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11 mars 2014 à 12 h 32 min en réponse à : La vilification des Arabes dans les médias et le cinéma #5957LiamMaître des clés
J’ai l’impression que certains des vidéos expliquent bien que cette vilification n’est pas nouveaux, et ne touche pas que les films, mais est au contraire quelque chose qui remonte à très loin, et qui s’est diffusée sur plein de supports différents.
Les vidéos de Edward Saïd notamment sont éclairantes pour comprendre le contexte dans lequel ce genre de représentions à lieu.Je suis d’accord que ces représentations négatives touchent également les populations musulmanes, j’aurai du le mettre dans le titre :-).
Je pense aussi que le terme « vilification » est peut-être trop étroit, au sens où c’est surtout des stéréotypes bien particuliers auxquels nous avons affaire lorsque nos cultures décident de représenter les (très nombreuses, et divers et variées) cultures arabes et/ou musulmanes, alors que « vilification » laisse penser qu’elles sont toutes nécessairement consciemment négatives, alors qu’elles peuvent aussi être à caractère « exotisante ».
C’est assez bien expliqué dans une des vidéos je crois, la typologie bien étroite de la vaste majorité des représentations des arabes et/ou des musulman-e-s à l’écran.Quand à l’idée que c’est peut-être daté, c’est possible. The kingdom date de 2007 et Argo, que j’avais vu et que j’avais trouvé vraiment très raciste et islamophobe, date de 2012. Les premières saisons de 24 aussi m’avaient totalement choquées, mais ça remonte déjà un peu.
Je n’ai pas assez d’exemples en tête pour me dire que c’est daté ou pas. Toujours est-il que ça le soit ou pas ne change peut-être pas grand chose, vu que c’est de toute façon des représentations avec lesquelles pleins de gens grandissent (moi le premier), et auxquelles illes n’ont souvent rien à opposer.
Du coup il me semble assez pertinent de les recenser au maximum et d’y réfléchir, car elles font parties de notre « patrimoine » de représentations d’une énorme partie du monde, dans lequel nos gouvernements (et les puissances économiques qui ont une influence considérable sur leurs actions) ont des intérêts extrêmement discutables.Je pense qu’un livre comme « Covering Islam » de Edward Saïd est un très bon début pour comprendre tout ça, il date d’y a plus de 20 ans maintenant mais je l’ai relu récemment et il n’a quasiment pas vieillit du tout, ce qui fait quand même assez peur.
LiamMaître des clésAh oui un grand moment en effet!
Fameux le coup des quatre sœurs indifférenciées qui ne font que ricaner et embêter les garçons.
J’ai également apprécié le coup du « je veux pas me battre, mais si tu touches à ma femelle, là je vais m’énerver, parce qu’on touche pas à ma femelle ».
Yavait effectivement un ptit truc du « nouveau père », mais c’est tellement ambiance odieuse « on est bien entre hommes, les femmes on en a pas besoin à part à la rigueur pour faire des bisous » que ça ne m’a pas beaucoup touché.
La scène avec Bambi qui fantasme sa mère aurait pu être intéressante (Bambi qui montre qu’il veut des calins, pas de la virilité), si elle n’avait pas servi à montrer comment il se fait leurrer et il se met en danger et ouf ya papavirilo qui arrive pour le sauver…
Le « personnage » de la mère de substitution est grandiose aussi. Elle arrive pour être maman, elle se fait prendre au piège pour permettre aux hommes de se mettre en valeur, et une fois qu’elle a compris qu’elle ne pouvait même plus être maman elle se casse, « allez hop pas besoin de femmes ici tu comprends? dégage ».Le truc du « nouveau père » aussi ça m’a fait marré, j’ai l’impression que le dispositif est bien choisit pour qu’on ai pas a se poser la question de la vie quotidienne de ce que c’est d’être vraiment parent (la bouffe, les vêtements, les pleurs, les caprices, les câlins, les bobos, les mensonges, les conflits, les jeux, etc.), comme ça on peut juste tranquillement se focaliser sur « jsuis papa je te sauve la vie, jsuis papa je t’explique la vie fiston, jsuis papa je te regarde méchamment paske t’es une mauviette, jsuis papa jsuis sympa je m’étonne que t’as pu sauter aussi loin, jsuis papa je t’apprend comment être viril et dominant et chef mais jte fait un calin à la fin donc youpi c’est cool la vie ».
Bref, un grand moment Disney comme on les adore.
Merci pour la découverte!
LiamMaître des clésah oui très chouette cet article!
malheureusement, le film dont je parle n’a pas du tout l’air aussi intelligent que le livre de nabokov…
il y a quelques scènes qui vont dans ce sens, avec deux hommes adultes qui parlent entre eux de ce que doivent être en train de dire deux jeunes ados (c’est que des trucs sexuels sur eux), et en fait elles sont pas du tout en train de parler d’eux (dans mon souvenir), mais de toute façon cette scène est plus une scène comique, et puis elle est complètement contrebalancée par le gros de l’histoire, qui dépeint l’ado centrale en séductrice manipulatrice…
LiamMaître des clés@Meg
Ah oui par contre il ne s’agissait pas du tout de critiquer ton choix de le mettre ici, j’étais même plutôt content de l’occasion de pouvoir dire des trucs dessus, et puis tu l’avait mis là paske c’est la même réa que te doy mis ojos (que j’ai pas vu), et paske c’est un super film.
tout ça pour dire que ma critique portait sur le film pas sur le fait que tu l’avais mis là 🙂
27 février 2014 à 16 h 21 min en réponse à : Films, séries et autres Anti-colonialistes/Anti-racistes #5775LiamMaître des clésCoucou,
Je suis entièrement d’accord sur le fait que le patriarcat est aussi bien partagé par les indigènes que par les conquistadores.
Mais je trouve que cette scène (et d’autres) ne problématise pas du tout ça. Le patriarcat me semble totalement absent de ce film, la libération des femmes est absente. Les femmes indigènes surtout sont naturalisées.
Lors de la lutte politique, la seule revendication des femmes c’est (il me semble) une revendication maternelle (je ne me souviens plus des détails).Alors je ne dis pas que le film aurait du se focaliser là-dessus, et passer plein de scènes sur cette thématique (vu que ce n’est pas le sujet principal du film, je le comprends), je dis que c’est un point fondamentalement aveugle du film, qui pourtant déconstruit d’autres trucs de manière absolument géniale.
Du coup pour moi ce n’est pas tant une volonté qui s’est heurté à la limite matérielle de « un film ne peut jamais être politiquement parfait » (ce avec quoi, au passage, je suis absolument d’accord bien entendu. D’ailleurs, parfait pour qui? 🙂 ), mais bel et bien une absence de volonté et de réflexion sur cette question du féminisme, des femmes, de leur naturalisation, et par exemple de leur place au sein des mouvements de contestation (cantonnées comme elles le sont dans un position maternelle, donc une naturalisation, qui se caractérise par une absence de réflexion là-dessus).
Pour moi le film reproduit une oppression au même moment où il analyse, déconstruit et critique de manière tout à fait remarquable d’autres oppressions. C’est pourquoi je trouve que c’est un film très intéressant à analyser, notamment si on veut faire un débat sur l’intersectionalité par exemple.Bon, j’ai assez parlé, il faut que je re-regarde les scènes en question parce que je ne me souviens plus assez bien pour pouvoir en parler en détail 🙂
LiamMaître des clésSur Tambien La Lluvia,
J’ai beaucoup aimé ce film, je l’ai vraiment trouvé très intéressant de plein de points de vue.
Et je trouve d’ailleurs que c’est un film très probant à étudier, car c’est un film qui thématise de manière explicite la question des points de vue, et la façon dont le discours des dominant-e-s ne va pas prendre en compte le point de vue des dominé-e-s.
A ce titre, toute la réflexion sur le colonialisme et le post-colonialisme est tout à fait génial, jouissif, à mon avis extrêmement bien foutu.Et donc la raison pour laquelle je disais que je trouvais ça probant, c’est que le film est (à mon goût) très sexiste, et refuse totalement une réflexion sur cette domination-là.
La scène qui m’avait le plus marqué » à ce niveau-là c’est la scène de tournage où le réa veut filmer les « femmes indigènes » qui noient leur bébés.
Si je me souviens bien de la scène, non seulement le film ne donne pas la parole directement à ces femmes (c’est « l’indigène héros » qui traduit pour elles), mais surtout les cantonne à une rôle horriblement naturaliste et sexiste de mères qui ne peuvent même pas comprendre comment on pourrait éventuellement être amenée à tuer son bébé ou même à lui faire du mal. L’assignation des femmes indigènes à leur condition « naturelle » de mère est dans cette scène totale. Elles n’arrivent pas à articuler pourquoi c’est impossible pour elles, il n’y a pas de dialogue, pas de mots pour expliquer quelque chose qu’à mon avis cette scène décrit comme indescriptible, comme « contre-nature ».
C’est le propre du naturalisme que de se passer d’explication, et il me semble que dans cette scène c’est ce qui est à l’œuvre.
Avec ptet même un truc ajouté à base de « ouais en plus c’est des femmes indigènes alors elles sont encore plus proche de la nature », mais faudrait que je revois la scène pour être sur.Encore une fois, chez les être humains, l’infanticide ça existe et à toujours existé (je recommande vivement l’excellent livre « Réflexions autour d’un taboo, l’infanticide », qui est une collection de récit de femmes qui ont été amené a tué leur nouveau-né et qui expliquent comment et pourquoi), ainsi que dans « le monde animal » (phrase quasi-vide de sens vu que le « monde animal » est tellement vaste et hétérogène que le regrouper sous un terme est totalement réducteur et andro-centré).
Également, il me semble bien que cette scène est quasiment l’unique scène du film où est mis en scène un « point de vue féminin » (que je trouve être une escroquerie). Dans mon souvenir, la seule autre scène où l’on voit la copine du « héros indigène » c’est dans une scène de « care » pour son mari.
Il me semble également (mais je ne me souviens plus très bien, faut l’avouer 🙂 ) qu’il y a une scène avec les démonstrateurs-trices où les femmes indigènes sont encore une fois cantonnées à la sphère maternelle.Bref (ou plutôt, pas bref, vu la longueur ^^), j’ai l’impression que ce film est vraiment intéressant à analyser et réfléchir car il me semble très bien montrer comment on peut remettre en cause de manière très intelligente une ou plusieurs dominations et oppressions, et passer complètement sous silence voire en en reproduisant d’autres, au sein même d’une oeuvre culturelle.
LiamMaître des clésSur Foxfire,
Je suis d’accord qu’il y a plein de trucs très chouettes dans ce film, par contre dans mon souvenir sa façon de contourner la question du lesbianisme m’avait posé question. Je trouvais ça un peu insultant, et ça m’avait un peu fait pensé à des récits dans « The Celluloid Closet », où des personnes lesbiennes trouvaient ça très frustrant et énervant que la seule façon dont les relations positives entre femmes pouvaient être montrées à l’écran c’était de l’amitié et c’est tout*, en tout cas l’écrasante majorité du temps.
LiamMaître des clésOuais la métaphore de la pulsion violente des hommes est méga présente dans Teen Wolf.
Je ne me souviens plus exactement des détails de la saison 1, mais il me semble même qu’il y ait un parallèle de fait avec la pulsion sexuelle, qu’il s’agirait (très difficilement) d’arriver à contrôler pour les hommes, et une des façon d’y arriver c’est l’amouuuuuuuur d’une femme. Mais une femme « bien », évidemment.Par contre, c’est un des (rares) trucs positifs de la série, au moins illes ne nous font pas le coup de la virginité, car Scott et Alisson couchent ensemble plein de fois, et on a même droit à une conversation entre la mère et Scott à ce sujet. Ca aurait pu être traité d’une façon plus intelligente à mon avis, mais au moins c’est pas du Twilight avec la virginité (pureté) qu’il s’agirait de conserver.
Ya un truc qui me revient, à un moment dans la saison 2 ya Derek qui est en train d’expliquer à ces protégé-e-s que « ce genre de pouvoir vient avec un prix », et comment ça va se passer durant la pleine lune, qu’illes vont perdre tout contrôle et vont avoir envie de tuer tout le monde etc., et Erica dit « Je suis contente que j’ai eu mes règles la semaine dernière alors ».
J’ai l’impression, sans en être sur, que ce genre de réplique (sexiste, bien entendu) nous montre bien que l’animalisation des loups-garous (qui sont quasiment tous des hommes donc, et quand c’est une femme elle est hyper-sexualisée) est une naturalisation de dominant, car elle confère une puissance, alors que la naturalisation des femmes, elle, est toujours négative, car c’est une naturalisation d’un groupe dominée.
Dans notre société, on peut entendre des choses comme « bin c’est pas sa faute c’est un homme, il a des pulsions », mais quasi-uniquement pour dédouaner les hommes de certains comportements qui leur donnent des privilèges, par exemple un accès inquestionné et inquestionnable aux corps des femmes.Je me souviens d’un truc dans une brochure sur Collette Guillaumin, où il était expliqué qu’un groupe dominant-e-s veut bien se prêter au « jeu » de la naturalisation, mais uniquement si ça vient légitimer ou les déresponsabiliser au sein d’une oppression qu’illes exercent.
Donc les blanc-he-s veulent à la rigueur bien dire que leur place naturelle c’est être les gens intelligents qui commandent les autres, même si ça les naturalise en partie, PARCE QUE un tel discours légitime leur place de dominant.
Également, les hommes veulent bien accepter un discours naturalisant/biologisant, mais uniquement à condition que celui-ci légitime leur domination.
C’est pourquoi j’ai l’impression que la vaste majorité des discours biologisant/naturalisant visent les groupes dominés, et les groupes dominants développent surtout autour d’eux-mêmes un discours à base de « nous nous sommes élevées au-dessus de la nature et nous la dominons ».17 février 2014 à 10 h 13 min en réponse à : Les meilleurs épisodes de The Twilight Zone (1959-1964) #5664LiamMaître des clésCool je vais les regarder alors
Moi je ne suis que tombé sur des épisodes que je trouvais inintéressant politiquement
A thing about Machines
A most unusual camera
Twenty-Two
The Odyssey of Flight
The Prime Mover
The Silence
Four O’Clock5 février 2014 à 0 h 28 min en réponse à : Les meilleurs épisodes de The Twilight Zone (1959-1964) #5516LiamMaître des clésMerci pour les conseils, je vais les regarder de ce pas.
J’ai regardé les deux premiers que tu avais conseillé, et là où « People are alike all over » est clair dans son anti-spécisme, dans le sens de explicite, je trouve que « To serve Man » est un peu plus flou et c’est un peu plus du n’importe quoi. Et du coup je trouve qu’on peut en faire la lecture qu’on veut, là où dans « People are alike all over », faut vraiment être borné-e pour ne pas comprendre le message anti-spéciste.
Surtout que « To Serve Man » est beaucoup plus incohérent au niveau de l’histoire je trouve (bon c’est un peu normal vu les proportions que veut prendre le truc), et du coup le message anti-spéciste (si il y en a un) est beaucoup plus diffus.
Après j’ai bien aimé les deux, mais d’un point de vue politique je trouve « People are alike all over » nettement plus intéressant. -
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