Auteur: A.D.


Homeland : contrer la propagande, réinjecter du réel dans la fiction.

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Des spectateurs d’Homeland expliquent son succès entre autres par sa « complexité », sa critique concernant l’administration américaine. Je propose ici d’analyser la fabrication des camps à l’œuvre dans la série : celui d’une Humanité incarnée par les États-Unis et Israël, obligée de se défendre contre la « sous-humanité » d’un camp musulman arabo-perse incarnée par l’Iran, la Palestine, l’Irak, le Pakistan. Cette perspective habite et sous-tend les représentations de leur usage de la violence.

Dans cet article nous ferons des va-et-vient entre des séquences d’ « Homeland » et ce qui s’est passé à Gaza cet été pour interroger la fiction à partir du réel. La fiction peut aussi servir des intérêts politiques réels. Je tente donc de mettre en lumière comment cette polarisation des camps sert à préparer les consciences à l’acceptation, au consentement de la politique impérialiste et sioniste[1] des États-Unis et d’Israël.

 

« Homeland » signifie patrie. Cette série américaine raconte l’histoire du sergent Brody (joué par Damian Lewis), un marine américain capturé et retenu prisonnier par Al-Qaeda en Afghanistan jusqu’à ce que les forces américaines le libèrent après huit ans de captivité. Dès son retour, il est suspecté par Carrie Mathison (jouée par Claire Danes) – agent de la CIA affectée à la lutte contre le terrorisme, d’avoir été retourné et de préparer un attentat contre les États-Unis.

Vous avez découvert cette série sur les chaînes de télévision françaises, en streaming ou encore sur les écrans plasma du métro parisien. « Homeland » est un énorme succès public consacré par de multiples récompenses (Golden Globes, Emmy Awards…). Créée d’après une série télévisée israélienne, « Hatufim » (qui en hébreu signifie « otages »), elle a reçu les honneurs d’une invitation de l’acteur principal à la maison Blanche et de la déclaration du président des États-Unis Barack Obama l’évoquant comme « l’une de ses séries tv favorites ».

En suivant les personnages et activités de la CIA et en adoptant leur perspectives, comment la série contribue-t-elle à fabriquer l’identité de deux camps : d’un côté celui de l’Humanité, incarné par les américains et leurs alliés israéliens, versus une sous-humanité musulmane arabo-perse incarnée par le Pakistan, la Palestine, l’Iran, l’Irak et l’Afghanistan? Comment cette perspective se retrouve-t-elle dans la manière de représenter l’usage de la violence ? Cette série est appréciée pour son apparente complexité critique. En quoi continue-t-elle pourtant de servir et de justifier les politiques d’États impérialistes et sionistes ? Et quels sont les ressorts de cette propagande 2.0.14 ?

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Brody, personnage blanc converti à l’Islam

Nicholas Brody est le premier personnage de fiction d’homme blanc (toutefois roux aux allures d’Irlandais) converti à l’Islam sur une chaîne française. Comme le pitch de la série l’annonce, son rôle correspond à celui attendu d’un musulman en 2013 dans une fiction américaine ou française : celui d’un potentiel « terroriste », usant ici de sa blanchitude et de son appartenance à l’armée pour mieux s’infiltrer et menacer les intérêts de la Nation.

Une série alimentant les représentations islamophobes des médias officiels et alimentée par elles : les musulmans et musulmanes sont représentés comme ennemis intérieurs et intimes de la Nation et les converti-e-s blancs comme traitres ou suspects. En France, on se rappelle des propos de Marine Le Pen suite au retour en France des otages prisonniers au Niger. « J’ai ressenti un malaise en voyant ces images (…). On avait l’impression de voir des images d’hommes qui étaient très réservés, deux portaient la barbe taillée de manière étonnant… L’habillement était étrange…Et cet otage avec le chèche sur le visage, cela mérite peut-être quelques explications de leur part » Quand bien même ils se seraient convertis à l’islam, la France regretterait-elle sa rançon ?! Ils ne seraient plus « ses enfants » ?! Lorsqu’un journaliste[2], pour évoquer le dérapage de Marine Le Pen, caractérise le personnage de Brody de « converti au terrorisme », n’est-il pas responsable d’alimenter l’amalgame entre Islam et terrorisme et de prétendre rectifier Marine Le Pen tout en validant son mode de pensée ?

Quant à la caractérisation du personnage de Brody, on passera donc sur les contradictions non relevées ou non explorées de ce musulman converti dont l’islamité ne semble qu’un vernis, un caractère propice à son combat contre ce gouvernement. Pas de surprise de la part de sa famille quand il a dû refuser le bacon du matin, pas de gêne à boire sa bière au comptoir, pas de problème de conscience à tromper sa femme… Surtout l’absence de questionnement ou de doute quant au caractère licite en Islam de sa mission : un attentat qui induit le fait de se donner volontairement la mort pour faire exploser une bombe. Et tout cela semble aller de soi.

D’un côté, l’autodéfense armée peut être licite en Islam, voir un devoir lorsqu’il s’agit de riposter face à des attaques faites en raison de la religion ou lorsque des musulmans sont chassés de leurs demeures. Tout comme en droit international : le droit des peuples à se défendre par les armes dès lors qu’ils sont attaqués par une force d’occupation est un droit légitime reconnu par l’ONU. Mais ici, les producteurs – scénaristes (Howard Gordon et Alex Gansa) reprennent le préjugé de l’Islam comme religion prédisposant à « l’attentat-suicide ». Véhiculant l’idée sous-jacente que la vie, pour les musulmans et musulmanes, ne serait pas impérieusement précieuse. La sienne et celle des autres. Un postulat profondément déshumanisant.

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A la question d’un journaliste pendant les bombardements sur Gaza en 2009 « ne pensez vous pas que tout irait mieux si vous n’appreniez pas la haine à vos enfants », la palestinienne, Rafeef Ziadah répond par cette contribution en poème : “we teach life sir”. Elle n’est pas nécessairement musulmane mais en tant que palestinienne elle doit répondre à cette même injonction : prouver qu’elle est « du côté de la vie », non du côté de la haine ou de la mort.

Dans la série, c’est la fille de Brody qui l’empêche de commettre l’attentat. Ce sauvetage in extremis est-il le fait de sa part « blanche » qui s’exprime dans la bouche de sa fille ? Ce ressort dramatique aurait-il trouvé son équivalent avec un personnage arabe ?

           

Fabrication de camps

La série fabrique les représentations de deux camps : celui de l’«Humanité» incarnée par un bloc Etat-Unis-Israël versus une «sous-humanité» incarnée par un bloc Palestine/Iraq/Afghanistan/Pakistan/Iran arabo-perse. Cette perspective se retrouve dans la manière de représenter l’usage de la violence : celle du bloc Etat-Unis-Israël est high-tech, morale, justifiée, scrupuleuse et mesurée…civilisée, tandis que celle des « Autres » est sanguinaire, immorale, barbare… terroriste.

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Extrait 1 – saison 2 épisode 12, 1h01’39 »

 

Déterminer l’humanité

Cette scène se déroule justement suite à un attentat qui a eu lieu en plein cœur des locaux de la CIA. Les auteurs sont encore inconnus mais Al Qaeda est largement suspectée. Dans cette séquence, Saul Berenson (joué par Mandy Patinkin) se retrouve dans un hangar immense, cimetière industriel improvisé, où les cadavres sont alignés, répertoriés, comptés. Après avoir donné quelques instructions pour l’enquête au milieu de ce charnier, il est seul. L’horreur est vertigineuse, la mise en scène la restitue sobrement. La caméra s’éloigne alors de lui, le plan est fixe. Le point de vue prend de la hauteur, surplombe, est transcendance. De là une mélodie qu’on devine yiddish commence à recouvrir l’atmosphère. En voix off, Saul Berenson débute ce qui semble être une prière en hébreu[3]. Retour en plan rapproché sur lui, affecté, traversé. Nous sommes rendus spectateurs d’un crime odieux, terrible… contre l’Humanité ? Ces choix de mise en scène convoquent à mes yeux le motif de la « Shoah » (qui signifie « catastrophe » en hébreu) et de son souvenir, imposant à mon sens une continuité entre ce que les Juifs, entre autres[4], ont subi alors à cette époque et l’attentat face auquel nous sommes en présence. Le procédé est visible. C’est une nouvelle forme d’holocauste, remémorant à certains l’horrible passé, posant simultanément une continuité historique. L’ennemi est donc qualifié : les islamistes d’Al Qaeda seraient les nazis d’aujourd’hui (cf. edit en bas de page). Cette filiation posée, elle permet de justifier l’action de l’extrait suivant :

 Extrait 2 – saison 3 épisode 1 : 38’10’’

L’opération « Descends les. Tous » aux allures ludiques de jeux vidéo avec ces dix écrans en visionnages simultanés, est enclenchée. Bien sur on sait que leurs frappes seront chirurgicales. Ce sont les américains! De Caracas au Yémen en passant par le Pakistan puis un appel via une ligne directe « Tel-Aviv demande confirmation » pour le lancement d’une bombe à Gaza en Palestine. L’alliance militaire Etats-Unis-Israël est au passage réaffirmée.

Évidemment sur les images-satellites qui nous sont montrées, la rue est vide. Les « coordonnées sont vérifiées », la frappe ciblée. Les assassinés sont des corps flous en arrière plan, ils n’ont pas de noms seulement des pseudonymes ridicules.

Dans cette scène on peut constater avec quelle facilité et arrogance n’est représenté qu’un seul point de vue : celui de l’armée américaine. Voit-on des images des lieux bombardés? Des images des civils, des proches entourant le chef militaire ciblé ? Non. Les agents de la CIA restent (les mains) propres, high-tech, humains, profondément humains.

« Il est important de rappeler que les médias hégémoniques ont les moyens de réduire cette distance s’ils le veulent. Mais ils ne le souhaitent pas. En un certain sens, la perspective de la camera s’identifie à la perspective des bombardiers. Nous sommes donc d’une certaine manière mis dans la position de ceux qui se trouvent au-dessus de tout cela, qui le produisent mais en sont épargnés, comme si nous vivions pas nous même sur terre. »[5] Judith Butler

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Nous savons que la réalité passée et présente est différente

Concernant le gouvernement américain :« l’utilisation croissante d’attaques par drones contre des personnes suspectées d’être des militants au Pakistan, en Afghanistan, en Somalie et au Yémen est devenu l’un des aspects les plus controversés de la politique de sécurité nationale du président américain. » Tuant près de 5 000 personnes selon un sénateur républicain proche d’Obama. Tandis que lorsque le gouvernement israélien frappe Gaza en 2009 : « Sur une période de trois semaines 1417 palestiniens et 13 israéliens ont été tués. »[6] Cinq années après, l’agression militaire israélienne contre les Palestiniens de la bande de Gaza de cet été 2014 a un bilan de plus de 2100 morts.

La question des enfants utilisée comme baromètre de scrupules moraux

Ensuite en montage alterné, on suit l’agent de la CIA sur le terrain; il hésite à accomplir sa mission parce qu’il y a un enfant dans la maison où l’attentat doit avoir lieu. L’opération est suspendue, mais Saul Berenson doit prendre une décision, sinon « le banquier se faufilera dans la nature », décision difficile mais qui sera prise en faveur de l’assassinat. Nous, spectateurs bien évidemment attentifs à l’exercice de la démocratie  devons remarquer et apprécier tout le soupesage moral de cette opération. Mais ne nous y trompons pas ; c’est un agent qui apporte et endosse ce dilemme dans un face à face avec l’enfant. Ce personnage permet de suggérer des réticences morales et feindre des précautions que prendrait la CIA ou plus largement ce « camps de la démocratie » avant d’attaquer.

 

Nous savons que la réalité est différente  

 Concernant le gouvernement américain, ces mêmes attaques de drones rien que sur le Pakistan depuis 2004 ont tué entre 168 – 200 enfants. Tandis que l’offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza cet été, a fait 577 morts d’enfants.

En dehors de son efficacité dramatique, « Homeland » serait appréciée aussi pour sa « complexité» et sa « critique des institutions ». Elle évoque la mort d’enfants lors d’une opération militaire américaine et nous l’expose comme l’événement fondateur dans l’engagement de Brody contre l’administration. A ce propos revenons sur l’extrait suivant :

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Extrait n°3 : épisode 12 saison 1 – 1h04’52 – 1h05’01

Saul Berrenson, prend connaissance des faits. Le gros plan sur son visage nous permet de voir surgir son émotion, son choc et sa profonde indignation. Un gros plan jeté et tendu vers le spectateur comme une invitation à l’identification : nous ressentons avec lui et gageons qu’un tel homme, à ce poste, ne reproduira pas cette méthode. Il devient par la-même un personnage garant d’une boussole de moralité.

Notons que cet événement est le fait d’un chef de service emporté qui a agit sans l’accord du Président – la tête se trouve épargnée, tandis que le chef de la division du Moyen-Orient et de la CIA, Saul Berrenson n’était pas non plus au courant. Finalement, cette opération est représentée comme une sorte de « bavure » du fait d’un mauvais élément au service, mais non la conséquence d’un fonctionnement structurel, habituel et récurrent.

Nous savons que la réalité est différente

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 Site de l'armée israélienne

Le gouvernement israélien a revendiqué cet été le même langage, les mêmes ressorts dans une propagande qui dépasse la fiction. La responsabilité des victimes civiles de Gaza était rejetée sur le Hamas.

« Je pense que la question doit être posée directement au Hamas. Pourquoi utilisez-vous délibérément votre population civile pour cacher votre arsenal. (…) Ce qui est vrai c’est que c’est au Hamas qu’appartient la décision de tirer ou non depuis ces zones urbaines » Mark Regev, porte-parole du premier ministre israélien

Une communication qui permet le massacre d’une population par une armée moralement lavée, nettoyée de toutes responsabilités.

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L'affiche rouge***

Ces ressorts de propagande ne sont pas nouveaux. Sans comparer la nature et le projet de société d’Al Qaeda et les résistants et résistantes du groupe Manouchian, on peut remarquer que la rhétorique utilisée à l’époque par les nazis pour les délégitimer est la même. Pour mémoire, le groupe Manouchian était composé d’identités multiples (juifs, arméniens, communistes) et luttait de façon armée par des sabotages ou des attentats contre les occupants nazis. En réaction, ils les présentaient comme des terroristes : c’est la fameuse affiche rouge.

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Déterminer la sous-humanité / l’animalité

Que ce soit par l’intermédiaire de représentations d’Al Qaeda en tant que groupe aux méthodes « barbares » ou par des personnages autonomes mais appartenant à leur réseau comme l’iranien Javadi, les représentations proposées dans « Homeland » déterminent la sous-humanité / l’animalité du camps ennemi.

Extrait saison 4 – épisode 6 – 34’58’’

Dans cette séquence, il tue son bébé et sa femme en la poignardant au cou avec un tesson de bouteille : un mode opératoire sensé s’inspirer de l’abattage rituel musulman ? Le sang gicle, lui n’a aucune pitié, voire semble éprouver du plaisir dans la cruauté.

L’humanité : enjeu de pouvoir

La machinerie Homeland est rodée, je regarde avec impatience chaque épidose – une erreur de frappe qui me semble heureuse – épisode. Une contradiction qui nécessiterait à elle seule une réflexion. J’ai découvert la saison 3 à la rentrée 2013 après un premier voyage en Palestine. C’est au moment de la séquence des bombardements que j’ai bloqué. La région évoquée n’était pas qu’un nom, elle avait une incarnation pour moi, des gens, des amis, de la famille d’amis… Habituellement je consomme aisément de la série de propagande américaine, mais là, j’ai tenu à sortir de mon spectateurisme, pour demander des comptes à la fiction et tenter de ré-injecter un peu de réel.

« Homeland » renouvelle brillamment les ingrédients de la propagande d’État impérialiste[7]. Car malgré les apparences d’un vernis démocratique – mise en scène de luttes intestines dans le service, agents de la CIA critiques de leur hiérarchie et du fonctionnement, scrupules et indignations morales). La Raison d’État l’emporte : sa politique tout comme ses méthodes. Tout en réaffirmant par la même occasion son alliance et soutien à Israël.

L’impérialisme tout comme le sionisme[8] a tout intérêt à diffuser cette idéologie, ce postulat : définir sa population comme l’Humanité, voir une « sur-Humanité », se présenter comme l’Homme, le sujet auquel il faut s’identifier, dont les vies et morts valent plus et autorisent l’injustice et le massacre d’autres populations. Une rhétorique qui permet d’avoir une pleine marge de manœuvre et d’utiliser sa puissance militaire sans garde fou ni contrôle, ni jugement. Ce prime-time d’émotions calibrées repose sur la déshumanisation des « ennemis » pour rendre les offensives militaires américaines et israéliennes passées, présentes et à venir acceptables, autorisées, légitimes moralement et politiquement. « Homeland » travaille la réalité et contribue à fabriquer du consentement aux fictions d’États, pour maintenir leur domination que ce soit en Palestine, en Iraq, au Pakistan ou ailleurs.

Alexandra Dols

Écrit l’été 2014

(Plus d’articles de l’autrice à cette adresse)

homelandAffiche de la saison 4

EDIT du 15/01/2015 :

Précédemment, j’ai utilisé des guillemets au mot « islamiste » pour rappeler une vigilance nécessaire quant à son utilisation. C’est un terme qui demande plus que jamais à être défini. Or c’est une construction médiatique et politique encore très floue : sous cette même appellation vont être appelés les Frères Musulmans, Al Qaeda ou encore le Hamas alors qu’ ils n’ont ni la même Histoire, ni les mêmes pratiques, objectifs ou projet de société (par exemple le Hamas a condamné l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo).
Par contre lorsqu’un groupe islamophobe comme « Riposte Laïque » appelle à une manifestation ce 18 janvier à Paris avec le message «  Islamistes hors de France » de qui parlent-ils ? Ils proposent : « Il faut au plus vite dissoudre les associations musulmanes qui prônent la charia. Il faut un moratoire sur l’islam, par la tenue d’une mission parlementaire, et, en attendant, fermer les mosquées, interdire les tenues islamiques, uniformes de guerre, dans la rue, et en finir avec les dérogations sur le halal… Cela s’appelle le principe de précaution. » avec des visuels sur lesquels on peut lire : «  pronostic vital (de la France) engagé…islamectomie ! ». Sur ce site comme beaucoup d’autres « islamiste » perd rapidement son « iste » et ce sont les musulmans et musulmanes qui sont directement ciblés.

Notes :

[1] Pour la définition de l’impérialisme et du sionisme voir à la fin de l’article

[2] http://www.rfi.fr/france/20131101-france-le-derapage-le-pen-heurte-le-consensus-national-le-retour-otages/

[3] En effet c’est une prière juive qui s’intitule le « Kaddish de l’orphelin » ou le « Kaddish des endeuillés », la prière des morts.

[4] Les autorités allemandes s’en prirent aussi à d’autres groupes qu’elles jugeaient « racialement inférieurs »: les Roms, les handicapés et certains peuples slaves. D’autres groupes furent persécutés pour des raisons politiques, idéologiques et comportementales, parmi eux des communistes, des socialistes et des homosexuels.

[5] Judith Butler, article “la paix est résistance aux terribles satisfactions de la guerre”, in « Humains, inhumains : Le travail critique des normes » – entretien réalisé par Jill Stauffer, broché en 2005, p70

[6] Selon B’Tselem organisation israélienne des droits de l’homme

[7] L’impérialisme peut se définir comme une tendance d’un État à mettre d’autres États sous sa dépendance et domination politique, économique, culturelle afin de constituer un empire. Soit par une occupation concrète du territoire ou par une ingérence à distance en vue de prendre le contrôle des richesses (matérielles, énergétiques et intellectuelles du pays). Généralement accompagnée d’une propagande basée sur les bonnes intentions de missions civilisatrices. Le but recherché est développer son territoire, son influence, son capital tout en imposant ces valeurs, son idéologie, son mode de vie, de faire, d’être, de penser.

[8] Le sionisme est un nationalisme juif : qualifié tantôt de projet d’émancipation par ses partisans tantôt« d’une forme de racisme et de discrimination raciale » par l’ONU, il est combattu comme une occupation coloniale par d’autres. Je vous renvoie à cette formation très détaillée qui développe l’Histoire et les enjeux politiques de ce mouvement.