Sherman et Mr Peabody
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AltieInvité
Bonjour,
j’ai vu il y a quelques jours Sherman et Mr Peabody, dessin animé dernier né des studios Dreamworks qui juit d’une plutôt bonne réputation.
Le « pitch » est plaisant : un chien doué de parole et d’une intelligence surhumaine qui voyage dans le temps, avec une machine de son invention, en compagnie de son fils adoptif (humain), pour des raisons éducatives.Eh bien ce film m’a choquée de part sa misogynie crasse, et m’a-t-il semblé un discours particulièrement hypocrite sur l’acceptation des différences et le racisme.
Niveau misogynie : tous (TOUS) les personnages féminins sont négatifs, sauf la maman de l’héroïne qui est une geeentille mère de famille soumise à son époux. Alors que le film regorges de figures de stéréotypes masculins rassurantes et sympathiques. L’héroïne est un concentré de tous les clichés misogynes, et passe son temps à être une demoiselle en détresse. Mais le petit héros tombe amoureux d’elle malgré le fait qu’elle soit raciste, égoïste, méchante, futile (elle n’a sincèrement pas une seule qualité qui apparaisse en cours de film)- bien sûr parce qu’elle est jolie (et elle applaudit quand il fait des exploits, aussi).
Par ailleurs, la série refait l’histoire – c’est désormais maie-antoinette qui est la cause de la révolution française, parce qu’elle était trop gourmande et mangeait trop de gâteaux (!)… avec un petit peu de grossophobie en passant d’ailleurs. La Joconde était une horrible mégère même pas foutue de sourire, etc…Niveau racisme, je suis moins bien placée pour critiquer car je connais insuffisamment le sujet, mais j’ai été heurtée malgré tout : un des thèmes du film est que Sherman a été adopté par un chien, et subit à cause de cela un harcèlement grave de la part de certains de ses camarades de classes (l’héroïne, surtout) et de la directrice de son école (encore une femme, on remarquera). Malgré le fait que Mr Peabody soit reconnu comme le plus grand génie du monde, qu’il soit absolument poli et charmant, drôle et spirituel, et à la tête d’un empire industriel alors qu’il est parti de rien (bref c’est un vrai « self-made-dog » à l’américaine), il est traité avec mépris et moqué du fait de son origine canine.
Il m’a semblé voir là une métaphore (problématique) du racisme, ou tout du moins des discriminations envers ceux qui sont différents de la norme.
Métaphore simpliste tout d’abord puisqu’elle nie le racisme institutionnel (Mr Peabody n’a pas eu de frein de la part de la société pour grimper en haut de l’échelle sociale) pour se concentrer sur les préjugés racistes individuels.
Or dans le film c’est Mr Peabody (le chien, donc), qui doit faire en permanence des efforts pour montrer à quel point il est exceptionnel, pour pouvoir se faire accepter dans un monde qui ne veut pas de lui. Jamais aux racistes de remettre en question leur mode de pensée, de faire un effort. D’ailleurs le racisme du père de l’héroïne disparaitra comme par magie quand Mr Peabody lui aura remis le dos en place, en fait c’était juste qu’il souffrait le pauvre homme, certainement pas qu’il avait des préjugés à la con.
Le « nous sommes tous des chiens » final m’a semblé être un monument d’hypocrisie, vu que le film insiste justement sur le fait que Mr Peabody est un chien exceptionnel, certainement pas un chien comme les autres.
La morale sera donc que pour que quelqu’un qui ne fait pas partie de la caste des dominants se fasse accepter, il faut qu’il se coule complètement dans la conformité sociale et sauve le monde – pas moins.Bref… il y a encore plein de choses qui m’ont énervée dans ce film, des stéréotypes masculins assez gratinés aussi.
Si vous avez l’occasion de le voir, ça m’intéresserait d’avoir d’autres points de vue sur ce film.
Paul RigousteParticipantCoucou,
Tout à fait d’accord avec vous. J’avais moi aussi trouvé ce film totalement puant quand je l’avais vu. Je ne m’en souviens plus en détails car ça fait longtemps, mais une scène m’avait particulièrement horrifié. Il s’agit du moment où Mr. Peabody est convoqué dans le bureau du directeur et où on le menace de lui retirer la garde de Sherman au motif qu’il serait responsable du comportement dangereux de son fils adoptif (si je me souviens bien).
A mon avis, cette scène est un sommet de masculinisme. Non seulement Sherman est ici injustement accusé d’avoir tourmenté une fille alors que c’est elle qui l’a persécuté, mais en plus Mr. Peabody se retrouve face à une femme des services sociaux absolument immense et effrayante, et à côté de laquelle le directeur a l’air d’un pauvre homme tout terrorisé. Donc, pour résumer, on a un pauvre papa injustement menacé par une affreuse femme dominatrice de se faire retirer la garde de son fils. Bref, le discours masculiniste le plus décomplexé qui soit.
AltieInvitéOui c’est arrivée à cette scène que j’ai commencé à me poser franchement des questions sur le film. Questions qui n’ont hélas jamais été démenties par la suite…
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