explicitement compte de toute l’intégralité de cette complexité dans une seule représentation, qui doit qui plus est être accessible à un public d’enfants. Je me fais peut-être l’avocat du diable, mais je ne crois pas que le but conscient de l’équipe de Disney ait été dans ce dessin animé d’inculquer aux petites filles qu’il fallait qu’elles restent à la maison « pour leur bien » et que les peuples ne devaient pas se révolter malgré leur souffrance. J’ai toujours vu, même petite, le sultan simplement comme une image d’un type de roi comme Louis XVI (en beaucoup moins digne, reconnaissons ça à Louis XVI) : simplement né à la mauvaise place (et, pour Louis XVI, au mauvais moment), dans un rôle qui ne lui convient tout bonnement pas.
Si on voulait amener l’analyse en ce sens, on pourrait d’ailleurs en tirer une critique contre la monarchie héréditaire : comment peut-elle être viable quand on met une lignée au pouvoir sans tenir compte que certains éléments de cette lignée se révéleront des êtres incompétents et globalement désintéressés de la politique et du bien public ? Comment peut-on encore soutenir le bien fondé de la monarchie quand même un enfant de cinq ans arrive à comprendre, quand on lui montre un exemple, que dans ce type de régime un élément de la chaîne peut être totalement inapte au rôle qu’on veut lui donner ? (Puisque, même à un enfant de cinq ans, le sultan apparaît drôle, sympathique, mais idiot.) La charge est lourde.
Elle l’est d’autant plus quand on montre en images que ce type de monarque devient très vite une cible aisée pour tout manipulateur mal intentionné (il est plus facile de manipuler et corrompre une seule personne qui a tout le pouvoir que toute la diversité du peuple dans un système démocratique) ! Et le voilà donc, votre oppresseur patriarcal égoïste qui a la main mise sur la garde royale qui tyrannise et affame le peuple, et qui encourage le sultan à enfermer sa fille « pour son bien » en espérant se la réserver pour plus tard… Il est parfait et entier dans son rôle : pourquoi le balayer d’un revers de la main sous prétexte que ce devrait être le sultan lui-même, PARCE QU’il est le père, qui devrait être l’authentique méchant de toute l’histoire ? Ne pouvez-vous accepter qu’il y a tout simplement un peu plus de diversité et un peu moins de manichéisme dans Disney (du moins dans celui-là) que ce que vous avez décidé de penser ?
Le sultan, sous ses airs débonnaires, révèle une chose absolument terrible, surtout pour des enfants : on peut être parfaitement gentil, mais en même temps si faible et si idiot, qu’on laisse faire sans broncher autour de soi tout le mal qu’on n’oserait jamais faire. Pour moi, c’est une incarnation de la fameuse phrase attribuée à Einstein : « Le monde est dangereux à vivre, non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
Coupable, le sultan ? Oui. Par sa bêtise, son égoïsme passif qui le conduit à vivre reclus dans son palais doré sans s’intéresser à la marche du royaume qu’il est censé diriger, sans voir la misère qui s’étale derrière ses remparts trop hauts pour voir au-delà et qui le choquerait s’il la voyait (voir le moment où Jasmine s’enfuit du château et n’arrive pas à comprendre comment des enfants peuvent mourir de faim alors que de la nourriture est à leur portée, interdite pour d’obscures raisons qui s’appellent la hiérarchie et l’argent). Mais est-il doté fallacieusement par Disney d’une apparence sympathique contradictoire avec sa nature réelle d’être pervers phallocrate ? Non. Il illustre le vieux dicton : « L’enfer est pavé de bonnes intentions. » Et je crois que les enfants sont suffisamment intelligents pour le comprendre.
Si vous pensez, au contraire, que cette vision-là est trop complexe pour être appréhendée par de jeunes enfants plantés devant leur dessin animé, c’est votre opinion, et vous avez bien le droit de l’avoir. Mais j’aime l’idée que les dessins animés de mon enfance sont plus complexes qu’il n’y paraît, et que ce qui peut paraître de prime abord révoltant était peut-être justement fait expressément pour me faire réagir : afin de nourrir la pensée face à des situations pas toujours aussi limpides qu’elles puissent sembler.
Je ne dirai pas « Mais laissez les Disney tranquilles, après tout c’est juste fait pour rêver ! » J’encourage au contraire vos analyses, vos critiques, mais en essayant de vous pousser plus loin dans votre analyse en ne vous laissant pas fermer la possibilité que les Disney puissent avoir été conçus avec plus d’un ou deux niveaux de profondeur qu’on nous demande d’avaler, mais au contraire en vous faisant accepter la possibilité que les concepteurs ont peut-être essayé de susciter l’esprit critique des spectateurs avec certains personnages, paroles et actes qui recouvrent finalement une épaisseur qui pourrait bien s’apparenter à celle du réel, tout aussi difficile à condamner tout à fait qu’à absoudre à 100%.
Les enfants qui ont vu ces dessins animés, peu à peu, deviendront grands, leur esprit critique se développera et s’affinera à mesure qu’on leur donnera du grain à moudre. Et si les studios Disney essayaient parfois de leur donner du grain à moudre, plutôt que des bouillies toutes pré-mâchées ? Je me souviens d’une phrase marquante dans le « Contre Sainte-Beuve » de Proust, critiquant le développement d’une littérature enfantine qui serait trop simple pour s’adapter à la simplicité de l’intellect enfantin : « Ce qui féconde un enfant », dit-il, « ce n’est pas un livre d’enfantillages. »
Et si, dans les Disney de notre enfance, il y avait autre chose que de vicieux enfantillages, et qu’ils étaient faits justement pour nous interpeller ?
Walt Disney revendiquant lui même faire de la politique en éduquant les enfants, c’est un propagandiste assumé. Le premier contrat qu’il eut avec l’état fut avec l’armée US pendant la guerre de Corée, il dessina un billet de banque réservé aux militaires afin qu’ils n’aient pas d’échanges marchands avec la population local. Et il conserva des liens intimes avec les différents présidents des USA tout au long de sa vie, ainsi qu’avec l’armée. Il a fait beaucoup de dessins animés anticommunistes, un épisode de Donald Duck est ouvertement anti-nazi. Il revendiquait ses valeurs conservatrices et avait choisi de faire des films pour promouvoir certaines valeurs et les enraciné dans l’esprit des enfants.
Il a appliqué cela aussi à l’urbanisme. La ville « Celebration », une ville entièrement dirigé par la marque était son rêve ultime et l’aboutissement de sa vie. Il y consacra toute la fin de son existence mais la ville ne vit le jour qu’en 1990. Cette ville est construite selon un plan circulaire (crée par Walt) qui permet a chaque habitant de surveillé et d’être surveillé par ses voisins, cela afin de se passer d’un service de police, puisque chaque habitant est un agent de l’ordre. C’est dans cette ville qu’on teste de nombreuses technologie de video surveillance. Un comité disney visite les maisons afin de vérifié que la déco, l’ordre et la propreté soit conforme à la marque. Les contrats de vente stipulent ces contraintes, les contrevenants sont expulsés. Des bagues munis de puces RFID sont porté par chaque enfant, les parents peuvent savoir à tout moment où sont leurs bambins, ce qu’ils ont mangé à la cantine, quels livres ils ont lu a la bibliotheque, combien de temps ils ont mis à rentré de l’école… Cette ville « Celebration » est habitée d’environ 10.000 personnes aujourd’hui.
Je ne croi pas que Disney soit un gentil amuseur un peu réac sans faire exprès, c’est un politicien (de droite dure) qui fait de la politique en manipulant les enfants. Il ne s’agit pas d’en faire le diable, mais il faut garder à l’esprit que les valeurs propagé par ses productions (surtout celles du vivant de Walt, mais pas que) sont loin d’être dues au hasard ou à l’innocence.
Vu que ce blog s’interesse beaucoup à Disney et ses production, ca serait interessant de faire un article qui explique un peu qui était cet homme, ce qu’il a fait pour le gouvernement et ce qu’il disait vouloir apprendre aux enfants. Je pense que ca pourra servir à certains lecteurs-contributeurs de ce blog (ceux qui disent que ces films ne sont là que pour distraire et qu’il ne faut pas chercher trop loin), à comprendre les intentions de cette société industriel et de son créateur.
Excellente suggestion !!! Je lirais volontiers un tel article.
Cela permettrait de débrouiller la part d’intention délibérée dans les messages véhiculés par ses dessins animés.
Attention cependant à ne pas non plus vouloir lui mettre tous les torts du monde sur le dos. Par exemple, dans les faits marquants que vous citez, si ce projet d’urbanisme vient bien de Walt Disney, il n’est peut-être pas entièrement légitime de faire incomber les travers de sa concrétisation à lui seul : est-ce que le projet n’a pas été détourné volontairement de son but par ceux qui l’ont concrétisé des décennies après la mort du concepteur ? Ou bien la forme qu’il envisageait ne pouvait-elle que manquer son objectif premier, sans qu’il y ait pensé ou ait voulu le croire (comme de nombreuses utopies, qui se transforment très vite en dystopies) ?
Je ne crois pas que Jésus aurait donné son aval aux Croisades et à l’Inquisition, ni que Marx aurait apprécié la dictatures stalinienne : et pourtant on s’est permis d’invoquer leur patronage pour les concrétiser… Je ne dis évidemment pas que Walt Disney est comparable à un Jésus ou à un Karl Marx, mais qu’il vaut mieux éviter d’attribuer à un homme les réalisations qui ont été prétendument faites selon ses idées mais bien longtemps après sa mort… Rien ne nous dit que, s’il avait pu constater le résultat de son vivant, il n’en serait pas lui-même épouvanté (parce qu’il y a de quoi…).
Après, ce ne sont que des hypothèses et des mises en garde, vous semblez connaître le personnage de Walt Disney bien mieux que moi et je ne me permettrais pas d’émettre de jugements marqués sur lui. Le seul portrait qu’on m’en avait fait jusqu’ici était celui d’un amoureux de la littérature européenne dont il souhaitait mettre les contes et les fables à l’écran (« Le Lièvre et la Tortue », « Les 3 petits cochons », « Le Vilain Petit Canard », etc.), fermement convaincu de leurs vertus éducatives (mettant en avant des valeurs traditionnelles, que l’on peut trouver rétrogrades), mais dont la survivance des studios à sa mort avait changé le nom en une industrie qui n’avait plus que peu de choses à voir avec ses convictions personnelles, cherchant seulement à produire des films les plus « vendeurs » possibles.
Ça me navre un peu de me rendre compte de cela à propos des dessins animés qui ont bercé mon enfance, et c’est peut-être par nostalgie passéiste que j’essaie de leur trouver malgré tout un intérêt moral, ne serait-ce qu’en les utilisant comme objets de critique.
Voyant les procès d’intention (vous voyez le mal partout alors que décidément notre culture est tellement égalitaire !) et les remises en question de l’analyse la plus basique du patriarcat (le langage n’est pas sexiste, le sempiternel débat nature-culture dont on pouvait penser s’être débarrassé une bonne fois pour toutes) ma seule réaction est : courage !
Moi je trouve ça géniale qu’un site parle du sexisme (et de tout le reste) dans le cinéma (et dans tout ce que vous voulez).
Le fait de laver le pere et de dire que les meres attachent leurs filles, est malheureusement vrai.
Les mères apprenent aux filles, encore aujourd’hui, a agir comme des parfaites mère au foyer, la mienne l’as fait, et j’ai des amies dont la famille les tartine pour cela aussi, rien que mon compagnon (qui ne veux pas d’enfants), sa mère le tanne pour en avoir un et avoir un petit fils !
Je ne parlerais même pas de l’aveu de stagiaire masculin dans mon ASBL qui m’avoua avoir été elevé par son père et donc qui a appris tout seul a faire menage et cuisine, et me dire un peu mi embarrassé et goguenard, que la majorité des hommes de sa classe et de ses potes sont, selon lui, des fils a maman: toujours a attendre que maman fasse tout et après a chercher une figure maternelle qui remplace cela.
En gros: le moyen age qui a vu le feminisme (eh oui), on a eu la renaissance et ses chasses aux sorcieres, le 20eme siecles a eu ses avançées et maintenant au 21eme, nous avons le backlash, on remarquera cependant que ces deux retour de baton, ont bizzarement toujours eux lieux après une crise ou pendant une crise !
Je critique les commentaires ici. (Les parents de Disney)
Aussi, avant la deuxième guerre, les femmes en les films avaient de meilleurs rôle et j’avais lu un article à l’université de Carleton qui expliquait ceci.
… En ces temps orageux pour le pouvoir masculin, il est un moyen pour le studio de réhabiliter les hommes si décriés…
J’aime bien cette expression! C’est vrai que tous les personnes mâles se sont sentis concerner aux revendications féministes à partir de 1972, pour moi en tout cas. En fait, c’est la première raison à pourquoi que j’aie détesté les féministe dont c’était comme si tous les mâles humains ont été surpris à faire quelque chose en grande liesse.
Il ne faut pas oublier qu’il eut des dérapages par les deux côtés… et dont je vois aujourd’hui que les femmes américaines avaient toutes les bonnes raisons à se sentir énervées.
Ma mère m’eut emmenée pour la première fois en le « jardin ». C’est une année préscolaire en Ontario.
Elle parla avec la gardienne. Et après elle mit son manteau et en ce même moment, la dame se plaça derrière moi. Je vis que ma mère partait et aussitôt que je m’apprêtai à courir vers elle, la maîtresse m’enlaça avec ses bras. Je ne pouvais m’en défaire.
J’appelai ma mère, elle ne répondit pas et elle ne s’est jamais retournée. Cela me troubla.
L’enlacement de la dame me sembla délicat et accueillant à mon égard. Je me sentis en sécurité avec cette femme…
Je regardai ma mère s’éloigner et Je me dis « les mamans sont donc interchangeables » et à ce moment là, je suis devenue indépendante de ma mère.
Ton texte est super bien, Theix! J’aime bien et merci pour l’historique!
Il ne faut pas oublier quand même que tous auteurs vont concevoir un texte ou une histoires pour une raison à communiquer ou à insuffler une idée ou une émotion qui leur soit chère… comme moi même avec mes bande-dessinée que j’illustre. Je mets mes désirs, mes amours et mes contrariétés pour titiller les deux avant ou pour que le monde comprenne ma douleur pour le troisième but. Walt voulait à ce que j’en déduis promouvoir l’intégrité de la famille avec père, mère, sœur, frère, chat et chien et peut-être poisson. Et s’il aimait les légendes européennes notamment germaniques, alors c’est comme moi, il a mis à l’avant en ses productions, ses amours, ces contes de fées. Je pense que sérieusement, tout cela fut très important pour lui.
Walt Disney soit anti nazi? Je ne sais plus! Je pense avoir vaguement lu qu’il avait des descendances allemandes et qu’il était comment dire… anti-sémitique. Ma ex-femme m’avait dit à quelques fois qu’il avait interdit sa compagnie de production d’engager un juif ou une juive à son vivant, bien sûre, vu que le nouveau gérant de Disney est juif, lui-même.
Ton mini essai est très bien aussi, Aurea! J’aime mais il ne faut pas oublier l’influence du « deuxième » parent qui est le père. J’aie vu chez les autres et j’aie subi une certaine influence assez étouffante de mon père et même plus que celle de ma mère.
Et c’est donc vrai sur les pressions à ce marier et de donner des descendances. Elles proviennent de notre entourage qui soit nos parents (incluant grand-parents) et nos amis et collègues et même notre patron (si tu es un homme, bien sûre) et il y a aussi plus fondamentale, selon quelques bruits durant mes années universitaires, il y a le gène égoïste qui nous incite à procréer, à perpétuer… nos gènes et donc en retour une assurance d’une descendance à ces macro-molécules, elles aussi. Personnellement, mes parents ne m’ont jamais poussé au mariage et ni à procréer mais seulement la force des événements.
Il y a plus pressant à éradiquer et c’est la pression de baiser ou de n’être simplement plus vierge pour que notre société nous voit plus valoriser et c’est là le vrai problème des relations entres les filles et les garçons. Il y a une anxiété à cumuler les conquêtes en coït sexuels pour qu’ils et elles ne se sentent pas jugés en des adjectifs dénigrants, surtout chez ces derniers. Chez les filles, les incitations sont plus paradoxales ou schizophrènes, il faut qu’elles baisent pour prouver qu’elles soient belles et tout en même temps, il faut qu’elles gardent leur virginité ou qu’elles soient… simplement… « moins conquises ».
Je tombe ici en un peu de science fiction. Il y a une troisièmes force qui nous pousse à faire les actions mentionnées ci-dessus et c’est un genre d’empathie collectif ou ambiante qui instaure ces idées contraires à notre vrai volonté… il y a parfois quand nous rentrions en une chambre et qu’il y a une personne, nous avons comme un pressentiment à comprendre l’émotion ou même jusqu’à connaître l’idée chez cette personne… et il y a eu des testes d’émotions et même de pensées entre jumeaux du même gamète à distance qu’ils s’est avérés à donner des résultats intéressants.
En tout cas, moi, j’y crois, jusqu’à prouver le contraire qu’une idée provenant de l’inconscience collective puisse avoir une influence à l’encontre de notre volonté.
Je vous laisse ici un exemple aux idées ci-haut qui donne une bonne aperçu des trois forces dogmatiques à propos de la sexualité qui ont eu même une influence sur la conscience des scientifiques… c’est un lien placé par Liam…
…Scientific dogma has held fast to the assumption that without medical care hermaphrodites are doomed to a life of misery… et … That a newborn should have a deformity … [affecting] so fundamental an issue as the very sex of the child … is a tragic event which immediately conjures up visions of a hopeless psychological misfit doomed to live always as a sexual freak in loneliness and frustration… (Anne Fausto-Sterling)…
http://capone.mtsu.edu/phollowa/5sexes.html
Ci-dessus parle des hermaphrodites mais cette pression subtile qui est en ce texte puisse être tout aussi présente en la population « hétéro-normative ».
… Sex, even the supposedly « normal, » heterosexual kind, continues to cause untold anxieties in Western society… (Anne Fausto-Sterling)
Courage!
Malgré les auteurs ou les producteurs, leurs œuvres vont toujours avoir autres dimensions d’idées qui échappent les auteurs et les producteurs et qui s’insèrent à leur insu en un conte et il ne faut pas oublier que Disney et Warner ont plusieurs personnes qui travaillent et qui mettent leurs idées divergeant en une œuvre et c’est ce fait qui donne la complexité à une histoire écrite, illustrée ou animée. Et cela est même si c’est un seul auteur qui œuvre, vu la complexité de l’inconscience d’une personne.
Bonjour à tous!
Je tenais à dire qu’il y a quelque chose qui me dérange grandement avec ce genre d’articles… Ce sont des adaptations d’histoire déjà existantes… Je prendrais un exemple au hasard: la petite sirène.
Ce compte existe déjà. C’est bel et bien un père qui s’oppose à Ariel et c’est bel et bien une femme qui l’a change en humaine et lui a pris sa langue… Je viens de lire un résumé de l’histoire originale pour ne pas dire de bêtise…
Certes; Disney modifie le scénario. Tout se termine bien pour Ariel, La sorcière est une bonne grosse méchante, il y a moins de personnages (la grand mère d’Ariel ou la princesse qu’est censé épouser le prince à la base n’existent plu dans la version de Disney…) Mais du coup, je ne comprends pas la critique… Auriez vous voulu que Disney change Triton en mère? ou Que la sorcière devienne un sorcier? Pour ne pas dénigrer l’image de la femme? Bizarrement lorsque le gros méchant est Gaston (un homme) dans la belle et la bête, personne ne s’en offusque…
Le trident est phallique? Le discourt des armes dites phalliques est à mon sens dépassé. Une bombe nucléaire, ou une attaque chimique ça ce n’est pas phallique. On n’a qu’a utiliser que ça… comme ça les hommes avec un petit h, ne seront plus critiqués lorsqu’une arme sera décrite de façon sexiste (fin de la parenthèse). Le trident ne viens pas de Disney mais des grègues si je ne m’abuse… Et le regard hystérique de la sorcière ne me dérange pas. Elle acquière le pouvoir par ce trident, et voir de la passion dans ces dessins animés, moi ça me plais. C’est bien plus inintéressant qu’un truc politiquement correcte complètement édulcoré ou tout le monde est « gentil » et ou la moindre embéguinée sera supprimée.
Triton doit rester un père qui s’oppose à sa fille du début à la fin? ça, ça ne dérangerait personne c’est normal? Selon vous il devrai du début, à la fin symboliser une culture patriarcal?
Dans un monde ou Disney réalise la petite sirène tel que vous l’auriez imaginé, l’homme (toujours avec un petit h) serais pointé du doigt, sous une image patriarcal et tyrannique. Je n’aime pas votre version. Je trouve votre critique en plus d’être hors propos, complètement extrême. La femmes deviendrait un symbole de perfection (ce qu’elle n’est pas) et le père un tyran de A à Z. Bravo! Avec Disney personne n’est parfait, ça s’arrête là… Avec votre vision, les femmes sont des déesses, et les hommes des démons.
Ce qui me rend triste dans ce genre d’article, c’est cette impression qu’en fait, les auteurs n’ont pas réellement cerné le problème et souvent, au final ont beaucoup moins de choses à dire que ce qu’ils voudraient nous faire croire.
Je vous invite à lire cet article ainsi que le premier commentaire.
http://www.slate.fr/france/81131/disney-antisemite-raciste-misogyne-fact-checking
Les articles de ce genre ainsi que celui de la page sur laquelle nous nous trouvons, sont à mon sens des aberrations; ça se veut malin mais ça ne vois pas très loin…
Monsieur Rigouste,
Avez-vous fini de dire que Sébastien est noir ? C’est un crabe, bon sang ! Il n’est pas noir, il est rouge, et il n’a aucun attribut physique indiquant qu’il est apparenté à un être humain à la peau noire ! C’est pas un peu fini de voir le mal partout ?
Et il n’est pas l’esclave du Roi Triton, mis son conseiller et chef d’orchestre ! C’est quand même une fonction un peu plus importante, non ?
Vous employez un ton très agressif.
C’est désagréable.
Calmez-vous.
Je pense qu’il dit que Sébastien est noir parce qu’il a un accent créol et qu’il est doublé par un noir. Et que même si c’est son conseiller , il est un peu traité comme un esclave. Le roi triton lui demande de faire des choses qui dépassent sa simple fonction de conseiller, comme de surveiller sa fille par exemple, sans lui demander son avis.
C’est quoi déjà, la procédure à suivre en cas de troll?