Films, séries et autres sur les trans
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- Ce sujet contient 18 réponses, 1 ps. et a été mis à jour pour la dernière fois par Arroway, le Il y a 7 années, 12 mois.
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ArrowayInvité
J’ouvre ce sujet pour les films/séries/etc sur les trans.
Récemment j’ai vu la série anglaise Hit & Miss (6 épisodes).
L’héroïne est une femme transexuelle qui est tueuse à gage pour payer son opération, mais à la mort de son ex-femme elle apprend qu’elle a un fils. Donc elle part dans la campagne anglaise pour s’occuper de ce fils et de ses 3 autres frères et soeurs.Il y a un certain nombre de choses intéressantes : comment les enfants apprennent le fait qu’elle est transexuelle, comment elle gère sa vie amoureuse, ses coups de dépression quand on la renvoit à son ex-identité d’homme. Dans le 3e ou 4e épisode, il y a quelques arguments anti-spécistes bien sentis.
Dans les aspects moins positifs, il y a notamment le traitement de la violence (la série me semble assez complaisante avec dans le sens où la violence est ce qui permet de résoudre un certain nombre de conflits et que c’est grâce aux contrats d’assassinat que l’héroïne peut aider financièrement les enfants.)
Et un passage qui m’a pas mal gênée, c’est le rapport de l’héroïne à la grossesse : une sorte de fascination totalement incontrôlée qui donne vraiment l’impression de faire passer le message que l’essence de la femme, c’est de donner la vie.NîmeInvitéJ’ai entendu du bien de la série Orange Is The New Black au niveau politique, et elle comprend une femme trans dans ses personnages (jouée par Laverne Cox, donc pas un acteur cis) mais je n’ai pas eu l’occasion de regarder.
Paul RigousteParticipantJ’avais regardé la série Hit & Miss moi aussi quand c’était sorti. Un des trucs qui m’avaient gênés (mais ça fait longtemps, donc j’ai qu’un vague souvenir), c’est que j’avais eu l’impression que le discours sur le comportement de l’héroïne n’était pas très clair. Si je me souviens bien, elle fait plusieurs fois des trucs assez irresponsables (il me semble qu’elle abandonne tous les enfants brutalement sans rien dire à un moment par exemple). Et du coup j’avais l’impression que la série pouvait donner l’impression que les trans étaient des gens paumé-e-s qui font un peu n’importe quoi.
J’ai rien contre le fait qu’un personnage puisse faire n’importe quoi. Ni même qu’une trans puisse faire n’importe quoi. Mais là je trouvais le flou entretenue par la série un peu dangereux (puisqu’on sait pas si elle fait n’importe quoi et est PAR AILLEURS trans (sans aucun rapport entre les deux faits), ou si elle fait n’importe quoi PARCE QUE elle est trans, deuxième interprétation que la série laisse à mon avis trop dangereusement ouverte).
Mais bon, encore une fois, c’est un vague souvenir très lointain. Donc ptet que je me trompe totalement. Et sinon j’avais trouvé plein d’autres trucs très bien par ailleurs dans cette série, très chouette.
Sinon, sur les trans, j’avais vu le documentaire Fille ou garçon, mon sexe n’est pas mon genre quand c’était sorti. Je m’en souviens plus très bien, mais j’avais trouvé ça très très chouette. Si je me souviens bien, c’était surtout (voire que) sur des hommes trans. Le documentaire leur donnait la parole et ils racontaient leurs parcours trans (tous singuliers).
ArrowayInvitéAu sujet de Hit&Miss, j’ai eu l’impression que la série montrait que l’héroïne réagissait mal à chaque fois qu’on la renvoyait à son passé d’homme, ce qui est cohérent et m’a plutôt donné l’impression de mettre en avant les difficultés que peuvent rencontrer les trans avant, pendant, ou après la transition (quand t’as 40% d’une tranche de population qui tente de se suicider au cours de sa vie, c’est qu’il se joue quelque chose).
Paul RigousteParticipantAh au temps pour moi alors, je ne me souvenais pas d’un truc aussi politiquement réfléchi, mais plutôt d’un truc beaucoup plus confus. C’est sûrement plus cool que dans mon souvenir alors 🙂
CaerbannogInvitéJe l’ai pas vu mais ça à l’air bien. La première série avec des personnages trans joués par des acteurs trans : The Switch de Amy Fox. La personnage principale est une informaticienne qui cherche un environnement safe. Qui a quitté les US et déménagé à Vancouver pour évoluer professionnellement tout en transitionnant, non sans conséquences. Elle est intelligente, drôle et sympa.
http://kicktheswitch.tumblr.com/Et une autre : http://www.therainbowhub.com/interview-with-the-switch-writers-amy-fox-susan-chiv/
CaerbannogInvitéA propos de « The Switch »
Je traduis (source : Huff Post Gay Voices)
« Ce qu’on voit d’habitude dans les médias ce sont des personnes cis qui jouent des rôles de trans et ce n’est pas très flatteur. Et puis, les personnes trans ne sont pas castées pour jouer des rôles de trans et on ne leur propose aucun rôle important. En fait, les responsables de casting sont en train de décréter que les trans n’ont pas le droit de figurer au cinéma et on aimerait bien changer ça. On aimerait nous voir nous représenter nous-mêmes. On veut que les trans aillent sur internet sans avoir l’impression qu’ilLEs ne sont pas capables de jouer leurs propres rôles. » Amy Fox, réalisatrice et productrice de « The Switch ».
« La série parle de l’oppression trans dans une perspective intersectionnelle, en abordant différents types d’oppressions. Il ne s’agit pas seulement de trans issuEs de la classe moyenne blanche, suburbaine qui sont habituellement mis en avant. On veut montrer ce que peut être l’oppression des trans en abordant différents aspects croisés de justice sociale. Ça va au-delà du b.a.-ba trans, on va un peu plus au fond des choses. On regarde comment la société fonctionne et qui détient les privilèges. L’humour peut être un très bon moyen d’amener les gens à réfléchir à ces sujets. » Susan Chiv, une des auteurEs et productrice.
CaerbannogInvitéMoi, j’ai binge watché Orange Is The New Black, dévoré la première saison en 4 jours. J’étais ravie de voir des personnages de femmes avec des parcours différents (qui sont racontés avec des flashbacks successifs). Laverna Cox est brillante et la série a permis de la mettre en avant pour faire valoir la parole et la présence des trans à l’écran. La première saison aborde aussi la violence et les conflits que crée l’environnement carcéral, les conséquences des abus du personnel pénitentiaire, des rares petits privilèges qui deviennent source de rivalités entre les femmes.
Mais après, la personnage principale est quand même Piper, une jeune femme blanche middle classe qui juste avant de se faire rattraper pour ce qu’elle a fait avec son ex dealeuse de drogue, s’installait avec un mec journaliste dans une vie tranquille . Certes, la distance et l’incompréhension s’installent vite entre elle et le monde à l’extérieur, son mec et ses proches, notamment sa mère; et du coup elle est amenée à assumer le fait d’être parmi d’autres en prison et évolue (elle est un peu/assez irritante au début).
Or, en prison et notamment auprès des gardiens, ses privilèges ne sont pas vraiment questionnés. Il y a un passage notamment où le chef pénitentiaire la veut comme représentante-déléguée du groupe des blanches, truque les élections pour ça, et accède beaucoup plus facilement à ses revendications (parce qu’elle sait les faire valoir parce que ses arguments sont très middle-class blanche), qu’aux représentantes blacks et latinos qui elles et leurs revendications sont montrées comme ridicules.
Cette scène en particulier a terni mon plaisir.NîmeInvitéJ’ai pu regarder la première saison, je l’ai beaucoup appréciée dans la diversité des personnages et le système de flashbacks, mais ce passage est plutôt problématique effectivement. Surtout que ça constitue la chute de l’épisode en choquant tout le monde, puis épisode suivant c’est accepté comme une évidence, sans transition. J’ai tiqué aussi sur tout ce qui est lié à la grossesse de Sophia, qui veut avorter puis finalement donner la vie c’est si beau, et le stratagème pour faire croire à son viol par Mendez, lequel tombe amoureux au passage (les femmes fourbes qui manipulent les pauvres hommes sincères). Je sais pas, ça me paraît tellement trancher avec le ton global de la série…
Joffrey PluscourtInvité« Cloud Atlas » réalisé par Andy et Lana Wachowski et Tom Tykwer, est à ma connaissance le seul film à gros budget réalisé ‘en partie) par une personne transgenre.
Sa technique de travestissement d’acteurs en est une émanation formelle.
Il a un coté très le racisme c’est mal parce que les noirs peuvent te sauver la vie, l’homophobie c’est mal parce que sa provoque des suicides, l’esclave c’est mal parce que des fois il y a un Jesus dedans, abandonner les vieux c’est mal car ils peuvent ecrire des super bouquins, La polution c’est mal parce que les multinationnale sont diabolique et il y aura un arrmageddon…
Un coté maquillage raté aussi des fois.
Et pourtant, entre innovations formelle, talent d’acteurs et talent de réalisation il est très agréable à regarder et ne parait pas gnangnan.
Il mériterait d’etre aussi culte que Matrix au moins chez ceux qui cherche un film Trans.
KikuchiyoInvitéJ’avais pris quelques notes sur Cloud Atlas:
Sorti en 2013 en France (2012 aux USA) Cloud Atlas raconte 6 histoires de 6 genres de films différents, à 6 époques différentes ( milieu 19ème siècle sur bateau dans l’océan pacifique, 1936 en Angleterre, 1973 à San Francisco, 2012 en Ecosse, 22ème siècles à Néo-Séoul, un monde post-apocalyptique). Les mêmes acteurs dans des rôles de plus ou moins grandes importances reviennent dans chaque histoire, changeant parfois de couleur de peau et de sexe. Chaque épisode est raconté dans en paralèlle et l’on passe d’une époque à l’autre continuellement.
Les histoires sont unies par le même thème qui est la lutte contre une oppression et font référence l’une à l’autre. Cette oppression pouvant être: l’esclavage, un compositeur voulant s’approprier l’oeuvre de son employé, une multinationale pétrolière empéchant une journaliste de révéler un complot, une maison de retraite inhospitalière, un état totalitaire, la peur et les préjugés en nous ainsi qu’une tribu cannibale.
L’oppression se justifie presque toujours par « l’ordre naturel » des choses : « Les forts mangent les faibles. C’est une loi de la nature. » Une référence plus ou moins directe au cannibalisme est dans 4 des épisodes. Les héros et héroïnes sont ceux qui s’opposent à cet ordre.La place des femmes
Sur 6 histoires: 3 ont une narratrice et/ou héroïne:
– Somni: une « messie révolutionnaire » dans le Néo Séoul du 22ème siècle qui sera perçue comme une déesse par les personnages de l’épisode suivant,
– Luisa Rey: une journaliste obstinée qui essaye de révéler un complot énergétique d’un conglomérat pétrolier avec l’aide du chef de la sécurité Joe Napier
– une survivante de l’apocalypse ayant conservée une technologie supérieure alors que le reste de la population est revenue à l’âge de pierre.
Les personnages féminins secondaires sont assez variées : femme attendant et suivant son mari (Tilda Ewing) , une travailleuse d’un atelier clandestin qui tuera l’assassin à la solde des pétroliers, une infirmière sadique, une clone esclave se révoltant.Les types de héros masculins
5 histoires ont un narrateur et/ou héros: les héros « virils » sont assez peu nombreux, le commandant rebelle Chang dans le Néo Séoul. Les autres ne cadrent pas avec l’idéal viril sans peur et sans reproche,
Tout les héros qui réussissent dans leurs actions, le font grâce à l’aide et la coopération des autres personnages, qu’ils ont aidé précédemment dans leur histoire.
– Andrew Ewing aide l’esclave en fuite Atua lors de sa traversée et ils se sauvent mutuellement la vie.
– Luisa Rey est aidé par Joe Napier car son père lui avait sauvé la vie.
– Cavendish et ses acolytes sont sauvés grace au vieux gateux qui crie à l’aide dans le pub car ils ont fait demi-tour pour aller le chercher.
– Zach’ry sauve la presciente, et ils se sauvent mutuellement la vie.Structure du film en mirroir:
Des membres d’une civilisation avancée technologiquement rencontre des membres d’une civilisation moins avancée et et se sauvent mutuellement la vie. Dans un cas l’un est esclave dans l’autre il craint de le devenir. Leurs couleurs de peau sont inversée. Blanc supérieur dans la 1ère histoire. Noir supérieur dans la dernière.
Une femme lutte contre une corporation dangereuse et réussit. Une autre échoue mais son message porte.
Un compositeur est mis en danger par son employeur qui veut s’accaparer sa création, un éditeur est mis en danger par un de ses auteurs,Yellow Face:
un des problêmes du film est l’utilisation de Yellow face dans l’épisode à Neo Seoul, c’est à dire des acteurs blancs grimés en asiatique ce qui est procédé terriblement raciste et qui prive les acteurs de type asiatique de rôles.
Ce genre de procédé était assez fréquent dans les années 50.
On peut trouver des justifications par la mise en scène:
le principe du film est que les acteurs changent de roles, un blanc peut devenir un noir, une noire une blanche, un homme une femme, etc.
La société dystopique décrite dans cet épisode montre que l’anglais est la langue dominante des « consumers » le coréen est considéré comme un « sous langage » (subspeak) interdit. Tout les représentants du systeme totalitaire sont des blancs grimés, les clones opprimmés sont joués par des acteurs asiatiques.Sur le site Thatguywiththeglasses.com Kyle Kalgrenn a fait une critique intéressante en anglais non soustitres.
Joffry PlucourtInvitéJe suis tout à fait pour le fait de faire une analyse rigoureuse sous cette forme, le film y invitant de lui mème (comprendre le rapport entre acteurs, tache de naissance, oeuvres d’art crées à travers les époques et le temps). Je me souvenais de plus de role transgenre.
J’aimerai juste souligner, en complément, que l’intéret du film tant au niveau cinematographique que politique est vraiment dans la forme et le montage des histoires. Séparées ou isolées les histoires sont creuses à pleurer (meme si bien réalisés et jouées).
Je reste étonné par la volonté politique investie et le ressenti efficace produit autour d’histoire de base d’une effroyable platitude (comme si on avait besoin d’un complot menant à une fusion nucléaire pour soutenir un journalisme d’investigation autour des interets petroliers par ex)Apres avec le recul en faire un film trans à cause de sa réalisatrice et de son parcour est peut etre abusé (meme si ca reste un film à 6 mains avec deux hommes et une femme). Il est vrai que les roles transgenre ont peu de scenes. Mais c’etait ca ou citer « Les garcons et guillaume » que je n’ai ni envie de conseiller ni envie de critiquer outre mesure.
Joffry PlucourtInvitéAh et mon message sur « Lanrence Anyway » n’est pas passé.
Biographie d’un transgenre par Xvier Dolan, jeune mais militant politique et co détenteur de je ne sait plus quelle palme avec Godard (excusez du peu) cette année.Je lui trouve des probleme de rythme, mais politiquement c’est garanti (tous ses films) et sa filmo sera surement à tomber dans dix ans ou vingt ans.. . Un surdoué déja reconnu dans certains milieux militants et maintenant par Canne.
Paul RigousteParticipantJe viens de découvrir la série Transparent créée par Jill Soloway (http://en.wikipedia.org/wiki/Jill_Soloway). J’en ai pas encore vu assez pour savoir quoi en penser, mais ça m’a l’air potentiellement intéressant. Si y a des gens qui l’ont vue et qui ont un avis dessus ça m’intéresse.
JacquesInvitéSalut Paul,
Perso, pas vu la série. Et pour une seule raison : produite par Amazon, j’en boycotte les programmes !!
Bonne fin d’année à toute l’équipe,
Jacques
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