Les Nouveaux Héros (I) : La violence policière comme médecine
19 mai 2015 | Posté par Paul Rigouste sous Films d'animation, Tous les articles |
Dernier Disney en date, Les Nouveaux Héros (Big Hero 6 en anglais) a rencontré un énorme succès public et critique (il a notamment remporté l’Oscar du meilleur film d’animation, et a totalisé plus de recettes que n’importe quel autre film d’animation sorti la même année, Dragons 2 et The Lego Movie compris[1]). Je voudrais ici m’interroger sur le propos politique tenu par ce film, en me concentrant dans cette première partie sur son militarisme, son apologie de la violence militaro-policière et de la surveillance généralisée des populations (la deuxième et la troisième parties seront quant à elles consacrées au racisme et au sexisme du film).
Le film raconte l’histoire de Hiro, un jeune génie de la robotique qui se laisse convaincre par son grand frère Tadashi de délaisser les combats de robots illégaux pour intégrer comme lui le « San Fransokyo Institute of Technology » dirigé par le professeur Callaghan. Or, juste après avoir brillé à son examen d’entrée, Hiro assiste à la mort de son grand frère dans un incendie. Esseulé, il trouvera un nouveau compagnon en la figure de Baymax, une sorte robot médecin inventé par son frère. Avec lui, il découvrira qu’un mystérieux individu portant un masque de kabuki a volé l’invention qu’il avait présentée pour son examen d’entrée (les « microbots ») et menace la ville. Avec Baymax et ses nouveaux amis (GoGo, Wasabi, Honey Lemon et Fred), il formera une équipe de super-héros (les « Big Hero 6 » du titre original) et parviendra à neutraliser le méchant, qui n’est autre que le professeur Callaghan.
Si ce film ne fait aucune allusion directe à la politique intérieure ou extérieure des États-Unis, il contribue cependant à légitimer tout ce que cette politique peut avoir de plus militariste, répressif et impérialiste. Comme on le verra, Les Nouveaux Héros encourage explicitement la subordination de la recherche scientifique aux intérêts militaires, et chante les louanges des armes de haute technologie américaines (dont les fers de lance sont probablement aujourd’hui les drones de combat[2]). De plus, il réaffirme la nécessité d’une surveillance des populations en la présentant comme une mesure nécessaire pour lutter contre les « terroristes », alors même que les révélations d’un Edward Snowden sur les pratiques de la NSA ont permis de faire prendre conscience à certain-e-s du caractère liberticide de cette surveillance étatique[3]. Enfin et surtout, le film fait l’apologie d’une violence policière qu’il a le culot de faire passer pour une médecine sociale, tandis que dans la réalité, la police états-unienne assassine les Michael Brown et Freddie Gray (pour ne citer que ceux-là). Bien entendu, tout cela ne concerne pas que les États-Unis. La France produit elle-aussi des drones de combat[4], elle surveille elle-aussi ses citoyen-ne-s au mépris de leur liberté[5], et sa police brutalise et tue elle-aussi de façon systémique[6], puisque telle est sa fonction[7].
De la nécessité de subordonner les recherches scientifiques aux intérêts militaires
Profondément militariste, le film ne questionne à aucun moment le développement et l’utilisation des armes de haute technologie. Bien au contraire, il préconise leur usage en expliquant qu’elles sont les seules à pouvoir assurer la protection des populations. Dans la plus grande tradition des films de super-héros, le propos du film consiste à prôner un soi-disant « bon usage » de la puissance militaire contre ses « mauvais usages », idée qui revient concrètement à légitimer la politique extérieure impérialiste et militariste des États-Unis, ainsi que leur politique intérieure répressive.
Ce « bon usage » des nouvelles technologies (qu’incarne Hiro) est présenté comme le résultat de l’union vertueuse entre violence armée et souci de la population. En effet, nous explique le film, la violence armée peut devenir monstrueuse si elle n’est pas régulée par des principes moraux et un sens de la justice (c’est l’écueil qu’incarne la figure de Callaghan, aveuglé par la haine et le désir de vengeance). Et inversement, toutes les meilleures intentions du monde sont condamnées à l’impuissance si elles ne se dotent pas d’une puissance militaire pour s’imposer (c’est ce qu’incarnent Tadashi et le Baymax original). En effet, lorsqu’il n’est que le « compagnon de santé » (healthcare companion) programmé par Tadashi, Baymax est certes sympathique, mais absolument incapable d’affronter les épreuves que Hiro rencontre. Lorsqu’ils tentent par exemple de s’échapper du hangar où se cache le mystérieux méchant, Baymax ne parvient pas à casser la porte, puis reste coincé dans un encadrement de fenêtre parce qu’il est trop gros.
Trop mou pour péter une porte…
….et trop gros pour passer par la fenêtre. Il sert à rien ce robot !
Pour y remédier, Hiro se voit dans la nécessité d’ « upgrader » le robot infirmier, ce qui consiste dans le film à le transformer en arme de guerre. Sur une musique euphorisante, le héros ajoute des compétences en arts martiaux dans le programme de Baymax et lui fabrique une armure en fibre de carbone.
Transformer un marshmallow doux et sympa en machine de guerre : trop cooool !
Et comme tout ça n’était pas encore assez, Hiro « upgrade » encore une fois le Baymax en lui concevant une armure encore plus résistante, et en lui ajoutant un poing-missile détachable qui lui permet de détruire tout ce qui se trouve en face lui, ainsi que des ailes et des propulseurs qui permettent à Hiro de le piloter comme un avion de guerre.
Baymax Terminator, ou le top de la robotique selon Disney
Le film valorise ainsi la transformation d’une technologie ayant au départ une utilité médicale et sociale en une arme de guerre. Ce plaidoyer pour la subordination des recherches scientifiques aux intérêts militaires transparait également dans le sort réservé aux compagnons du héros. Ces derniers sont présentés au début du film comme des scientifiques exceptionnels se consacrant à la recherche « pure » dans le domaine de la physique (en opposition avec les recherches menées par Alistair Krei, qui sont subordonnées à des intérêts économiques). Or leurs inventions ne seront véritablement valorisées par le film qu’une fois que Hiro en aura trouvé des applications militaires. Car avant d’être ainsi transformés en soldats, ces « nerds » sont certes bien gentils mais pas très utiles. Un dialogue résume bien cette idée :
Wasabi : Nous ne pouvons pas affronter ce type. Nous sommes des nerds !
Honey Lemon : Hiro, nous aimerions beaucoup t’aider, mais nous sommes juste… nous.
Hiro (sur fond de musique lyrique) : Non… vous pouvez être bien plus !
Le héros « upgrade » alors ses ami-e-s en utilisant leurs découvertes en physique pour leur créer des armes redoutables : des lasers tranchants pour Wasabi, un sac générateur de grenades chimiques pour Honey Lemon, etc.
Avant je faisais des recherches rigolotes mais qui servaient un peu à rien, à part trancher des pommes en rondelles…
Mais maintenant je suis devenu une arme humaine capable de trancher des gens en rondelles. Bref, je sers enfin à quelque chose !
A un moment, le film semble vouloir s’orienter vers une remise en question de ce militarisme outrancier. Il s’agit de la scène où Hiro ordonne à Baymax d’exterminer le professeur Callaghan. Le robot se transforme alors en une arme effrayante que les ami-e-s du héros parviennent à stopper à temps. Cette scène fait écho au début du film, qui opposait la violence et l’égoïsme de Hiro (uniquement préoccupé à s’enrichir grâce à des combats de robots lors desquels il prend plaisir à pulvériser ses adversaires) à la douceur et l’altruisme de son frère, qui se montre prêt à se sacrifier pour sauver son professeur et se dévoue tout entier à un projet de recherche d’intérêt public (« ça va rendre des services à beaucoup de monde », déclare en effet Tadashi lorsqu’il achève le prototype de Baymax). Dans ces premières scènes, le film valorisait la sagesse du frère, qui avait même réussi à convaincre Hiro d’arrêter ses combats de robots et de suivre la même voie que lui.
Après la scène où Hiro se laisse envahir par la haine et tente de tuer le méchant professeur, on pouvait donc légitimement s’attendre à ce que le film le montre prendre conscience que la voie de la violence répressive et de la domination n’est pas la bonne. La suite aurait pu nous montrer Hiro renouer avec l’esprit de son frère en redonnant à Baymax sa fonction de « compagnon de santé ». Le propos aurait ainsi pu consister à valoriser une technologie du « care » contre une technologie militaire[8], et à montrer que l’altruisme est préférable à la violence. Mais non, le film persiste dans son militarisme en présentant le comportement haineux de Hiro comme un simple moment d’égarement qui ne se reproduira plus si la sécurité de Baymax reste activée (et garantit ainsi un « bon usage » de cette arme de destruction massive…).
Le pire là-dedans, c’est que le film récupère cet embryon de critique pour donner à son militarisme une apparence plus respectable. En effet, même s’il est évident que Hiro s’est totalement éloigné des recherches de son frère (qui avaient une utilité sociale et médicale) pour se consacrer à la fabrication d’armes et à leur utilisation militaro-policière, le film nous explique pourtant que le héros a bel et bien retrouvé l’esprit de son frère. Cette immense arnaque idéologique repose sur un glissement conceptuel qui consiste à faire passer la violence armée du jeune héros pour quelque chose qui relèverait du « care » (c’est-à-dire du soin et de l’attention aux autres). Les bases de cette mystification sont mises en place dès le début de la relation entre Hiro et Baymax, puisque si ce dernier aide le héros dans ses aventures, c’est parce qu’il constate que cela « améliore son état émotionnel », comme il n’arrête pas de le répéter. En montrant ainsi que le fait de devenir une arme de guerre n’est pas pour Baymax quelque chose de contradictoire avec sa fonction de « compagnon de santé », le film prépare le terrain à sa thèse finale, selon laquelle la violence militaire et policière est une manière de prendre soin des gens. La dernière phrase du film présente en effet la violence armée de Hiro et de ses potes comme l’aboutissement de l’œuvre de son frère : « Mon frère voulait aider beaucoup de gens, et c’est ce que nous faisons désormais ». Faire de l’utilisation d’armes super-puissantes une pratique équivalente à la médecine au motif que son but est aussi « d’aider les gens », il fallait l’oser.
Un gros coup de poing dans ta gueule, ou l’avenir de la médecine selon Disney
« Nous n’avons pas cherché à être des super-héros, mais parfois la vie ne vous laisse pas le choix », déclare Hiro dans la scène finale, alors qu’il pilote son avion de guerre entre les buildings de San Fransokyo. Le film tient ici un discours totalement mystificateur sur la politique extérieure ultra-militariste et impérialiste des États-Unis. En effet, ce genre de phrases laisse entendre que si ce pays est à l’heure actuelle la super-puissance militaire qu’il est, c’est presque « par hasard », et pas du tout le résultat d’une politique extérieure impérialiste. Les pauvres États-Unis n’auraient « pas eu le choix » d’être devenus aussi puissants, et ce serait même un fardeau pour eux d’avoir à assumer cette position de « gardiens de la galaxie » (pour reprendre le titre d’une autre production Marvel tout aussi militariste). Ben oui, tout ça n’a rien à voir avec le fait qu’ils dépensent pour leur armée presque autant d’argent que tous les autres pays du monde réunis[9], c’est juste qu’ils se sont retrouvés par hasard les plus puissants…
Baymax, ce « big brother » bienveillant
« La paix passe par la guerre », « Le soin passe par la violence », « Pour protéger les gens, il faut fabriquer des armes de destruction massive ». En résumant les idées véhiculées par le film, on se rend compte que le discours de Big Hero 6 n’est pas très loin de la propagande de l’État totalitaire dépeint par Orwell dans 1984…[10]
Baymax a d’ailleurs des airs troublants de « Big Brother ». En effet, le robot joue pour Hiro le rôle de « grand frère » de substitution. Non seulement parce qu’il veille sur lui et le protège, mais aussi parce qu’il incarne la mémoire du frère disparu tragiquement. Lorsque Hiro s’égare, Baymax lui passe des vidéos de Tadashi pour le réconforter et lui rappeler quel modèle il doit suivre s’il veut rester dans le droit chemin. A la fin du film, Baymax permettra d’ailleurs à Hiro de faire définitivement le deuil de son frère en rejouant leur séparation. Comme les extraterrestres de E.T. ou Super 8, le robot se substitue à l’être cher brutalement disparu pour laisser le temps au héros d’accepter sa mort.
Or, en même temps qu’il donne à Baymax ce rôle de grand frère bienveillant, le film en fait également un « big brother » au sens orwellien du terme, et ce sans aucun recul critique. Le capital sympathie qu’il acquiert dans sa relation avec Hiro permet ainsi de rendre acceptables (et même désirables) les pratiques de surveillance et de répression qu’il incarne. De la même manière qu’il est un « grand frère » bienveillant et protecteur pour Hiro, Baymax est le « grand frère » qui veille sur la population de San Fransokyo. Pour retrouver le méchant Callaghan, on le voit ainsi scanner toute la ville et identifier rapidement la menace grâce à ses capteurs biométriques. Comme quoi ça a du bon de ficher et surveiller tout le monde…
Big Brother is watching you… mais c’est pour ton bien !
En expliquant que la surveillance généralisée des populations et l’usage d’armes de destruction massive sont de bonnes choses, le film contribue à les rendre acceptables (voire désirables) aux yeux des enfants qui s’enthousiasment pour les aventures de Hiro et de Baymax[11].
La « violence propre » dans les mains du chef raisonnable
Une des manières par lesquelles les dangers de ces pratiques sont occultés consiste à fantasmer des technologies sécurisées, programmées pour ne pas empiéter sur les droits et libertés des individus. Baymax devient en effet un monstre effrayant lorsque Hiro lui enlève sa sécurité (la carte conçue par son frère, qui en faisait un « compagnon de santé » prenant soin des gens). Donc, pour le film, Baymax doit être une arme de destruction massive (ce à quoi le programme la deuxième carte, conçue par Hiro, que le film n’envisage à aucun moment de retirer !), mais cela n’est pas un problème, car il n’y a absolument rien à craindre tant que cette arme est programmée pour ne pas faire de mal… Ce discours atteint son apogée dans la scène où Baymax fonce sur le professeur Callaghan pour s’arrêter juste avant de le frapper :
Baymax, une arme à la précision chirurgicale qui ne blesse aucun être humain…
Le film perpétue ainsi le mythe d’une violence armée qui resterait « propre ». Non seulement au sens où elle ne servirait « qu’à dissuader[12] », mais aussi et surtout au sens où elle serait à l’abri des « bavures » et des « dommages collatéraux ». Le premier garde-fou qui garantit ce bon usage des armes selon le film est l’existence d’un système de sécurité au sein de la machine (la carte programmée par le frère de Hiro). En effet, le film oppose Baymax aux microbots du méchant qui répondent immédiatement à chacun de ses désirs, même lorsqu’il agit sous l’emprise de la haine. Parce qu’il garde une certaine autonomie par rapport à son utilisateur, le Baymax serait ainsi « incapable de blesser un être humain ». Or c’est oublier (1) que les machines ne sont pas infaillibles, et surtout (2) que c’est toujours un-e humain-e qui programme une machine, et peut donc décider de la marge de manœuvre de cette dernière. Contrairement à ce que semble dire le film, les « morts inutiles » ou les « bavures[13] » policières et militaires ne seront pas éliminées grâce à un quelconque progrès technologique. Seul un progrès politique pourra résoudre ce genre de « problèmes » (en l’occurrence une gestion véritablement démocratique des forces militaires et policières, dangereusement monopolisées par les puissants qui s’en servent pour défendre leurs intérêts).
Le film lance quelques pistes dans cette direction quand les ami-e-s de Hiro l’empêchent de se servir de Baymax pour exécuter le professeur Callaghan. L’usage « raisonnable » des armes semble ainsi plus susceptible d’être garanti par un collectif que par un individu seul. C’est aussi ce que semble signifier le titre du film, « Big Hero 6 », qui insiste sur le fait que c’est seulement en tant qu’équipe que les héros peuvent prétendre au statut de super-héros. Sauf que le film ne montre jamais les membres de l’équipe décider ensemble. C’est toujours Hiro-le-chef qui commande les autres, sans que ceux-ci participent véritablement aux prises de décision. Même lorsqu’il sombre dans le désir de vengeance, Hiro ne s’en sort pas grâce à ses 4 ami-e-s, mais tout seul, en regardant les vidéos de son frère que Baymax avait enregistrées.
Finalement, ce qui semble garantir le « bon usage » d’une arme de destruction massive selon le film, c’est avant tout le fait qu’elle soit dans les mains d’un chef raisonnable. En faisant du grand méchant un homme aveuglé par la haine et ne cherchant qu’à assouvir un désir de vengeance personnelle, Les Nouveaux Héros dépolitise totalement son discours sur les armes et la violence répressive, en transformant un problème structurel en un problème individuel. Le problème selon le film, ce ne sont pas les industriels qui fabriquent et vendent des armes pour faire du profit (puisque la figure de Krei est innocentée), et ce n’est pas non plus le pouvoir étatique et impérialiste qui utilise ces armes pour conforter ou étendre sa domination (puisqu’un tel pouvoir est présenté comme positif en la figure de Hiro, le justicier qui te surveille et utilise ses armes pour ton bien). Le problème, c’est juste un individu aberrant, uniquement mu par la haine et le désir de vengeance, qui répand la terreur en plein cœur de la ville. Une figure qui ressemble donc beaucoup à celle du « terroriste[14] » tel que les États-Unis aiment le mettre en scène pour s’en distinguer (alors que leur politique extérieure relève le plus souvent du terrorisme d’État[15]).
***
Dans cette première partie, j’ai essayé de mettre en évidence le discours profondément militariste de ce film, qui nous explique que les armes de destruction massive et la surveillance des populations sont des bonnes choses, et qui prône une subordination de la recherche scientifique aux intérêts militaires. Au niveau politique, le propos des Nouveaux Héros consiste à défendre l’idée que le pouvoir militaire doit être détenu par un chef éclairé et bienveillant (on n’a pas avancé d’un pouce depuis Le Roi Lion…). Or, comme on le verra dans les deux autres parties de cet article (consacrée au racisme et au sexisme du film), ce chef éclairé sera un homme viril et américain ou ne sera pas…
Paul Rigouste
EDIT du 25/05/2015 : Suite aux commentaires de Skratsch du 22 mai 2015 et de Charliee du 24 mai 2015, je change les formulations « le Baymax » en « Baymax » tout court.
Notes :
[1] http://deadline.com/2015/03/big-hero-6-no-1-animated-movie-worldwide-2014-1201392779/
[2] « Le nombre de patrouilles de drones armés américains a augmenté de 1200% entre 2005 et 2011 » (Grégoire Chamayou, Théorie du drone, p. 25)
[3] Voir par exemple : «More than 60% of Americans who had heard of the government surveillance programs said they have become less confident in recent months that those programs are serving the public interest. About 37% of survey participants said they have grown more confident. » (http://www.usatoday.com/story/news/politics/2015/03/16/government-surveillance-privacy-pew-poll/70277338/). Ou ce genre de sondages réalisés après les révélations de Snowden : http://www.gallup.com/poll/163043/americans-disapprove-government-surveillance-programs.aspx
Ironiquement, le fait que Les Nouveaux Héros ait reçu l’Oscar du meilleur film d’animation lors de la même cérémonie où a été décerné à Citizenfour de Laura Poitras le prix du meilleur documentaire…
[6] Voir par exemple : http://www.etatdexception.net/nous-sommes-ces-indigenes-quon-parfume-au-gaz-lacrymogene/
http://www.liberation.fr/societe/2014/08/25/il-n-y-pas-qu-a-ferguson_1086718
http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/123663553
[8] Je ne dis pas ici que le film n’aurait pas posé d’autres problèmes s’il avait fait l’apologie d’une « technologie du care » à travers la figure de Baymax « compagnon de santé ». En effet, sans entrer dans un rejet absolu de la technologie, on peut légitimement questionner une certaine idéologie qui présente le développement technologique comme un remède à tous les maux humains et un progrès pour l’humanité. Pour prendre l’exemple de la médecine (qui est le domaine de Baymax), il me semble difficile d’ignorer les rapports de pouvoir (politiques et économiques) qui déterminent qui a accès à cette technologie et qui n’y a pas accès. Et plus profondément encore, il est aussi possible de s’interroger sur le discours dominant qui n’envisage le « progrès » en médecine que dans l’invention de nouveaux médicaments ou de nouvelles technologies (discours qui profite bien évidemment avant tout aux entreprises qui produisent et commercialisent ces médicaments et technologies). En effet, les principales causes de maladie étant liées aux conditions de vie des individus (conditions de travail, nourriture, salubrité de l’environnement, etc.), une médecine qui continue d’ignorer ces paramètres sociaux et politiques est à mon avis vouée à l’échec. Pour des pistes de réflexions en ce sens, voir par exemple le livre d’Ivan Illich intitulé « Némésis médicale, l’expropriation de la santé ».
[9] http://www.legrandsoir.info/le-declin-des-etats-unis.html . Sur le complexe militaro-industriel états-unien, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Complexe_militaro-industriel_des_%C3%89tats-Unis, où l’on trouve ce genre de graphique, à peine terrifiants… http://fr.wikipedia.org/wiki/Complexe_militaro-industriel_des_%C3%89tats-Unis#/media/File:D%C3%A9penses_militaires_%282003-2005%29.png
[10] Livre dans lequel la population est martelée de slogans comme « La guerre, c’est la paix », « La liberté, c’est l’esclavage », ou « L’ignorance, c’est la force ».
[11] Contrairement à un film comme Captain America : Winter Soldier, qui a le mérite de proposer une critique explicite de la surveillance d’État (même si cette critique reste totalement américano-centrée), Les Nouveaux Héros se vautre donc dans une apologie du Big Brother bienveillant, de manière encore plus décomplexée que cette autre production Marvel qu’est la série Agents of SHIELD (http://www.lecinemaestpolitique.fr/marvels-agents-of-shield-quoi-de-plus-cool-que-le-commandement-de-lhomme-blanc/).
[12] Cette manière de valoriser un « usage pacifique des armes » est mystificatrice, ne serait-ce que parce qu’elle occulte le sentiment de terreur que cette « dissuasion » vise à produire chez celleux qui en sont les cibles (et qui est déjà une violence bien réelle).
[13] « Bavures » qui n’en sont pas : http://www.lesinrocks.com/2015/05/08/actualite/il-ny-a-pas-de-bavures-mais-un-systeme-de-domination-policiere-11746165/
[14] Dans Théorie du drone, Grégoire Chamayou explique en quoi consiste le « paradigme anti-terroriste », aujourd’hui dominant dans l’armée américaine, en l’opposant au « paradigme contre-insurrectionnel » qui dominait jusqu’à la fin des années 2000 :
« Alors que la contre-insurrection est essentiellement politico-militaire, l’anti-terrorisme est fondamentalement policiaro-sécuritaire. Cette divergence d’orientation fondamentale se traduit par plusieurs autres traits distinctifs.
Différence d’abord dans la façon de concevoir l’ennemi. Là où le premier paradigme considère les insurgés comme étant les « représentants de revendications plus profondes au sein de la société », dont il faut s’efforcer, pour les combattre, de saisir la raison d’être, le second, en les étiquetant comme « terroristes », les conçoit avant tout comme des « individus aberrants », des personnalités dangereuses, si ce n’est comme de simple fous, ou de pures incarnations du mal. (…)
Là où la stratégie contre-insurrectionnelle implique, outre la force brute, compromis, action diplomatique, pressions et accords sous la contrainte, l’antiterrorisme exclut tout traitement politique du conflit. « On ne négocie pas avec des terroristes » est le mot d’ordre d’une pensée radicalement a-stratégique.
La chasse à l’homme dronisée représente le triomphe, à la fois pratique et doctrinal, de l’anti-terrorisme sur la contre-insurrection. Dans cette logique, on décompte les morts. La liste des trophées de chasse se substitue à l’évaluation stratégique des effets politiques de la violence armée » (Théorie du drone, p. 102-104)
[15] Voir par exemple Noam Chomsky : http://www.noam-chomsky.fr/la-guerre-contre-le-terrorisme/
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Bonjour,
merci beaucoup pour votre analyse, j’ai été surprise d’apprendre en lisant votre article que ce film avait eu du succès. Je l’ai trouvé personnellement plutôt pauvre au niveau du scénario. On s’ennui très vite en effet devant ce qui semble être un petit « délire entre les créateurs », une espèce de condensé de leurs références personnelles (comme le cinéma d’animation japonais) qui ne nous concerne pas vraiment, nous public. C’est pour cela que je pense que cette apologie du militarisme comme vous le développez ici, est peut-être involontaire de leur part dans le sens ou elle est tellement ancrée dans leur vision du monde qu’elle devient sous-jacente à leurs productions. Ma question serait: pensez-vous qu’il s’agisse d’une volonté politique de la part de la production de ce divertissement de véhiculer de telles opinions ?
Merci encore
Bonjour,
En ce qui concerne le succès du film, ça dépend des pays en fait j’ai l’impression. D’après Wikipedia, le film a particulièrement marché aux États-Unis, en Chine et au Japon (http://en.wikipedia.org/wiki/Big_Hero_6_%28film%29#Outside_North_America). Mais par contre en France j’ai l’impression qu’il a presque fait un « bide ». Pour l’instant, avec ses 1 600 000 spectateurices, il a fait deux fois moins d’entrées que Dragons 2 ou Rio 2, et aussi beaucoup moins que Astérix : Le Domaine des Dieux, Paddington ou les Pingouins de Madagascar. Je me demande pourquoi… C’est clair que le film visait avant tout un public américain et asiatique, mais je trouve quand même bizarre qu’il ait aussi peu marché en France, où les films de super-héros marchent plutôt très bien. Bizarre…
Et sur la question de savoir si le militarisme politique est une volonté de la part des producteurs, tout dépend ce qu’on entend par « volontaire ». Il me semble que c’est comme pour le racisme ou le sexisme : les producteurs ne se réunissent pas en se disant « comment pourrait-on contribuer à la domination impérialiste de notre pays sur le reste du monde ? », ou des trucs comme ça. Donc en ce sens je ne pense pas que ce soit « volontaire ». Mais en même temps, pour moi, ça reste quand même « volontaire », dans la mesure où les gens qui font ce genre de films ont plutôt intérêt à véhiculer des représentations qui confortent leur pouvoir (ici de riches aux commandes d’une grosse entreprise capitaliste américaine). Donc si ce n’est pas forcément toujours réfléchi consciemment, ça reste pour moi de l’ordre de l’action volontaire (et pas juste du truc fait au hasard, sans raison). Je ne sais pas si je suis clair…
Tout dépend ce qu’on entend par volontaire en fait. Et perso, je pense qu’il vaut mieux s’opposer aux discours déresponsabilisants du type « mais ce n’est pas de leur faute, c’est totalement inconscient, involontaire, etc. ». Parce que les oppressions et les exploitations elles ne se reproduisent pas toutes seules, sans personne. Elles se reproduisent parce que des gens qui y ont intérêt contribuent activement à les perpétuer. Vous voyez ce que je veux dire ? Vous êtes d’accord ?
Oui je suis d’accord avec vous ! Je ne visais pas du tout à les déresponsabiliser, au contraire je trouve cela d’autant plus grave qu’il s’agit de points de vue souvent ancrés dans nos sociétés et bien souvent également considérés comme acquis, et donc non-débattus.
Merci pour votre réponse, et continuez à écrire des articles, je les lis tjr avec beaucoup de plaisir 🙂
Je suis un peu surpris en lisant cet article de vous voir régulièrement écrire « le » Baymax. Mes souvenirs sont peut-être faussés, mais il me semble qu’à aucun moment dans le film on n’utilise d’article avant son nom, et j’ai la sensation que cette formulation lui retire son statut de personnage à part entière pour le réduire au rang de simple machine. Je ne sais pas si mes souvenirs sont exacts, ni si ce choix est conscient et volontaire, mais ça m’a laissé un peu perplexe tout le long de la lecture de l’article.
Sinon, j’ai eu quelque peu l’impression à la vision du film que certains choix dans les dialogues et la mise en scène condamnaient le comportement belliqueux de Hiro et la façon dont il détourne l’oeuvre de son frère, mais il faut bien admettre que le troisième acte fait un très mauvais travail pour proposer une alternative.
Bien vu, j’ai vérifié et effectivement, dans le film, les personnages ne disent jamais « le Baymax », mais « Baymax ». Après c’est quelque chose auquel je n’ai pas du tout réfléchi, d’où mon glissement. Mais effectivement, peut-être que ça craint politiquement de considérer comme un objet un robot qui semble manifester des sentiments. C’est ce problème que vous vouliez pointer ?
Après, personnellement, j’ai trouvé que le film le traitait comme une simple machine (à la différence, par exemple, des robots de films comme Chappie ou Ex Machina). Je vais en parler un peu dans la suite de cet article d’ailleurs. Vous en avez pensé quoi vous ?
C’est effectivement ce dont je voulais parler, même si effectivement Baymax a sans doute beaucoup moins de personnalité que d’autres robots de fiction (sans doute en partie parce qu’il n’est pas le personnage principal ou même le sujet du film, contrairement à ce qu’on peut voir dans Chappie, AI et bien d’autres). Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il est une « simple » machine, il a clairement une certaine forme de sensibilité et de pensée personnelle. La principale différence avec les robots des films pré-cités vient, à mon avis, du fait qu’il semble incapable d’évoluer par lui-même au-delà de son programme. Ce qui, en soi, me semble soulever pas mal de questions éthiques.
Perso je n’ai pas eu l’impression que le film cherchait à montrer Baymax autrement que comme une machine. Certes, une machine très attendrissante, mais une machine tout de même. J’ai l’impression que l’insistance est plus mise sur les sentiments que Hiro a pour Baymax (notamment parce qu’il lui permet de faire le deuil de Tadashi), que sur les sentiments de Baymax lui-même. L’histoire des deux cartes me semble sévèrement miner l’idée selon laquelle il pourrait avoir une personnalité propre, car on voit bien comment Baymax est à chaque fois exactement tel que le façonnent les programmations de Tadashi et Hiro.
Au final, comme vous le dites, j’ai eu l’impression que Baymax n’était pas le sujet du film. Non seulement au sens où il n’est pas le personnage auquel le film s’intéresse avant tout, mais aussi au sens où il n’est pas « un sujet », mais juste une machine entre les mains de Hiro et à son service (en tant qu’arme/avion quand il faut faire la guerre, ou en tant qu’ « accompagnateur de deuil »). J’ai trouvé ça assez dommage…
Baymax a clairement un rôle d’adjuvant et non de personnage principal. Ce qui est assez surprenant, c’est qu’un film originellement appelé « Big Hero 6 » en référence aux six membres de l’équipe sur laquelle il est centré n’ait vraiment mis en avant qu’un seul des six personnages en question.
Malheureusement, je ne trouve pas ça très surprenant 🙁 … Rares sont les films qui valorisent un collectif où tous les membres sont à égalité et sont également développés. La loi (à Hollywood notamment) me semble plutôt être la focalisation sur une figure individuelle, avec le plus souvent une hiérarchie entre les personnages (non seulement au sens où l’un d’entre eux a le privilège d’être plus approfondi que les autres, mais aussi au sens où il commande les autres dans l’histoire).
Comme dit plus tôt ce Disney est sans saveur et pauvre au niveau du scénario…
Et bien sûr comme tout les films américains qui ne sortent pas du lot il véhicule des clichés en tout genre… Je vois parfaitement à quoi vous allez faire allusion dans votre deuxième partie.
Sinon, concernant votre introduction, je veux bien entendre que la police américaine est violente et que la police française n’est pas non plus exempte de tout reproche mais de là à dire qu’elle « brutalise et tue elle-aussi de façon systémique, puisque telle est sa fonction », il me semble que vous exagérez un petit peu.
Ne seriez en train de généraliser, comme vous le reprochez parfois à certaines personnes dont vous combattez les idées?
Les policier en Amérique brutalise vraiment la population. Surtout les noirs. Je ne me rappelle pas dans quelle ville, mais un policier a tiré plusieurs coup de fusil sur un noir ayant commis un délit aux lieu de seulement le menacer d’un révolvère et ça a mis en colère une communauté de noir. Résultat, une guerre civile a éclaté et les médias en profite pour faire passer les noirs pour des sauvages.
Je suis au courant de ces affaires et n’entend pas minimiser la violence policière étasunienne ni même celle (à moindre échelle pour moi) de la police française mais de la à la généraliser comme le fait l’auteur de l’article, je trouve que c’est vraiment exagérer.
Oui, ma formulation était volontairement un peu provocatrice. Je cherchais juste à mettre en avant le côté « systémique » de la violence policière. C’est ce qu’explique Mathieu Rigouste dans ses livres sur la domination policière et dans l’interview dont j’ai mis le lien : les violences policières ne sont pas des bavures, des accidents, mais elles font partie d’un système répressif. Donc quand la police frappe ou assassine, elle est en train d’accomplir sa fonction. Je ne dis pas qu’elle frappe tout le monde bien sûr, mais que quand elle le fait, ça n’a rien d’accidentel, puisque c’est son rôle. C’était ça le sens de ma phrase. Vous voyez mieux ce que je veux dire ?
Encore une fois, Mathieu Rigouste l’explique beaucoup mieux que moi. Voir par exemple : http://www.lesinrocks.com/2015/05/08/actualite/il-ny-a-pas-de-bavures-mais-un-systeme-de-domination-policiere-11746165/
Sur l’aspect systémique des violences policières en France je recommande le lecture des bulletins « Que fait la Police ? » de Maurice Rajsfus
http://quefaitlapolice.samizdat.net/
Ce bulletin est malheureusement en suspend depuis avril 2014 mais tout est toujours en ligne.
Merci pour ces éclaircissement, je comprend ce que vous aviez voulu dire.
Mon commentaire rejoint celui de Skratsch. Baymax n’est pas une marque de robot comme s’il en existait plein mais est bien un robot unique à par entière. La façon dont vous parlez de lui lui enlève totalement son statut de personnage à part entière et ne fait plus que le résumer à »ce robot absolument pas unique comme il y en a plein ». Baymax est vraiment un personnage unique et à part entière au même titre que les autres personnages, la seule différence étant qu’il est un robot. J’espère que vous lui réserverez un meilleur traîtement dans les articles qui suivront et que j’ai hâte de lire.
Si je comprends qu’on me reproche d’avoir parler de Baymax comme d’une simple machine, comme d’un objet et non d’une personne (même si, encore une fois, je pense que c’est ce que fait le film lui-même), j’ai un peu plus de mal à saisir en quoi je n’aurais pas parlé de lui comme un « robot unique à par entière ». Après peut-être que pour vous ça revient au même (?).
Sinon, pour vous renvoyer la question, est-ce que vous ne trouvez pas problématique que le film traite ce qui est au final une arme de guerre, un robot de combat, comme « un personnage unique et à part entière au même titre que les autres personnages ». En effet, j’ai l’impression que le film nous encourage à aimer Baymax sous sa première apparence « mignonne », et que sa transformation en arme de destruction massive passe du coup comme une lettre à la poste. Au final, il me semble qu’à la fin du film, on est amené-e-s à considérer Baymax comme un perso à part entière, cool et sympa, alors qu’il me semble que le film l’a transformé en robot militaire ultra-perfectionné. Non?
Et je me pose une autre question concernant le statut de Baymax comme « personnage unique et à part entière ». Effectivement, le film tourne beaucoup autour de lui. La plus grande part dans la campagne publicitaire a d’ailleurs tourné autour de Baymax et de son côté mignon. A un point où je me demande s’il n’y a pas justement quelque chose d’un peu problématique dans le fait de donner plus d’importance et de travailler beaucoup plus un personnage de robot (qui plus est cantonné finalement au statut de machine au service du héros humain) que, par exemple, les deux personnages féminins « principaux » du film, ou le seul personnage noir.
Quoiqu’il en soit, j’ai l’impression que la question à se poser avant tout (avant de me reprocher ma manière de parler de Baymax), c’est comment le film lui-même parle de Baymax. Et encore une fois, j’ai l’impression qu’il ne problématise pas du tout la question de sa conscience et de sa capacité à souffrir (comme le font des films comme Chappie ou Ex Machina), et que pour le film, Baymax est juste un robot au service du héros humain.
(Au passage, j’ai trouvé aussi assez « amusant » que le film se veuille une réflexion sur le deuil et qu’il se termine par une pirouette finale qui évite justement à Hiro de faire le deuil de son frère. En effet, au lieu de faire de Baymax un moyen pour Hiro de faire le deuil de son frère (en lui disant adieu dans la scène où il va chercher la fille de Callaghan), le film se sert du fait que c’est une machine (reproductible) pour le rendre « immortel », et éviter à Hiro de faire le deuil, sans du tout montrer ça comme problématique (contrairement par exemple à l’épisode « Be right back » de la série Black Mirror)).
Je n’aurais peut-être pas dû utiliser ce terme de personnage unique à part entière pour exprimer mon avis. Dans tous les cas, mon but n’était pas de vous remettre à votre place. Je me suis mal exprimer je m’en excuse. Vous n’y êtes pour rien. Je pense que lorsque vous dites le Baymax, pour moi ça revient à dire que Baymax n’est pas le nom du personnage mais plus une marque de robot dont Baymax serait le numéro 3234. Je crois que c’est de cette façon que j’ai compris votre façon de parler de lui. Mais je pense que j’ai utilisé le terme ‘’unique à part entière’’ sans vraiment savoir de quoi il retourne.
Pour répondre à votre question, je n’ai pas réellement d’opinion concernant le passage de Baymax d’infirmier à machine de guerre, donc il est difficile pour moi de débattre avec vous sur ce sujet. Je n’avais d’ailleurs pas vraiment vu son passage de machine de guerre comme étant problématique excepté pendant la scène où il a l’ordre de détruire Callahan. Le film ne remet pas réellement en cause son statut de machine de guerre alors que Baymax pourrait être dangereux sans la carte de Tadashi et entre de mauvaises mains.
Sinon je pense comme vous que le fait de mettre autant Baymax en avant pour la campagne publicitaire ai été problématique. Car comme vous l’avez dit, au profit de Baymax, les deux filles du groupe et le personnage noir passent dans l’ombre. J’ai presque l’impression que finalement, les gens retiennent plus la présence de Baymax dans le film que la présence des autres personnages.
Pour finir, je m’en étais pas rendu compte, mais en effet on dirait que la fin du film épargne à Hiro de faire un deuil. J’avais eu la même réflexion que vous lorsque je regardais le film ‘’La légende de Manolo’’ ou ‘’The book of Life’’ en vo. Dans ce film qui met en valeur le jour des morts avec un héros qui regrette ses êtres chers décédés, le film finit par ‘’ressusciter’’ les membres de la famille du héros pour lui épargner de faire un deuil et il me semble que c’est le seul personnage qui a droit à cette faveur. Les autres personnages ne revoient pas leurs êtres chers et doivent faire leurs deuils. C’est un film intéressant, j’espère que vous l’analyserez un jour. Donc maintenant que vous le dites, c’est sans doute un peu problématique.
Excusez-moi, je me rends compte en me relisant que ma réponse était beaucoup trop sèche et « sur la défensive » 🙁 . Au final je pense qu’on est d’accord, c’est sûrement juste une question de vocabulaire. J’ai remplacé « le Baymax » par « Baymax » dans mon texte, pour ne pas donner l’impression de réduire Baymax un simple exemplaire de robot.
Et je n’ai pas vu La légende de Manolo. On m’en avait dit du mal niveau sexisme, et comme les graphismes ne m’attiraient pas du tout, je n’avais pas regardé. Mais si ça parle de deuil je vais regarder, car c’est un sujet qui m’intéresse. Merci du conseil 🙂 .
Aux moins le film montre que les armes ça peux être très dangereux et qu’utilisé entre de mauvaise main, ça peut tourner aux drame. Un peux comme la tronconneuse. C’est utile pour couper du bois, mais ça peux servire d’arme pour tueur en série. Sauf que j’ai du mal à croire que les enfants qui vont voir le film soient assez con pour que ça leur fait croire que tuer des terroristes c’est amusant. Par exemple un jeune de 10 an qui voie sur youtube rire aux éclat en tirant une dizaines de fois sur un terroristes qui demande pitié et qu’on voix du sang, ou qu’il voit un policier tirer sur un noir qui ne fait qu’insulter les policier, non seulement il va se poser des question, il aura un malaise, mais sa risque de le marqué à vie. Il vont trouver les militaire ou le policier presqu’aussi méchant que le sois disant méchant noir ou terroriste et aura l’impression que les sois disant gentil ont abuser de leur arms et de leur pouvoir. Vers l’âge adulte, là il risque de se dire que les armes ça cause plus de mal que de bien. Les nouveaux héro, ça va plutôt empêcher un bout de temps les jeunes à remettre en question le capitalisme militaire et la violence des armes, mais ils peuvent à tous moment tomber sur la vérité s’il ne tombe pas dans le piège de devenir fan de call of duty et de vraiment tomber dans la culture de la violence. Sauf que c’est pauvres aux niveaux scénario et moral. Par contre drôle d’abeille c’est vraiment mauvais comme film.
Mon premier commentaire était aussi sec et sur la défensive. Ce n’est rien, j’aurais dû dès le départ prendre un ton différent 🙂 Pour ce qui est de la légende de Manolo, je lui repproche aussi un certain sexisme que j’ai trouvé bien dommage car le film avait du potentiel. Je vous recommande vivement de le voir malgré que vous ne soyez pas attiré plus que ça par les graphismes. La fin m’avait vraiment laissé perplexe concernant le thème du deuil. Je serai très intéressée de connaître votre avis !